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breathin' |Solo|

Anonymous
Invité
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Mer 16 Jan - 1:40
Invité
Elle a fui. Aux premières lueurs de l’aube, pour retracer le chemin emprunté par les pèlerins, elle a fui.
Personne ne l’a entendu, pas même un son, alors qu’elle s’est faite ombre parmi les ombres, description même de la discrétion. Facile quand elle s’efforce depuis si longtemps à se faire invisible. À force de longer les murs, on s’y fond, n’est-ce pas? Personne pour écouter l’orage dans sa poitrine, assourdissant pourtant.
Elle a fui sans même ses protecteurs, armée de son arc, d’une torche et de toute sa confusion, dans les ténèbres d’une nuit mourante. Les premiers frémissements de l’aube pour accompagner ses pas mitigés, porteurs d’un cœur lourd. Et pourtant vide. Maeko cherche sans direction. Elle suit l’instinct, en espérant trouver, peut-être une forme de paix.
Ce qui l’habite, c’est ce creux, toujours. Cette sensation de vide, ce vertige. Sitôt elle regarde à l’intérieur qu’elle frémit, n’y trouvant… rien. Hier pourtant elle a cru que quelque chose s’était rallumé peut-être? Il y a toutes ces questions, il y a cette perdition chez elle. Plus bruyante encore, sa peur aujourd’hui. Sa peur de ce qui la définit depuis toujours elle en a l’impression, tout en ayant souvenir d’une autre vie, d’une autre elle.
Maeko se demande où elle a perdu la capacité de ressentir. De vivre. D’être.

Devant elle, il n’y a plus que l’astre du jour en éveil pour la jauger de son grand œil rouge. Ici, les montagnes se sont écartées pour laisser place à une triste vallée dépourvue de la moindre végétation. La jeune femme se perd dans le silence, l’immobilité de l’endroit. Un instant elle frémit. Une brise emporte sa chevelure laissée à l’état sauvage. Elle respire, constate une résistance. Il y a ce poids dans sa poitrine. Cette peur sordide. Elle a fui, oui, pour ne plus faire face à la glace, pour ne plus s’affronter elle-même. Ici, elle jette un regard désespéré vers un ciel indifférent. Elle aimerait avoir envie d’hurler, de se battre, mais elle suffoque simplement en silence. Pourquoi ne ressent-elle rien? Ni peine, ni colère, ni joie. Rien pour l’animer, pour la motiver. Elle étouffe avec une lenteur intolérable, mais inexorablement. Maeko s’assoit, quelque part sur cette terre triste et morne, à contempler le soleil qui se lève sur cet horizon. Il y a cette sensation qui s’élève, ce courant qui monte en elle, là où elle ne l’espérait plus. La solitude.

Sauf que la solitude est une vieille amie. Elle va et elle vient, pour l’étreindre puis repartir. Maeko a envie de plus. Ses yeux se ferment. Elle revit chaque instant de la veille. Les commentaires de son père et de ses invités. Les regards de son prétendant. La promesse, tue, d’un mariage. La jeune fille ne sait plus dire non. On a brisé ce mot chez elle, on l’a fait docile. On lui a dit de bien se comporter, mais que ce ne serait jamais assez. Elle revit les coups de règle. Les regards mesquins de sa préceptrice. Ses mots aussi, plus aiguisés que n’importe quelle lame. Et elle ne ressent rien. Sa main glisse jusqu’à sa besace, où elle a dissimulé la flûte que lui a remis sa mère lorsqu’elle était petite. Drôle; Maeko n’y a pas pensé depuis longtemps. Elle a presque oublié ce qui l’en fait de la tenir dans ses doigts alors pourquoi la ressortir maintenant? L’objet lui paraît léger, froid mais rassurant. La flûte l’observe en retour, comme scrutatrice mais surtout tentatrice. Dans un vieux réflexe, elle porte l’instrument à sa bouche et entame une mélodie qui se répercute tout autour d’elle. Le son voyage jusqu’au-delà de son regard. Ici, dans ce monde nu, aucun obstacle ne l’arrête. Il est porté par le vent, loin.

L’air joué a quelque chose de fragile, vulnérable. Il va plus loin que la nostalgie. Cette musique suggère ces peines tues et enfouies, de celles qui n’osent plus franchir vos lèvres. Maeko s’abandonne. À l’instrument, à la musique. Le nœud, lui, se dénoue. Lorsque des larmes coulent sur ses joues, il y a crescendo. Ce cœur qu’elle a cru trop poussiéreux se remet à battre, son rythme se calquant à la musique.

Là voilà. Cette douleur qu’elle ne s’autorise plus, elle monte, vague inépuisable. Un amas profond. Des années à ne plus oser. Maeko, seule, contemple ce qu’elle fait. Tout cette peine qu’elle accumule, ces émotions négatives qu’elle a tues. Aujourd’hui, elles surgissent, parcourant son corps de spasmes, inondant son regard de larmes. Elle hoquète, incapable de jouer plus longtemps. Sa gorge s’est entravée. Elle accueille ce mal avec presque soulagement. La gitane le lui a dit. Que son chemin se parcourait d’embûches, de remises en question. La jeune femme n’en a pas la capacité, pas encore. Sauf qu’elle sait qu’elle se trouve à la croisée des chemins maintenant. Que si elle poursuit sur ce chemin, elle connaît parfaitement sa destinée, celle à laquelle elle a tenté d’échapper tout en se dirigeant droit vers elle. Une vie de servitude, de silences. Maeko, pour la première fois de sa vie, se sent glisser. Ce qui l’attend, elle le sait, le même sort que sa mère.

De l’autre côté, il y a ce chemin sur lequel elle s’est laissé tenter à quelques reprises. Elle relève un regard vers l’horizon, sans savoir ce qui là-bas l’attend. Elle sait par contre qu’il n’y a plus d’issue pour elle. Qu’elle doit partir, cette fois pour de bon. Elle ne pensait pas que ce serait si difficile une fois sa décision prise. Maeko pleure de plus belle, dans un silence contemplatif. Ses bras se sont refermés sur sa poitrine, comme pour tenter, vainement, de retenir le flot qu’elle a enfoui en elle par le passé. La musicienne ferme les yeux. Elle attend que sa douleur passe.

Près d’elle, il y a ce son. Son propre luth, joué, néanmoins, par un autre. Elle relève la tête vers son instrument qu’elle a abandonné non loin d’elle. Elle s’était cru seule avec sa peine.
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Le Passeur
Le Passeur
PNJ
Or : 2794
Origine : Hastérion
Métier : Marchand, Guide touristique, Professeur
Equipe : breathin' |Solo| Miniature_0225_XY
Lun 21 Jan - 23:18
Le Passeur

  

Attention !


Un Pokémon sauvage apparaît...


Quelle mélancolie... Il ne faut pas pleurer comme ça voyons ma petite demoiselle, je suis sûr que tout va bien et que vous voyez simplement la vie en noir... Faites comme moi, regardez la vie du bon coté des choses. Et puis si vous ne pensez pas que je suis le meilleur exemple, regardez plutôt votre luth... En effet, il est là, et semble jouer tout seul, mais il n'y a pas de fantôme dans l'endroit, juste une petite chose...

breathin' |Solo| Sprite_6_x_595
breathin' |Solo| Miniat_type_insecte_7_sbreathin' |Solo| Miniat_type_%C3%A9lectrik_7_s
Une Statitik femelle.

Dissimulé sur les cordes, la petite créature regarde la musicienne avec ses yeux bleus profond, ne bougeant plus. Puis elle retend quelques cordes pour faire un petit son, court et peu travaillé, mais qui ressemble à une sorte de mélodie, qui tente d'être joyeuse avec seulement une ou deux cordes pincées entre les griffes de la petite bête. Celle ci semble vouloir remonter le moral de la jeune fille.... Ou alors s'amuse t-elle seulement avec le luth ?


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