Bazar aux trésors.

Enfin débarrassé du professeur. Et en plus il avait presque bien payé. Ce n'est pas que des ressources la dérangeait, mais elle aurait préféré de l'argent. Elle espérait en avoir assez pour son achat. Au pire elle ferait du troc.
L’adresse n’était pas aussi facile à trouver qu’elle avait pensé. Elle avait dû s’y reprendre à plusieurs fois avant de trouver la rue. Sans parler des gens qui l’avaient gêné...
Enfin une devanture correspondant à la description.

Emi entra dans la boutique de prêteur sur gage. On lui avait dit qu’il y en avait une ici. Il y avait pour tous. C’était donc cela un prêteur sur gage. Un vrai bordel organisé. Les demoiselles, qui venaient l’accueillir, avaient l’air gentilles. Mais on l’avait prévenu que les monts piété étaient des lieux où il fallait faire attention.  Et elle faisait attention, encore plus avec les événements de son voyage ici.
Hoothoot sur l’épaule, Tenefix invisible sur l’autre, ses Pokémon montaient la garde sur ses possessions. Elle n’avait pas son arc, ni sa Drackhaus, mais avait quand même à la ceinture son couteau, rangé dans son étui.
Les jumelles arrivaient à sa portée. Elle allait donc énoncer clairement sa demande afin de ne pas se laisser tenter par plus que sa bourse ne pouvait se payer. Si on tentait de l'embobiner, elle n'était pas sûre de résister.

-Bonjour. J'ai entendu dire que vous possédiez une eau mystique?

Avant de se lancer dans le combien, valait mieux attendre que le produit soit bien là et en bon état.

Dur travail que celui de prêteur sur gage. Les stocks évoluaient, la clientèle aussi et plus on crachait sur son magasin, plus la dite clientèle devenait... exécrable. Il aurait commencer une petite liste mais difficile de prédire qui parviendrait au sommet de cette dernière. Il ne crachait néanmoins pas sur les bonnes affaires et un client ayant trempé dans un tadmorve restait un client. Par contre il ne garantissait pas son regard si ce dernier rentrait dans la boutique. Car c'était bien une boutique. Donc tout n'était pas toléré et même si Iz dormait comme à son habitude sous le comptoir et que le sac à laine faisait la poussière dans un coin, on était pas dans une pokemonerie (animalerie pokemon ?). Oui, quoi que pouvait en dire la petite note sur l'aquarium du magicarpe, affichant toujours les fameuses 300 pièces.

Alors celle-là, forcément, il la voyait arriver de loin, les yeux plissés, ne cachant même pas son emmerdement. Il allait devoir mettre un panneau avant que cela ne devienne un zoo. Heureusement, ses employés se chargeaient de la première étape, il pouvait donc profiter encore un peu de cet instant de repos qu'il avait tant mérité et qu'il méritait un peu plus à chaque seconde à supporter la bêtise ambiante. Il tournait une page, gardant une oreille attentive, tant pour savoir ce dont il s'agissait que pour s'assurer que ses employés travaillaient correctement. Ils avaient un bon sens de la vente.

Et en effet, pour avoir longtemps vécu dans la rue, les jumelles n'étaient pas effrayées par un couteau à la ceinture. L'une d'elle par contre, semblait peu rassurée par le Tenefix et on pouvait le comprendre. Elle restait néanmoins professionnelle, Miko gardait bien une distance d'un pas. Mira elle, beaucoup moins hésitante, s'avança pour tendre la main vers le hoothoot, pleine de flatterie.

"Nous avons mais votre hoothoot est si beau ! Quel traitement utilisez-vous pour son plumage ?"

Que ce soit sur un homme, une femme ou même sur leur pokemon, les compliments étaient une arme efficace et la jeune femme prit un air un peu embêté.

"Ce n'est pas pour lui n'est-ce pas ? Vous allez faire un jaloux."

Puisqu'un hoothoot n'a aucun intérêt à cet article.

Yutaka (Hoothoot) baissa la tête pour se laisser caresser. Cela détendit un peu Emi. Cela ressemblait moins à un coupe bourse qu’on le disais. De tout façon Tifix (Tenefix) veillait jalousement. On ne lui piquerait pas son goûter qu’il y avait dedans.
A la remarque sur son plumage, le Pokémon hibou émit un Hoothoot qui fit sourire l'humaine.

-Il s'occupe de son plumage tout seul. Mais sa couleur est naturelle, un peu comme le Magicarpe là bas. Un de ses bizarreries de la nature que je crois que les scientifiques nomment chromatique.

Elle venait de voir le poisson sortir de derrière l'étiquette. Elle hallucinait que l'on puisse vendre un poisson a un tel prix. Emi essaya de sourire à la vendeuse, mais son sourire était crispé. Cela ne l’empêcha pas de continuer pour répondre à l'autre question.

Disons que le futur utilisateur a préféré jouer dehors avec un autre de mes Pokémon qui ne pouvait rentrer. La faire rentrer ici aurait eut le même effet que de faire rentrer un Ursaring dans un magasin de poterie.

Elle se gifla mentalement. Elle était entrain de tomber dans une approche commercial.

-Je souhaiterais l’examiner, afin de voir son état, s’il vous plaît.

Ce n’est pas qu’elle n’avait pas confiance. C’était juste une habitude de vérifier la marchandise.
Tifix commença à s’agiter sur l’épaule d’Emi. Il avait repéré un casse-croûte et hésitait à aller le manger. Après tout Emi avait dit pas touche aux objets. Cela incluait les pierres précieuse aussi.

Il était difficile pour une des vendeuses de retenir son rire quand au compliment sur un poisson dont personne ne voulait. Car dans ce dur marché et dans cette histoire d'offre et de demande, la demande pour ce genre de spécimen était... inexistante. Cela n'avait rien d'étonnant en soit. Il paraissait que sa chaire n'avait pas bon goût et ses écailles dorées, mieux valait un bijoux, il aurait l'air moins sot.

Les deux vendeuses écoutaient avec beaucoup d'intérêt les détails de la cliente sur ses pokemons, mais aussi sur leur entretient. Car en effet, on faisait son travail ou on ne le faisait pas et avec le patron dans le coin pour surveiller leurs moindres faits et geste, mieux valait rester sur ses garde et ne pas trop faire de vagues.

Car ce dernier, oh, ce dernier. Il n'aimait pas ce qu'il constatait. A savoir, la présence abondante de pokemons dans sa boutique. Dans leur discrétion les femmes étaient mal placée et d'ici, il pouvait bien entendre tout ce qui se disait. C'était un concert, un désagréable concert où Mira élevait sa voix dans des compliments dans le but de provoquer une réaction au moins aussi vocale. C'était agaçant, réellement mais les bouchons efficaces n'avaient pas encore étés inventés et entendre ces niaiseries faisait aussi partie de son travail.

Mira aurait aimé poursuivre un peu cette conversation mais elle ne désespérait pas de réussir à vendre à cette femme une chose pour laquelle elle n'aurait jamais pensé venir. Enfin, si Arthur ne ruinait pas la vente avec son sale caractère. Au moins elle pourrait lui remettre la faute sur le dos. Elle sourit donc à nouveau, demandant à la jeune femme de la suivre, lui indiquant que les pierres et bijoux se trouvaient au niveau du comptoir. Miko restait pour sa part en retrait dans l'autre partie de la boutique.

"Et voici monsieur Dayl, il est le propriétaire et il prendra le relais. Cette charmante dame chercher une eau mystique."

Arthur n'était pas né de la dernière pluie et savait ce que Mira manigançait. Non, il ne prendrait pas la faute sur lui si elle n'arrivait pas à refiler autre chose à la cliente et le fait qu'elle soit excessivement bien élevée n'y changerait rien. C'était exagéré et il le sentait bien. Mira repartait donc, presque frivole tandis qu'Arthur tendait la main sur le comptoir pour y prendre une petite caisse, en tirant un écrin qu'il vient poser sur la surface. La caisse rangée, il repris l'écrin et l'ouvrit à la vue de la cliente à distance tout de même raisonnable, il n'aurait pas non plus fallu que ce fichu volatile vienne le gober.

Bon, elles étaient professionnels Elles savaient écouter. Mais le fait qu’Emi revienne au produit… Elle semblait lâcher l’affaire de vouloir lui vendre autre chose. Elle fut amenée au patron. Intéressante rencontre. Elle la refourguait à quelqu’un d’autre. Elle fut présenté. L’homme fit apparaître un écrin contenant la pièce. A l’endroit où il dévoila celle-ci, Emi devait soit la prendre, soit se pencher pour la voir correctement. Elle décida de se pencher.

-Bonjour Monsieur Dayl. Il semble que cela soit cette pièce. Je me permet de l’examiner pour confirmer.

Elle fit un signe à ces Pokémon. Le Ténéfix s’accrocha à l’épaule et se laissa pendre dans le dos de la demoiselle. Quant au Hoothoot, il se déplaça au fur et à mesure que la jeune femme se pencha.

La pierre semblait en bonne état. Le collier aussi à première vue. Elle retourna précautionneusement l’objet pour examiner l’autre face.
La pièce était en parfait état. Elle allait se relevée, quand elle remarqua une pierre sous la vitre et son prix.
Se relevant, elle regarda la vendeur. Ses Pokémon reprirent leur place sur ses épaules. Ténéfix lui dit quelque chose, et Emi lui fit signe que non de la tête.

Comment allait elle mener l’affaire. En détournant l’attention ? Pourquoi pas. Elle désigna la pierre si particulière dans la vitre.

-Je ne sais pas si vous le savez, mais la mine Kiienne dont est issue cette pierre aux teintes si particulières a finit la veine dont elles étaient tiré. Et aucune autre ayant été trouvé, je pense que le prix où vous la vendez n’est pas vraiment le bon.

Son doigt heurta doucement, mais d’une façon presque machinalement le collier. Son regard se porta dessus.

-Ah oui ! C’est bien ce que je cherchais. Combien, histoire de voir si je le prend ?

C’était salaud de sa part de lui faire miroiter des informations sur un gain substantielle. Mais bon, avec un peu de chance, cela briserait la glace et il ne la verrait pas comme une simple cliente. Elle n’avait jamais essayé cela, mais si cela marchait, elle le rajouterait à sa panoplie de marchande.

Elle essaya de rester amicale et détachée comme avec les filles. Mais ce n’était pas vraiment sa spécialité. Elle croisa mentalement les doigts. Son budget n’étant pas très élevé.