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[Mission] Chagrin d'Amour

Rex M. de Gardefier
Rex M. de Gardefier
Or : 360
Origine : Scémède
Métier : Chien de Garde
Equipe : [Mission] Chagrin d'Amour Demolo10
Jeu 21 Nov - 17:00
Rex M. de Gardefier
Il est des circonstances exceptionnelles. Des circonstances inhabituelles qui forcent un homme à faire des choses qu'il ne pensait jamais avoir à faire. Il est des suites d'événements si cocasses mais si triviaux qu'à aucun moment l'on puisse se dire « Toute cette histoire va me mener dans une telle source d'ennuis... », des concours de situations qui nous guident de bien triste manière vers un moment des plus embarrassant.
Rex ne l'ignorait pas, assurément, mais il avait toujours du mal à prévoir les résultats des choses. Se battre contre un monstre sauvage lui avait semblé judicieux, après tout, c'était pour ça qu'il était là et qu'il parcourait les terres de Scémède. Se retrouver blesser ? Fâcheux mais habituel, il n'y avait rien à craindre et il n'était pas en danger. Compter sur l'hospitalité d'un agriculteur ? Bizarre mais pas impossible. Les gueux n'étaient pas tous dignes de confiance mais après tout, ils lui devaient bien ça pour tous les combats qu'il avait mené pour les défendre... Certes il n'avait pas agi pour eux en particulier, mais tout de même !
Ainsi en avait-il profité pour nettoyer et panser sa blessure au bras, rien de plus qu'une coupure superficielle qui avait tout de même abondamment saigné. Et il n'avait pas non plus craché sur la générosité de son hôte, se resservant à plusieurs reprises du repas que Patrick – ainsi s'était-il présenté – lui avait proposé. Aucun regard pour sa fille qui avait refusé de toucher son assiette, si ce n'était pour lui demander si elle comptait la finir ou si Pluton pouvait s'en charger. Ce soir là, le chien eut double ration.
Mais si Rex avait pu sembler rustre dans ses manières – enfin, il n'était pas certain qu'il paraisse rustre au milieu de paysans – il n'était pas ingrat. Et à l'aube de son départ, Rex avait présenté une bourse à son hôte pour le remercier comme il convenait de sa générosité. Ce à quoi il ne s'attendait pas – et ce fut à cet instant qu'il devina un sourire malicieux sur les lèvres du Destin – ce fut que l'agriculteur ne refuse son offre. Les yeux las, l'homme eu l'audace de le remercier mais d'admettre qu'il n'avait nul besoin d'or – ridicule, tous les gueux avaient besoin d'or – seul le sourire de sa fille comptait à ses yeux et ce dernier avait disparu.

« Vous savez, Messire, depuis la disparition de sa mère... » l'agriculteur s'était alors répandu dans une histoire des plus larmoyantes dont Rex n'écouta que la moitié. « Venez-en aux faits. » Sèchement, il avait coupé court aux lamentations de Patrick. Il avait beau ne pas être bien malin, il reconnaissait ce petit ton à mi chemin entre le mielleux et le dramatique pour demander plus facilement un service par la suite. Hors, il était inutile de poursuivre ce petit jeu s'il n'avait déjà pas fait attention à la moitié du récit.
« C'est ma fille, Messire, elle est triste, elle a le cœur brisé et je ne sais plus quoi faire pour la rendre heureuse... Peut être que vous, vous pourriez... ? » il laissa sa phrase en suspens et releva un regard suppliant vers l'héritier de Gardefier avant de... Reculer prudemment de quelque pas sous l'air furieux du noble. « Qu'ouïe-je ? Me prenez-vous donc pour un simple bourgeois pour ainsi oser me proposer la main de votre fille ?! » Furieux, il avait lui même fait un pas en avant, secondé par un Pluton qui grondait en écho à la colère de son maître. Pour autant, avant de porter un coup qui menaçait de partir, Rex s'attarda suffisamment longtemps sur son rang et ses titres pour que Patrick ait le temps de clarifier la situation.

Le ton alarmé et la voix plaintive, il parvint à se faire entendre et à expliquer ce qu'il voulait dire plus en détails avant qu'un courroux injustifié ne s'abatte sur lui.
« Non, bien sûr que non Messire ! Jamais je n'oserai donc vous déshonorer ! » Bien sûr, à ses yeux, épouser sa fille valait bien tout l'or du monde, mais il se gardait bien de rajouter de l'huile sur le feu. Après quelques excuses de plus, il osa finalement baisser ses bras qu'il avait levé dans l'optique de protéger son visage alors que Rex – visiblement contrarié – oscillait d'un pied à l'autre.
« Je pensais que, si vous aviez le temps... Peut être pourriez-vous lui parler ? Vos histoires hier lors du repas ont semblé l'intéresser... Alors... Peut être... ». A nouveau il s'arrêta de parler en voyant l'expression du noble de Gardefier se crisper. S'attendant à une nouvelle explosion de colère, il recula à nouveau prudemment avant de lorgner sur le Démolosse en déglutissant : il ne courrait jamais assez vite pour lui échapper.
Rex avait laissé une certaine rougeur de colère lui dévorer le visage en pointant un doigt rageur vers le paysan. « Je ne suis pas un bouffon ! » articula-t-il furieusement avant de se redresser et de tourner les talons. Il fit quelques pas pour s'éloigner avant de se retourner : il avait oublié quelque chose de très important. « Et de plus ! Je suis fiancé ! » Une certaine fierté transpira de ces mots avant qu'il ne s'éloigne pour de bon, la tête haute.
Pour autant, s'il laissa Patrick planté devant le seuil de ses champs, il avait pris la direction que ce dernier lui avait indiqué pour aller parler à la jeune Lucie. Oh, il bougonna sur toute la longueur du chemin, arguant qu'une personne de son rang ne devrait pas s'abaisser à une telle corvée... Mais il s'était resservi trois fois à table et avait même donné l'assiette de la gamine à Pluton...

Lorsqu'il la trouva – une bonne trotte plus loin, elle ne lui facilitait pas la tâche – Lucie était assise contre un arbre dénudé. C'était si... Dramatique. Rex grimaça et roula des yeux avant de se rapprocher de la petite blondinette et de se camper devant elle. Elle ne releva même pas les yeux vers lui. Quel... Quel toupet !
Vexé, il fit donc l'effort de s'accroupir et comme elle ne daignait toujours pas le regarder en face, il lui attrapa le menton pour qu'elle se comporte enfin correctement. « Ton père ne t'a donc pas appris les bonnes manières ? ». Tout ce qui lui répondit fut un lourd silence et une moue des plus dépitées. Il la relâcha en levant les yeux au ciel, clairement agacé : il n'avait pas le temps pour ça. Oh, quelque part, il avait peut être un peu de peine pour la gamine. Elle était jeune, elle devait être pleine de vie et d'énergie mais elle avait l'air apathique. Son visage était terne, ses yeux rougis par les larmes qu'elle avait du verser avant qu'il n'arrive. Si l'on écoutait les dires de son père, elle avait également probablement maigri à force de refuser de se nourrir : un chagrin d'amour qui avait emmené loin d'elle ses envies de vivre. C'était triste... Mais pathétique surtout. Loin de s'adoucir, Rex tenta pourtant une approche plus pacifique et se racla la gorge avant de tenter d'entamer le dialogue.
Et Arceus savait qu'il était mauvais pour ça. Sa bouche s'ouvrit et se ferma à plusieurs reprises alors que, contrarié, il détourna le regard et fronça les sourcils à la recherche d'une inspiration divine. Une inspiration un peu meilleure que Pluton baillant à s'en décrocher la mâchoire aurait d'ailleurs été la bienvenue.

Ainsi donc, après quelques minutes de silence assez gênant et surtout inutile, et parce qu'il l'entendit renifler piteusement avant de chouiner entre ses jupons, il soupira furieusement et se releva. « Ca suffit ! ». L'éclat de sa voix avait fait sursauter la jeune fille alors qu'il la contournait pour se retrouver à ses côtés. Sans plus de cérémonie, il s'était penché au dessus d'elle pour passer ses mains sous ses aisselles et la relever sans grande douceur. Elle couina, que ce soit une marque de surprise ou de protestation, et alors qu'il la tenait toujours, elle tenta de se dégager de sa prise. Peine perdue, il apposa sur ses épaules une poigne de fer pour l'empêcher de s'échapper. « Je déteste les pleurnichardes » siffla t-il en la toisant de toute sa hauteur.
Pauvre Lucie, si jeune, si frêle, qui n'avait rien demandé à personne et qui se retrouvait avec le Chien de garde du palais pour la juger... Elle avait pâlit instantanément et recommença à sangloter,  cette fois ci seulement, c'était pour une autre raison mais Rex ne s'en rendit pas compte. « Tu veux ce garçon ? C'est parce qu'il est parti que tu pleures ? Alors nous allons te le récupérer ! »
Elle s'arrêta presque instantanément de pleurer pour apposer sur l'héritier de Gardefier un regard des plus perplexe... Mais c'était qu'il avait l'air sérieux en plus ! Il l'avait alors relâchée et s'était éloigné pour partir en quête de l'amant disparu. Elle hésita un instant à le rejoindre jusqu'à ce qu'il tourne vers elle une mine contrariée « Je ne le ferai pas tout seul ! ». Et elle trottina jusqu'à ses côtés pour le suivre et lui indiquer la voix.
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Le Passeur
Le Passeur
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Equipe : [Mission] Chagrin d'Amour Miniature_0225_XY
Dim 24 Nov - 16:43
Le Passeur

 

Attention !


Une horde de ptit bonhomme apparaît...

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géant vert  toxic
Trois Mystherbe Normales ♀
et deux Mystherbe Normaux ♂

Ils étaient là, cachés dans l'herbe. Mais les cris de Rex les ont dérangés. Eux voulaient simplement faire leur sieste... Entourant les deux humains et le chien, ils sont visiblement fâchés. Mais sont-ils agressifs pour autant ? L'un d'entre eux remue de façon étrange. On dirait qu'il tente de convaincre les autres de quelque chose... Mais quoi ?
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Rex M. de Gardefier
Rex M. de Gardefier
Or : 360
Origine : Scémède
Métier : Chien de Garde
Equipe : [Mission] Chagrin d'Amour Demolo10
Jeu 23 Jan - 22:59
Rex M. de Gardefier
Alors qu'il traînait plus qu'il ne suivait la jeune Lucie, Rex eut la surprise de voir un bien étrange rempart se former autour de lui. Arquant un sourcil, il ne réagit pas en sentant la jeune fille se rapprocher de lui craintivement. Il ne s'était pas arrêté dans sa marche parce qu'il craignait pour sa survie – quoique les spores toxiques des Mystherbes étaient assurément une véritable plaie – mais parce qu'il était réellement perplexe de voir ces petits bonhommes l'encercler avec la conviction qu'ils pouvaient l'arrêter. Pour un peu, il en aurait ri mais ça lui faisait en fait un peu de peine. Ils ne savaient visiblement pas à qui ils avaient affaire.
Pour autant, il fut magnanime et leur donna une chance. Sifflant Pluton, il fit signe au chien de ne pas les attaquer directement mais de les mettre en garde. Grognements et grondements eurent tôt fait d'attirer l'attention de tous les petits êtres végétales sur le colosse et ceux-ci entrèrent en panique dès que le Démolosse laissa échapper une brève flamme d'entre ses crocs. C'était du feu et la bête qui leur faisait face en avait sûrement assez pour tous les carboniser. Il ne fallut pas plus longtemps aux Mystherbes pour émettre des piaillements désespérés et se disperser rapidement. Deux d'entre eux rentrèrent en collision – ce qui ne manqua pas d'arracher un sourire amusé à Rex –  avant de repartir chacun de leur côté. La voie était dégagée et ils reprirent leur chemin.

Contre toute attente, Lucie finit par prendre la tête de leur petite expédition et elle eut raison : l'héritier de Gardefier s'était dirigé par réflexe vers le village mais ce n'était apparemment pas la bonne direction. Elle l'entraîna un peu plus loin, vers un petit regroupement d'arbres et de fourrés. L'endroit était vide d'hommes et de monstres mais Lucie resta plantée là un moment, laissant échapper des soupirs à fendre l'âme. Perplexe, Rex balaya la zone du regard avant de le reposer sur la jeune fille qui s'était remis à sangloter. Manquant de tact et d'empathie, il roula des yeux et s'apprêta à la réprimander une nouvelle fois mais elle lui attrapa le poignet juste avant et l'entraîna à sa suite.
Ainsi se dissimulèrent-ils derrière un buisson. Ils avaient l'air fins, accroupis derrière une plante, avec un Pluton bien trop grand qui tentait de se faire aussi petit que sa forme précédente. Rex grogna son mécontentement et parce que la position était autrement inconfortable mais la jeune fille tenta maladroitement de l'apaiser. Et pour la première fois, elle lui adressa la parole. « Un peu de patience, messire, et vous comprendrez. »
Or le bougre n'était pas connu pour sa patience. Et il ne savait pas ce qu'il devait attendre. Et les petites branches lui piquaient à travers sa tenue. Il gronda et posa un regard courroucé vers la Lucie. « Les Miaouss n'ont pas eu ta langue, alors tu peux parler. Explique toi. » Le ton inflexible, il ne s'émut pas que Lucie baisse ses yeux rougis et renifle une nouvelle fois son malheur. Doucement, elle ramena ses genoux à elle et après un long moment de silence, Rex soupira et posa une main au sol pour se donner l'impulsion nécessaire à son départ. Il avait voulu aider mais ces manigances lui passaient au dessus de la tête. Il fut pourtant intercepté par la jeune fille qui avait agrippé sa manche  « De grâce ! ».

Elle avait le visage bouffi de tristesse. Les rougeurs dues à sa peine lui donnait le teint d'un Krabby et son expression crispée était des plus disgracieuse. Un filet liquide lui coulait du nez et Rex ne put s'empêcher de froncer les sourcils. Pour autant, la supplique – aussi pathétique fut-elle – le fit se rasseoir dans un soupir agacé. Il fouilla dans ses poches et les recoins de sa tenue pour sortir un mouchoir de tissus et le lui tendit sans lui adresser un regard. « Cesse donc de geindre et explique toi. Je ne peux pas t'aider si tu ne le fais pas. » grommela-t-il alors qu'elle attrapait le mouchoir délicatement.
Elle sembla l'étudier un moment, des tâches séchées qui avaient été lavées trop tard pour totalement disparaître aux armoiries brodées dessus, avant de s'essuyer le visage avec – elle n'était plus à ça près –. Elle renifla alors encore deux ou trois fois le regard ennuyé de Rex jusqu'à ce qu'elle prenne une longue inspiration et qu'elle raconte enfin ses malheurs.

Il s'agissait de son Pierre. Un beau jeune homme au regard noisette. Il était fort et travailleur, avec un sourire à se damner. Elle était tombée amoureuse et il l'aimait aussi – selon ses dires –. Il lui avait, semblait-il, promis le mariage lorsqu'ils auraient l'âge et elle avait vécu avec cette idée en tête. C'était l'image de Pierre qui lui avait permis de surpasser les obstacles de la vie, la mort de sa mère, les caprices du climat pour les récoltes, bref, des soucis de paysans. Les saisons avaient passé et leur amour, bien qu'innocent, se renforçait de jours en jo-

« Viens en aux faits. » Rex n'était pas féru de détails et, bien qu'il fournisse des efforts pour se concentrer sur cette histoire, il lui coûtait de garder toutes les informations en mémoire. Autant abréger le récit, il ne se souviendrait de toute manière pas de son entièreté. Lucie bredouilla alors quelques excuses et renifla en s'essuyant les yeux du revers de la manche. Elle reprit alors au moment fatidique.

Quelque chose avait changé, Pierre était devenu peu à peu plus distant et elle ne pouvait expliquer son comportement... Jusqu'à ce qu'elle le surprenne, ici même, avec une autre.
Si Rex avait eu le sens du drame, nulle doute qu'il se serait exclamé d'un air offusqué, mais il garda le silence et arqua un sourcil des plus perplexes. Il n'était pas vraiment adepte des histoires à l'eau de rose, mais de ce qu'il savait, les tromperies étaient courantes et ces deux là n'étaient même pas mariés. Il eut cependant la grâce de ne pas interrompre la jeune fille.
Elle lui expliqua qu'un jour, elle l'avait suivi jusqu'à cet exact endroit et qu'il avait retrouvé une autre femme, plus vieille que lui, pour consommer un amour qu'elle n'aurait jamais. Pour autant, si son récit aurait pu se terminer là, ce ne fut pas le cas. Prise d'une soudaine inquiétude, elle leva un regard désespéré vers lui pour déclarer que cette femme était probablement une sorcière et qu'elle avait osé voler le cœur de son Pierre pour le lui dévorer. Et à la fin de sa tirade, elle s'effondra contre le noble en sanglots.

Pris au dépourvu, il ne la repoussa pas mais grimaça sous le contact. Maladroitement, il lui tapota le dos et tenta d'analyser la situation. La mention du mot sorcière avait eu toute son attention mais quelque chose n'allait pas. Pinçant les lèvres et fronçant les sourcils, il dut se résoudre alors à attendre que le couple daigne pointer le bout de leur nez.
L'attente fut suffisamment longue pour que Lucie reprenne ses esprits et présente ses excuses de s'être ainsi laissée aller, excuse qu'il accepta sobrement parce qu'il était Grand Seigneur. Et cerise sur le gâteau, des bruits de pas ne tardèrent pas à se faire entendre. Ils s'écrasèrent un peu plus sur le sol, n'osant qu'à peine déplacer le feuillage du buisson qui leur servait de cachette pour observer la scène.

Etant donné la réaction de Lucie qui agrippa sa manche, il s'agissait bel et bien de Pierre et d'une femme d'un âge plus mûre. Il n'était pas très physionomiste et ne pouvait savoir si elle était plus âgée ou plus jeune que lui, cela lui importait peu en réalité.
Les deux tourtereaux gloussaient et se couraient l'un après l'autre jusqu'à ce que Pierre la rattrape et l'embrasse à pleine bouche. Ils commencèrent alors à se malaxer l'un l'autre et Rex grimaça. Pour ce qu'il savait, cette femme ne ressemblait guère à une sorcière et il n'y avait aucun spectre ni aucune froideur particulière se dégageant d'elle. Contrarié – et passablement dégoûté – il jeta un regard à Lucie qui mordait sur le mouchoir qu'il lui avait tendu un peu plus tôt pour réprimer les sanglots de la femme bafouée. Il roula des yeux, ennuyé et se contenta de se relever le plus naturellement du monde.

« Il suffit ! » aboya-t-il alors soudainement, sa voix renforcée par celle de Pluton qui devinait qu'enfin de l'action allait se produire. Alors le temps sembla se figer d'horreur autour de Rex qui ne s'en souciait guère. Lucie s'était redressée à sa suite, le fixant avec les yeux d'un Magicarpe frit, Pierre s'était figé, à moitié défroqué, et la femme inconnue s'était rapidement recouverte, rouge d'embarras.
Il ignora la question de Lucie et ordonna au jeune homme de se rhabiller. Ce dernier sembla alors sortir de sa torpeur et couvrit sa virilité le plus rapidement possible avant de poser un regard presque trahi sur Lucie. « Que fais-tu là, avec... ? » lui demanda-t-il la voix tremblante – de colère ou de surprise, Rex ne saurait dire –. Il semblait pourtant y avoir un ton de reproche dans sa manière de dire et Lucie se recroquevilla sur elle même avant de se décaler derrière le noble qui roula des yeux ennuyés. Insinuait-il qu'eux même étaient venus batifoler ? Non merci, lui était bien éduqué. Pour autant, voyant que la jeune fille ne répondait pas, il prit l'initiative et toisa le paysan. « Et vous donc ? Ne lui as-tu donc pas promis de prendre sa main le moment venue ? Et te voilà à moitié nu dans la terre et les mauvaises herbes. »
Le ton était sec et il avait adopté l'attitude qui convenait, pour autant, passé le premier effet de surprise, Pierre fronça les sourcils. « Cela ne sont pas vos affaires, gardez votre nez dans les votre, vous n'avez pas à nous importuner. » Dire que la stupeur foudroya Rex fut un euphémisme. Il écarquilla les yeux et ouvrit la bouche devant l'audace à laquelle il faisait face. Offusqué, il s'apprêta à répondre mais Pierre s'était campé sur ses deux pieds, mains sur les hanches, autant pour se rendre sévère que pour maintenir ses bas. Son regard se dirigea vers Lucie qui peinait à le soutenir. « Quant à toi, vilaine, je ne suis pas encore ton époux et j'ai encore bien le droit de vivre ma vie d'homme ! Ramener un mercenaire n'y changera rien. »

Lucie n'avait pas menti sur le physique de Pierre, mais elle n'avait pas mentionné cet air d'arrogance et d'insolence qui se dégageait de son sourire narquois. Les dents serrées, Rex avait vu son teint d'ordinaire blanc virer peu à peu au carmin qui témoignait de sa colère. Comment osait-il lui parler ainsi puis l'ignorer de la sorte ? Comment osait-il le comparer à un simple mercenaire ? Il voulut donc formuler son outrage mais seul le début de la phrase put franchir la barrière de ses lèvres. « Comment oses-tu- » « Suffit ! J'ignore combien vous avez été payé, mais vous êtes indécent et insultant. Retirez-vous donc, vos services ne sont pas requis ! ». Furieux, Rex tenta de clarifier la situation mais déjà les mots et la patience commençaient à lui manquer « Je ne suis pas un- » « Et toi Lucie ? Tu pensais me faire peur en embauchant une brute ? Je sais que tu- »
Un aboiement avait fendu l'air et cela ne venait pas de Pluton. Furieux, l'héritier de Gardefier foudroyait du regard le manant en face de lui qui menaçait à tout instant d'éclater de rire devant sa réaction. Lucie s'était reculée en l'entendant, et l'autre femme n'avait pas été plus sotte. Seul Pierre osa esquisser l'ombre d'un sourire. Et il eut tort, si tort. Il n'en fallut pas plus pour donner le feu vert à Rex de bondir. Plus chien qu'homme, il avait l'avait attaqué, heurtant sa mâchoire de son poing gauche. Sous l'effet de la surprise – lui qui était convaincu que Rex n'avait été embauché que pour le menacer et pas réellement le frapper –, il ne sut comment réagir et chuta lourdement. Il saignait déjà et la chute l'avait laissé sonné. La vision trouble, il tenta de reculer maladroitement mais sentit qu'on lui empoignait le col sans grande délicatesse.
« Misérable vermine ! » Les mots lui étaient revenus, alimentés par une colère qui s'estompait à moitié au profit de l'indignation. « Mon nom est Rex Maximus de Gardefier, protecteur de notre Seigneur Caneglis ! Apprend à respecter ceux qui te sont supérieurs ou il t'en cuira ! » A mesure qu'il parlait, sa poigne se raffermissait et il secouait le pauvre bougre pour l'obliger à prêter attention – quoiqu'il ne fut pas certain que la manœuvre soit efficace –. « Je jure que je devrais te rendre eunuque pour laver l'affront que tu m'as fait ! ». Une plainte s'éleva à sa gauche, celle de la femme qu'il avait ignoré tout du long, et derrière, Lucie s'exclamait d'un air à mi chemin entre le choc et l'horreur. Alors Rex se détendit et expira longuement en relâchant Pierre qui chuta comme une poupée de chiffon.
Son sourire arrogant avait fait place à une expression autrement plus satisfaisante de terreur et cela apaisa l'héritier de Gardefier à moitié. « Mais je serais magnanime... » il lui attrapa alors le bras et fit signe à Pluton de s'approcher. Lorsque Pierre comprit ce qui l'attendait, il commença à se débattre mais l'ordre de mordre avait déjà était donné. Pluton ne se fit pas prier et Pierre hurla sa douleur même lorsque Rex tira sa révérence.

Tournant les talons, le chien de garde royal ne posa pas un regard sur sa victime mais plutôt sur Lucie, la questionnant si elle comptait rester ici ou le raccompagner à la ferme de son père. Elle sembla hésiter mais finit par le rejoindre en trottinant.
La majorité du trajet se fit dans un silence pesant que Rex apprécia énormément. Le déroulement des événements n'avaient pas été optimal mais son esprit était resté concentré sur les supplications du Pierre qui avait vomi excuses sur excuses pour implorer sa pitié. Finalement, la morsure que Pluton lui avait infligé n'avait pas été bien grosse et même si elle lui brûlerait à vie – sauf miracle mais il en doutait – elle ne le rendrait pas infirme... Juste défiguré.

Lorsqu'ils arrivèrent en vue de la ferme de Patrick, Rex s'arrêta finalement et posa un regard qui se voulait bienveillant sur Lucie. Elle semblait s'être renfermée dans son mutisme et un instant – très bref instant –, il se demanda s'il n'était pas allé trop loin. Pourtant, il lui posa une main sur l'épaule et se baissa pour arriver à sa hauteur. « Ne pleure pas, tu ne voulais de lui comme époux. Tu n'es pas vilaine et ton père est assez riche pour refuser la bourse d'un noble, tu trouveras un meilleur parti. ». Et elle esquissa l'ombre d'un sourire.

Lorsqu'ils rentrèrent, Rex ne perdit pas énormément de temps avec l'agriculteur qui avait été son hôte. Ce dernier lui avait proposé de passer une autre nuit chez eux car il commençait à faire sombre mais l'héritier de Gardefier chassait les spectres et les sorcières et la nuit était parfaite pour cela. Il déclina donc l'offre et s'engouffra vers la sortie. Pourtant, quelque chose l'arrêta.
La frêle main de Lucie s'était agrippée à sa manche une nouvelle fois – Arceus, il était agacé qu'elle fasse cela – et tenait son mouchoir tout serré contre sa poitrine. Il arqua un sourcil, perplexe et fit mine de tendre la main pour qu'elle le lui rende. « Messire... Puis-je... Puis-je le garder ? ». Quelle audace. Elle rougit et Rex attribua cette réaction à l'embarras qu'elle devait ressentir d'oser lui demander une telle faveur. Il lorgna sur Patrick qui avait osé lui dire qu'il n'avait pas besoin d'or alors que sa propre fille n'avait pas assez pour s'acheter son propre mouchoir. Quelle pitié ! Enfin... Il avait refusé sa bourse et il ne comptait pas insister. En revanche.. « Soit, si cela peut t'empêcher de continuer à geindre, garde le donc. »

Et le visage de Lucie s'illumina. Il ne comprit pas mais ne jugea pas, les gueux ne vivaient pas dans le même monde, cette générosité devait lui être nouvelle pour qu'elle réagisse ainsi. Ca ne l'empêcha pourtant pas de lui rendre son sourire et de se retourner pour s'en aller sur sa propre voie. Et Lucie ne le quitta des yeux que lorsqu'elle ne fut plus capable de le voir, le petit mouchoir tâché et brodé aux initiales de Rex de Gardefier tout serré contre elle.
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Le Passeur
Le Passeur
PNJ
Or : 2794
Origine : Hastérion
Métier : Marchand, Guide touristique, Professeur
Equipe : [Mission] Chagrin d'Amour Miniature_0225_XY
Sam 1 Fév - 18:06
Le Passeur

Mission accomplie !


Récompense
Pierre méritait une bonne leçon. Cette morsure, cette brûlure à vie, lui rappellera non seulement qu'il ne faut pas trahir une femme, mais aussi qu'il ne faut pas manquer de respect à un noble. Lucie se souviendra toujours de Rex, et ne se défera de son mouchoir pour rien au monde.
Avant de partir, Patrick a promis à Rex que la prochaine fois qu'il passerait près de chez lui, il lui offrirait l'une de ses meilleures bouteilles. Mais en attendant, une petite récompense...

15 Or; de quoi mettre un peu de beurre dans les épinards.
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Rex M. de Gardefier
Rex M. de Gardefier
Or : 360
Origine : Scémède
Métier : Chien de Garde
Equipe : [Mission] Chagrin d'Amour Demolo10
Sam 22 Fév - 0:20
Rex M. de Gardefier
Ainsi donc Rex de Gardefier avait repris sa noble quête. Les sorcières n'avaient qu'à bien se tenir. Accompagné de son fidèle Pluton, il ne craignait nullement les viles créatures de la nuit qui tramaient de sombres desseins.

Lorsque le soleil disparut totalement de l'horizon et que la voûte céleste s'illumina de quelques étoiles, ils ne firent qu'une courte pause. Se sustentant rapidement, il finit par donner quelques directives brèves à son chien pour qu'il reste sur ses gardes. Glaive à la main, ils s'éloignèrent de toute forme de vie, du village, de Lucie, de Patrick et de Pierre.
Il était temps de brûler ces immondes spectres et de faire pleuvoir la justice divine ! Et ainsi se dirigea-t-il... Vers Nimus.


Et oui, j'ai juste brodé pour avoir un poste à clore.
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Zozo le Cadoizo
Zozo le Cadoizo
PNJ
Or : 1045
Origine : Hastérion
Sam 22 Fév - 0:20
Zozo le Cadoizo
Le membre 'Rex M. de Gardefier' a effectué l'action suivante : Fin RP


'Dé Récompense ' :
[Mission] Chagrin d'Amour Perle12
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