[MiniEvent] Sable doux et soleil au rendez vous !

Enroulée dans une longue couverture écarlate, la gitane marchait le long de la plage, cheveux au vent. Elle était seule, et regardait avec mélancolie l'horizon, et le clapotis de l'eau. Hier soir, elle n'avait pas dormi seule. Une jeune étrangère se pointa avec ses monstres disgracieux, et lui offrit à manger. Jusqu'à là, tout allait à peu près bien. Mais la Kiioise se plaignait d'un mal de dos atroce, et Dolorès lui proposa ses services afin de gagner un peu d'argent.
Et devinez comment s'est terminée la soirée ?

La gitane inspira profondément. Elle avait rarement l'occasion d'être ainsi seule au bord de l'eau. Son cerveau s'apaisait doucement. Depuis son réveil, il était tourmenté par la vision d'Emi dans son couchage. A vrai dire, la gitane s'en voulait un peu d'avoir réagit de la sorte. Elle avait été dictée par une envie sauvage, et n'avait pas réfléchit à la conséquence de ses actes, comme d'habitude. Elle allait briser le cœur de cette pauvre petite.

Le soleil était désormais haut dans le ciel, et Dolorès avait espéré qu'en rentrant, la Kiioise soit déjà partie. Comme ça, elle n'avait pas à lui dire une phrase blessante, qui serait sorti toute seule. Après tout, la belle était une féline, et les chats sont joueurs. Elle avait réussi à avoir Emi, maintenant, elle ne la désirait plus autant.

C'est marrant à quel point on aime ce qu'on ne peut pas avoir. A quel point on désire l'inaccessible. Et une fois cette chose si attendue obtenue, pouf, le désir s'en va. C'était le quotidien de la gitane. Désirer, consommer, s'ennuyer. Une boucle sans fin, qui animait sa vie de période torride, comme la nuit dernière.

Dolorès fit quelques pas de plus dans le sable. L'eau était fraîche, mais pas si froide en cette période d'été. Il fallait dire que l'air était presque doux, si on oubliait le vent de la mer. Mais cela n'empêchait pas la gitane de se promener enroulée dans sa couverture. Alors qu'elle s’apprêtait à rebrousser chemin, le visage d'Emi la fit sursauter. La gitane n'avait pas vu ses monstres la suivre en transportant ses affaires. Mais peut être que cette vision aurait apaisé son esprit.

Emi lui demanda de fermer les yeux, et de soulever ses cheveux. Étrange comme façon de saluer une personne. Surtout après la nuit qu'elles venaient de passer.

- Tu vas me planter un poignard dans la nuque ? Pesta-t-elle, soudainement sur la défensive.

Car après tout, on est jamais sur de rien. De plus, ses monstres étaient loin d'elle, et ne pouvaient pas la protéger. Dolorès était persuadée que le chaton dormait à poing fermé, en plus. Du moins, c'était comme ça qu'elle l'avait laissé, en quittant la carriole. Gringo quant à lui, avait affectueusement frotté le bout de son museau contre son front, geste qui n'appartenait qu'à eux. Le percheron pouvait se le permettre quand il savait que la gitane était seule, et que personne ne les observaient.

C'était un peu leur rituel à eux. Cela renforçait toujours plus leur lien.

Mais Gringo n'était pas là, et elle devait se débrouiller seule. Pour quelles raisons Emi lui avait-t-elle demandé une telle chose ? Elle n'en avait aucune foutre idée. La voyageuse aurait très bien pu lui dire "c'était chouette merci, au revoir", mais non, il fallait qu'elle lui pose cette question un peu tordue. Et si elle avait menti dès le départ ? Et si son but avait été de récupérer ses richesses, depuis le début ?

La gitane arqua un sourcil lorsqu'elle entendit le "Hola" sortant de sa bouche. Était-elle entrain de se moquer de Dolorès ? Sérieusement ?
Mais son expression changea lorsque la voyageuse continua sa phrase, lui expliquant comment tuer quelqu'un de manière efficace. Son visage n'exprimait pas de la peur, si aucune autre émotion d'ailleurs. Il était scellé, fermé, comme si Emi venait actionner un bouton qui lui coupait l'accès à ses pensées.

Mais au fond d'elle, la gitane bouillonnait.

Si je voulais te tuer, comme si c'était simple. Comme si, lui ôter la vie était facile. Comme si, la gitane ne se défendrait pas. Emi avait certainement oublié à qui elle avait affaire. Dolorès avait grandit dans un monde de conflit permanent. Elle n'en était pas à sa dernière bagarre, et avait même tué un homme. Alors la Kiioise fraîchement descendue de sa montagne n'allait pas lui enseigner comment était la vie, certainement pas.
Je ne vis pas vraiment de la chasse. Une menteuse, qui plus est. La belle plissa les yeux, et pesta avec toute l'amertume qui grondait en elle:

- No lo había notado.

Dans les histoires de Bar ? Emi n'avait donc jamais connu la lâcheté d'un homme coupable d'adultère ? Et elle voulait lui donner des leçons ?
La sérénité que lui avait procuré la mer s'était évanoui en une fraction de seconde, en quelques mots, quelques phrases. Comme quoi, tout peut basculer au dernier moment. Enfin, surtout aux côtés de Dolorès.

- Tu ne vaux pas mieux si tu mens.

Il suffisait d'un mensonge un seul, pour perdre sa confiance. Car si Emi avait menti une fois, pourquoi elle cesserait maintenant ? Les yeux félins de la gitane ne quittaient pas ceux de la voyageuse. A la fois foudroyantes et d'un calme olympien, ses deux pupilles se baladaient de gauche à droite dans un mouvement presque imperceptible. Elles quittèrent son regard uniquement pour se baisser vers la bourse que lui tendait la brune.
En voilà une bonne nouvelle.

La gitane lui prit la bourse des mains, et s'empressa de vérifier si le compte y était. Elle se détendit un peu. Recevoir de l'argent après une nuit torride, le lui était déjà arrivé. Mais à chaque fois, elle avait ce sentiment désagréable d'être considérée comme la pire des catins. Mais Emi n'avait pas qu'une simple bourse à lui donner. Elle avait confectionné quelque chose de ses mains disait-elle, pour la remercier. La belle arqua de nouveau un sourcil.

- Remercier de quoi ?

D'avoir passé la nuit ensemble ? Si la gitane devait remercier toutes les personnes avec qui elle s'était acoquinée, cela ferait longtemps qu'elle serait ruinée.

Quelque part, Emi avait raison. Elle faisait la fausse naïve, la fausse timide pour faire croire qu'elle était faible et dépourvue. Mais tout cela n'était que mensonge. Il y avait une chose que la voyageuse de Kii ne comprenait pas: mentir n'est pas simplement une parole. Mentir avec des gestes, existe aussi. Et hier soir, Emi lui a menti.

Elle lui mentira encore et encore, c'est certain. En tout cas, Dolorès en était persuadée. Mais devait-elle pour autant refuser son cadeau ? Après tout, elle pourrait le vendre, ou le donner à quelqu'un d'autre à son tour. Contrairement à la Kii, la gitane assumait parfaitement sa nature première. Dolorès était une opportuniste, et une grande matérialiste.

La belle tendit alors la main en avant, en attente. Elle arqua un sourcil et resta ainsi pendant quelques secondes, pensive. Elle allait accepter son cadeau. Mais elle n’oublierait pas qu'Emi s'était payé sa tête.

- No lo olvidaré, dit-elle.

Du coin de l'oeil, elle vit une forme violette. Son chaton Hannibal, peinait à marcher dans le sable. Il détestait tout ce qui était humide, et cet endroit par dessus tout. Derrière lui, l'immense percheron suivait. Les oreilles dressées vers sa maîtresse, il savait à la seule vue de son visage que celle ci était très contrariée. L'étalon pencha la tête en avant, permettant ainsi au chaton de grimper sur son encolure et d'être enfin au sec.

Qu'importe quel était le métier si secret d'Emi. Elle avait payé, et c'était tout ce qui comptait.

Attention !

Un Sharpedo Normal ♂

La mer n'est pas au plus calme, aujourd'hui. Pas assez, néanmoins, pour justifier que l'une des vagues amène un Sharpedo. La bête passe à toute vitesse à un cheveu de Dolorès et va s'échouer piteusement sur le sable. Puis elle y reste, ne faisant aucun mouvement pour retourner à l'eau. Etait-ce volontaire ? Ca en a tout l'air. Ses flancs se soulèvent et s'abaissent à un rythme saccadé. Il semble vieux, épuisé, et pas spécialement agressif.

(pour l'instant)

Allez-vous tenter de le remettre à l'eau ? Attention à ses grandes dents, son attitude pourrait changer si vous l'approchez de trop près..

Qu'elle ne la comprenne pas, c'était une aubaine. En réalité, la gitane aimait beaucoup ce langage: il lui permettait de rester honnête, tout en évitant les possibles ennuis... Combien de fois avait-elle insulté des gens avec ce langage ? Beaucoup trop. Mais elle adorait ça. 
La belle remua doucement la tête, l'air de dire "c'est pas grave". Et alors qu'elle s'attendait à recevoir ce fameux cadeau, une ombre vint obscurcir sa vision. 

- Joder ! Eut-elle le temps de souffler.

La chose aurait pu lui effleurer les cheveux, si elle ne s'était pas baissée à temps. Les yeux écarquillée, elle observa la chose échouée sur le sable. Au loin, on entendit le cri de Gringo suivit du bruit de ses lourds sabots dans le sable. Il avait vu la bête passer à quelques centimètres de sa gitane, et cela l'avait fortement paniqué. Hannibal, quant à lui, avait fuit pour rentrer dans la carriole. Il n'était pas assez bête pour se frotter à un poisson de cette taille là.

Le percheron se plaça entre le requin et sa gitane, en position de défense au cas où la bête attaquerait à nouveau. Mais il se rendit rapidement compte que, en dehors de l'eau, elle ne valait plus grand chose.
C'était un monstre marin, qui ne possédait pas de jambes pour se déplacer sur la terre ferme. Sa bouche s'ouvrait et se fermait frénétiquement, un peu comme si celui-ci agonisait. En réalité, comme tout poisson sorti de l'eau, il était entrain de s'étouffer.

La gitane se redressa, et posa une main sur le poitrail de son percheron, le regard toujours rivé vers la bête gisant au sol. Sa peau bleutée semblait fatiguée. Comme si... Comme si le monstre était âgé, ou quelque chose comme ça.

- Por qué ? Pourquoi il a sauté en dehors de l'eau s'il ne peut pas survivre en dehors ?

Cela semblait ridicule, illogique. Les monstres ne se suicident pas. Cet acte est réservé aux humains uniquement. Dolorès ignora la remarque d'Emi, concernant le "cadeau presque mortel" venu de la mer. Si elle savait à quoi elle avait survécu, alors elle aurait su qu'un simple poisson ne lui faisait pas peur du tout.

La belle inspira profondément, et croisa ses bras sur sa poitrine. Emi avait choisit de remettre le requin à l'eau. Mais au vu de la taille de la bestiole, et de ses immenses dents pointues, Dolorès ne voyait vraiment pas comment faire.

- Perfecto. J'imagine que tu sais comment faire ?

Sa voix était piquante, presque provocante. Ah les gitans... De bien grands rancuniers.

La gitane croisa les bras sur sa poitrine. Emi n'avait même pas daigné lui répondre, et donnait des instructions à ses monstres, comme l'on donnait des ordres à des soldats. Un instant bouche bée, vexée d'avoir été ignorée, la gitane plissa les yeux plus amère que jamais. A côté d'elle, Gringo vint renifler du bout de son museau la bête au sol. Il sentait le poisson. Il aurait pu plaire au chaton, si le requin n'avait pas été si gros.

La voyageuse parti quelques minutes et revint avec une pelle et une corde. Pendant une seconde, Dolorès pensait qu'il s'agissait d'affaires venant de sa carriole. Elle cachait bien son matériel, et la gitane effaça rapidement cette idée de son esprit. Et puis, si c'était sa pelle et sa corde, elle les aurait reconnues: la belle personnalise tout selon ses goûts, jusqu'à ses propres monstres bariolés de peintures et de perles.

Ainsi, silencieuse, la gitane observait les monstres d'Emi s'activer. L'un creusait le sol pour faire un canal, l'autre détournait l'attention du requin pour que la voyageuse puisse le saucissonner dans la fameuse corde. Tout était presque harmonieux: malgré la rigidité des ordres d'Emi, l'équipe semblait unie, et bien ordonnée. Le plan aurait pu marcher, à une exception près.

Le requin était trop gros. Bien trop lourd pour qu'Emi puisse le tirer vers la mer seule.

Après avoir tenté lamentablement de le traîner vers l'océan, la voyageuse se tourna vers Dolorès, et en particulier vers Gringo. Faisant mine d'observer l'océan, la gitane comprit à l'avance ce qu'Emi allait lui demander.

- Oh, tu me parlais ahora ? Dit-elle faussement étonnée. Tu semblais... Occupée.

Si la poudre explosive existait, Dolorès aurait chargé les cannons de ses yeux pour fusiller Emi du regard. Elle l'avait ignorée et maintenant réclamait son aide ? Il fallait y réfléchir avant.

- Pourquoi je mettrais Gringo en danger ?

Pour un requin fou qui avait sauté de l'eau pour s'échouer sur la mer ? Certainement pas. Si Emi n'avait pas été là, Dolorès aurait achevé le poisson, et l'aurait découpé pour s'en nourrir, ou pour nourrir Hannibal (qui adore ce genre de met). En réalité, la fierté blessée de la gitane espérait des excuses. Sans quoi, elle laisserait Emi se débrouiller avec ce monstre, et lui fermerait la porte de sa carriole.

Ordonner ou demander, cela ne changeait rien. Emi était entrain de s'énerver dans un débat qui n'avait pas lieu d'être. La vraie question était: pourquoi ? Pourquoi Gringo devait-il faire cela ? La gitane se fichait éperdument si elle devait le lui ordonner ou le lui demander gentiment, avec le "cœur" comme le préciser la Kii. Lorsqu'elle eut fini sa phrase, la gitane pouffa de rire. Elle était voyante pas devineresse. Comment pouvait-elle savoir si Gringo avait envie ou non de l'aider ? S'il aurait voulu le faire, le percheron l'aurait fait depuis longtemps et ce, sans demander une quelconque permission ou bénédiction.
Quant au principal intéressé, il regardait la scène sans vraiment y comprendre quelque chose. Il savait que Dolorès était fâchée, et que visiblement, l'étrangère aussi. La raison de leur querelle lui était inconnue, et il s'en fichait pas mal. Après tout, ce ne sera pas la première fois que sa gitane se met en colère, et certainement pas la dernière.

Dolorès inspira afin de recharger son canon à venin, lorsque Emi fit quelque chose de totalement inattendu. Elle se mit à genou devant elle, et posa son front à terre. Après quelques secondes, la Kii s'excusa. De quoi ? Elle même ne le savait pas, et avait même recommencé à vouvoyer la gitane. Tout d'abord surprise, Dolorès ne sut comment réagir. Des mots jusqu'aux actes violents, elle avait tout vu, tout entendu, tout subit. Mais certainement pas cela.

Un sourire malsain vint étirer son visage. Voilà comment les gens devaient se comporter face à elle. Ils devaient s'incliner, lui montrer du respect. Peu importe la situation. D'ici, la gitane n'avait qu'à lever son pied et le lui poser sur sa tête pour lui faire manger le sable. Peut être que la bouche remplie de poussière de coquillage, elle arrêterait ses mensonges ? Au lieu de cela, elle admira les cheveux qui cachaient sa nuque. A quel point fallait-il taper fort, pour rompre les os et causer la mort ? Les yeux pleins de fierté et de supériorité, la belle se tourna d'abord vers les monstres d'Emi, puis vers Gringo. Son regard afficha de la désapprobation. Peut-être fallait-il mettre un terme à cette scène. Mais Dolorès en était curieusement incapable.

Jusqu'à ce que quelque chose d'autre vienne attirer son regard. Un éclat, une lueur dans le sable. La gitane s'accroupie, et vint se saisir de ce qui était en réalité, un sublime collier. D'où pouvait-il bien venir ? Pourquoi ne l'avait-elle pas remarqué avant ? Puis elle eut une illumination.

- C'est à toi ?

Poing fermé, le collier Emi pendait gracieusement entre les doigts de la gitane. Si c'était ça, le cadeau qu'elle voulait lui offrir, elle aurait du lui montrer plutôt que de faire toute cette mascarade inutile.

Gringo quant à lui, reposa son regard sur le requin qui gisait sur le sable. Il s'était calmé. Ou économisait-il ses forces pour survivre ?

Gringo avait remarqué en premier les larmes d'Emi. Les monstres avaient ça en eux: ils ressentaient les émotions. Pourquoi elle était triste, ça il n'en savait rien. Mais il se doutait bien que Dolorès y était pour quelque chose. Non, il n'allait pas la blâmer: elle était et sera toujours sa gitane pour le meilleur comme pour le pire, et qu'elle fasse pleurer quelqu'un lui importait peu quant à son jugement. Mais il n'en restait pas moins mal à l'aise.

La sulfureuse brune quant à elle, plissa les yeux quant elle vit le visage couvert de larme de l'étrangère. Beaucoup auraient été remplis de remord de faire pleurer une si belle femme. Pas Dolorès. Elle pencha doucement la tête sur le côté, et écouta avec attention ce qu'Emi avait à dire. Mon premier travail en tant qu’artisane joaillière, mon premier et vrai métier, disait-elle. Enfin, la vérité sorti de sa bouche. Était-elle obligée d'en arriver aux pleurs pour ça ? La belle songea qu'Emi ne ferait pas une bonne gitane. Les cœurs d'artichaut qui ont la langue bien pendue après quelques larmes, ne savent pas garder les secrets. Si la voyageuse avait été capturée et torturée, Dolorès était certaine qu'elle aurait inventé n'importe quoi pourvue que la douleur s'en aille. Mais là n'était pas la question.

La gitane posa son regard d'or sur les pierres qui scintillaient au creux de sa main. Un très joli travail, pour une première fois. Serait-ce encore un mensonge ? Comment savoir, maintenant que la confiance était brisée ? Alors qu'elle s'apprêtait à répondre, Emi lui dit que ce cadeau lui était destiné, et que maintenant elle garderait un triste souvenir de cette nuit passée ensemble. Dolorès sourit, et posa une main douce le long de sa gorge jusqu'à sa joue, où elle essuya quelques larmes du bout de son pouce.

- Tu reviendras vers moi mi hermosa. No llores por chicas malas como yo.

La gitane se redressa, et jeta un coup d’œil à la bête gisante sur le sol. Il était hors de question que Gringo parte à l'eau avec lui. Alors elle siffla, et le canasson dressa les oreilles, prêt à agir.

- Va-y, dit-elle en hochant la tête.

Lentement, le percheron vint se placer derrière le requin. D'un hochement de tête, il indiqua à Sakura qu'elle ne devait pas rester derrière, en espérant qu'elle comprenne ses intentions. Lorsqu'il fut prêt, l'étalon se mit en position, et fit une ruade en arrière, en poussant de toute ses forces le poisson de ses sabots postérieurs. Ce dernier roula sur quelques mètres. Le sable devenait trop humide pour Gringo et pourtant, il prit le risque de s'avancer dans l'eau, pour redonner un coup de sabot au requin. Celui ci s'agita en sentant l'eau de mer sur son corps, et à force de mouvement, il parvint à rejoindre l’océan, quelque peu sonné par les coups du cheval...

Dolorès quant à elle, se tourna vers la voyageuse, bras croisé sur son épaisse poitrine. Elle arqua un sourcil, avant de reprendre, comme si de rien n'était:

- J'imagine que nos chemins se séparent ici ?

- Il sait ce qu'il fait, dit-elle en sentant le regard pesant de la voyageuse sur elle.

Le bourrin regarda un instant le monstre marin. Il avait tapé fort, c'est vrai, mais c'était pour la bonne cause non ? Sans sa force, le requin n'aurait jamais quitté le sable. C'était comme si l'eau lui redonnait vie. De plus en plus, il s'agita, et une fois débarrassé de la corde qui était accrochée autour de son corps, il plongea avec vigueur vers les profondeurs marines. Gringo s'ébroua. A chacun sa place, semblait-il penser. Lui, c'était certain, il n'était pas fait pour l'eau.

Le percheron rejoint sa gitane en un pas lent et mou. Ses yeux étaient rivés vers Sakura et  Tifix. Il devait certainement dire au revoir à ses amis.
Dolorès quant à elle, ne quitta pas du regard la jeune Kii. Elle avait de nouveau incliné la tête, mais sa voix était morne, sans vie. Cela étira un sourire sur le visage de la gitane. A croire que la bohémienne aspirait l'âme des gens qu'elle rencontrait.

- De nada, articula-t-elle mielleusement.

Les bras croisés, elle observa Emi s'éloigner sur la plage. Au bout de plusieurs minutes, la belle inspira profondément, et tapota l'épaule de son canasson. Quelle étrange journée. Maintenant, c'était l'heure de rentrer.

Enfin, pour quelques heures. Si beaucoup dorment la nuit, Dolorès elle, se devait de gagner son pain.

Bravo !

Si le requin s'était au départ précipité sur le sable pour espérer obtenir un repas, il est bien reconnaissant d'avoir retrouvé les flots. Avant que les deux jeunes femmes ne disparaissent, il ramène quelques objets sur la rive.

Vous pouvez choisir chacune 1 de ces objets :
Écaille Cœur : Permet à un Pokémon d'apprendre une capacité normalement obtenue par reproduction, y compris s'il en connait déjà une.
Canne à pêche : Permet de trouver des Pokémon aquatiques dans les points d'eau
Joyau : Attire les Pokémon Eau

Pour choisir l'objet de récompense, les membres concernés devront soit le faire sur le Discord soit dans le sujet du Mini-event : là. Un même objet peut être choisi par des membres différents.