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L'Art de la fuite // ft. Arthur

Anonymous
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Jeu 30 Aoû - 16:09
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ft. Arthur Dayl
__________________


 
 
Nous n’avions rien à faire ici.
 
Marcher dans ces rues nous exposait à cette évidence. Les touristes n’étaient pas rares, et nous nous étions habituée à la diversité des habitants d’Aros, nous portions une robe simple et n’étions entourée que d’une garde minimale. Malgré tout, cela ne trompait pas les quelques personnes qui se retournaient sur nous. Nous le savions bien au fond, que malgré nos efforts nous ne savions rester sobre. Et les bijoux, et les beaux tissus, ça attirait les artistes miséreux et les ivrognes misérables profitant de l’hydromel le moins cher d’Aros. Comme des papillons de nuit volaient vers la lumière.
 
Mais ils ne nous atteindraient pas. Les deux gardes qui nous accompagnaient étaient une dissuasion suffisante. Nous appartenions vraiment à des mondes différents. Et contrairement à ces papillons de nuit, nous n’étions ni un insecte, ni une créature nocturne.
 
Surtout ce dernier détail.
 
Il y avait tant de poudre sur nos cernes qu’elle nous irritait la peau ; nous avions beau nous raisonner en nous disant que personne les verrait notre visage à la lumière timide des lanternes, que ce n’était pas le détail qui marquerait le plus la plèbe, nous tenions, par vanité purement personnelle, apparaître sous notre meilleur jour. Une balade plaisante nécessitait qu’on le soit également. Ainsi nous adressions des sourires sympathiques (un peu condescendants ?) à ceux qui se donnaient en spectacle dans la rue, aux charrettes et même à leurs Galopa, aux vendeurs appuyés sur la porte de leur échoppe.
 
Ce n’était pas si facile de garder la face. Dans les bras d’un de nos gardes, Galatée frétillait, les flammes de la ville renforçant l’éclat de ses nageoires brillantes. Il aurait fallu une sacrée prestance à cet homme pour paraître digne avec un tel fardeau sur les bras. Mais ce n’était qu’un garde.
 
(Et l’autre, nous n’avions pas envie de le voir !)
 
C’est que nous étions en partie en fuite. Loin du palais, pour cacher cette horrible créature que nous venions de recevoir. On n’en mangeait même pas, du Magicarpe, sauf quand les pêcheurs n’ont que ça à offrir. C’était pour les domestiques. Alors se promener avec…
 
« Attention, ma Dame ! »
 
Nous nous écartâmes pour éviter la charrette. Tsst. Si l’envie de nous en prendre à ce manant ne nous manquait pas, et nous avions les bons hommes pour l’attaquer, mais il repartait déjà en trombe. De toute façon, mieux valait éviter de causer une scène en plein voyage diplomatique. Nous n’avions rien à faire ici, après tout.
 
Un glapissement nous interpella.
 
Nous n’étions pas la seule à avoir échappé à la charrette ; un petit Pokémon avait sauté sur le côté, échappant à ses roues de justesse. Pelage sombre parsemé de taches rouges, grands yeux bleus innocents. Notre cœur manqua un battement. Ce n’était pas vraiment un chien. Mais un renard, ce n’était pas si mal non plus.
 
« Qu’est-ce qu’il est mignon… » nous soufflâmes.
 
Bon, admettez que c’était le plus important. Mais ce n’était pas la seule chose notable à son sujet. Ce n’était clairement pas un Pokémon sauvage – un Zorua était bien trop rare et précieux pour ne pas être adopté. Dommage, nous l’aurions volontiers fait attraper sur le champ. Mais une bête domestiquée pouvait toujours être caressée ! Sans prêter attention à nos gardes, nous nous approchâmes de lui, essayant de l’attirer.
 
Nous n’avions qu’une faiblesse, et elle faisait « ouaf ».
 
« Tss tss… viens par là, toi… »
 
Naturellement, cet ingrat nous ignora et partit. Ah. Parfait. Nous avions un peu de mal à nous habituer à l’idée que tout canidé existant nous filerait entre les doigts. Enfin, il y avait un certain monde dehors, aussi était-il assez ridicule d’abandonner là. Feignant ne pas être blessée, nous le suivîmes, jusqu’à ce qu’il disparaisse dans une échoppe, au fond d’un cul de sac.
 
Boutique de prêt sur gage.
 
Comme si ceux qui allaient quémander un prêt pouvaient se targuer de savoir lire cette pancarte. Enfin, il ne nous coûtait rien d’entrer. Nous étions là pour visiter et prendre du bon temps… et qui sait, peut-être pourrions-nous y trouver un souvenir d’Aros. En entrant, toujours bien entourée, nous nous annonçâmes :
 
« Bonjour ? »
 
Notre regard balaya la boutique. La première chose que nous remarquâmes furent les deux employées. Leur allure peu exceptionnelle révélait leur rôle dans la boutique ; on disait que ce genre d’entreprise pouvait rapporter gros, après tout. Après les avoir saluées, nous avançâmes de quelques pas, poursuivant notre inspection, observant les objets proposés tout en cherchant distraitement notre cible. Des bijoux, pour la plupart. Quelques pierres évolutives, piochées dans les mines de Kii et vendues à un certain prix sur le marché. Un manteau, sans doute ayant appartenu à une dame désargentée. Les deux gueuses doivent savoir que nous n’allons pas les supplier. Notre allure, nos gardes ne trompaient personne. Nous n’avions rien à faire ici.
 
« Nous suivions un Zorua… sauriez-vous où il se cache ? »
 
Notre regard s’arrêta soudain sur un article en particulier. A première vue, des dessins quelconques, peut-être dessinés par un artiste assez mauvais. Mais non. Des caricatures grossières de la famille royale. De notre frère et nous. Notre beau visage et celui de notre frère ado-- euh, Lorenzo, tournés en dérision. Notre sang bouillait dans nos veines, mais nous parvînmes à souffler, d’un ton calme bien que sec, aux employées :
 
« Appelez le propriétaire. »
 
Quelle terrible, terrible coïncidence que l’intéressée ait posé ses yeux sur ces articles. Il avait vraiment fallu un coup du sort pour que nous nous aventurions dans cette échoppe.
 
Car, si nous n’avions rien à faire ici,
 
Ce Zorua non plus.
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Anonymous
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Ven 7 Sep - 15:25
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L'art de la fuite
pv Euridice
Qu'est-ce que l'art et à partir de quel moment peut-on définir quelque chose comme de l'art ? L'art par essence est ce qui attire le coups d'oeil, l'attention, ce qui provoque une succession d'impressions et de sentiments de toute nature et de tout ordre. Mais dans ce cas, une déjection animale sur le points de passer sous notre botte était-elle de l'art ? Une catin était-elle de l'art ? Un enfant en train de se noyer avait-il fait un choix artistique ?



Après tout, on ne pouvait pas non plus identifier à de l'art toute écriture sur un papier, preuve étant que ses livres de compte, dessinés à la plume, n'étaient pas plus artistiques que les bas du boulanger voisin. Pourtant les tableaux étaient sensés être de l'art, les manuscrits, les sculpture. Alors merde, quelle était la foutu différence hein ? Certainement la volonté en fait. Quand Arthur dressait ses inventaires, il envisageait l'aspect pratique. Quand on dressait une étagère, c'était pour son utilité d'entreposage. Quand on taillait une fenêtre, pour voir au travers. Mais quand on taillait un visage, même le plus hideux qui soit, pensons donc à cette statue qu'il voyait fréquemment du temps où il vivait à Scémède, le but n'était pas de s'en servir comme mannequin d'entraînement pour des simulations de révolution n'est-ce pas ?



Eh bien Arthur appréciait avoir dans sa boutique ces quatre caricatures. Tout s'achetait et tout se vendait mais ces pièces là valaient infiniment plus cher que le poisson barbotant dans on bocal plus loin au fond de la boutique. Pas à cause de son coût de fabrication qui était assez minime, l'artiste lui ayant cédé pour une bouchée de pain mais proportionnellement au plaisir que lui apportait la contemplation de ces portraits parfaitement imaginés lui rappelant les souvenirs de son enfance. Il ne fallait pas non plus exagérer le plaisir qu'il en tirait, un sourire de temps en temps n'était déjà pas si mal.



Le premier tableau était une caricature pure du roi, essayant visiblement la robe d'une des dames de sa cour, ses cheveux rouges tombant dans son dos tandis qu'il surveillait que personne n'ouvre la porte. La seconde comportait deux personnages, Le premier, le roi, assis sur son trône puis sa soeur assise dans un trône juste à côté comme dessiné pour un enfant dans lequel elle rentrait à peine, de la hauteur d'une marche. La troisième visualisait un bal, au milieu, le roi dansant avec lui-même. Et la dernière.. on vous laissera deviner. 



Il ne pouvait pas se permettre de cracher facilement sur Scémède, c'aurait été un coups à s'attirer plus d'ennuis que de raison. Par contre, ce genre de comportement passif agressif était tout à fait à sa hauteur et aujourd'hui encore, ces caricature pourraient orner les murs de sa boutique. Mais aujourd'hui n'était pas le temps de passer des heures à les admirer. Elles avaient beau être amusantes, le style était médiocre et c'était bien car il les avaient commandées qu'il savait qu'il s'agissait de la famille royale de Scémède. A moins qu'un amateur impressionniste ne vienne en boutique. Lui devait se contenter de l'inventaire aujourd'hui.

Il préférait laisser Iz se balader un petit peu dans la boutique pour pouvoir se dégourdir les pattes mais elle n'était pas sensée aller trop loin. Certainement avait-elle finit par se sentir intriguée par ces galopas stationnés non loin de la boutique, au moins de manquer de se faire écraser. Cela dit, malgré cet écart, elle avait reçu une bonne éducation et son dernier bain datant de ce matin, elle avait tout intérêt à ne pas être touchée par n'importe quel inconnu. De toute façon, son lieu de refuge se trouvait sur son coussin, dans le comptoir servant à l'accueil des clients pour l'achat de pierres précieuses. Une petite boîte discrète dans laquelle elle ne manqua pas de se réfugier.

Arthur n'était jamais bien loin mais il y avait quelques pièces qu'il avait récemment achetées qui devaient partir d'ici peu alors il devait trier les articles mais aussi vérifier que tout était en ordre. Normalement, les "jumelles" pouvaient se charger de l'essentiel. Inculte comme elles l'étaient, elles n'auraient du avoir aucune connaissance s'agissant de la personne qui venait d'entrer. Mais Mira fit rapidement signe à son frère en direction d'un des tableaux, tâchant d'être discrète. Il fallait dire que pour certains, la ressemblance était plus frappante. Elles auraient normalement étés du genre à gérer la situation seules mais le comité d'accueil eut pour effet de les rendre étrangement raisonnables. Pas au point de répondre à la question sur le zorua mais elles pouvaient au moins prévenir le propriétaire, ce que Miko parti faire, laissant sa soeur accueillir silencieusement les clients.  "Monsieur !"



Qu'était-ce ? Déjà ? Ils ne devaient pas venir chercher la marchandise avant quelques heures ? Enfin bon, Miko arrivait, l'informant d'une visite inattendue. Forcément, il n'avait jamais pris le temps de lui expliquer qui étaient sur ces caricatures. Mais il n'allait pas faire attendre des clients plus longtemps. Ils n'étaient pas rois mais ils étaient tout de même son gagne pain. Il arrivait donc, chemise blanche et pantalon noir, tenue de travail sobre mais élégante, s'avançant dans la boutique jusqu'à voir les premiers éléments de ce bordel peu habituel. 

Un.. deux.. trois ? En comptant le poisson doré qui semblait gigoter dans les bras de.. Ah non, quatre finalement, il mis une seconde de plus à remarquer la petite chose rousse au milieu. Il fallait l'excuser, son peu de présence était une raison suffisante mais. Ah. Il manqua de s'arrêter en chemin face à ces invités aux allures d'usurier (étonnant quand il était le principal créancier des environs). Mais finalement tout cela devait ressembler à une mauvaise blague même si ce poisson lui paraissait étrangement familier. Il contournait le comptoir pour directement aller de présenter. 



"Bonsoir, je suis le propriétaire. Cherchez-vous quelque chose en particulier ?"

Décidément ces poissons étaient beaucoup trop communs. Cet associé lui avait envoyé ces deux spécimens en prétendant que sa cargaison était rare et précieuse mais après avoir vu ce spectacle, peut-être devrait-il songer à mettre l'autre en solde ? A ce rythme il risquerait bien de ne jamais partir. Le prêteur sur gage se tenait droit, présentable. Non, ça ne pouvait pas être la gamine de Scémède, impossible, il ne fallait pas se foutre de lui non plus. Un gros gag dont il trouverait le responsable assez vite. Et il en pouvait décidément pas quitter ce poisson des yeux et forcément...

"Je ne prend pas les poissons"

Personne n'allait tenter de lui vendre une fois de plus un de ces foutus poissons ! Il en avait assez et son aquarium n'était pas assez grand. Même pour 10or, il aurait refusé. Ils pouvaient toujours tenter le poissonnier mais clairement la chaire de magicarpe n'était pas la plus tendre.  
©️ Eurydyce
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