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Your bet, my bait [pv : Nath] (Terminé)

Anonymous
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Dim 25 Mar - 18:03
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Your bet, my bait
"Le fond du verre en guise de négociation" pv. Nath 
De loin, on aurait pu croire à un rendez-vous galant mais le rituel effectué par Arthur à chaque fin de journée, aussi minutieux fut-il n’était adressé à nul autre que lui-même. Un besoin de s’observer comme séduisant en arrivant devant la glace. De tirer ses cheveux en arrière pour guetter ses rides ou ses teintes blanches avant de réellement commencer sa toilette. De ce point de vue, il était en veine. A son âge, il en connaissait plus d’un qui couvaient les premiers signes de la vieillesse. Ils associaient cela à la maturité et à l’assurance mais soyons franc, personne n’aimait devenir vieux et Arthur le premier. Bon parti ou non.

Il s’habillait rarement lourdement pour dormir, des sous-vêtements puis les draps pour se protéger des courants d’air et surtout Iz, toujours dans ses pâtes ou dans ses bras dépendant du moment de la journée. Le brun ramassait la petite bête pour la poser près de l’évier, ébouriffant la touffe au sommet de son crâne avant de se pencher vers elle. « Laisses-moi te regarder ». L’inspection pouvait commencer, ses oreilles, sa touffe, ses yeux, son museau, ses pattes, ses griffes, des chatouilles pour qu’elle lui montre son ventre, la queue bien sur et enfin le col de fourrure qu’il peignait légèrement pour que sa boule de poils soit parfaitement présentable. Il réalisait un détail qui le fit sourire, ramassant Iz au-dessus de sa tête pour mieux la contempler « Dis-donc on va être assortis avec notre col de fourrure ». Le genre de remarques idiotes dont il ne se privait pas. Après tout il n’y avait qu’Iz pour le mettre de bonne humeur. Il la reposait, la laissant le suivre jusqu’à la cuisine. Sa nourriture et ses friandises, il les préparait lui-même et s’y était comme toujours pris la veille. Il la laissait grimper pour avoir accès à sa gamelle la remplissant généreusement suivant d’une dernière caresse. Il la laissait tranquille.

Au réveil, il avait mis l’eau à chauffer et allait maintenant pouvoir remplir son bain, très "matinal" comme toujours. Il avait besoin d'ouvrir la fenêtre pour profiter des derniers rayons du soleil avant de réellement démarrer sa journée de travail. Il faudrait encore quelques heures avant l’arrivée des jumeaux. Propre et rasé, il repassait par son salon pour s’assurer qu’Iz avait fini, s’arrêtant un peu par miracle devant son calendrier, sa serviette encore sur la tête. « Ah ». Le déjeuner avait lieu aujourd’hui et sa presque bonne humeur matinale s’affaissait un peu pour prendre un tournant plus réaliste. Il n’appréhendait pas particulièrement cette rencontre non plus. D’autant plus que cette fois c’était à son tour de choisir où manger. Et faisant preuve d’une grande originalité comme à chaque fois, il avait sélectionné l'exacte même taverne. L’alcool y était bon, la nourriture mangeable. Il n’était pas non plus un fin gourmet et les mets simples lui suffisaient amplement.

La nouvelle digérée, il pouvait finir de s’habiller puis lire un peu avant de descendre, Iz le suivant toujours de près. Aucun signe des jumeaux bien évidemment. Ils ne devaient pas non plus être bien loins, certainement à essayer de gratter quelques minutes sur leur temps de travail. Arthur parla volontairement fort pour attirer leur attention « Hnm. Peut-être devrais-je baisser le salaire de ces feignasses ». « Bonjour patron ! » Miko fut la première, bien évidemment, suivie de près par son frère «  On est là ! ». Deux employés modèles qui se cachaient dans l’arrière boutique, mais bien sur. Les instructions ne tardaient pas à pleuvoir « Passez un coups sur la vitrine, vérifiez les stocks et sortez les deux coffres de la réserves » Des coffres à jouets avec des dorures pour remplacer un meuble qui avait été vendu la veille. Il leur adressait finalement un regard sévère « Et arrangez ces robes, si les fins de mois son rudes, tapinez dehors. ». il pouvait paraître horrible mais il ne leur donnait pas une prime à l'insulte pour rien et il était rare qu'ils le prennent réellement mal.

Il les payait normalement suffisamment mais savait-on jamais qu’ils aient joués à des jeux dangereux en dehors de leurs heures de travail. Arthur avait ses propres missions, remplir la vitrine mais surtout dresser la liste. Les jumeaux garderaient la boutique quelques temps car l’heure venue,  le brun enfilait son manteau au col de fourrure pour se rendre au "déjeuner", adressant un dernier avertissement « Je reviendrais dans deux heures max, faites pas de conneries ». « Whouhou ! Le diable quitte son entre, les clients vont enfin pouvoir venir ! ». Sans commentaires, c’était la manière de Miko d’attirer son attention.

Ne restait plus qu’à atteindre la taverne en elle-même pas trop loin de son magasin dans une autre ruelle un peu plus loin, une voie passante avec une terrasse pour les belles nuits. Quand il pleuvait, ils avaient leur table réservée à l'intérieur et quand ce n’était pas le cas, comme aujourd'hui, Arthur s’asseyait toujours en extérieur, quitte à être un peu plus vêtu. Il n’était pas en avance, ni trop en retard et hors de question de l’attendre avant de s’asseoir. Ils étaient partenaires en affaires et dans un climat de demi-défi perpétuel, la convenance n’avait pas vraiment sa place. A peine assis on avait déjà apporté un verre à Arthur, il avait aussi ramené le livre de plus tôt en prévision, Iz ronflant tranquillement sur ses jambes.
©️ ASHLING POUR EPICODE


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Dim 25 Mar - 22:35
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Nathanaël se redressa, toussa, trébucha. L'air était brûlant, lourd et opaque. Il ne pouvait plus voir la porte, la fenêtre, les murs, les meubles. Il essaya d'avancer, ne sachant plus où aller. Sa main tendue rencontra du bois craquelé, quelque chose à quoi s'accrocher. Il s'en servir comme guide, tâtonnant alors qu'il essayait d'avancer. Les craquements assourdissants du feu couvraient ses cris, ses appels à l'aide. A travers la fumée il crut voir une silhouette qui bougeait, un homme qui s'enfuyait, emportant un navire sous le bras. D'autres apparurent à sa suite, emportant des coffres, des bibliothèques, des bâtiments. Nathanaël tendit la main et voulut les interpeller, leur hurler d'arrêter, de laisser les affaires de son oncle en paix, mais sa voix était muette. Ses doigts rencontrèrent du métal et il retira la main, se cognant à un mur. Il glissa et se rattrapa à un meuble qui s'effondra sous son poids entraînant avec lui les murs et le toit. Une poutre s'enfonça dans le flanc de Nathanaël, lui tirant un hurlement de douleur alors qu'il bondissait, repoussant les couvertures. Son œil balaya la pièce d'un air paniqué, reconnaissant lentement la pièce. Son lit, son bureau, sa bibliothèque, son placard, l'aquarium de Nautilus. Celle-ci le regardait à travers le verre, agitant nerveusement les nageoires. Le jeune homme gloussa et esquissa un sourire. Sa main plongea dans l'eau froide, venant gratter le crâne du pokemon, qui se calma avant de faire un petit rond sur elle-même.

Nathanaël se redressa ensuite, passant sa main sèche sur son front. Il était trempé de sueur, sa chemise collait à sa peau et ses draps étaient poisseux. Il ne put retenir un grognement. Les cauchemars étaient particulièrement sévères ces temps-ci. Sans doute le stress. Ses affaires avaient failli connaître un mauvais tournant récemment, et s'il avait sauvé la situation, il n'était toujours pas rasséréné à ce sujet. Tâchant de ne pas y penser, il marcha jusqu'à la fenêtre et poussa le rideau. A l'extérieur, le soleil n'avait même pas commencé à se coucher. Il était encore tôt, sa servante n'avait sans doute encore rien eu le temps de préparer. Elle était peut-être même encore assoupie. Nathanaël se débarrassa de sa chemise humide et ouvrit les volets de sa fenêtre, laissant la lumière solaire sécher sa sueur.

Quand le ciel vira à l'orange, il rouvrit son œil et s'extirpa de la fenêtre. Il glissa encore la main dans le bocal pour grattouiller Nautilus puis se dirigea vers le placard. A l'intérieur, il piocha une tenue d'intérieur légère qu'il se passa sur le dos avant d'enfin quitter sa chambre, accompagné par le barpau qui gigotait le long de son bocal. Dans le couloir, il fut d'abord accueilli par le funécire de Sarah alors qu'il allumait une à une les torchères de la maison. Nathanaël l'esquiva, retenant une grimace, avant de suivre le couloir et descendre l'escalier vers le rez-de-chaussée. Il y croisa enfin Sarah alors qu'elle finissait de dresser la table, organisant de petits plats d’œufs fumants, de viandes saignantes et de pain du soir. Il la remercia avec un sourire, précisant à l'occasion qu'il aurait besoin d'un bain une fois son déjeuner terminé. Elle fit une petite révérence avant de d'esquisser vers une pièce voisine, sans doute pour mettre l'eau à chauffer. Le temps qu'il savoure son repas, et qu'il donne personnellement sa pitance à Nautilus, une bassine fumante et une pile de vêtements propres l'attendaient dans la salle de bain. Il fit toutefois un crochet par son officine, récupérant quelques documents portés pendant la journée, qu'il descella et lut pendant son bain.

Une fois propre et vêtu, il joua encore un instant avec son pokemon avant d'attaquer sérieusement le travail. Rien de particulier ne l'attendait aujourd'hui à part de la comptabilité. Il passa en revue les chiffres que ses différentes boutiques avaient fait remonté, s'assura qu'aucune irrégularité ne s'y cachait, puis reporta le tout dans un registre. Il lui faudrait bientôt vérifier sur place que ses affaires se portaient bien, et surtout que ses employés ne tentaient pas de l'escroquer en truquant les chiffres. Pour l'instant cependant, sa pendule avait sonné onze heure depuis quelques temps et aujourd'hui, il avait rendez-vous. Il rangea son livre de compte, tria les notes de ses commerces, puis se dirigea vers la sortie. Là, Sarah l'attendait déjà avec un manteau de cuir et un tricorne qu'il enfila d'un geste.

"Merci bien, Sarah. Je ne sais pas ce que je ferais sans vous."

Elle lui rendit son sourire et fit une nouvelle révérence avant de se retirer. Elle n'avait à ce jour vu que le Nathanaël souriant, qui avait tout du patron idéal. Sympathique, reconnaissant, pas trop exigeant et généreux à l'occasion. De son côté, le borgne n'avait aucune raison d'être antipathique avec elle. Elle s’acquittait efficacement de son travail, n'avait jamais tenté de le voler, et avait même appris ses petites manies et habitudes. Il lui fit donc un petit geste du poignet avant de s'enfoncer dans les rues, sous un ciel enfin noir. Ses pas esquivèrent les quartiers les plus éclairés, préférant les ruelles sombres, jusqu'à mener le jeune homme dans une taverne de piètre qualité. Le choix l'avait surpris la première fois, et un peu rebuté. Il s'était habitué depuis et s'installa sans hésitation, s'asseyant alors que minuit sonnait à un clocher voisin. Face à lui, Arthur n'avait pas eu le temps d'ouvrir son livre.

"Bonne nuit, Arthur."

Il accompagna le salut en tirant son chapeau avant de héler un serveur, commandant un plat de poisson en sauce pour lui et invitant son hôte à passer sa propre commande. Une fois le serveur écarté, il se détendit et s'appuya au dossier de son siège.

"Alors, comment vous portez-vous aujourd'hui ?"
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Lun 26 Mar - 12:34
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Your bet, my bait
"Le fond du verre en guise de négociation" pv. Nath 
Vivre la nuit n’était pas toujours chose aisé et son commerce avait put notamment être acquis à prix raisonnable celui-ci s’orientait vers le soleil, assurant un semblant de luminosité pendant la journée. Mais cette luminosité il en avait besoin. En plus de préserver sa marchandise de l’humidité, il n’était pas un local. Il avait besoin d’un minimum de lumière pour être en forme et ne pas finir par traîner sa fatigue. Le livre ouvert, il n’avait pas le temps d’en retrouver la page que son entretient du jour se présentait à lui, lui faisant reposer l’ouvrage sur les fossiles. 

Si jeune, dans d’autres circonstances il ne l’aurait pas pris au sérieux et il se surprend parfois lui-même à entretenir des rapports réguliers avec lui. Fringuant jeune homme avait-il entendu dire la serveuse un jour alors qu’elle ne soupçonnait pas à quel point l’oreille du barzatar pouvait être fine. Dans son vocabulaire apathique, c’eut été le gamin Borgne quand il devait le mentionner sans être certain qu’on voient de qui il parle. Dorfée pour les « intimes ». Oh, il y avait bien une forme de respect entre eux mais elle ne se trouvait pas particulièrement dans les mots ou dans la courtoisie. Il y avait les bases, les prérequis cela dit.

« Bonsoir Nathanaël »


On pouvait difficilement commencer une rencontre à but fructueuse en insultant son interlocuteur. Arthur ne faisait en règle général aucun effort pour tenir sa langue mais il lui arrivait de garder ses pensées maussades pour lui quelques fois. De son côté, il demandait des croquettes de viande pour aller avec son verre, prenant à nouveau le même plat qu’à son habitude sans avoir à inviter Nathanaël à s’asseoir.

« Tel une pâquerette dans un bouillon de charbon. »

Maussade mais il était bien rare de le voir sourire de toute manière. 

En règle générale et surtout dans ce genre d’entretiens, Arthur était contre les formalités qui auraient d’avantage représenté à ses yeux une perte de temps. Normalement il aurait coupé court, lui indiquant de le tutoyer pour ne pas lui faire perdre son temps en rajoutant des expressions au nécessaire mais ce repas était presque un rituel et il était plus que courant de ne pas réellement parler affaires avant l’arrivée des plats. De toute façon ils ne partiraient pas avant d’avoir fini.

«  Et toi, comment vont les affaires ? »



Ou vie privée selon ses préférences s’il y avait quelque chose à dire, parfois ces choses allaient de paire. Par exemple s’il s’était embourbé dans un mariage et que la dame se mettrait à tenir la culotte de son affaire. Ce qui serait un peu triste mais tous les grands hommes tendaient à passer par là ces derniers temps. Ah en effet, Nathanaël n’était pas si grand que cela.
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Mar 27 Mar - 0:36
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S'il y avait bien deux choses que Nathanaël avait cerné chez ce taciturne collaborateur, il les avaient résumées en quelque mots. Le même salut poli et contenu qu'à chacun de leurs petits entretiens, une nouvelle remarque qui se voulait sans doute incisive sans être vexante pour signifier que non, il ne se portait pas mieux qu'à son habitude, et bien sûr, les mêmes boulettes de viande. La routine et la morosité. Le borgne pouvait d'ailleurs s'estimer heureux qu'Arthur contienne cette dernière en sa compagnie, il l'avait connu moins agréable. Au début de leur relation, quand ce respect léger mêlé d'intérêt commun et de suspicion n'avait pas encore pris forme. Repenser ainsi à leur première rencontre aurait pu lui tirer une grimace s'il se maîtrisait moins. Il préféra chasser le mauvais souvenir et se concentrer sur le présent.

"Très bien, ma foi, comme d'habitude."

Il accompagna cette dernière affirmation d'un petit sourire satisfait, comme s'il était fier de son succès. C'était le cas, bien sûr, mais c'était aussi ignorer qu'il avait frôlé la catastrophe quelques jours plus tôt et s'était juste remis de sa frayeur. Tout ça, le brun n'avait pas besoin de le savoir, et peut-être le savait-il déjà. Gardant son air de bienheureux, il se pencha sur la table, un bras tendu pour venir grattouiller la fourrure du pokémon assoupit. Ce rôle de jeune homme sympathique et innocent était presque naturel, il s'y pliait sans avoir à y penser.

"Et elle, comment se porte-t-elle ?"

Il se doutait depuis le temps que son vis-à-vis n'avait que peu d'intérêt pour ce petit jeu, ces faux-semblants rituels qu'ils se servaient mutuellement avant d'entamer la véritable discussion. Lui, cependant, aimait à cultiver cette illusion de bonhomie. En plus de lui rendre bien des services, ce masque de douceur accentuerait par contraste la dureté des propos qu'il tiendrait bientôt. Il se redressa juste à temps pour laisser au serveur la place de poser leurs assiettes, deux plats fumants sans doute tirés à l'instant de marmites qui chauffaient toute la nuit. Nathanaël le remercia d'un sourire et d'un hochement de tête, frotta les mains avec enthousiasme, puis attaqua son poisson. La première bouchée lui confirma ce qu'il pensait : le plat n'était pas mauvais mais le poisson était fade et la sauce, au contraire, trop dense. Pas mieux que les boulettes qu'Arthur affectionnait, que les autres viandes en sauces, ou que tout ce qui venait de cet établissement. Il s'était cependant fait une raison, au moins ce n'était pas mauvais. Seulement quelconque.

Il avala sa bouchée puis se saisit de sa serviette et tamponna ses lèvres, toujours tordue par un petit sourire. Celui-ci disparut cependant bien vite. La comédie et les petits mots avaient assez duré, il était temps de passer aux choses sérieuses.

"Des articles intéressants sont-ils passés entre vos mains, dernièrement ?"

Un des avantages que Nathanaël tirait de ce partenariat globalement déplaisant : le prêteur sur gage connaissait ses goûts et centres d'intérêt, au moins superficiellement, et le borgne était un des premiers informés quand un objet unique échouait dans sa boutique. Ce qui ne signifiait pas que Nathanaël pouvait les acquérir plus facilement qu'un autre, bien au contraire. Seulement plus vite.
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Ven 30 Mar - 1:06
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"Le fond du verre en guise de négociation" pv. Nath 
En effet quand la parole était encore aux paroles de courtoisie, le prêteur sur gage était presque buvable. Cela dit, il s’agissait encore de quelques paroles en l’air sans grand intérêt. Bien évidemment s’il y avait un problème d’importance cruciale avec les affaires de Nathanaël, celui-ci ne le partagerait pas et à raison car Arthur y verrait une faille dans son associé et peut-être le signe qu’ils avaient suffisamment travaillé ensemble. Aucun n’avait intérêt à s’encombrer d’un partenaire défaillant. De la même manière, lorsqu’un arrivage d’Arthur était biaisé, des tonneaux dont il avait fait l’acquisition et qui étaient en réalité de l’alcool de contrebande de piètre qualité, il n’allait pas venir lui ajouter sous le nez qu’il avait commis une faute commerciale.

S’agissant de ses sources, ils les avaient et tant qu’il n’y avait personne pour crier au feu, même s’il y avait des soucis mineurs dans les affaires de son collaborateur, ils ne pouvaient pas être si terribles. Il n’aurait d’ailleurs normalement pas aimé que l’on touche à Iz, ou qu’on la mêle à leurs affaires tout simplement.

« Elle se porte et ce n’est pas auprès d’elle que tu obtiendras le traitement de faveur ».


Iz était adorable et ce n’était pas Arthur qui allait dire le contraire. Certains de ses clients avaient mentionnés les jumeaux comme les perles de la rue commerçante. Mais Iz, c’en était le joyaux. Ah ça, un maître un peu gaga voyant dans son pokemon la plus belle des créatures et lui rendant totalement sa confiance. Il n’y avait d’ailleurs qu’elle pour oser lui donner un coups de patte pendant son sommeil sans être inquiétée de la foudre.

S’agissant de la nourriture, il aimait bien ces croquettes de viande, de la viande mijotée et roulée dans la farine avant d’être agrémentée d’épices. Oui c’était simple, ça n’avait pas le meilleur goût du monde mais au moins il visualisait ce que l’on pouvait mettre dedans. Une recette tellement simple qu’il était impossible de la rater et que les cuisiniers ne pouvaient tenter de rattraper avec des sauces et des assortiments si la viande était passé. Autrement dit, la recette de la survie des bas quartiers. Mais ce restaurant les connaissait bien tous les deux à force donc Nathanaël n’avait pas à s’inquiéter de son poisson.

Arthur déployait son couteau et sa fourchette, découpant la viande pour en examiner un instant la couleur, sentant bien évidemment avant d’avaler la première bouchée, une habitude comme une autre. Il sentait les choses sérieuses venir et son couteau posé, il plongeait sa main dans sa poche pour déployer la liste des objets, la glissant sur la table sous son nez. Quelques livres rares, des armes, des peintures, des antiquités bien évidemment et certains d’une grande valeur, d’autres qu’il devrait venir examiner en personne. Mais.. il y avait toujours un hic avec des objets qu’il proposait à son collaborateur. Cachant dans la listes quelques articles au passé plus que douteux qu’il ne pouvait finalement décemment pas mettre en vente dans sa boutique. Oui Nathanaël était le premier car il était l’un de ceux auprès duquel il pouvait en tirer le meilleur prix malgré tout. Il se mettait à l’aise dans son fauteuil, la viande étant correcte, il désignait la liste d’un subtil signe de main.

« Ce sont presque tous de nouveaux arrivages. L’épée de cérémonie a été mise en gage mais j’ai accordé une somme un peu supérieure à celle que j’aurais normalement proposé, elle devrait donc rester. »


Certains pensaient encore qu’en laissant des objets ils pouvaient filer à l’anglaise en prenant le prêt avec eux et ne jamais réapparaître. Sauf qu’Arthur ne perdait jamais d’argent dans ces histoires. Le prêt était toujours bien évidemment inférieur à la valeur de l’objet et parfois certains ne savaient même pas ce qu’ils lui laissaient. Il avait au moins l’honnêteté de ne pas échanger l’objet contre un autre quand la personne était ivre au dépôt. Par contre il n’acceptait pas un remboursement immédiat quand l’objet lui plaisait. Après tout, plus longtemps la personne avait l’argent entre les mains plus elle était susceptible de le dépenser. 



« Y trouves-tu quelque chose à ton goût ? »


Puisqu’il sait qu’il n’aime pas vraiment ce restaurant. C’est peut-être aussi un peu son côté sadique qui fait qu’il n’arrête pas de le choisir quand vient son tour. Son côté passif agressif prenant le dessus quand le côté agressif est muselé. Et oui il tutoyait mais bon, ils avaient déjà fait les formalités donc pourquoi s’embêter pour un détail qui leur ferait perdre du temps ? Il ne vouvoyait que ses clients et Nathanaël n’en avait plus vraiment le statut. De la liste la plus belle pièce était certainement un miroir gravé signé d’un grand artiste décédé depuis une cinquantaine d’années.
©️ ASHLING POUR EPICODE


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Lun 2 Avr - 18:38
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La liste remplaça la serviette dans la main du borgne, qui la leva devant lui pour mieux la lire. De sa seconde main, il découpa machinalement un morceau de poisson et le porta à sa bouche sans même avoir à le regarder. Si les défauts d'Arthur étaient aussi évidents qu'insupportable, le receleur se rattrapait par quelques qualités et bonnes idées qui lui évitaient d'être infréquentable. Qu'il se prête ainsi au jeu de la courtoisie, par exemple, évitait de trop subir sa proverbiale morosité. Ce morceau de papier qu'il venait de lui tendre épargnait à Nathanaël son mauvais esprit autant que ses vantardises. Pas de chichi, pas de perte de temps, juste une exposition complète et concise des articles en vente.

La complétude de la dite liste impliquait, bien sûr, une grande quantité d'articles sans intérêt. Par respect, par politesse, mais surtout pour ne pas montrer ce qui lui venait réellement à l'esprit devant tant de banalités, le jeune homme hochait régulièrement la tête avec une satisfaction entièrement feinte. Il continuait également de manger son poisson, machinalement, ne faisant plus même attention au goût de la chaire dans sa bouche. Il calculait juste l'intérêt de chacune des pièces de la liste.

Trois avaient retenu son attention. D'abord, un ouvrage ancien, le troisième traité de classification pokemon de Charles Drawing, un ancien philosophe de Jotho. Le tome était rare mais n'avait pas grande valeur par lui-même. Si le borgne s'y intéressait, c'était uniquement pour compléter sa collection car, des cinq tomes du traité de classification de Drawing, il possédait déjà les quatre autres. Seul, un tome isolé ne valait sans doute pas grand-chose et Nathanaël serait ravi d'enfin emplir ce trou dans sa bibliothèque.

La seconde, sans surprise, était l'épée de cérémonie. Le receleur ne s'y était pas trompé en parlant de cet article précis. Il n'avait pas non plus eu besoin de préciser à quel point il était illégal. Juste posséder cette épée pouvait apporter de gros ennuis à Athur, et s'il l'achetait, à Nathanaël. Hors de question donc de la revendre ou de l'exposer. L'article avait cependant beaucoup de potentiel. Si le borgne avait un jour affaire à un officiel, l'épée permettrait de s'en débarrasser de bien des façons, plus ou moins définitives.

La troisième était le miroir, une œuvre d'art et probablement l'article le plus cher de toute la liste. Ironiquement c'était également celui qui intéressait le moins Nathanaël, moins même que ceux qu'il avait écartés. Certes, il serait heureux d'un jour posséder une des réalisations de l'artiste. Un vitrail, peut-être, ou un vase. Pas un miroir, cependant. Nathanaël n'avait rien contre les miroirs, ils étaient utiles, mais les œuvres d'art étaient faites pour être admirées ou revendues, or le borgne ne faisait pas dans la vente d’œuvres d'art et pour admirer un miroir, il devrait forcément y voir son visage détruit.

Le miroir ne l'intéressant pas, il aurait facilement pu l'ignorer. Seulement voilà, c'était aussi une œuvre rare, précieuse, et recherchée. S'il ne relevait pas au moins sa présence, Arthur comprendrait que quelque chose était suspect. Peut-être penserait-il que Nathanaël n'avait pas reconnu le nom du créateur, ce qui ferait de lui un ignorant. Il pourrait aussi comprendre la véritable raison de ce manque d'intérêt, décelant à l'occasion une des faiblesses du grand brûlé. Cela n'était pas admissible.

D'un autre côté, s'il achetait le miroir… après quoi ? Il l'exposerait, et serait obligé de le voir ? Ou le cacherait dans une remise, tout ça pour que son plus désagréable collaborateur ne devine rien de ses problèmes de reflet ? Non, c'était ridicule. Il lui restait bien une idée, mais si Arthur voyait à travers son jeu d'acteur, la situation pouvait bien empirer. Tant pis, il tenta le coup et haussa un sourcil avant de tourner son unique œil vers le receleur.

"Oh ? Un miroir de Miguel-Ange ? C'est une sacré trouvaille, et l'ancien propriétaire devait être pressé s'il la revendu chez vous. Vous l'avez fait identifier, au moins ?"
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Jeu 5 Avr - 23:16
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"Le fond du verre en guise de négociation" pv. Nath 
Car il pensait réellement un seul instant qu’il allait mettre à sa disposition des objets de valeur plus ou moins identique ? C’était bien connu. Pour faire ressortir le gros poisson, il fallait le noyer dans une petite marre au milieu des ptitards. Alors seulement pouvait-il vraiment attirer l’attention et provoquer le choix chez l’essentiel acquéreur. Bon dans ce cas il y avait plus d’un gros poisson mais c’était la moindre des choses, il n’allait pas venir si un seul article avait une chance d’être acquis par son collaborateur.

Vu de loin ils formaient tous les deux un drôle de duo. Deux bruns pris dans leur affaires et dans leur nourriture, l’un significativement plus séduisant que l’autre, pour ne citer personne. Un petit verre chargé de liqueur pour le receleur mais rien qui aurait pu l’assommer pour le reste de la nuit. Même dans ce genre de situations il restait un minimum professionnel. Maintenant pour l’histoire d’un miroir.. hnm.. disons que s’il était dans la boutique d’Arthur, c’est bien qu’il n’était pas sur son mur d’origine dans cette maison fortunée où un meurtre avait été commis. Personne n’avait encore eu l’occasion de remarquer sa disparition et si sa nouvelle s’étendait eh bien.. Il devrait le faire détaler encore plus vite. Ou bien dénoncer le vendeur aux gardes mais honnêtement.. il n’aimait pas les gardes donc ça ne risquait pas.

Il ne connaissait pas les motivations particulières de Nathanaël et à moins que cela ne puisse lui servir dans le cadre de leurs négociations il s’en foutait aussi un peu. Il n’allait pas faire de remarques sur ses expressions, il ne faisait que les déchiffrer calmement, un moyen d’essayer de voir la différence entre son faux intérêt et son vrai intérêt sur son visage. Il ne le verrait peut-être pas immédiatement mais le temps viendrait. Iz étirait ses pattes pour cacher sa truffe dans le manteau du receleur, patient. Par définition il avait une parfaite expression de négociant, ses seuls changement d’expression étaient donc au moment d’ouvrir la bouche pour y recevoir un nouveau morceau de croquette.




« Il est tout ce qu’il y a de plus authentique, la gravure correspond au style de l’époque et à la marque de fabrique de l’auteur. Il apparaît aussi parmi ses oeuvres illustres citées dans ses mémoires ».


Autrement dit un article certain d’une grande valeur mais toujours avec un caillou sous le pied. Il savait en le voyant qu’il avait été volé, ce n’était pas un objet qu’un vagabond aurait pu avoir dans les mains. Cela dit.. il ne savait pas pour le meurtre et maintenant il regrette presque son achat. Presque car il sait qu’il a encore une opportunité d’en tirer un bénéfice.




« Il y a des histoires du ce miroir mais je ne suis pas un passionné des oeuvres de fiction ».


Des légendes, des malédictions, d’âmes prises dans le miroir, toutes ces petites choses qui auraient pu le rendre mal à l’aise s’il avait été superstitieux mais par chance il ne l’est pas et vu le sort de la précédente propriétaire, la réputation de cet objet n’allait pas aller en s’arrangeant. Même si pour certains acheteurs, cela faisait tout son charme.
©️ ASHLING POUR EPICODE


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Sam 7 Avr - 17:51
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Nathanaël haussa à nouveau le sourcil et lâcha un petit soupir satisfait et parfaitement feint. Il avait espéré que le receleur soit trop pressé de se débarrasser du miroir, une pièce sans doute trop grosse et trop précieuse pour un commerce aussi modeste et surtout peu connu que le sien. Qui viendrait chercher une œuvre à plusieurs centaines de pièces d'or chez un prêteur sur gage ? Mais non, Arthur avait pris le temps de faire les choses correctement. Tant pis, ce n'était qu'une de ses idées.

Comme la pièce de viande dans son assiette avait presque disparu, le borgne décida de faire une pause dans son repas et posa sa fourchette. A la place, il fouilla dans une poche et en sortit un petit carnet, qu'Arthur devait avoir appris à connaître depuis le temps. Nathanaël l'avait acheté après une de leurs rencontres, et plus spécifiquement après un âpre désaccord concernant le prix d'un article que le borgne désirait s'offrir. Depuis, il avait décidé de tenir un petit journal concernant les ventes des salles d'enchères de la ville, gardant ainsi trace des cotes moyennes de tel ou tel pièces pour servir de référence. Hors de question d'être complet ou exact, il n'avait pas le temps pour ça, mais cela lui donnait des arguments supplémentaires pour faire baisser les prix. Dans le cas présent, il était question d'estimer ce qu'un miroir de Miguel-Ange vaudrait sur le marché actuel, ou du moins de le faire croire.

Le prix véritable du miroir importait en effet peu à Nathanaël, qui avait de toute façon prévu de ne pas l'acheter. En revanche, provoquer un désaccord à ce sujet avec Arthur serait une bonne raison de laisser passer cette occasion. De plus, si le prix réel était assez élevé, le négociant pourrait toujours prétendre qu'il n'avait pas les fonds pour l'instant, inventant quelque investissement qui avait vidé ses caisses dans le présent mais ferait sa fortune dans l'avenir. Il tourna quelque pages, survolant des suites de chiffres qu'il n'avait aucune intention de lire, avant de s'immobiliser.

Il n'y avait rien concernant des œuvres de Miguel-Ange dans ces pages, aucune ne s'était vendue récemment. Il y avait cependant les cotes d'autres artistes de la même époque, dont les réalisations devaient bien valoir le miroir. La plus récente, échangée dans la semaine, avait été vendue pour mille trois cent cinquante deux pièces d'or. Le chiffre tira une grimace, parfaitement sincère cette fois, à Nathanaël. Même en étant honnête, il n'avait pas cette somme à gâcher dans un morceau de verre pour l'instant. Il replia le carnet et ferma son œil, le levant au ciel sans retenue, puis fit signe au serveur.

"Bien, je devines que je n'apprécierais pas la réponse, mais combien pour le miroir ?"
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Dim 15 Avr - 16:18
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"Le fond du verre en guise de négociation" pv. Nath 
Ressemblait-il à ce point à son père ? Avait-il l'air de négliger son travail, ses affaires et d'être prêt à offrir une corbeille de fruit pour une couronne de fleurs car la personne face à lui, lui paraitrait bien agréable ? Il n'avait pas non plus d'intérêt à tout dire et c'est bien pour cela qu'il ne le faisait pas. Encore qu'il savait que si les informations étaient erronés ou le prix vicié, Nathanaël viendrait chercher ses comptes à ses côtés. Cela n'enlevait rien à la valeur du miroir qui était aussi côté pour sa partie historique.

Il reconnaissait bien sur le carnet habituel, Il avait ses propres écritures au magasin mais étant donné qu'il était le vendeur, il n'avait pas besoin de les emmener pour leur entrevue. Il connaissait les articles leur valeur, leur prix d'achat, de revente, il avait la mémoire nécessaire pour tout ça. Non pas que ce fut difficile. Il ne s'énervait pas, gardant son calme, posant ses couverts à son tour pour suivre le rythme de son interlocuteur.

Il suivait d'un regard attentif ses moindres expressions, ses moindres grimaces, ne se privant jamais de l'opportunité d'éventuellement y trouver quelque chose. Forcément, il y avait de quoi grimacer quand on imaginait le prix du miroir avec les cours actuel mais il y avait tout un tas d'éléments à prendre en compte avant d'en fixer un prix définitif. Les ventes aux enchères étaient différentes des engagements entre particuliers. Il y avait foule d'acheteur pour faire augmenter le prix d'un article qui ne valait normalement pas autant et là ils n'étaient que deux. Mais aussi le miroir avait beau être une création signée de Miguel-Ange, il n'était pas dans le style tranché qui avait fait sa renommée, lui donnant un air plus commun. Finalement, seule la signature, les légendes et les histoires alimentaient réellement son prix. Un bon prix mais Arthur lui-même eut du mal à croire qu'il s'agissait techniquement d'une oeuvre d'art en le voyant pour la première fois. Miguel-Ange lui-même aurait du en avoir honte.

Alors en vue des circonstances et de l'article, il était certain que Nathanaël n'allait pas apprécier le prix. Chacun ses goûts et il se devait bien de lui faire un offre reflétant les défauts et les tares pour ne pas avoir un associé en colère qui viendrait toquer à sa porte. Il finissait son verre, faisant signe à la serveuse qu'elle lui en apporte un autre, il ferait tarder son plat ainsi.



"Pour le miroir, 2000 pièces d'or me semblent être un prix honnête."


Un prix techniquement raisonnable mais qui de toute manière serait amené à baisser. Les négociations étant normales entre eux comme dans tout autre milieu. Son verre arrivait bien assez vite et avec le Zorua qui s'éveillait sur ses jambes, il piochait dans sa boîte une friandise à lui glisser entre les dents. Ne restait plus qu'à savoir si le gamin était à la hauteur. Quoi ? Cette prostituée qui venait coller Nathanaël en posant presque ses seins sur son épaule ? La distraction de la journée d'Arthur. "Bonsoir monsieur ~"
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Lun 16 Avr - 23:23
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Ça n'en était, bien évidemment, pas un. Des œuvres d'art cotées à deux mille pièces, il en existait, beaucoup même. Mais un Miguel-Ange n'en faisait pas parti. La moitié du prix serait déjà plus honnête, c'était en tout cas le maximum que Nathanaël aurait été prêt à payer si, bien sûr, il avait eu la moindre envie d'acheter. Ce prix exorbitant ne voulait pas dire qu'Arthur essayait de l'escroquer, enfin pas plus que d'habitude. Le receleur savait qu'il avait un client difficile face à lui et que le prix allait, de toute façon, être négocié à la baisse, il avait donc bien raison de le hausser avant ça. Nathanaël aurait fait la même chose. Et bien sûr, il allait négocier. En fait, puisque le but était de ne pas acheter, il allait négocier agressivement, peut-être feindre l'irritation. S'il prétendait être déjà de mauvaise humeur, Arthur voudrait sans doute se débarrasser de lui au plus vite, ce qui signifierait ne pas insister si le borgne changeait d'avis mais aussi un prix plus honnête sur les articles suivants pour écourter les négociations.

C'était une méthode qu'il utilisait assez peu, la persona de Nathanaël était au contraire calme, naïve et presque craintive. Hors de question de piquer des colères en public. Le brun, cependant, connaissait le Nathanaël cynique et calculateur. Voire un peu plus d'humanité crasse ne le surprendrait pas, même si elle était fausse. Enfin elle aurait dû l'être avant qu'une prostituée vienne gâcher encore un peu plus cette journée. Entre un contact physique moite parfaitement insupportable, des effluves de parfum capiteuses qui brûlaient le nez et l'impertinence avec laquelle la fille de joie s'insérait dans leur conversation, le borgne ne put retenir une grimace de dégoût.

Son premier réflexe fut de l'envoyer paître, sèchement et cruellement, trop habitué au franc parlé acerbe qu'il employait face à Arthur. Il se retint au dernier moment, cependant. Face au reste du monde, Nathanaël Dorfée devait rester l'ingénu malmené par la vie qu'il avait construit. Une autre idée, plus proche de son personnage, vint alors à l'esprit du jeune homme. Il se composa en vitesse un masque d'inquiétude et feignit un mouvement de recul, certes tardif mais très convainquant.

"Oh !"

Et pour parfaire la supercherie, il lança sa main libre en avant pour saisir celle d'Arthur, comme s'il cherchait du secours. Avec un geste pareil, l'intruse comprendrait sans doute très vite le message et ferait demi-tour. Ou alors elle n'avait vraiment aucune finesse et insisterait, mais personne ne pouvait tomber si bas. Au cas où il poursuivit en bafouillant, jouant toujours la panique.

"M-mes excuses, madame, vous m'avez prit par surprise !"
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Sam 21 Avr - 19:11
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"Le fond du verre en guise de négociation" pv. Nath 

Arthur ne passait jamais une mauvaise journée seul. Exprimant sa générosité à son paroxysme, il était des plus naturels de partager son ressenti avec les autres. Certains se plaignaient, lui s'assurait de mettre la personnalité et le bien être de chacun en avant. Ce n'était qu'une fois que l'on avait un peu saisi l'essence de ceux qui nous entouraient que l'on était capable de correctement leur faire subir un calvaire. Toujours dans l'observation mais rarement pour retenir les noms, il s'agissait de son grand point faible après tout.

Cette situation était d'autant plus explicite que l'humeur du receleur était toujours détraquée. Une activité quotidienne à emmerder son monde même. Et le malin prenait du galon. Mêlant observation, tactique et saloperies en tout genre il devenait un vrai petit diable. Certes, Nathanaël était un partenaire en affaire donc il avait tout intérêt à ne pas trop le faire chier. Il se retenait donc mais une fois de temps en temps ne pouvait pas faire de mal car comme à peu près tout le monde dans cette ville, le gamin l'agaçait. Alors il allait faire passer la pilule comme un cadeau presque maladroit. Aussi maladroit que pouvait être un être à la limite du malveillant.

Nathanaël n'en aurait pas été là s'il avait eu un tempérament quelque peu naïf et gentil. Mais il pouvait tout à fait comprendre qu'il en eut besoin en affaires. Lui y avait renoncé. les clients sérieux s'en fichaient et même s'il renonçait à une part de son bénéfice, qu'importe, cela valait pour son confort personnel et ce n'était pas plus mal. 

Maintenant Nathanaël risquait d'avoir carrément du mal à repousser gentiment la prostituée puisqu'Arthur l'avait déjà payée pour faire ce qu'elle avait à faire. Nathanaël se prenait pour un grand garçon mais face à une femme peu couverte sensée lui procurer du plaisir comment réagirait-il ? La repousser était l'option la plus évidente mais comment allait-il s'y prendre en jouant les gentils hein ? Il faudrait peut-être finir par laisser tomber le masque.

Et.. l'idée pour se débarrasser de la jeune femme n'était pas si mauvaise que cela. Ou en tous cas si Nathanaël cherchait à faire d'une pierre deux coups en venant chercher sa main c'était assez réussi car s'il avait surpris une mine de dégoût sur le visage du borgne, celui du barzatar fut ridiculement excessif. Une grimace comme on pouvait peu en voir. Il avait une large symbolique autour des mains alors qu'on vienne la lui prendre sur la table, nop. Pas moyen. Il enlevait sa main presque immédiatement, l'essuyant sur son manteau pour être certain.

"Flatté mais quitte à fréquenter un homme, je ne le fais jamais à moitié."


Le borgne manquant clairement de testostérone avec sa petite carrure et son visage ressemblant encore beaucoup trop à un visage d'enfant. Même pour faussement chercher du secours. Il aurait pu craindre de lui montrer un point faible mais n'importe quel homme aurait enlevé sa main puis ce n'est pas comme si Nathanaël allait venir lui prendre la main en pleine négociation pour l'énerver. Ce serait absurde. Il laissait cette idée de côté, désignant la femme de sa main. 



"Elle est ici pour toi, j'ai pensé qu'après toutes ces négociations, un petit cadeau pour sceller nos rapports commerciaux ne te seraient pas déplaisant."




Et il n'avait pas une petite fiancée dans un placard qui justifierait d'y dire non n'est-ce pas ?
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Lun 23 Avr - 0:50
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Arthur ne joua pas le jeu. En fait, le contact du borgne lui sembla plus insupportable que celui de la prostituée ne l'était à Nathanaël. Grimace horrifiée, retrait presque instantané de la main, mouvement de recul, il n'essaya même pas de masquer son dégoût puisqu'il finit par essuyer sa main. Si c'était parfaitement malpoli de sa part, même insultant, Nathanaël retint surtout la cause, et que son plan avait à moitié marché. Ainsi, le revendeur n'avait pas supporté son contact. Pire, la pique qu'il lança en dit beaucoup. Il ne parla pas de refuser l'homosexualité en général, juste Nathanaël. Une petite subtilité qui en disait long, que beaucoup d'hommes n'auraient pas pu prononcer, et que le borgne se promit de retenir, pour plus tard. C'était de bonne guerre, après tout. Arthur avait, comme il venait de l'admettre, été jusqu'à payer de sa poche une prostituée pour déstabiliser son partenaire commercial. La guerre était ouverte et tous les coups permis.

Mais cela attendrait, restait le problème plus urgent de l'impudente toujours serrée contre lui, puante et collante, que l'affirmation du brun avait visiblement mise en confiance. Puisqu'Arthur l'avait envoyée, aucun secours n'était à attendre de ce côté. Il devait se débrouiller seul et vite trouver un moyen de la chasser sans sortir de son rôle. Première étape, rester cohérent. Il retira lentement sa propre main, celle que le receleur avait fui, et la posa contre son ventre en se recroquevillant, feignant la honte. Pour rendre celle-ci plus convaincante, il bafouilla des excuses aussi feintes qu'inintelligibles.

"Je s-suis désolé, je, j-j'ai pensé que, a-après ce… toutes mes excuses, je…"

Si cela ne l'aidait absolument pas, cela lui permit au moins de gagner du temps, de réfléchir à une vraie solution. Malheureusement pour lui, la fourberie d'Arthur le prenait complètement de court sur ce coup, et le borgne détestait improviser. C'est pourtant ce qu'il fit, bien forcé, quand il eut enfin un embryon de quelque chose ressemblant à une idée. Il releva son œil, visage toujours tourné vers le bas, et plongea son regard dans celui de son vis-à-vis. Sa voix se fit basse, son ton grave, son visage concentré.

"Vous n'auriez pas dû, vous savez qu'Elle – il appuya particulièrement sur ce dernier mot – n'aime pas que je fréquente. Si cela se savait, nous allons tous avoir tous des ennuis."

Il redressa ensuite la tête, tournant son attention vers la prostituée avec le même air grave. Un bon bluff devait laisser la victime combler les vides car rien ne pouvait être si terrible, ou merveilleux, que le contenu de son imagination.

"Je suis navré, tout ceci est une mauvaise farce, il vaut mieux pour vous comme pour nous que nous en restions là."

La nature exacte de la menace était volontairement nébuleuse, mais cela ne voulait pas dire qu'elle n'était pas définie. Dans la tête de Nathanaël, elle l'était, et si jamais il devait la préciser, il s'en ferait une joie. Une vulgaire fille de joie, cependant, n'insisterait sans doute pas jusque là. Elle avait été payée pour un client qui ne voulait visiblement pas d'elle, pourquoi perdrait-elle du temps ? Il restait bien sûr la possibilité qu'Arthur ne roule pas dans sa combine, encore, mais le receleur était aussi imprévisible qu'il était irritant. S'il insistait pour empêcher la prostituée de partir, Nathanaël devrait se montrer plus incisif, avec les deux.
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Jeu 3 Mai - 0:22
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Pourquoi jouer quand le plaisir n'est pas immédiat ? Parfois, ça en vaut la chandelle et d'autres fois mieux vaut être un peu spontané pour voir ce que cela peut rajouter à sa journée. Arthur ne faisait pas défaut à la règle. Proposez lui une pièce maintenant ou deux dans deux jours, il aurait plutôt tendance à la prendre maintenant. Après tout, quelle certitude aurait-il que la première pièce soit encore là le lendemain ? Cela impliquerait une prise de risque qu'il n'aurait pas nécessairement envie de prendre. Sinon il serait déjà en train de faire toutes les salles de jeu de la ville. Cela témoignait donc d'une certaine retenue. Néanmoins, il ne fallait pas oublier de dénicher les bonnes affaires lorsqu'elles se présentaient.

Dans cette situation, la pesée du pour et du contre poussaient dans une direction claire. Il avait en horreur qu'on vienne lui toucher la main et de toute évidence, Nathanaël ne rentrait vraisemblablement pas dans le catalogue de ceux qu'il pourrait ajouter à sa liste de victimes. Déjà, il était un partenaire en affaire donc malgré son envie de tout détruire, il ne pouvait pas.. pas pour l'instant du moins. Mais peut-être un jour serait-il doté de pouvoirs surnaturels du jour au lendemain ? En fait non, s'il détruisait tout simplement le monde en un coups.. il s'ennuierait tout autant si ce n'est plus la seconde d'après. 

Mais sérieusement ? Quelle idée lui était passé par la tête de lui prendre la main ? Il avait toutes les raisons de le repousser. On ne venait pas prendre une main de cette manière et ils n'en étaient pas à ce stade de familiarité. Il pouvait bien se sauver seul de cette prostituée. D'ailleurs se sauver. Une situation qu'il avait improvisée quelques heures plus tôt devenait soudain riche en informations sur le gamin qu'il avait cru soupçonner et qui lui revenait soudain tel un cadeau pour l'avenir. Traduction ? "Mais quel puceau".

Il n'y avait bien sur pas de fiancée. Dans ce cas il ne serait pas venu l'inclure dans son mensonge. C'était donc une seconde réponse même s'il avait déjà son idée là-dessus. Lui n'avait pas à se préoccuper de la prostituée mais en effet, les blagues les plus courtes étaient les meilleures et il aurait été idiot de se retrouver en tord pour si peu. C'est donc un sourire au lèvres qu'il remerciait la prostituée d'un signe de main. Elle avait déjà été payée donc avec l'autorisation de son employeur elle pouvait bien partir. Ce qu'elle ne se priva pas de faire, saluant les deux hommes avant de s'en aller.

Oui, sourire. Cette fois, Arthur qui était rarement de bonne humeur avait un moral un brin éclairé. La situation avait été amusante. La plupart des hommes auxquels il l'aurait proposé auraient accepté et les autres auraient donnés des raisons valable mais Nathanaël n'avait fait aucune de ses choses et comme le brun était d'un tempérament direct, il n'allait pas se priver de reprendre le court de son repas avec ce léger rictus bien particulier, satisfait.

"Serait-ce la crainte du coeur ou du corps ?"


Sachant que le coeur ne peut pas être pris à parti avec une prostituée. Le puceau pourrait aussi attendre son mariage tel une sainte nitouche que ça ne le surprendrait pas tellement. Il pourrait bien engager une fille plus correcte pour organiser leur rencontre. Nathanaël semblait se nourrir de pas mal de faux semblants alors peut-être serait-ce plus efficace. Le puceau aurait donc techniquement tout intérêt à lui répondre. A moins de vouloir un autre tour de manège ?
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Jeu 3 Mai - 23:13
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Arthur mit finalement fin à la mascarade, renvoyant la fille de joie d'un geste de la main, un sourire narquois aux lèvres. A peine eut-elle disparu que la gêne timide disparut du visage du borgne, laissant place à un dégoût froid bien plus franc. La disparition de la gêneuse et de son odeur envahissante résolvait tout juste le problème. Nathanaël n'était pas d'un tempérament violent, pourtant même lui sentait une petite envie d'enfoncer son poing dans le joli visage du salopard qui lui faisait face. Il se retint cependant, sans mal à vrai dire. Sa main s'empara plutôt de la liste, tordant le papier entre ses doigts. La pique incisive aurait pu le faire grimacer pour de bon, sauf qu'incisive elle ne l'était pas tant que ça. Oh, Arthur se sentait fier de son coup, et il avait de quoi. Qu'il profite pour l'instant. Imaginer une froide vengeance comme il les pratiquait calma un peu Nathanaël, pas assez cependant pour retenir une insulte à peine voilée.

"Navré, mais je préfères les femmes avec un brin de classe. Pas que vous sachiez ce que ça veut dire, je ne devrais presque pas vous en vouloir."

Son autre main s'empara de sa fourchette, découpant brusquement un morceau de poisson pour l'enfiler dans son gosier, les yeux rivés sur le papier. Il se souvenait des informations importantes, il ne lisait pas vraiment, le geste était plus machinal qu'autre chose. Un moyen de penser à autre chose et une bonne excuse pour ne pas regarder l'air victorieux d'Arthur. Sa revanche il l'aurait, mais plus tard. Oui, il avait déjà quelques outils pour ça. Il connaissait bien le commerce du receleur, ou prêteur sur gage, ou n'importe quel titre qu'il se donnait. Il connaissait un peu sa vie, aussi. Il s'était renseigné, même si le passé antérieur à son arrivée à Aros restait très flou. Difficile d'atteindre quelqu'un d'aussi nihiliste et désespéré qu'Arthur l'était, une pure boule de nuisance qui ne s'attachait qu'à peu de choses.

Une faille venait cependant de se révéler. Le revendeur n'avait pu masquer son dégoût en sentant la main de Nathanaël sur la sienne. D'autres auraient été surpris. Gênés. Amusés éventuellement par une tentative maladroite de sous-entendu fallacieux. Un dégoût aussi fort, aussi instinctif, ne pouvait signifier que peu de choses. D'une part, Arthur avait tout de suite compris le sous-entendu qui se cachait dessous. D'autre part, ce sous-entendu plus que le contact l'avait fait fuir. Si ce n'était que ça, de la peau sur de la peau, et pas le sens dessous, alors Arthur serait dégoûté bien plus souvent. Ce que cela signifiait exactement, Nathanaël l'ignorait. C'était néanmoins un angle d'attaque des plus prometteurs.

Pour l'instant cependant, la vengeance attendrait. Le borgne avait de se débarrasser de l'emmerdeur en face de lui. Il lâcha finalement le papier et releva son œil alors que sa fourchette cherchait les derniers morceaux de viande.

"Huit cent pour le miroir. Deux cent de plus pour l'épée d'officier, les poèmes kalosiens, le traité de Darwing et le livre de prière de Scémède. Trois cent si vous ajoutez les billets pour l'opéra de ce matin, j'ai un grand besoin de détente."
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Mar 15 Mai - 2:17
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"Le fond du verre en guise de négociation" pv. Nath 

Nathanaël aurait eu tous les moyens en main pour repousser la catin. Il aurait pu commencer par un non, poursuivre par un "vos maladies ne m'intriguent guère tant que ça". Encore un petit non. Il aurait pu être froid avec elle, lui montrer un visage dur, la faire fuir en lui laissant croire qu'il avait perdu son oeil de la main de la dernière prostituée qu'il avait étranglée au coin de la rue. Rien de tout cela. Ces techniques se rapprochaient un peu plus du tempérament d'Arthur mais de là à laisser trainer les choses. Peut-être que Nathanël prenait plus de plaisir qu'il ne le pensait à sentir la poitrine d'une femme sur son épaule. Il ne saurait s'identifier personnellement à ce plaisir, ne trouvant aucun charme à ces excroissances qui semblaient en fasciner plus d'un. Ou peut-être que la raison était autre ? Mais pourquoi donc ? Elle n'aurait aucune influence sur lui dans l'avenir. Il pourrait la traiter comme une moins que rien que ce ne serait certainement que la énième fois de cette journée. elle n'aurait aucun pouvoir sur lui, elle ne deviendrait jamais quelqu'un d'important, il lui manquait l'éducation, la classe et l'arbre généalogique pour tout cela.

Puis Nathaneël n'aurait pas cherché à la préserver non plus. On ne devenait pas un commerçant vivant de ses succès en affaires en prenant la moindre femme de rue en pitié pour un sort n'ayant rien à voir avec ses propres faire. Bref, il aurait souhaité comprendre mais il ne s'agissait finalement là qu'une piste de plus qu'à creuser. Son sourire satisfait ne quittait pas son visage tandis qu'il encaissait ce qui devait être une insulte.

"Je ne reste qu'un fils de pêcheur"


Son père était pêcher sur les îles de Barzat avant de se lancer sur la voie du commerce qui n'aurait su être envisagé sur les terres où il avait vu le jour. Il ne craignait aucunement de lui laisser une telle information. Il ne pourrait rien en faire. Chercherait-il tous les pêcheurs pour retrouver son père et l'endetter à ses côtés ? Son père était dans un autre pays et n'était même plus pêcheur. Faute aux poissons qui étaient bien moins nombreux et moins dociles à être attrapés sur les terres où il avait finir par atterrir. Il n'y avait que la vérité pour blesser un tant soit peu et la provocation marchait rarement lorsqu'elle était lancée au hasard.

Sa plaisanterie de la prostituée était restée de bonne foi, immédiate, sans grande conséquences, il n'allait pas s'amuser à aller vérifier si le puceau tentait de dissimuler une érection non plus. Très peu pour lui. Il le laissait finir son plat, sachant qu'il pourrait bien attendre encore un peu. Il imaginait que si vengeance il y avait, Nathanaël ne serait pas assez bête pour y mettre les grandes pontes au risque de perdre un partenaire en affaire. Il fallait savoir faire preuve de retenue. Mais il était temps des négociations.

"1300 pour le miroir, 300 pour les poèmes, l'épée, le traité et la prière et je devrais t'obtenir une loge."
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Sam 19 Mai - 19:41
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Comme si sa famille avait quoi que ce soit à voir avec le problème. N'ayant jamais eu une affection démesurée pour la sienne, Nathanaël considérait que la famille d'un individu, si elle définissait le point de départ de sa vie, n'avais que peu d'impact sur sa destination. La ruse ne s'héritait pas, elle se formait par l'expérience, au même titre que le goût, le raffinement, l'élégance, l'ambition et tant d'autres choses. Aucun rapport donc entre le fait qu'Arthur soit fils de pêcheur – comme tant d'autres, le poisson se vendait bien et la profession se maintenait dans toutes les régions connues – et son caractère d’emmerdeur chronique. Faire chier le monde était un talent acquis. Après, peut-être Arthur s'identifiait-il un peu trop à ce rôle, fils de pêcheur et rien de plus, pour profiter de la chance qu'il avait. Un commerce stable et rentable, assez de roublardise pour esquiver la loi – que ce soit pour la respecter ou en subir les conséquences – tout ce dont il avait besoin pour réussir dans le monde s'il n'avait pas été aussi insupportable.

Y penser ainsi aurait suffi pour que Nathanaël éprouve un brin de pitié ou de déception vis-à-vis du prêteur sur gage et de son manque d'ambition si, d'une part, il avait été moins énervé et si, d'autre part, il avait été capable de ressentir de la pitié. Pour l'instant, il n'avait que de la rancœur froide et un goût de poisson fade dans la bouche. Même en se concentrant sur la négociation, son humeur restait exécrable.

"Hors de question. Vous avez bien profité du spectacle, maintenant il faut payer le billet. Je donne mille trois cent pour le tout. Mille quatre cent si vous vous chargez de la livraison, mais pas une pièce de plus."

Le temps qu'Arthur réponde, le borgne réussit à rassembler du bout de sa fourchette les dernière miettes de poisson et les empiler dans sa fourchette pour les avaler. Il ne restait que de la sauce dans l'assiette, le repas approchait de la fin, il était temps d'en finir avec les négociations.
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Mar 22 Mai - 1:22
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"Le fond du verre en guise de négociation" pv. Nath 

Oh le fait que son père soit pêcheur n'aurait eu aucune incidence sur sa personne, après tout c'était bien car il avait travaillé à ses côtés dans sa boutique qu'il avait développé une idée de ce qu'était un commerce. Idée qui n'avait pas manqué d'occasion de mûrir dans la suite de sa vie, quand il devait subvenir aux besoins de son foyer par exemple. Ou encore maintenant avec sa boutique d'usurier. Ironiquement, il a plus d'expérience que le borgne, ce qui ne l'empêche pas de ne pas prendre la tâche aussi au sérieux. En effet, il aurait de quoi s'estimer heureux de son commerce florissant, de ses activités restées plutôt insoupçonnés et de ces clients continuant d'affluer malgré le propriétaire exécrable du magasin.

Mais de là à en venir à la conclusion qu'il n'avait aucune ambition. Il ne fallait pas non plus s'y perdre. Avait-il l'air d'un débutant ne sachant quoi faire ? Qui donnerait tout à la première personne venue sous prétexte qu'il serait de cette humeur là ? Il n'a pas détruit sa relation avec son partenaire en affaire, de toute façon le grand amour n'avait jamais été présent et là où ce dernier apprécierait l'opéra, Arthur s'était réjouit de le voir dans une position désavantageuse. Enverrait-il un jeune fille en fleur pour tourner dans son sillage ? C'est une possibilité. Il pourrait toujours varier les essais. Ambitieux il l'était mais ses objectifs n'étaient tout simplement pas les mêmes que ceux de Nathanaël.

Et ces nouvelles propositions étaient plus à hauteur de ce qui pouvaient lui permettre de faire des bénéfices. Il sentait qu'il allait encore pouvoir s'occuper pour aujourd'hui. Alors tant qu'à faire, autant ne pas faire les choses à moitié. Il fit tinter le bout de sa fourchette contre son verre tel un juge écrasant son marteau avec un poil plus de délicatesse.

"Marché conclu"




Il avait finit son assiette de toute manière et maintenant que c'était fait et qu'IZ s'était redressée sur ses jambes pour poser sa tête à moitié endormie sur la table, Arthur pouvait s'interroger. Devrait-il faire la surprise à Nathanaël de le retrouver à l'opéra ce soir ou irait-il trop loin ?
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Jeu 24 Mai - 22:59
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Ce fut presque une surprise que le marchand cède. D'une part parce que les prix étaient très avantageux, Arthur renonçait à une sacré marge – à moins qu'il n'ait déjà obtenu ces articles à des prix affreusement bas, extorquant donc leurs anciens propriétaires, ce qui n'aurait pas été nouveau et n'intéressait finalement que peu son nouvel acheteur – ce qui lui ressemblait assez peu. Certes, bénéfice il y avait, mais Nathanaël s'était attendu à plus de fermeté sur les mille six cent. Il avait même un peu compté dessus, voulant profiter de sa mauvaise humeur, réelle mais pas au point de le rendre idiot, et du prix élevé pour renoncer au miroir sur un faux coup de tête. Il se retrouvait désormais coincé avec une œuvre d'art sans intérêt et une facture trop salée à son goût. Pas question cependant de faire machine arrière après être arrivé à un prix. Il songea un instant à engager quelqu'un pour briser le miroir sur le trajet et demander ainsi à ne pas le payer, mais d'une part Arthur était prudent, et d'autre part il était intelligent. La ruse aurait été grossière et le receleur l'aurait sans doute comprise.

A la place, il rangea son carnet en hochant mollement de la tête. L'affaire était conclue, inutile de s'y attarder. Le rendez-vous avait été aussi énervant qu'à l'accoutumée, si pas pire, mais il avait trouvé des articles intéressants dont certains qu'il n'aurait jamais vu ailleurs. Une portion de son esprit cherchait toujours comment il pourrait se venger du mauvais tour qu'Arthur venait de lui jouer mais la nuisance gratuite n'était pas des ses habitudes et les seules idées qui lui venaient étaient trop définitives pour son propre goût. Faire arrêter le receleur ou brûler sa boutique ne servirait qu'à le soulager un instant puis il regretterait les bonnes affaires qu'ils auraient pu conclure. Le mieux restait d'attendre, peut-être de jouer les opportunistes et d'attendre que l'occasion se présente d'elle-même.

"Une bonne chose de faite. Je ferais préparer la somme, ma servante vous la remettra contre les articles. Maintenant…"

Il se dressa de toute sa hauteur, faisant signe à un serveur qui s'approcha de leur table. Dès qu'un étranger arriva, il reprit son masque de jeune premier avec sourire niais, voix trébuchante et regard tendre. Personne ne devait savoir, Arthur c'était déjà trop. Dès que le serveur arriva, le borgne piocha quelques pièces dans une bourse et les fourra dans sa main.

"Voilà, pour le poisson. Je vous laisse voir avec mon ami pour sa propre assiette."

Puis il se leva, reposant son chapeau sur son crâne, et salua.

"Sur ce, je crois que nous en avons terminé."
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Anonymous
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Dim 10 Juin - 20:04
Invité
Ah quel radin.. La première réflexion qui vint à Arthur quand il vit le gamin régler sa part sans penser à celle du receleur ou plutôt omettre volontairement celle du prêteur sur gage qui sortait sa bourse pour pouvoir poser quelques pièces à son tour sur la table. Le geste commercial de la vente à bon prix n'était pas une coïncidence. Déjà, Arthur ne voulait pas du miroir, article à la provenance douteuse en plus d'être accompagné de multiples rumeurs. Il était peut-être un brin plus superstitieux qu'il n'aurait été l'admettre. Mais ce prix très favorable au puceau était aussi le prix de sa chiantise. Oui, Arthur était chiant, il voulait bien l'admettre mais s'en foutait alors de temps en temps il fallait bien la compenser par un petit geste commercial.

Mais son geste commercial ne serait-il pas ruiné s'il se présentait en effet ce soir à cet opéra ? Il ne connaît rien de l'opéra et il n'est pas certain d'être distrait par la prestation, dans le pire des cas pourrait-il passer ce temps à emmerder son voisin mais encore une fois il sait que cette fois il n'échappera peut-être pas à ses foudres. Iz avait relevait les pattes pour les poser sur la table et loucher sur l'assiette vide de son maître. Evidemment hors de question de la laisser finir ses restes, elle aurait son propre repas en rentrant. Elle bondissait d'ailleurs de ses cuisses au sol au moment où Arthur finit par se relever, s'étirant avant de secouer un peu son pelage et de bailler. Une boule de poil infiniment plus appréciable que son maître qui relevé ajustait le col de son manteau en regardant son interlocuteur prêt à partir. il n'avait pas grand chose à rajouter.

"En effet, ce sera pour une prochaine fois."





Car il ne doute pas qu'ils se reverront bien assez tôt que ce soit ce soir ou en affaires quand il aura pris sa décision. Il était temps de rentrer à la boutique. il n'allait pas non plus lui serrer la main ou le raccompagner chez lui. Iz relevait d'ailleurs la tête vers le revendeur, essayant de comprendre la situation.
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Zozo le Cadoizo
Zozo le Cadoizo
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Dim 10 Juin - 20:04
Zozo le Cadoizo
Le membre 'Arthur Dayl' a effectué l'action suivante : Fin RP


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Mar 12 Juin - 22:41
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~~ Fin de RP ~~
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Zozo le Cadoizo
Zozo le Cadoizo
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Or : 1045
Origine : Hastérion
Mar 12 Juin - 22:41
Zozo le Cadoizo
Le membre 'Nathanaël Dorfée' a effectué l'action suivante : Fin RP


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