« Peut-être ne suis-je pas suffisante après tout ?
Ou est-ce le monde que je me suis forgé qui me trouble ?
Le doute rôde, me guette et m'attaque intérieurement. »
« Tout ce labeur, toute cette souffrance,
Je prends leur place,
Leur offrant délivrance. »
« L'Horizon me fascine.
Un jour, je serais à cet endroit
Et mon sourire renaîtra, encore et encore. »
« La soie survole ma peau.
Le vent me frôle le bout du nez.
Les choses simples sont parfois nécessaire. »
Une main frôle ma crinière et vient me caresser le visage alors que j'ouvre à peine les yeux. Le doux son de sa voix qui m'invite à reprendre mes esprits résonne en moi. Je lui souris.
-Lai Ha ? Il est l'heure de se préparer pour la cérémonie.
J'ai onze ans aujourd'hui, le temple est si beau, si calme, le ciel si dégagé et empli des dernières lueurs de la journée. Je reçois mon premier Yukata et me prépare à devenir comme elles : une « Miko », assistante prêtresse dans les montagnes.
-Sa Na ? Je l'appelle d'un son faible et lui demande enfin : suis-je prête ?
Sa tête secoua de haut en bas, un sourire s'éteignant sur un regard presque sérieux. Après toutes ses années où l'on m'a appris à écrire, à lire et à me comporter. Après avoir travaillé jusqu'à l'épuisement dans les rizières et les champs, je vais enfin devenir l'une d'entre elles. Heureuse de pouvoir enfin rejoindre mon amie, ma confidente, ma gardienne, ma sœur, je m'élance dans la cour où l'événement prend place sans me soucier des épreuves passées.
Cette nouvelle année se termine dans le bonheur et sans réaliser que le temps passe aussi vite, mes responsabilités grandissent. Je participe maintenant activement aux cérémonies, commence à éduquer les plus jeunes dans l'art de la plume. Mais tout ceci n'est rien d'autre qu'un énième apprentissage.
-Toujours à rêvasser à ce que je vois, dit Sa Na alors que mes mains tisseuses s'étaient stoppées.
Je la contemple quelques instants, son regard me paraît aussi émeraude que le mien. J'ai envié ses longs cheveux soyeux, ses joues potelées et sa légère moue alors que je me perds encore dans mes pensées, dans mes désirs. Je détourne alors mes yeux sur la montagne à l'horizon, le visage rouge d'incompréhension et de nouvelles sensations.
-Sa Na... Je rêve de voyage. Dis-je alors en pointant le mont derrière elle.
-Comme nous toutes, mais notre vie n'est pas décidée ainsi.
Elle se rapproche et s'assoit près de moi.
-Toutes les filles ont pu faire un choix. Je suis née dans ce temple, je n'en ai pas eu. Fis-je presque les larmes aux yeux, enviant les douces caresses d'un vent lointain et inaccessible.
Ses bras m'enserrent et elle me chuchote presque à l'oreille.
-Tu as encore le choix, les anciennes sont clémentes, surtout envers leur favorite.
Je hoche la tête pendant qu'elle rit légèrement, l'incertitude grimpant presque sur ma peau. Puis-je en parler avec une prêtresse mère ? Dois-je fuir afin d'explorer ce monde qui m'appelle avec tant d'ardeur ? Comment abandonner ma sœur et laisser derrière moi l'amour et confort de ce lieu, pour vivre d'inconnus et de misères ?
Je suis assise, sur ce même banc où je passe la plupart de mon temps à rêvasser en regardant au loin. Ce lieu ou Sa Na m'attrape dans ses bras pendant mes moments de doutes. Je m'étire, passe une main sur la lanière de soie dans mes cheveux et les détache, les laissant tomber devant mes yeux afin de cacher mes pleurs.
Un individu blessé survient un matin, il est grand, mature, ses cheveux plus longs que les miens, ses muscles arrosés par son sang brillaient sous toute cette pluie. Il sort sa lame de son fourreau lorsque je m'approche pour lui porter secours et me menace du bout de son sabre.
-Laissez-moi vous soutenir, lui ai-je dit en ignorant son sabre et en passant sous son épaule pour l'aider à marcher en direction du temple. J'ai un blessé, ai-je presque hurlé une fois à l'intérieur.
Les soigneurs arrivent rapidement et l'emmène dans une chambre close où l'on entend ses cris de douleurs à travers les fins murs de notre temple. La plupart des prêtresses attendent curieusement un peu plus loin, alors que je reste cloîtrée devant l'entrée de la pièce. Mon Yukata taché du sang d'un inconnu, je pose le revers de ma main sur ma bouche. Sa situation est dangereuse et pourtant je ne peux que l'envier. Lui, à une histoire à raconter, un parcours palpitant qui l'a amené à nos portes, un destin qu'il a pris de lui-même en mains.
Une semaine plus tard, il demande à me voir lorsqu'il se réveil. Maintenant affectée comme son aide personnel, je m'y rends et nous prenons le thé où il me remercie de l'avoir porté à nos quartiers. Nous mangeons et il me raconte aventures et péripéties. Durant quelques jours, quelques semaines même, nous vivons tous deux de cette manière, je le soutiens dans chacun de ses besoins et il me récompense d'une histoire à chaque fois différente.
-Itô ? Quel âge as-tu ? Lui ai-je demandé lorsqu'il a fini de me raconter un passage un peu trop mûr à mon goût.
-Mmhh, bientôt trente ans, dit-il de sa voix grave et légèrement rauque.
-Quand pars-tu ?
-D'ici quelques jours, fit-il en remarquant mon air déçu.
« Autrefois n'est plus,
Le monde qui m'entoure non plus.
Mes pas naissent dans la confiance à présent. »
« Chaque jour m'éprouve,
Bien que je marche encore.
Je les vis pour moi, cette fois. »
« Mes souvenirs délicats,
Sans regrets, le regard derrière moi
Et un sourire attaché au plus profond de mon cœur. »
« Des kilomètres durant,
Mon brasier intérieur intransigeant,
Je frémis à un jour nouveau, rempli d'histoire. »
« Enfin prête », me suis-je dit le soir même. Je me suis donc glissé dans la couche de Sa Na cette nuit là où je l'ai étreinte et l'ai embrassée délicatement, pour lui laisser un dernier souvenir joyeux de nous deux. Le lendemain je prépare une sacoche que je dissimule, n'y mettant que le strict minimum à l'intérieur. Je me tiens attentive et impatiente du jour où Itô décide de quitter le temple.
Je le suis jusqu'à nos portes, puis dans les montagnes malgré les chemins hasardeux qu'il emprunte. Sans relâche et sans jamais éteindre ce sourire qui naît dans mon cœur, je ne le quitte du regard. Un jour passe, puis deux, les courtes nuits à la belle étoile ne suffisent pas à atténuer mes courbatures ou à restreindre la cadence de mes crampes.
Peu à peu, la distance entre lui et moi s'agrandit et c'est uniquement quand je me retourne pour la première fois que je l'aperçois : ma demeure, le sanctuaire, Sa Na, au loin, dans l'horizon de mon passé.
Mais je continue, je persiste malgré les épreuves. Tout comme je l'ai fait durant l'aide aux champs, j'ignore ma douleur et je marche jusqu'à ce qu'enfin je tombe de fatigue.
J'ouvre les yeux et Itô se trouve devant moi, au pied d'un feu de camp monté de ses propres mains, probablement.
-Ces histoires que je t'ai racontées, elles ne sont pas faites pour une Miko, pas pour une fille de ton âge.
Tremblotante, je me rapproche du feu en frottant mes yeux.
-Apprends-moi à être une personne à qui ces histoires peuvent convenir dans ce cas.
Il soulève enfin les manches de son long kimono sombre et bleuté pour y cueillir un gantelet de cuir noir qu'il détache et me jette en souriant.
-Sur ta main non-dominante, dit-il d'une voix autoritaire avant de reprendre. Nous commençons demain matin, à l'aube.
Avant de m'endormir, j'attache son présent à mon bras droit, bien plus sereine que durant les deux dernières nuits, mon corps enfin connaît le repos.
Chaque matinée durant, il m'inculqua sa voie, m'entraînant corps et esprit durant plusieurs exercices routinier. Nous traversons ces rochers et descendons si vite que l'on ne voit bientôt plus le haut de la montagne d'où nous sommes venus. L'horizon se change petit à petit en plaines vertes gigantesques. Nous les parcourons longuement et Itô m'offre son Tantō afin de m'en apprendre le maniement. L'horizon se dessine ensuite d'un océan cette fois-ci, puis d'un port à grand phare, puis à nouveau de mes montagnes natales.
Les années passèrent à une vitesse plus qu'incroyable, le jour de mes vingts ans réside derrière moi déjà. Je m'habille de mon nouveau Yukata à présent, celui qu'Itô m'a offert et qui ressemble à son Kimono : de couleur noir et blanc, orné de sangles, de lanières et d'une ceinture de soie rouge afin de porter divers accessoires. Je porte aussi mon Sugegasa lorsque nous marchons, grimpons et gravissons la montagne sous une pluie torrentielle. Dans mon dos se trouve un sac de paille afin de porter épices, de la soie et divers objets exotiques comme des livres venus de loin qui peuvent avoir une certaine rareté dans ces montagnes exilées.
Une fois arrivés au village, nous rendons visite au conseiller pour y déposer nos offrandes durement gagnées au court de nos voyages. Puis nous nous déplaçons au temple de ce village afin de payer nos respects au prêtre. « Sa Na... », je ne pensais qu'à elle depuis le premier pas déposé dans les montagnes. Ce n'est que lorsque nous quittons le temple et que nous nous dirigeons vers le marché que je l'aperçois enfin.
« Mon cœur cède à l'envie,
Mes lèvres au désir,
Un amour enfoui, qui ne l'est plus. »
« Une vie palpitante,
Où je ne vois que mon cœur
Pour me sentir suffisante. »
« Ce moment naissant,
Qui ne dure qu'un instant,
Si similaire au passé et à ce futur probable. »
« L'oublie d'un chagrin certain,
d'un regret anodin,
d'une seule pensée à son égard. »
Si belle, si différente, je l'observe encore immobile au milieu de la rue. Un échange a lieu entre elle et le marchand et je ne peux m'empêcher de la détailler des yeux. Ses cheveux sombres et attachés lui descendent jusqu'aux hanches. La courbe parfaite de son nez et son visage en pointe me remplissent de souvenirs joyeux. Et sa voix qui chante, qui amuse, qui taquine dans l'air me monte aux larmes. Si proche, si lointaine, nos yeux se croisent enfin. Dissimulé sous mon chapeau, mes joues s'empourprent et mes pleurs se déversent alors qu'elle m'ôte de sa vue.
Je continue mon chemin et rejoins mon mentor qui me tend des vivres fraîchement achetés.
-Nous restons une semaine, m'informe-t-il d'une voix calme.
Acquiesçant de la tête, je me tiens à l'écart alors qu'il charge mon panier de victuailles. Puis nous partons à nos quartiers où une paillasse décente nous attend pour cette nuit de sommeil où un rêve froissant prend place.
Au milieu de la nuit, je quitte le village et marche inconsciemment depuis ma couche à l'autel de notre sanctuaire. J'y évacue une longue prière et avant de réaliser sa présence je tape dans mes mains deux fois pour clôturer mon vœu.
-...qu'elle soit heureuse, où qu'elle soit, où que je sois. Ai-je terminé.
Sa Na s'incline et me demande d'un son empli de doute.
-Je n'imaginais pas qu'Itô disposait d'une héritière ?
Mon corps se penche en réponse alors que je retire mon Sugegasa ainsi que la lanière de soie qui tient mes cheveux en place. Les environs à peine éclairé de ma lanterne, je lui laisse apercevoir mon visage dans sa lueur.
-Lai... Ha... ? Demande-t-elle après un court instant.
Une longue pause prend place où elle m'étudie à son tour, s'attardant sur mes Getas , sur mon arme, sur ma poitrine que je recouvre rapidement de ma coiffe puis enfin sur mes paupières.
Mes affaires frappent subitement le sol. Nous nous retrouvons dans une étreinte émouvante. Joue contre joue, puis lippes contre lippes pendant que nos larmes salées coulent et viennent se mélanger à nos langues. L'instant s'éternise et plusieurs fois nous tentons de nous retirer, mais revenons goûter l'autre pour quelques secondes de plus. Sa main dans mon cou, la mienne sur sa pommette, nous échangeons un dernier baiser.
Agrippée l'une à l'autre nous nous rendons à ses quartiers dans un silence chaleureux. Nous sommes éclairées seulement par la lumière douce de la lanterne et accompagnées du faible son de mes chausses qui dansent timidement sur le sol. Une fois à l'alcôve, nous reprenons nos ébats en détachant lentement nos tenues. Notre chair s'entrelace, nos poitrines l'une contre l'autre s'endurcissent et s'échauffent. Mes lèvres visitent son buste et tiédissent sa peau pendant que ses mains tempérées glissent dans mon dos. Nos visages rosés par ce moment s'enivrent quand nos hanches se frottent entre-elles. Euphoriques, nous savourons ce passage jusqu'à la transe.
Le sommeil nous gagne alors peu à peu. Nous bouillonnons encore de délicatesse et nous partageons un dernier câlin effronté.
La lumière du jour frappe sur mon visage et me sort d'un rêve à présent aimable. En me rhabillant, je fouille dans mon panier de paille et y sors deux petites pierres d'un vert éclatant que je dépose dans le creux de la main de Sa Na, encore endormie. Puis sans faire de bruits je la scrute un bon moment avant de m'effacer une nouvelle fois.
Cheminer des quartiers de mon amante à ceux de mon mentor s'avère être un obstacle plus conséquent que tout ce que j'ai pu endurer auparavant. Un parcours, couvert de larmes et de pleurs, une route qui me rappelle que cette liberté que j'ai choisie à un prix.
Une fois arrivée à ma destination, je ne suis accueillie par personne. Mon maître n'est plus en ces lieux, ses affaires ont disparues, aucun mot n'est délaissé. Calmement, je m'interroge et fouille mes alentours et y trouve une tâche rouge encore chaude dans un coin du côté intérieur de la porte.
« Des actions bienvenues,
un silence soutenu,
qui devient famille. »
« Des sermons et des dires,
D'un amour rigide,
Il m'instruit un sourire. »
« Loyal, j'obéis aux préceptes,
Je les parcours, comme dans un livre
Et je porte honneur à sa vision de vivre. »
« Erreurs et réussites font places à ce que je deviens,
Que ce soit en mal ou en bien,
Je ne doute plus, je ne me recherche plus. »
Muscles et battements s'accélèrent, je me dirige à travers le village. L'itinéraire est tracé d'un rouge troublant, inquiétant. Instinctivement ma main gauche frotte le gantelet de cuir attaché sur mon bras. Et lorsque je trouve son katana défourré et huilé de ce liquide qui annonce un danger, je baisse ma tête sur mon Yukata. Celui-ci devient de plus en plus rouge, mouillé et chaud. Son sang ainsi que son odeur me traversent à nouveau, pareil à mes souvenirs.
Je poursuis mon observation : les traces se font de plus en plus rare. La pluie commence à frémir, le temps se fait maigre pour le retrouver. Je continue d'avancer sur ce même passage que j'emprunte pour la première fois, des années auparavant. Et par la même cadence, j'écoute mon passé tandis que le sang disparaît peu à peu.
Deux années s'évanouissent, puis trois. Seule avec mes désirs et mes songes, je me sens prête à affronter son monde. Assez mature pour en comprendre les périples. Le savoir faire finalement acquis, je détiens plus de réponse que je n'ai de question.
Mon maître manque et chacune de mes actions viseront ses retrouvailles. Après quoi, je lui donnerais ce qu'il m'a toujours souhaité : la tranquillité, la paix.
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Lai Ha. Entre vingt-et-un et vingt-trois ans. Originaire des montagnes de Kii. Deux mois d'études.
"La gamine marche avec confiance, aidant son prochain sur son chemin, mais ne stoppe sa course que si elle le juge nécessaire. Elle n'a pas l'air d'échanger beaucoup avec ses rencontres, elle ne le fait principalement que pour se rendre utile.
Ses yeux sont observateurs, attentifs et curieux. Non pas parce qu'il y a un danger ou qu'elle reste sur ses gardes, mais parce qu'ils s'intéressent du paysage, du ciel et de ses alentours. Bien souvent elle regarde d'où elle vient avec insistance, probablement perdue dans ses songes.
De nature calme et réfléchi, il est possible qu'une heure passe sans que son corps ne se mouvoie lors de ses pauses. Une chose est sûr, elle avance avec certitude et connait son chemin à travers la nature : nous peinons à la suivre lorsqu'elle marche et nous impatientons lorsqu'elle se trouve à l'arrêt.
Solitaire, nous ne l'avons pas vu partager un bout de chemin avec qui que ce soit pour plus d'une nuitée. Son indépendance conservée, elle se retire toujours en première lors de ces situations."
Habitudes. Rituels.
"Au lever du jour, chaque jour sans exception, la femme chasse, mange et se lave. Cela ne lui prend rarement plus d'une demi-heure. Nous ne l'avons jamais aperçu partager sa nourriture. Nous ne doutons pas qu'elle le fasse si autrui est affamé, mais nous pensons qu'elle ne s'en sépare pas pour ne pas devoir ôter plus d'une vie par jour. C'est à cause de ses prières émises à voix haute après avoir achevé une bestiole ou un petit monstre que nous pensons de la sorte.
La journée, elle marche. Le soir, elle mange ce qu'il reste du matin, allume sa lanterne et continue de marcher jusqu'à que le soleil disparaisse entièrement. Elle se déshabille ensuite, quand le temps le permet. Et avant de dormir dans un endroit qui est presque toujours inapercevable à l'oeil non-attentif, elle prie pendant près d'une heure."
Corporel. Loyauté
"Sa main gauche se trouve toujours posé sur le manche de la plus longue de ses armes durant ses marches. Quant à sa main droite, elle est celle qui essuie sa sueur ou participe aux tâches précises, mais jamais celle qui porte. Et ce, malgré le fait qu'elle ne dégaine qu'avec celle-ci. Au jour d'aujourd'hui nous ne savons pas laquelle des deux domine.
Au combat, la dame est rapide, vive et précise. Elle ne s'engage pas dans des altercations à doutes et favorise l'auto-conservation. Peut-être que ces règles différeraient lors d'un affrontement avec un être humain, plutôt qu'avec des monstres.
Frottant régulièrement son bracelet à sa main droite, ou nettoyant avec ardeur ses possessions, nous ne doutons pas de sa loyauté avec ses objets, ainsi que ce qu'ils représentent. Etant enfant Miko et élève Bushi, les deux traditions sont respectées dans chacuns de ses actes."
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![Lai Ha - [-18] "A travers les roseaux." Miniature_0225_XY](https://www.pokepedia.fr/images/e/e0/Miniature_0225_XY.png)
Quel plaisir de lire un récit au présent. C'est tout bête mais tellement plus simple et vraiment un régal de te lire ! 
