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Demain, avec la rosée, je m'en irai | Solo

Anonymous
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Ven 18 Mai - 8:51
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DEMAIN, AVEC LA ROSÉE,
JE M'EN IRAINuit de Printemps
C'était ce que tu avais dit ce soir de printemps. La nuit tardait à s'installer, faisant traîner des couleurs ocres dans le ciel légèrement nuageux. La flamme tremblait au milieu de la pièce, découpant les ombres en jeu de lumière et d'encre. On pouvait distinguer vos silhouettes, celle de la bouteille de Saké et des coupes pleine pour la quatrième fois.

Et autour... le silence.

Tu ne t'attendais pas à une réponse immédiate mais le manque de réaction de ton interlocuteur t'interrogeait davantage. Ses yeux sombres clignaient d'un rythme régulier tandis que sa bouche était ouverte d'une manière comique le faisant ressembler à un Magicarpe hors de l'eau.
Cependant, tu n'avais aucune envie de rire. D'ailleurs, tu n'avais pas ri depuis des années.
C'était habituellement Zenjiro qui comblait les phrases de son ricanement lourd d'ursidé. Le voir, ainsi, bouche bée, te mettait mal à l'aise. Pourtant, tu n'avais pas détourné le regard. C'était au Général de Kii à qui tu parlais, mais aussi à ton meilleur ami. Tu n'avais pas peur de lui. Mais, sache mortel que c'est justement car il te tient dans son cœur que tu aurais dû paraître gêné. Même si c'était du pipeau.  

La dignité n'a pas de valeur car seul le résultat compte. Tu aurais pu le concevoir si tu n'étais pas si borné.

Zenjiro plissa les paupières essayant de distinguer une once de plaisanterie sur ton visage mais tu étais on ne peut plus sérieux. Il referma enfin sa bouche et déglutit avant de balbutier des mots d'une voix incertaine.

Tu ne peux pas ?

Cela ressemblait davantage à une question qu'à une affirmation. Où était donc la force du Seigneur au Dragon bleu ? Il savait que techniquement, il t'était impossible de quitter le village. Ton rôle était de veiller sur le temple. Tu réfléchissais à une réponse appropriée quand Zenjiro te coupa.

Tu ne peux pas. Tu ne peux pas !

Une main s'abattit sur le plancher, faisant trembler l'alcool dans leur coupelle. Un grognement retentit de la gorge de l'humain tandis que la colère embrasait son corps. Aussitôt, tu lui répondis sur le même ton.

Zen, tu n'as pas à décider de ce que je peux faire ou non ! Bien sûr qu'il le pouvait, il était ton Seigneur. Je te dis que je partirai et je ne ferai.

Et pour aller où ?! Tu n'as jamais quitté le village ! Tu es incapable de te débrouiller seul. Comment vas-tu ... manger, dormir ou ... te repérer ?

Une main te saisit par le col de tes vêtements et d'un coup sec, le visage de Zenjiro se rapprocha, ses yeux bleus te transperçant de part en part. Sans hésiter, tu attrapas son poignet. D'un mouvement habile de la main, tu te libéras et retournas le Général, la tête contre le plancher, un genou contre le bas de son dos. La joue écrasée sur le sol, il entrevit ton visage. Tes traits efféminés étaient assombris par l'obscurité de la nuit tandis que tes pupilles scintillaient telles des étoiles. Une grimace déformait ta bouche. Je pouvais sentir ta rage jusque dans mon sommeil.

Une furie.

Comme oses-tu me dire cela. Je ne te dois rien, Zen. Rien du tout. Tu l'as peut-être oublié avec toutes ses réunions mais je ne suis pas seulement un prêtre.

Ta poigne se serra brièvement alors que tu appuyas de tout ton poids. Une mèche de jais dégringola de derrière ton oreille et coula jusqu'au sol.

Je suis un guerrier de Kii. J'étais entraîneur. J'étais, non, je suis tout à fait capable de me battre. Essaye de ne pas l'oublier !, sifflais-tu entre tes dents.

Avec une dernière once de colère, tu finis par le relâcher. Sans un bruit, il se rassit et te fixa encore sous le choc alors que tu te saisis de la bouteille d'alcool et but à même le goulot comme pour prouver un point. Ton ami d'enfance cherchait ses mots. Visiblement, il était désolé de t'avoir sous-estimé mais ne savait pas comment continuer la conversation sans t'offenser. Tu le devanças, lui faisant signe de ne rien dire.
Au bout de quelques instants, tu reposas la bouteille. Toute trace de colère avait disparu. Lui aussi semblait s'être calmé.

Je ne suis pas ta femme, Zen, et je ne compte pas mourir avant toi.

L'homme paru étonné par la remarque. Il s'empressa de t'annoncer :

Je ne vois pas pourquoi tu me dis cela. Je voulais savoir pourquoi... Pourquoi dois-tu partir ? Le printemps est bien avancé et les beaux jours arrivent. Nous avons besoin de toi Yuki.

Je dois y aller. Je ne connais pas la destination finale. C'est tout ce que je peux te dire. Quelque chose se prépare. Quelque chose de grave ! Je le sens là. Tu posas ta paume contre ton ventre. Et là. Tu désignas ton cœur.

Le Faiseur de Paix ? C'est lui qui te demande de quitter Kii ? Il faudrait en parler au Conseil. Le village doit être mis au courant !

Tu secouas la tête : Non, je ne veux pas que l'on me voit partir. Même toi. Je souhaiterai disparaître en même temps que la lune. Juste avant le petit jour.

Zenjiro soupira. Il ne tentait plus de te retenir mais tu pouvais sentir sa présence protectrice comme des ailes cherchant à te couvrir des maux.

Très bien... mais laisse moi au moins te proposer des Pokémon. Il pourra te... t'accompagner, se reprend-il en dernier moment.

Tu lui répondis par un regard ennuyé.

Pour que tu me donnes un Piafabec, un Débugant ou un Medhyena. Non merci. Si je souhaite me lier avec une créature, ce sera de mon propre grès et non pour te faire plaisir.

Tu te levas, prenant les coupelles au sol et la bouteille que tu tendis à ton ami.

Ranges les veux-tu. Nous boirons ensemble à mon retour. Le village se débrouillera très bien pendant mon absence... Après tout, ce n'était pas comme si tu avais besoin de moi pour faire approuver tes idées par le Conseil, murmuras-tu avec un sourire.

Entendu mais tu voyageras avec Maru, si tu tiens tellement à nous quitter , dit-il froidement en prenant les objets et la boisson. Elle connaît la Région et te servira de guide.

Ton expression se durcit légèrement. Les mots de Zenjiro étaient rudes. Comme si tu avais le choix. Le Général savait parfaitement qu'il s'agissait d'une mission divine. Tu échapperas à toutes les exclamations du village lorsqu'ils apprendront que tu seras parti mais tu pouvais entendre les futurs remarques à ton égard. Aucun Prêtre n'avais jamais quitté Kii mais, aucun n'avait eu de demande identique à celle que je t'avais transmis...  

Tu saluas ton ami d'un signe de tête, mettant fin à votre interaction. Sans d'autres paroles, il s'en alla, te laissant seul dans le temple. Tu le regardais disparaître dans les ombre, un goût âpre dans la bouche.

Le Seigneur de Kii était injuste envers ta personne. Vous aviez grandi ensemble, partagé les même jeux et les même combats. Son inquiétude était touchante, d'un point de vue extérieur mais pour toi, elle était déplacée. Tu n'étais pas en sucre. Tu croyais pouvoir faire confiance à cet homme que tu considérais comme un frère mais, tu ne t'attendais pas à une telle réaction de sa part. Pourtant, tu aurais dû savoir que depuis la mort de sa femme, Zenjiro était devenu étouffant. Tu avais toujours tenté de desserrer son étau autour de Akira, sa propre fille, et cela avec plus ou moins de réussite. Mais jamais, ho grand jamais, tu te serais douté qu'il aurait voulu te garder dans le cocon montagneux tel un oiseau blessé.

Finalement, tu te détournas. Tu fermas la large porte en bois du temple, souleva la bougie pour te diriger vers ta chambre.

Demain sera le commencement d'un long voyage.
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Zozo le Cadoizo
Zozo le Cadoizo
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Or : 1045
Origine : Hastérion
Ven 18 Mai - 8:51
Zozo le Cadoizo
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