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Les origines.

Dolorès L. Muñoz
Dolorès L. Muñoz
Admin
Or : 525
Métier : Gitane ( Voyante )
Sexualité : Libertine
Equipe : Les origines. Bourri10Les origines. Leopar10
Dim 27 Oct - 22:31
Dolorès L. Muñoz
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L'effroi est toujours au centre d'un profond traumatisme. Un choc si brutal, si violent, qu'il marque les esprits jusqu'à la fin. L'histoire que je vais vous raconter, est celle d'une peur horrible. Un poignard qui coupe le souffle, qui ronge les tripes jusqu'au meurtre des derniers espoirs. L'histoire que je vais vous raconter, est celle d'une enfant brisée, arrachée aux rires et aux rêves, profondément détruite et sans espoir.

C'était une petite fille que tout le monde aimait. Intelligente, peut être plus pour son âge, elle s'intéressait à tout, et voulait toujours se mêler des affaires des grandes personnes. Elle aimait parler, apprendre de nouvelles choses. On disait que son rire restait gravé dans les esprits, tant il était pur, et beau. On disait que cette petite était incroyable. Quoi de plus beau que l'âme d'un enfant ?

Son visage était durement marqué par une chevelure longue et cassante, des sourcils noirs, et des yeux plus lumineux que l'or lui même. Fille d'une grande famille, la petite grandissait dans un milieu que beaucoup détestait. Souvent insultés, attaqués, pointés du doigt, ses parents et ses nombreux oncles et tantes, voyageaient de villes en villes, pour gagner leur pain. L'histoire se répétait en boucle, et les voyages étaient incessants.
L'enfant au rire cristallin, fut fragilisé par cette violence. Elle qui aimait apprendre, était dans une impasse: frustrée de ne pas comprendre, pourquoi le monde était aussi dur. Pourquoi les autres ne respectaient pas sa famille. Pourquoi une accolade était plus difficile qu'une insulte.

Oh vous savez, elle n'a toujours pas trouvé la réponse à toutes ces questions. Et pourtant, Dieu sait à quel point elle a essayé de faire changer les choses. Elle ne jugeait jamais personne, à l'époque. La petite tentait de comprendre pourquoi les gens étaient aussi cruels, et méchants entre eux, et surtout, envers sa famille de voyageur.

Mais est-ce là le début de l'effroi dont je vous parlait tout à l'heure ? Non. Il ne s'agissait que d'une simple fissure, un endroit fragile de son esprit. La véritable peur, fleurit quelques mois plus tard, lors d'une chaude nuit d'été. Cette nuit là, l'enfant n'arrivait à pas dormir, et décida de se promener autour du campement. Seule, la fillette aux longs cheveux noirs regardait la silhouette des arbres se dessiner dans l'obscurité. Et soudain, une lumière: du feu, des bougies. Et des cris.

Qu'est ce qu'il se passe dans la tête d'un enfant qui entend un hurlement ? A-t-il peur ? Ou est-il guidé par sa curiosité ? A ce moment là, la curiosité l'emporta sur la peur. Poussée par un instinct protecteur qui lui disait d'aider la personne en danger, la fillette pressa le pas vers la voix. C'est alors qu'elle distingua des silhouettes. Des hommes, et une femme. Sa mère.

Elle était nue, sur le sol piquant de la forêt. La première pensée de l'enfant fut étonnante: maman va se faire mal, en se traînant au sol de la sorte. Mais elle n'était pas la seule a être entièrement dévêtue. Les hommes, trois ou quatre, la regardaient, rigolaient, se touchaient le corps, ou touchaient celui de sa mère. Ils portaient des masques de monstres, un gruikui, un seviper et d'autres qu'elle ne connaissait pas. Des sourires, des rires, même sur le visage de la femme. C'est alors que l'enfant comprit que sa mère, s'adonnait aux plaisirs charnels. Comme pétrifiée par la honte et la peur, la fillette ne sut bouger un membre. Pendant un instant, ses poumons cessèrent également de fonctionner, et les bruits qu'elle entendait étaient les battements de son cœurs, et les cris de sa mère.

Le visage couvert de larmes, l'enfant marcha péniblement jusqu'à sa couche, anéantie par cette vision d'horreur. Jamais elle n'aurait cru de telles pratiques imaginables. Jamais elle n'aurait cru sa mère capable d'une telle chose. Est-ce que vous connaissez, ce sentiment ? Ce mélange étrange entre la tristesse et la colère ? Ce gout amer de trahison ? Le pire dans ce sentiment, c'est qu'on ne sait jamais ce qui sortira, ou quand cela sortira. Tristesse ? Ou colère ?

Quelques semaines passèrent, et la fillette avait perdu sa joie de vivre. Parfois elle regardait ses frères, et imaginait des masques de gruikui sur leur tête. Était-ce cela que l'on faisait, lorsqu'on devenait un homme ? Tous les gestes, les baisers que pouvait donner son père envers sa mère désormais, la dégoûtait. C'était une couverture. C'était pour cacher l'horreur qui sommeillait en lui, elle en était sûre.

L'enfant aux longs cheveux passait de long moment seule, et l'arrivée de la nuit l'angoissait plus que tout: à chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle entendait encore les beuglements de sa génitrice.
L'angoisse est terrible. Plus horrible que la peur, car elle reste là, présente, derrière la tête. Elle vous suit comme la peste, et reste collée à votre esprit comme une douleur sourde, inoubliable.

Un jour, ils sont venus la chercher. D'autres hommes en fer, avec des épées et des grosses voix. Malgré toute la force dont avait pu faire preuve sa famille, ils n'arrivèrent pas à éviter l'inévitable.
Sorcière. Un mot terrifiant, et tellement rempli de haine. Sorcière. Un mot craché, un mot répugnant, et sale. Sorcière, disaient-ils, criaient-il en parlant de sa propre mère.
Attachée contre une épaisse poutre en bois, le village entier s'était réuni pour voir les flammes emporter son âme. Son père avait été jeté en geôle afin de calmer sa fureur, et ses cris se mêlèrent aux hurlements de sa mère. Le feu avait du mal à démarrer. Le bourreau dû allumer plusieurs branches afin que les flammes résistent au vent. Et lorsque la chaleur se fit ressentir autour du bûcher, lorsque elle devint insupportable pour tout le monde, elle, continuait de hurler. Se débattre empirait les choses, et brûlait encore plus sa peau.
Dans la foule, pétrifiée, la petite fille pleurait à chaudes larmes. A travers le brouillard, elle distinguait les cloques sur le visage de sa mère, et les pierres que lui lançaient les villageois.

A partir de ce jour, l'enfant ne rit plus jamais. Le retour de son père n'arrangea rien. Et la famille reprit la route vers une autre ville.

C'est facile de dire que les changements sont des commencements. En grandissant, l'enfant finit par comprendre que partir, c'était fuir. Partir, c'était éviter les problèmes avant même qu'ils n'arrivent. Partir, c'était éviter de souffrir. Sa grand mère avait pansé quelques unes de ses plaies, à grand coup d'amour et de tendresse. Elle lui avait apprit à se défendre face aux autres, à ne pas reculer face au combat. Et en particulier, face aux hommes.

Cela commença avec ses frères et ses cousins. La gentille gamine était devenue une peste. Elle devait faire mal aux autres, avant que les autres ne le lui fasse du mal. Et, croyez le ou non, mais ça marchait.
L'adolescente était détestée par beaucoup. Les femmes, surtout, qui jalousaient sa force de caractère, et son charisme. Car l'enfant avait donné naissance à une sublime jeune femme, à la beauté saisissante. Une beauté à double tranchant: hypnotisant, et mortel. Partout où elle allait, elle faisait souffrir les garçons de son âge. Elle rabaissaient, les méprisaient, crachait autant de venin que possible.

Et un jour, elle tomba amoureuse.

Un homme aux yeux glacés, et à la voix envoûtante. Un homme aux paroles douces et enivrantes, un homme qui méritait d'avoir une vraie femme. La belle aux yeux dorés s'était adoucie à ses côtés. Elle aimait son corps et ses cheveux, les caresses de ses mains. Elle aimait ses gémissements dans le creux de son oreille. Elle aimait tout de lui.
Et de cette douceur, de ce calme, naquit le début d'un drame intense.

L'homme qu'elle avait rencontré n'était plus le même. Il ne la regardait plus. Il l'évitait. Faire l'amour avec lui, était le seul moment qu'ils partageaient. Et même là, elle se rendait bien compte, qu'elle ne l’intéressait plus. Ce fut un silence froid. Glacial. Elle pleurait chaque jour, elle ne comprenait pas ce qui avait changé entre eux. Elle ne comprenait pas pourquoi elle l'avait perdu.
La trahison, rappelez vous: ce sentiment écœurant, la tristesse, la colère. Cette fois ci, la jeune femme opta pour la colère.
C'était le seul moyen de le faire réagir: la violence. Rapidement, elle se rendit compte que c'était la seule chose qui l'intéressait. Des belles paroles, des chansons d'amour aux beaux poèmes, ne restaient que les mots qui faisaient mal. Ainsi elle avait l'impression de garder un bout de lui près d'elle: ainsi, il lui appartenait toujours un peu.

Elle détestait se voir comme ça. Elle détestait être à la merci d'une parole ou d'un geste. Et pourtant c'était plus fort qu'elle: à la moindre occasion, elle plongeait tête baissée dans un piège qui se refermait dangereusement. N'était-ce pas ça, l'amour ?

L'histoire ne se termine pas ici.

Les mots devinrent de plus en plus violent, et lorsque les insultes n'arrivaient plus à sortir de sa bouche, l'homme qu'elle avait tant aimé usait de ses poings, laissant parfois la jeune femme dans des états pitoyables. Quelques heures plus tard, il revenait en pleurs, triste de lui avoir infligé une telle chose. Il l'aimait à nouveau. Pour un court instant.
C'était une routine sans fin, un serpent qui se mord la queue jusqu'à l'épuisement. La belle ne sortait presque plus. Elle vivait parfois chez sa grand mère. Elle cachait ses blessures.

Un soir, le serpent se coupa la queue à force d'avoir enfoncé ses crocs dans sa chair.

Une autre bataille, plus violente que les autres les opposaient. Elle avait la bouche en sang, les cheveux emmêlés entre ses doigts d'homme et les ongles arrachés à force le griffer, de se débattre. Elle criait, hurlait, lui mordait le bras pour lui faire lâcher prise. Il souleva une table, et la jeta sur elle. Le poids lui brisa le souffle, et peut être quelques côtes. L’adrénaline lui soufflait de survivre, par n'importe quel moyen. Il y avait ce poignard. Ce cadeau de sa grand mère, caché dans la pièce. Elle donna un violent coup de pied dans les parties génitales de son amour, ce qui lui laissa le temps de prendre l'arme. Et lorsqu'elle se retourna, poignard tendu, il vint s'empaler lourdement dessus, renversant au passage, la femme qu'il avait brisée.

Allongés sur le sol, la belle ne comprit pas immédiatement ce qu'il venait de se passer. Lorsqu'elle tourna la tête vers le miroir, elle vit l'étendu des dégâts.
Son visage. Son doux visage. Ravagé. Humilié. Par lui. Par eux.
Il n'était pas mort, non. Mais la jeune femme ne pouvait pas le laisser partir comme ça. Pas après tout ce qu'il lui avait fait. Il devait payer. Entraînée par une force presque surnaturelle, elle retira le couteau de son ventre, et le planta à nouveau, encore et encore, de toutes ses forces. Elle hurlait qu'elle le détestait, qu'il avait été le poison de sa vie. Elle lui criait qu'il lui avait fait du mal, qu'il n'aurait pas du la traiter comme ça, qu'elle méritait mieux. Elle lui avait tout donné. Tout.

Lorsque le sol devint écarlate et collant, la belle s’effondra en pleurs sur son amant, ravagée, brisée. Elle caressa sa joue, étalant son sang sur sa peau. Elle contemplait cet homme qu'elle avait aimé, et qu'elle aimait encore. Elle aimait son corps et ses cheveux, les caresses de ses mains. Elle aimait ses gémissements dans le creux de son oreille. Elle aimait tout de lui.

Le visage couvert de larmes, elle marcha péniblement jusqu'à sa couche, anéantie par cette vision d'horreur. Jamais elle n'aurait cru de telles pratiques imaginables. Jamais elle n'aurait cru qu'elle serait capable d'une telle chose. Est-ce que vous connaissez, ce sentiment ?
Quand l'âme se meurt, quand elle flétrie, quand elle devient noire comme les ténèbres.

Sorcière. Un mot terrifiant, et tellement rempli de haine. Sorcière. Un mot craché, un mot répugnant, et sale. Sorcière, disaient-ils, criaient-il en parlant d'elle. Cachée chez sa grand mère, la jeune femme n'eut d'autre choix que de fuir. Emportant avec elle quelques affaires dans une brouette en bois, elle partit encore une fois. Les mains pleines de sang. Mais vivante.

Quelle est la morale de cette histoire ? Porter un masque, ou une armure, aussi brillante soit-elle, ne règle pas les problèmes. Derrière ce masque on cache un homme blessé par sa famille, derrière cette armure, une fille qui se sent seule. On ment, toujours, tous le temps. On se ment à soi même, en ignorant ce masque, cette armure. On fait semblant mais au fond de soi, on oublie jamais. Les traumatismes. La peur. La violence.
Tu as toujours eu peur d'eux. Ils sont grands, terrifiants, avec leurs grosses voix et leurs barbes de paysan. Ils ont pris ta mère à quatre. Et ils l'ont brûlé. Ils ne respectent pas les autres. Ils comparent leur égo dans une éternelle quête de puissance, de reconnaissance. De quoi devrait-on être reconnaissants ? De les avoir à nos côtés ? Tu as bâti ce masque, cette armure pendant des années. Tu as convaincu toutes les personnes qui t'entouraient que tu étais forte, indifférente. Tu t'es presque convaincue toi même, à un moment. Mais au fond tu sais, une armure aussi brillante soit-elle ne règle pas les problèmes. Et ils arrivent au galop. Les problèmes.

Tu es faible. Tu es sale. Tu es perdue. Tu es sans espoirs. Ils vont venir te chercher, et te faire rôtir comme ta mère. Sorcière.

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Dolorès se réveilla en sursaut, couverte de sueur. L'air froid de la nuit passait à travers le carreau brisé de l'unique fenêtre, caressant le pelage duveteux d'Hannibal. Ses yeux verts étaient grands ouverts, observant avec compassion sa maîtresse, tourmentée par le plus horrible des cauchemars: sa vie.
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Le Passeur
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