Voulez vous entendre l'histoire extraordinaire d'un barde ? [Présentation Hidemi Uta]

Faites l’amour ! Pas la guerre ! Oui ça pourrait bien me définir ! Enfin si on s’arrête aux apparences.
Aux premiers abords, on m’a souvent dit que je semblais être la personne la plus souriante au monde ! Bon au monde peut-être pas. Il ne faut pas trop exagérer. Mais le tout c’est de sembler l’être, assurément. Toujours le sourire aux lèvres tandis que je vais de ville en village et de région en région, mon shamisen à la main ou dans le dos.
 
Extravagant et extraverti, je suis le premier à aller vers une personne pour lui parler et en général sans trop de gêne. Après tout, il ne faut pas être timide quand on est un barde !
Mélomane, j’aime jouer de la musique et ne rechignera pas à en jouer ! Bon s’il y a une petite récompense ou paye derrière eh bien… ça motive toujours plus à jouer pas vrai ? Et après tout quand on est vagabond il faut bien arriver à vivre ! Je ne me nourris pas de musique ou d’applaudissement encore.
 
Ayant le cœur sur la main en apparence, je ne semble pas rechigner à aider ! C’est vrai, il faut s’entraider ! Et puis si on semble le faire gratuitement il y a de grande chance que, malgré tout, on vous offre quelque chose en retour. C’est fort gentil à ces gens pas vrai ? Ah lala… L’humanité est encore bien sympa par moment ! Surtout quand on est beau. Je vous ai déjà dit que « Hidemi » voulait dire « Beauté supérieur » ?
De plus, j’ai souvent l’air… un peu niai ou enfantin ? Bon, jouer les simples d’esprits, d’accord ce n’est pas très glorieux, mais ça permet d’attirer moins l’attention si… on ne sait jamais s’il y a un petit crime qui est commis dans les environs ?
 
Mais… Vous avez remarqué ? Les termes « sembler » et « apparence » sont quand même pas mal utilisés. Et ce n’est pas pour rien ! Après tout un barde à besoin de quelque talent en théâtre pour rendre ses histoires plus passionnantes ! 
Ne dit-on pas que l’habit ne fait pas le moine ? Pour le coup, ça résume bien la situation. Comme vous avez dû déjà le comprendre, la gentillesse gratuite ce n’est pas trop mon fort.
 
Les personnes qui me connaissent bien, parce qu’ils sont mes amis ou parce qu’ils m’ont percé à jour diront que je suis mythomane et manipulateur. Alors, je tiens à me défendre un peu ! Je ne suis pas mythomane ! J’enjolive juste des détails ou je les change un peu pour augmenter le drama d’une situation. Ce n’est pas la même chose !
Quant à manipulateur... Ce n’est pas de ma faute si certaines personnes peuvent être dupées facilement. Vous voyez, je ne suis pas si méchant !

Alors… Par où puis-je débuter mon histoire… Eh bien ma naissance est un bon début je suppose ! Je suis le fils ainé d’une grande famille marchande de la région de Kanto. Nous n’étions pas la plus connue ni la plus riche, mais nous avions de quoi assurer largement nos dépenses et avoir une vie plus que correcte. J’ai eu la chance d’avoir des frères et sœur aussi. Deux frères et une sœur pour être plus précis. Mikazuki, Kazuhiro et Hisaka qui était la plus jeune d’entre nous. Ah… Qu’ils étaient gentils… Mais avec chacun leur petit caractère ! Autant Mikazuki est un peu le casse-cou d’entre nous. Il était intrépide, courageux… voir plutôt téméraire d’ailleurs. Il aimait bien embêter Kazuhiro, qui lui était beaucoup plus… intellectuel pourrait-on dire. Il aimait être au calme et lire surtout. Quant à Hisaka, elle était toute douce et gentille, comme Mère en fait. Et moi dans tout ça, je les gardais et m’en occupais avec plaisir pour aider mes parents tandis qu’ils travaillaient. C’est d’ailleurs pendant que je les gardais que j’ai commencé à apprendre à jouer du shamisen. Au début, bien sûr je n’y arrivais pas vraiment, mais ils m’ont poussé à en jouer de plus en plus jusqu’à avoir un niveau… assez bon je suppose !
 
De mon côté, je travaillais aussi avec mes parents puisque j’étais supposé prendre leur suite. C’est le travail de l’ainé après tout !
Ce n’était pas tous les jours faciles. L’apprentissage d’un métier n’est pas forcément aisé ! Bon ce n’était pas physique, mais quand même ! Il fallait apprendre à bien négocier et à reconnaître les bons produits ! Toutefois, même si je me plains un peu, c’était à cette période que notre famille était la plus heureuse.
Tout se passa très bien jusqu’à mes 17 ans si je m’en souviens bien. C’est en hivers que malheureusement Mère mourut d’une maladie des poumons d’après ce que nous avait dit le médecin. Pauvre Mère… Elle toussait tellement… Ca me faisait mal de l’entendre la nuit en sachant que je ne pouvais rien faire pour l’aider… Mais je suppose que je n’étais pas le plus malheureux, puisque mes frères et sœur ont aussi perdu leur Mère et Père a perdu sa femme. Cette fin d’année et les saisons qui suivirent ne furent pas joyeuses. Cependant, j’avais la satisfaction de redonner un peu le sourire à ma famille en jouant de la musique. C’est aussi à cette époque que Père m’offrit mon premier monstre, un goupix ! Oh il était tellement chou si vous l’aviez vu ! « Rubis » et moi-même devinrent très vite amis d’ailleurs, en partie grâce à la musique j’en suis sûr !
 
Deux ans passèrent alors, pendant lesquelles j’accompagnais Père et je prenais soin de mes frères et sœurs quand j’en avais l’occasion en compagnie de mon nouveau petit compagnon ! La vie avait repris son cours et nous reprenions nos habitudes d’antan sans soucis.
Et c’est à ce moment qu’est apparue dans notre vie la personne qui allait devenir ma belle-Mère. Elle était veuve comme Père. Avait un enfant, plus jeune que moi et elle savait manier les mots aussi. Elle était une marchande plus modeste que nous, mais d’après les dires de Père, ce fut le coup de foudre entre eux. Ils se marièrent ensemble très vite d’ailleurs. Ma foi, j’avais un mauvais pressentiment, mais qui étais-je pour empêcher mon Père d’être à nouveau heureux et mes frères et sœur d’avoir une nouvelle Mère ? Personne, c’est bien pour ça que je n’ai rien dit.
Et je pense que j’ai bien fait puisqu’elle était gentille avec nous, bien qu’elle semblait un peu plus permissive avec son fils, Kinu. Naïvement j’ai pensé que c’était normal et qu’il fallait du temps à tout le monde pour pouvoir s’y retrouver dans cette nouvelle situation. J’avais même rassuré mes petits frères et sœur sur elle, en leur assurant qu’elle les aimait autant que Mère.
 
Mais voilà. Je me suis trompé sur toute la ligne. Elle n’en voulait qu’à notre fortune personnelle. Malheureusement, Père est décédé à son tour à peine cinq ans plus tard. Sa mort fut si soudaine et sans signe annonciateur. Peut-être que ma belle-mère y est pour quelque chose ? Non… Peut-être pas… Elle ne peut pas être si horrible que ça, si ? Quoique, en connaissant la suite des événements elle en aurait été capable.
 
Le jour de la mort de Père, j’ai décidé de partir, de marcher et jouer un peu seul, en compagnie uniquement de Rubis. Je venais de perdre le dernier parent qui me restait et... Tout le travail pesait maintenant sur mes seules épaules. Je suis alors revenu à la maison et y ai retrouvé toute ma famille rassemblée en compagnie de gardes de la ville. Sans aucune raison de m’inquiéter, je me suis approché, demandant ce qu’il se passait et le plus gradé des gardes, je suppose, me répondit, devant les figures horrifiées de mes frères et sœur et je dirais… celles amusées de Kinu et sa mère. Il m’accusa d’avoir assassiné mon père à l’aide d’un poison, poison que l’on aurait retrouvé dans mes affaires. Abasourdi par la situation, j’ai voulu démontrer mon innocence, mais personne, pas même ma famille n’a cru bon de me croire. Je n’avais RIEN fait pourtant ! J’étais innocent ! Je suis sûr que c’est elle qui a tout manigancé !
 
Ne pouvant rien faire j’ai… comme un lâche j’ai pris la fuite. Je ne voulais pas finir en prison ! C’était non ! C’était inimaginable ! Surtout que j’étais accusé à tords !
J’ai fui longtemps, me cachant des gardes dans les docks de la ville. Cependant, je savais que je ne réussirais pas à tenir longtemps ici. Je me suis donc réfugié dans une calle d’un bateau payant un marin qui m’avait trouvé pour qu’il ne dise rien. Je n’ai pas amené Rubis avec moi. Je voulais qu’il reste vers mes frères et sœur pour s’assurer qu’ils ne leur arrivent rien jusqu’à mon retour ! Car oui, je partais, au départ, je ne savais pas où, mais j’étais déterminé à revenir pour prouver mon innocence à tous !
 
…
 
Alors ? Vous y avez cru ?
J’étais pas mal hein ? Je sais bien raconter les histoires !
Ah lala ! J’adore la ressortir cette histoire ! Généralement, on me prend toujours en pitié ! Bon d’accord, un héritier un grand marchand, accusé à tort et qui s’est enfui ça peut être un peu dur à croire. Mais après tout, plus c’est gros, mieux ça passe non ?
 
Je vois que cette fin ne vous satisfait pas hein ? Vous voulez vraiment savoir d’où je viens, pas vrai ? Ma foi, puisque c’est vous, je peux bien vous le dire je suppose !
 
On oublie déjà la naissance dans une famille riche hein ? Et en tant qu’ainé aussi par la même occasion. Je suis le sixième fils d’un couple d’artisans. Mon père était forgeron et ma mère l’aidait à l’occasion quand elle avait marre de garder tous ses enfants.
C’est d’ailleurs pour ça que l’on a commencé très tôt à se garder entre nous. Bon c’était surtout à l’avantage des plus grands qui en profitent un peu. Ce n’est pas à cinq ans alors que mes grands frères ont au moins 7 ans jusqu’à 10 ans que j’allais pouvoir faire quelque chose contre eux.
Je ne compte plus les fois où j’ai reçu une baffe de leur part pour avoir demandé quelque chose et encore pire si j’osais le dire à nos parents. Avec ça, on comprend très vite, qu’il vaut mieux ne pas parler de ça !
 
Ma foi, la suite, pendant les années qui viennent n’est pas très intéressantes hein ? Je vais vous les passer, je ne voudrais pas vous ennuyer ! Dites-vous seulement que j’ai grandi… En étant toujours un peu plus faible physiquement que mes frères. Mais l’avantage c’est que ça aide à développer son éloquence pour tenté de détourner l’attention. Après mes parents désapprouvaient complètement. Les mots ne font pas de l’acier ni des armes ! 
Mais vu que je ne savais pas ni ne voulais aider à la forge, je pouvais partir me balader en ville. Bon, personne ne me l’autorisait, mais personne ne le voyait non plus.
 
C’est en me baladant en ville que j’ai pu rencontrer des troubadours et autres bardes. Et là, ce fut la première bonne expérience de ma vie… Découvrir la musique et l’entendre tandis qu’elle est jouée par des artistes compétant. Et le pire… C’est qu’à cette époque j’étais encore assez naïf pour aller demander à mes parents pour avoir un instrument de musique. Je ne vous fais pas dire comment je me suis fait recevoir. Mal évidemment. Un troubadour, il ne manquait plus que ça ! C’est inutile après tout dans la famille.
Bon après une claque et des moqueries j’ai compris qu’il ne fallait plus en parler avec ma famille qui est complètement idiote et fermée d’esprit…
 
Enfin, c’est vers mes 15 ans que j’ai pu avoir mon premier shamisen ! Je ne l’ai eu pas de manière légale mais qu’importe ! Je l’avais entre mes mains, je n’en jouais pas chez moi, mais dans un coin de la ville. D’ailleurs ce n’était pas si facile d’en jouer.
Mais petit à petit j’ai réussi à en jouer de mieux en mieux. Alala… Qu’est-ce que j’étais bien loin de la forge, dans mon coin à jouer… J’évitais tous mes frères et mes parents idiots…
 
Pour ne rien vous cacher, mes relations avec eux ne se sont jamais arrangées. Bien au contraire. Plus je grandissais plus on me reprochait de ne pas aider à la forge. Ah non mais n’ayez pas de la peine pour ça hein ? Enfin sauf si vous voulez me donner un lot de consolation ?
Mais bref ! C’est cette ambiance qui m’a poussée à partir de chez moi à l’horizon de mes 20 ans. Je ne les supportais plus et il était temps de changer d’air et d’endroit !
Mes quelques vêtements dans un baluchon, mon shamisen et une dague puisque bon, on ne sait jamais sur quoi on peut tomber sur les routes, que ce soit monstre ou bandit.
 
J’ai voyagé sur les routes pendant plusieurs années, sans jamais regretter ma famille. Je vivais principalement… Bon pas totalement de mon art, mais surtout du vol. Je suis devenu assez bon au vol à la tire ! Après quelque échec bien évidemment… Enfin rien de glorieux que je puisse raconter. Il ne faudrait pas que je semble ridicule non plus !
Enfin j’ai volé pour me nourrir et avoir de l’argent. Que ce soit sur les marchés ou chez les particuliers qui m’embauchaient pour que je les divertisse ou que je raconte les nouvelles d’à côté. Ou même en séduisant quelque personne aussi. Bien évidemment quand ils se rendaient compte de la perte je n’étais plus là ~
 
Cependant, j’ai eu une fois les yeux plus gros que le ventre… Je me suis rendu chez un noble local. Enfin local, au vu de sa demeure il semblait plutôt riche et puissant. J’étais sûr qu’il cachait de belles choses ! Des pierres précieuses, ce genre de choses !
J’ai donc tenté de me rapprocher de sa salle au trésor. Les nobles en ont toujours de toute façon ! Maiiiiis… Alorss non ce n’était pas de ma faute ! Mais ça ne s’est pas très bien passé. J’ai été… repéré… par un caninos et… ahem… capturé… Oui bon ! Même les meilleurs ont leur coup de mou ! Et puis pourquoi le garde a fait demi tour aussi soudainement hein ? Et leur tour de garde il ne les respecte plus maintenant ? Bon peut-être que le monstre m’a reniflé… Bref ! Passons…
 
Bon… Entre ma tentative de vol plus mes autres primes… Bizarrement ça ne sentait pas très bon pour moi. Et comme je le disais plus tôt, la prison ce n’est pas pour moi ! Vous voyez ! Il y a du vrai dans mes histoires !
 
Bon j’ai été en prison, malheureusement. Cependant dans mon malheur j’ai eu un peu de chance. C’était la saison et moisson et il a énormément plu pendant quelques jours. Bon, de quoi avoir quelques centimètres d’eau dans une ville en pleine terre, mais dans une cité proche de la mer et d’un delta d’un fleuve ? Là c’est déjà plus conséquent. Donc oui, la prison a été inondée. Par peur ou va-t-on dire pour aider la population, les gardes ont déserté l’endroit… Mais pas leurs clés ! Pour la beauté de l’histoire on peut dire que c’est moi qui ai récupéré les clés. Même si en réalié c’est plutôt un de mes colocataires de cellules qui l’a récupéré… Mais le résultat est le même ! On s’en est sorti et nous étions libres !
 
Ce qui était sûr c’est que je ne pouvais pas trop rester ici… Le noble ne m’aurait pas laissé tranquille ni autre part. Et bon, j’aime quand la sommes est grande, mais pas quand c’est ma prime ! Donc il est temps de changer encore plus d’air et de région ! J’ai attendu que la mer se calme un peu avant de me cacher dans les cales et de partir en direction de… De… Hastérion ? Très bien direction Hastérion ! Vous voyez ? Je ne mens pas tout le temps ~