❝ A weed is but an unloved flower ❞SoloAprès-demain elle retournera au palais. Elle équipera un Tauros d'une charrette remplie des plants que son fiancé lui a confié, marchera à côté par faute de place et aussi à défaut de savoir se tenir bien sur une monture quand on est une femme. Arrivée là-bas elle saluera toutes les personnes qu'elle croisera, s'excusera de sa mine fatiguée. Elle ne s'éternisera pas pour faire la conversation, la charrette lui servira d'excuses, elle doit se presser d'aller faire tremper les pots dans de grandes bassines d'eau après tout. Il faudra aussi nourrir le Tauros et trouver quelqu'un qui fait le trajet inverse au plus tard dans trois jours pour que la bête retrouve son troupeau. En attendant elle lui enlèvera l'équipement et le brossera. Quand tout sera fait, elle ira se coucher pour mieux travailler le lendemain.
Liseron ne se sent pas bien.
Elle récite le cours de sa future journée en boucle comme s'il lui était étranger. Depuis quand, a-t-elle peur de l’erreur ? La boule dans son ventre est bientôt rejointe par une boule dans sa gorge et il lui faut serrer les dents très fort pour ne pas faiblir. Elle n'est pas restée souper pour ne pas être obligée de garder une façade et a préféré s'envoler dès que la nuit est tombée. L'hiver n'est plus très loin et le soleil ne s'éternise pas : il n'attend plus que l'aiguille de l'horloge passe la moitié du cadrant pour aller dormir. Mais Liseron, elle, ne dormira sûrement pas. Elle marche longuement, d’un pas franc et pressé qui l’amène toujours plus loin de chez elle. Ce n’est pas assez loin alors elle continue jusqu’à ce que ce soit enfin véritablement la nuit et non pas une sombre fin d’après-midi, qu’elle ait dépassé les sentiers pour se retrouver sur la Colline Météore. Une fois dessus, elle expire, comme si elle avait retenu son souffle jusqu’alors avant de se laisser tomber dans l’herbe. Ça fait mal, soyons francs et ça surprend l’Aspicot qui pendait à son cou et qu’elle a bien faillit écraser mais si l’on oublie ces légers détails, le spectacle au-dessus d’elles en valent la peine. Les étoiles ne connaissent pas de saison et ici elles habillent le ciel de milles merveilles tous les soirs. Il n’y a pas un nuage qui oserait perturber les scintillements, pas une brise qui viendrait déranger ceux qui contemplent. Le calme règne ici-bas alors que là-haut tout bouillonne chez les astres. La jardinière aussi bouillonne et la main serrant son corset ne lui rappelle que trop bien sa colère, sa tristesse.
On ne lui a jamais appris à parler de ses sentiments, c’est comme ça. Quand enfant elle faisait la moue, l’on lui disait d’aller dehors, courir, hurler. Et si ça ne passait pas, d’aller couper du bois. Serait-ce pour ça qu’elle a la faucille facile quand la hache dans ses petites mains lui permettait de se calmer ? Meh, qui sait. Pas elle en tout cas car avant aujourd’hui, Liseron ne s’est jamais trop posée de questions. Bien sûr elles étaient là et s’empilaient mais elle n’y prêtait pas attention. #Self care level y'a pas l'time, y'a du travail troufion. Maintenant elles resurgissent toutes et c'est un tourbillon. Alors la rosée se lève et fait ce qu'elle a toujours fait sous les yeux effarés de son petit monstre : elle hurle à s'époumoner.
▬ Fais un vœu, Pépin.
Qu'elle murmure après avoir dérangé la tranquillité aux alentours et rendus les autres monstres sourds. Pépin ne comprend pas grand chose mais s’exécute puisque l'humaine ne semble pas décidée à lui en dire plus. Alors le petit Aspicot se dresse à son tour et regarde le ciel à la recherche d'une étoile pouvant l'écouter, elle. A ses côtés, Liseron, elle, époussette sa jupe, lentement mais énergiquement, ouvre son plexus en se tenant plus que droite. Ses traits se font plus doux, moins tendus et la demoiselle s'accorde aussi le temps de formuler un vœu sans y croire.
Non mais oh ? Ca ne va pas de crier comme ça ? Y'en a qui dorme hein ! Si on veut crier, on fait ça soit de jour, soit chez soit, mais pas chez les autres comme ça, à déranger tout le monde ! Car en effet, ce n'est pas une, ni deux, ni trois mais bien quatre têtes qui se lèvent des herbes hautes quand la jeune femme à finie de crier, et elles sont peu contentes !
Deux Duduo, un mâle et une femelle
Claquant des becs, les créatures qui semblaient en lune de miel approchent furieusement de la demoiselle avec la ferme entantion de la faire partir de leur lieu de repos ! Et de lui coller une bonne correction en plus, pour les avoir réveiller ! Et puis pourquoi pas même se faire un petit repas aussi hein ? Un aspicot, c'est toujours bon, ça aide à la digestion, après qu'ils se soit débarasser de l'ennuyante et surtout bruyante humaine !
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