S'émerveiller face à la nature

C'était décidé. Gringo et Dolorès allaient camper ici, à l'orée de la forêt. Cette fameuse forêt, dont on lui avait dit tant de bien... Et de mal.

La jeune gitane détacha le poney, et le laissa aller et venir entre les arbres, tendis que Dolorès plaça des cales sous les grandes roues en bois de sa charrette. Ils avaient fait un long voyage depuis Scémède pour pouvoir rentrer dans cette forêt si particulière. La jeune gitane avait apprit qu'il y avait des plantes magiques et ensorcelées à l'intérieure. Des plantes aux effets si puissantes qu'un brin d'herbe suffisait à remplacer trois racines entières. Il le lui fallait absolument. Seulement voilà: cette forêt avait aussi la terrible réputation d'être très dangereuse. Non pas que Dolorès se fit aux dires des vagabonds et des soûlards, mais pénétrer dans cette forêt la nuit ne lui semblait pas être une bonne idée.

Les derniers rayons de soleils illuminèrent le ciel comme un arc en ciel avant de s'éteindre totalement, laissant ainsi apparaître des centaines d'étoiles brillantes. La jeune gitane installa son campement devant la forêt. Elle admirait ainsi la beauté du paysage qui se présentait face à elle. Les arbres étaient gigantesques, et des petites lucioles coloraient parfois l'entrée de ces bois avec un arrière gout de féerie.

La gitane prépara un feu, qui fit quelques flammes virevoltantes au gré du vent. Emmitouflée dans une épaisse couverture rouge, Dolorès fit griller des petits poissons, empalés sur des bouts de bois. Grâce à sa canne, elle avait le loisir de se servir autant qu'elle le voulait à la rivière, ou dans un lac. Le seul problème était la conservation, mais également le talent... Ces poissons étaient microscopiques. Néanmoins, leur odeur se répandirent rapidement autour d'eux, et bientôt, le ventre de la gitane gargouilla.

Le tiboudet était couché non loin du feu, appréciant le calme de cet endroit. Cette ambiance cocooning qu'imposait la gitane partout où elle allait, était un vrai régal.

Attention !

Un Ouisticram Normal ♂



Une Chacripan Normale ♀



Une Chacripan Normale ♀



Un Chacripan Normal ♂



Un Chacripan Normal ♂

Il semble que l'odeur de poisson grillé aie attiré l'attention de quelques Pokémon voyageurs de Nimus. Sautant d'arbre en arbre, ce Ouisticram est facilement repérable à cause de sa flamme, mais il n'est pas le seul. Cachés par l'herbe haute, plusieurs Charcripans approchent à pas de velours.

La gitane allait croquer dans son premier bâtonnet de poisson lorsqu'une vive lumière lui attira l’œil. Du feu. La belle resta silencieuse, et fixa ce point lumineux qui semblait se balader de branche en branche, sans pour autant les brûler. Elle fronça les sourcils.

- Gringo, qu'est-ce que c'est ?

L’âne releva à peine les yeux pour regarder. Il était fatigué et avait besoin de repos. Dolorès plissa les yeux, et soupira, se résignant à se dire que ce n'est pas vraiment grave. Mais alors qu'elle baissa son regard vers le feu de camp, elle vit plusieurs boules noires de mouvoir à côté d'elle. Son cœur fit un bond, et la gitane tenta d'analyser la situation.

C'était des chats. Ils étaient nombreux, et visiblement attirés par l'odeur du poisson grillé. Certains étaient craintifs, d'autres restaient en retrait, et d'autres encore, tentaient de piquer du poisson, sans se faire attraper. Ce petit fiasco fit sourire la belle, qui ne vit aucun danger en ces petites peluches.

Elle comprit rapidement que les matous n'allaient pas partir sans avoir le ventre plein. Ainsi, Dolorès jeta un bout de poisson au milieu d'eux, et observa ce qu'il se passa par la suite. Les chacripan se rejoinrent brusquement, se battant pour avoir un peu de nourriture. Leurs miaulements réveillèrent finalement Gringo, qui eut un léger sursaut en les voyants.

- Calmos Gringo... Tout va bien.

La gitane passa sa soirée à envoyer des petits bouts de poissons, prenant ainsi plaisir à regarder les créatures violettes se départager les morceaux. Certains d'entre eux, le ventre plein, repartirent dans la forêt. D'autres quémandait encore de la nourriture, tout en restant à bonne distance de la gitane et de son acolyte.

C'est alors que la petite boule de feu apparut. C'était un singe enflammé que Dolorès avait vu se balader de branche en branche, tout à l'heure. Attiré par l'odeur du poisson, lui aussi était venu se mêler au festin.

Sa flamme brillante et ses gestes maladroits firent fuir les derniers chats, apeurés par cette lueur soudaine. Tous les chacripans, sauf un.
C'était un mâle, un peu plus grand que les autres chats que Dolorès avait pu observer jsuqu'à présent. Il était allé plus loin que tous les autres, et se montrait d'une audace rare pour un animal sauvage. Et visiblement, la présence du singe à côté de lui, ne lui plut pas du tout.

En un feulement assuré, la bestiole violette doubla de volume, exposant son dos aux poils hérissés vers le singe. Ce dernier ce stoppa, ne sachant comment réagir face à la boule de poil. Lorsqu'il avança pour prendre un bout de poisson oublié par terre, le chacripian se jeta sur lui, lui donnant plusieurs coups de griffes à la suite. Evidemment, le singe fuit rapidement, suivit de près par l'animal violet.

Dolorès eut un petit rire, et passa sa main dans les crins de son poulain, attendrie. L'endroit était désormais plus calme sans les chats, et après l'affront avec ce petit singe. Mais contre toute attente, sortant de l'ombre de la forêt, le mâle violet revint, la queue ondulante au dessus de son dos.

- Tu es revenu ? Demanda-t-elle au chat, assez amusée par son comportement. Tu ne rejoins pas ta famille dans la forêt ?

Mais l'animal s'assied près du feu, réclamant un autre poisson. Dans son regard, l'on pouvait y lire une certaine satisfaction d'avoir réussi à chasser le singe, et de manière plus générale, d'être le dernier à être resté sur place.

Dolorès s'exécuta, et lui donna un autre poisson, puis un autre. Lentement, elle rapprocha sa main de l'animal, qui se fit caresser sans même s'en rendre compte. Ses caresses devinrent rapidement et étrangement agréables. Lentement, il se rapprocha de la gitane, et, réchauffé par le feu, décida de s'imposer sur sa couverture, en s'allongeant sur ses jambes.

Le regard de la gitane était doux, et si Gringo ressenti une pointe de jalousie, il sut qu'il ne pouvait pas protester: dans ses yeux, Dolorès avait déjà beaucoup d'affection pour le chat violet.

Bravo !

Le Chacripan Niv. 13 s'est lié.

S'il a d'abord été attiré par le poisson, ce Chacripan semble également apprécier la chaleur de la gitane. Assez peu décidé à rejoindre le reste du groupe, il ronronne sur ses genoux, profitant des caresses. Dolorès s'est apparemment fait un nouvel ami.

Tu as utilisé l'objet : Aucun.

Tu peux rajouter ce Pokémon à ton Créa-Répertoire.

Le lendemain, Dolorès se réveilla dans sa couchette, au chaud dans sa carriole bariolée. Elle avait passé une bonne partie de la nuit à rester dehors, près du feu avec le chat sur les genoux. Au bout d'un moment, le minet violacé décida de partir, et Dolorès en profita pour aller se coucher. Mais en sortant de sa carriole le lendemain, la jeune gitane eut une agréable surprise.

Gringo était entrain de brouter à côté des cendres du feu. Sur son croupion, dormait paisiblement le petit chat qu'elle avait rencontré la veille. Dolorès eut un large sourire, et vint saluer son compagnon avant de jeter un coup d’œil à la bestiole couchée en boule sur son fessier. C'était étrange que Gringo réagisse de cette façon avec un pokémon sauvage. Visiblement, l'odeur forte du canasson avait envoûté le chat, et le tiboudet appréciait le contact douillet du pelage du chacripan. Cette union marchait bien, et la belle était ravie de voir que le chat était resté près d'elle. Elle s'y était déjà attaché, mais comment ne pas tomber amoureuse de cette petite boule de poile ?

- Holà señor... Dit-elle tout doucement en s'approchant du pokémon.

Celui-ci ouvrit un œil, pas le moins du monde inquiet, et bailla à s'en décrocher la mâchoire. Dolorès fut encore plus attendrie. Doucement, elle souleva le chat, et le prit dans ses bras, le cajolant avec de multiples mots tendres, et câlineries. Gringo coucha les oreilles légèrement jaloux. La belle eut un petit rire avant de poser la bête par terre, et posa ses mains sur ses hanches.

- Hannibal, dit-elle avec un fort accent hispanique. Tu es un petit Hannibal.

L'un de ses oncles avait un Némélios qui lui servait à faire des spectacles en pleine ville. Il l'avait appelé Hannibal, en référence au célèbre Némélios qui avait mangé plusieurs personnes dans une contrée lointaine, et que l'on avait surnommé comme cela. Dolorès trouva cela drôle de surnommer cette petite bestiole violette comme le grand mangeur d'homme qui avait terrifié une région entière, à une autre époque.

HRP: