L'or de tes écailles

- Te voilà enfin.

Le capitaine du Cassandra scruttait l'horizon depuis de longues minutes. Cela faisait quelques jours qu'il n'avait pas vu sa camarade de navigation, et avait peur qu'elle se soit faite prendre par des pêcheurs, ou pire, manger par des monstres locaux. Marchant le long de la plage, Darius sifflait un air bien particulier. Cette mélodie était comme un code secret entre eux. Lorsque Darius le sifflait correctement, elle venait. S'il faisait exprès de louper des notes, ou de siffler faux, elle ne se montrait pas.

Darius avait insisté pour qu'elle apprenne à reconnaître cette mélodie. Si des brigands voulaient mettre la main sur sa beauté dorée, ils ne pouvaient l'attirer qu'avec les bonnes notes. Sinon, le magicarpe repartirait se cacher au fond de l'eau.
Mais Darius n'avait pas chanté faux, et il était seul sur la plage. Aussi, bondissant à la surface de l'eau tel un dauphin, le petit poisson vit son maître sur le sable, et s'empressa de s'approcher du rivage.

Souriant, le grand brun s'approcha de l'eau, et trempa ses bottes jusqu'à ses chevilles. Ino, quant à elle, se dandina jusqu'à lui. Et lorsque l'eau manqua pour nager correctement, elle usa de son corps pour faire des rebonds sur le sable, et s'approcher de lui. Le pirate s'accroupi, et caressa lentement le corps écailleux de l'animal. Sa couleur dorée était exceptionnelle. Beaucoup auraient payé cher pour avoir un tel monstre à exhiber.

- Je suis tellement content de te voir.

En guise de réponse le poisson bondit joyeusement. Attrapant Ino en plein vol, Darius porta le poisson au niveau de son visage pour le voir de plus près. Quelle créature magnifique. D'un coup de main agile, le capitaine fit pivoter l'animal vers la mer, et prit son élan afin de la remettre à l'eau. C'était un petit jeu à eux. Ino allait chercher les cailloux que jetait Darius à la mer, ou alors, se faisait catapulter par le pirate le plus loin possible.

Le capitaine posa son regard sur l'horizon, l'espace d'un instant. En quelques secondes, une immense douleur vint frapper son cœur. Il était tellement loin de chez lui. La petite tête d'Ino dépassant de l'eau le fit revenir sur terre. Elle aussi, était loin de chez elle.

Attention !

Un Sepiatop Normal ♂

Ce monstre aussi est bien loin de chez lui. Arrivé à la migration, il a vagabondé par les eaux jusqu'à la mer d'Aros. Loin de lui l'idée d'interrompre une touchante réunions, mais les arosiens ne sont pas les seuls à vouloir manger du Magicarpe..

Ino regardait le marin de ses grands yeux globuleux, heureuse comme jamais. Ce bonheur tourna court, lorsqu’elle se senti tirée vers le fond de la mer, avec une douleur désagréable au niveau de la nageoire caudale. On l’attaquait. Traînée à travers les courants marins sans avoir la possibilité de se défendre, la pauvre Ino se contentait de gesticuler dans tous les sens, en espérant que l’assaillant lâche sa prise. Au bout de plusieurs secondes qui lui semblait être d’interminables minutes, le poisson doré finit par se détacher de son emprise. Son premier réflexe fut de fuir le plus vite possible : qu’importe la taille ou la force de l’adversaire, elle ne devait pas faire demi tour. Dans l’infini océan, le magicarpe avait apprit qu’une seule seconde d’hésitation suffisait pour mettre un terme à une vie. Ainsi, sans vraiment réfléchir, Ino nagea vers les profondeurs marins, là où la lumière devenait de plus en plus rare. Autour d’elle, quelques petits poissons s’écartaient précipitamment, surpris de cette agitation soudaine. Ce n’était qu’après plusieurs minutes de course poursuite endiablée, que Ino se mit à réfléchir, et à comprendre son erreur.

Ses écailles d’or, étaient la plus grande fierté de Darius. Mais en mer, elles étaient très peu discrètes, et reflétaient avec brio les rayons du soleil. Même dans les plus bas fond marins, un seul éclat de jour trahissait sa présence, et attirait les plus grands carnassiers. Mais évidemment, son premier réflexe fut de fuir, et pas de penser à sa parure dorée.

Le poisson trouva finalement refuge dans un récif corallien, une cachette inespérée dans ces eaux si froides. Essoufflée, enfin, autant qu’un poisson peut l’être, elle se posa quelques secondes pour réfléchir à une stratégie. La plus simple : attendre. Avec le temps, si sa cachette était assez bonne, l’assaillant allait se lasser de la chercher et finirait par partir. La seconde : retrouver Darius. Elle n’aurait qu’à sauter en dehors de l’eau pour voir s’il l’attendait toujours, et se réfugier dans ses bras. Mais cette solution avait également son lot de contradiction. Car si la bête était grosse, elle risquait de s’en prendre également à l’humain. Et ça Ino ne le permettrait pas. Et puis il restait la troisième solution : l’attaque. Le magicarpe avait toujours esquivé l’affrontement, lorsque cela lui était permis. Elle savait très bien qu’elle n’était pas de taille à se battre contre les autres monstres marins. Jusqu’à présent, elle avait eu la chance de se retrouver à côté du bateau de Darius, qui laissait une ombre assez imposante vu du dessous. Qui donc oserait s’attaquer à un wailord ? Personne. Et ça, Ino l’avait bien compris. Peut-être était-ce grâce à Darius que finalement, elle était toujours en vie.

Mais ici, pas de bateau, pas de Darius. Juste elle, ce récif, et ses écailles d’or. Soudain, une lumière : quelque part dans le vide de l’eau, une petite loupiotte venait de s’allumer. Elle flotta quelques instants, avant de s’éteindre. Quelques centimètres plus loin, une autre lumière. Puis une autre. Ino aurait juré qu’il s’agissait de tout petits poissons aux écailles aussi brillantes que les siennes. Alors, comme hypnotisée par cette danse lumineuse, la belle sorti de sa cachette prudemment, et s’avança vers ces petits points jaunâtres. Lorsqu’elle fut assez proche d’eux, elle se rendit compte de sa stupide erreur.

C’était un leurre. Ces petits points colorées appartenaient au corps d’une sorte de calamar bleuté, au bec acéré. Voilà donc ce qui l’avait entraîné au fond de l’océan : cette chose. Cette fois ci, la réaction d’Ino fut tout autre. N’ayant pas le temps de faire demi-tour, elle fonça tête baissée vers le monstre, en espérant pouvoir le bousculer assez pour qu’il ne tente pas de la suivre à nouveau. L’impact lui fit mal. Sa nageoire dorsale n’avait pas l’habitude de supporter des chocs aussi violents. Mais de cela allait dépendre sa survie. C’était un mal pour un bien. Sans réellement voir si le calamar la suivait, Ino continua son chemin, cette fois ci vers le ciel. Elle allait opter pour la solution numéro deux : retrouver Darius. Nageant de toutes ses forces vers la surface, elle ne se rendit pas compte que le monstre la suivait de près. Aussi, arrivée à quelques centimètres de la surface, Ino senti un poids peser sur elle, comme si elle avait doublé de volume.

Et pour cause. Les bras articulés de la bête s’étaient englués tout autour d’elle, réduisant ses mouvements. Paniquée, Ino gesticula dans tous les sens, essayant de se dégager du mieux qu’elle le pouvait. Mais tout ce qu’elle réussit à faire, c’était de créer des remous à la surface de l’eau.

Darius fronça les sourcils. Quelque chose se passait là bas à l’horizon, il le sentait. Son impression fut confirmée, lorsqu’il vit sa belle Ino patauger à la surface de l’eau, comme si elle se battait avec un autre poisson.

- INO ! Hurla le pirate.

Son cœur s’accéléra. Il était impuissant face à ce spectacle. L’eau était gelée, et il savait très bien que nager jusqu’à elle aurait été une perte de temps, et d’énergie. Que pouvait-il faire à part crier son nom ?

- INO ! Hurla-t-il à nouveau.

Là bas à l’horizon, les choses devenaient problématiques pour le poisson doré. Privée de sa capacité de fuite, Ino luttait pour se défaire des tentacules du calamar, en vain. La solution une étant écartée, le magicarpe opta pour la seconde option. Tant bien de que mal, elle essayait de se rapprocher du bord de la côte. Mais lorsqu’elle se rendit compte qu’elle ne pouvait y parvenir, elle essaya autre chose : sauter. Sauter le plus haut possible, pour que Darius la voit, pour qu’il sache qu’elle a besoin d’aide. Mais privée de ses mouvements, Ino arrivait à peine à sortir sa tête de l’eau. Ce geste était suffisant pour entendre la voix du pirate, qui hurlait son nom à s’en décrocher la mâchoire. Il était là. Il était présent. Et cela l’apaisait un peu. Parce que dans son malheur, elle ne se sentait plus tellement seule.

Alors, la troisième solution sembla être la dernière. Poussée par un élan de courage, le magicarpe était enfin prêt à se battre. Son premier réflexe fut de mordre une tentacule, le plus fort possible. Mais le calamar ne se laissait pas abattre : il fallait dire que ce n’était pas les membres qui lui manquaient. Et ça, Ino le savait. Tout d’abord parce qu’elle sentait son corps qui était de plus en plus comprimé, mais aussi parce que le calamar ne réagit presque pas à son attaque. Alors, il lui fallait changer de technique.

Si sa morsure ne suffisait pas à le faire lâcher prise, Ino espérait que les récifs coralliens, eux, soient plus violents avec la chair du monstre marin. Se laissant volontairement couler vers ce qui était il y a quelques minutes sa cachette, Ino tentait de garder son énergie du mieux qu’elle le pouvait. Au plus elle se débattait, au plus elle sentait les tentacules de la créature se resserrer sur elle. Elle devait être patiente. Le fond marin ne devait pas être si loin que ça…

Vous n’imaginez pas à quel point c’est dur de faire couler un poisson. Heureusement pour elle, le sépiatop ne semblait pas vouloir emporter sa proie avec lui, et se laissait flotter lui aussi dans l’eau. Peut-être espérait-il asphyxier le magicarpe avant de le dévorer ? Peut être. Mais cette suite de coïncidence donnait une chance à Ino pour s’en sortir.

Sur la plage, Darius faisait les cents pas. Il sifflait, encore et encore, en espérant voir dépasser de la surface de l’eau la petite tête dorée de son poisson. Mais rien. Désormais, la mer était redevenue plane et calme, comme si rien ne s’était passé, comme si aucun combat n’avait lieu. C’était ce qui avait toujours fasciné Darius : la mer était calme en apparence, mais tellement trompeuse. Sous l’eau, les créatures les plus terrifiantes que portaient ce monde étaient en lutte permanente, et personne ne s’en rendaient compte. Seuls les marins avérés, rapportaient les histoires de baleines immenses et de monstres marins, sans être réellement prit au sérieux par les autres personnes. Mais Darius lui, y croyait. Car il savait. Il savait que la mer était dangereuse, bien plus que n’importe quelle terre.

Dans l’eau, Ino commençait à perdre espoir. Elle ne se sentait pas couler vers les récifs, mais plutôt transportée par le courant marin. Son petit cœur de poisson se mit à battre encore plus fort. Son plan allait-il échouer ? Cette technique était-elle réellement bonne ? La panique fit trembler ses nageoires, et Ino se senti obligée de se débattre encore une fois, malgré la forte emprise du calamar. Cette tentative désespérée fut au moins récompensée par une vision d’espoir : le magicarpe avait vu le récif corallien. Il n’était plus si loin.

Aussi, Ino usa d’une attaque pour s’en faire une défense : elle inspira profondément, et cracha de l’eau comme un geyser pour se faire propulser vers le récif. Frappé de plein fouet par les coraux, le calamar lâcha enfin prise, et le magicarpe pu prendre l’avantage. Il n’était plus question de fuir, ni de retrouver Darius. Maintenant, le combat était sa seule solution. Ino n’avait pas attendu que le monstre marin se relève de ce choc pour attaquer à nouveau. Fonçant tête baissée vers le sépiatop, Ino donna un coup de tête puissant dans le corps du mollusque. Écrasé entre les coraux piquants et le corps du poisson, le calamar souffrait. Avec ses tentacules, il s’agrippa de nouveau au magicarpe, bien décidé cette fois ci à ne plus le lâcher. De nouveau prisonnière des membres du calamar, Ino savait qu’elle ne pouvait plus attendre pour s’en défaire. Alors, quitte à être blessée elle aussi, elle se rua vers les coraux, et s’écrasa dedans, encore et encore. Autour d’eux, le sable fin de la mer d’Aros volait comme une véritable tornade des mers, si bien qu’à un moment, poisson et calamar devinrent quasiment invisible. Dans son dos, Ino sentait que le monstre était déjà entrain de la grignoter. Oserait-il la dévorer vivante ? C’était pourtant bien ce qui était entrain de se passer. Affaibli par les coups répétés contre le corail aiguisé comme une lame de rasoir, le calamar n’avait pas perdu le nord pour autant. Il avait décidé qu’il mangerait ce magicarpe, et son entêtement pourrait bien lui coûter la vie.

Ino aussi, faiblissait. Pour chaque coup qu’elle portait, elle s’infligeait aussi des dégâts. Son énergie diminuait de plus en plus, et le poisson savait qu’il était temps d’opter pour une autre technique. Alors dans un ultime espoir, Ino tenta le tout pour le tout : revenir à la solution numéro deux.

Elle pouvait le faire. Elle devait le faire. Ino savait qu’elle aurait des chances d’y arriver, si elle se concentrait assez. Encore une fois, elle inspira profondément, avalant quelques grains de sable au passage, et expulsa le plus d’eau possible.

Le jet l’avait propulsé en arrière, elle et son assaillant. Et c’était exactement ce qu’elle espérait.

Sa technique était simple : user de cette propulsion pour rejoindre Darius sur la plage, le plus rapidement possible.  Lorsque son cracha marin fut terminé, Ino inspira de nouveau, en tentant d’ignorer sa douleur au dos qui était devenue insupportable. Le monstre marin était réellement entrain d’entamer son repas. Heureusement pour elle, son armure dorée était assez puissante pour supporter les morsures d’un calamar. Mais pour combien de temps ?

Si les écailles venaient à s’arracher, sa peau serait à nue, et tout son système nerveux avec. Visiblement, le sépiatop avait déjà fait l’expérience de la chasse au magicarpe. Il savait exactement où mordre pour atteindre directement les endroits sensibles. Au niveau du dos, et donc de la colonne vertébrale, un seul croc dans la moelle osseuse paralyserait le poisson, le condamnant à une mort certaine. Il fallait à tout prix qu’Ino rejoigne la côte avant d’en arriver là.

Soudain, le magicarpe senti une certaine fraîcheur sur son corps. Et une lumière aveuglante. Ils étaient en dehors de l’eau. Son jet l’avait propulsé jusqu’à la surface, et lui avait même permis de faire un bond dans les airs. Déstabilisé, le sépiatop détacha l’une de ses tentacules. Lui qui n’avait jamais été hors de l’eau, avait goûté à quelques secondes d’air intense. Cela lui déplut particulièrement.

Encore quelques efforts, et Ino serait sauvée. Portée par cet espoir, elle inspira à nouveau, et expulsa l’eau le plus fort qu’elle le pouvait. Le geyser qui sortait de sa bouche était assez incontrôlable, du moins, elle n’arrivait pas vraiment à en calculer la force, ni la trajectoire. Aussi, lorsqu’elle sorti de l’eau une seconde fois, elle ne savait pas vraiment où elle était. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’étrangement, elle se sentait plus en sécurité dans les airs que dans la mer.

Son dos lui faisait atrocement mal. Ino ne savait pas combien de temps cette mascarade allait durer, et surtout, combien de temps ses écailles dorsales allaient supporter les morsures incessantes du calamar. Et alors qu’elle s’attendait à retomber dans l’eau, comme toutes les fois où elle en sortait, ce fut les mains chaudes et calleuses de Darius qui l’accueilli, comme si elle venait de se poser dans un nuage de coton.

Le dernier bond d’Ino, avait duré plus longtemps que les autres. En se précipitant dans l’eau, le pirate pu se préparer à réquisitionner son poisson adoré, ainsi que la sangsue qui y était agglutinée. Une fois dans ses bras, Ino ferma les yeux. Elle savait désormais, elle ne pourrait rien faire de plus. Son sort était entre les mains de son maître.

Regagnant la plage avec rage, Darius tenta de décoller un à un les tentacules tenaces de la bestiole. Quand finalement le bec du calamar fut décroché, le brun jeta au sol la bête bleuté, avant de la piétiner avec rage. Il avait failli manger son Ino, son souvenir le plus précieux d’Atlanopie. Si le calamar n’avait pas été aussi frêle, il aurait été ravi de le dévorer, lui aussi. Couvert de sable et de sépia, le mollusque mourant agitait ses tentacules dans tout les sens avant de s’immobiliser complètement quelques minutes plus tard.

Assis sur le sable mouillé, Darius creusa un trou dans le sable pour y faire rentrer de l’eau, et poser Ino dans cet aquarium improvisé. En la voyant gesticuler, le pirate dut retenir une larme.
Elle était encore vivante, et tout Atlanopie avec.

Modération:

Bravo !

Darius était resté ainsi, pendant de longues heures. De temps en temps, il lâchait sa belle pour creuser plus profondément dans le sable, et créer ainsi une piscine plus spacieuse pour Ino. Le petit trou était devenue comme un genre de crevasse, une anomalie dans ce paysage si plat.

Au fur et à mesure que les minutes passaient, le petit poisson reprenait des forces. C'était tout l'avantage des magicarpes: ils étaient solides, et robustes. Ses écailles dorées avaient tenu le choc, et son organisme était toujours fonctionnel. Et pourtant, Darius n'était pas prêt à la laisser repartir. C'était certainement ce qu'il y avait de plus dur dans leur liaison, que les autres humains et monstres n'avaient pas. Le prince et le poisson ne venaient pas du même monde, même s'ils en étaient proche. Il était obligé de la laisser retourner dans les profondeurs de l'océan, sans savoir où elle était, et avec qui. Mais surtout, si elle était ou non en sécurité.

Darius avait souvent vu des hommes se baladant avec des bocaux où ils entreposaient les petits monstres marins. Pour les plus riches d'entre eux, comme le roi Khoiros par exemple, avaient de grands aquarium chez eux, qui tenaient captifs les plus belles créatures des océans. Darius n'acceptait pas cela. Ce qui venait de la mer appartenait à la mer, et il ne pouvait se résoudre à enfermer son poisson d'or dans une cage, à l'extérieur de son monde.

Aussi, avant que le soleil ne se couche, il prit Ino dans les mains, et s'avança vers la mer. De nouveau "sur pied", le petit poisson doré s'éloigna des côtes joyeusement, comme si rien ne c'était passé.

Le prince sourit, et ses yeux glacés vinrent se poser sur l'horizon rougeoyant, la tête pleine de pensées mélancoliques.