ce n'est pas Hygie
mais c'est intéressant
Un renard ? Quelle coïncidence. Dire que d'après les rumeurs, c'est
toi le renard. Il t'approche à pas hésitants, craintif mais inexorablement attiré par la mélodie que tu tires de cette étrange flûte. Depuis ton perchoir, tu l'observes d'un oeil acéré. Les marques rouges sur son museau ne sont pas sans rappeler les tiennes, de même que ses grands yeux bleus. Peut-être la flûte t'a-t-elle effectivement trouvé un.. pendant.
(pas un
ami )
(n'exagérons rien)
Plus il s'approche, plus ta curiosité s'éveille. Il n'a pas l'air.. au meilleur de sa forme, dira-t-on sobrement. Il boitille plus qu'il marche vers toi, oreilles basses, trainant la patte. Que lui est-il arrivé ? Lorsqu'il s'arrête à quelques mètres, ta mélodie s'interrompt. Si la bête tremble sur ses trois pattes valides, elle a le cran de ne pas s'enfuir comme tu sens qu'elle aimerait le faire. De soutenir ton regard froid au lieu de baisser les yeux. Plus brave que prévu. Intéressant.
ça ne te déplait pas
tu descends le voir
Tes larges manches de kimono volent dans un mouvement gracieux tandis que tu te laisses glisser du rocher. C'est sans bruit que tu regagnes le sol, soulevant un léger nuage de poussière à l'atterrissage. Le monstre sursaute. Recule d'un pas. Tu l'examines d'un oeil clinique, évaluant les faiblesses. Les dégâts. A cette distance, ils s'étendent davantage qu'il ne te semblait l'avoir vu. Ses blessures ne sont pas belles à voir. Couturant sa fourrure noire en plusieurs endroits, certaines sont plus anciennes que d'autres mais aucune n'a été soignée convenablement. Comme si elles se rouvraient constamment.
tu grimaces
répugnant
(mais il n'est pas sans grâce)
(sa bravoure lui en octroie un peu)
Ton approche semble le subjuguer. Malgré le vague effroi paralysant ses pattes, il ne te quitte pas du regard. Du kimono ivoire à ses luisants motifs d'argent. Des oreilles pointues aux familières marques écarlates. Serais-tu l'un des siens ?
«
C'est là que tu t'es barré, sale clébard ? » gronde-t-on soudainement
L'interruption n'est pas bienvenue, mais c'est avec un visage impassible que tu lèves les yeux de la bête. Un large personnage à l'air mécontent s'approche d'un pas empressé, amenant avec lui une tension palpable. Immédiatement, il darde un regard furibond sur le renard. Son.. dresseur ? (propriétaire ?) Tes yeux en reviennent à l'intéressé, toujours à sa place mais tremblant comme une feuille. Fourrure hérissée, queue entre les pattes, il semble (si possible) encore plus pitoyable. Son regard a changé. Une terreur sans nom luit dans ses prunelles claires et tu y devines une certitude: celle que bientôt, il souffrira davantage.
L'homme s'approche de la bête et la bête s'approche de toi. Ce n'est que maintenant que son collier t'apparait. Fine bande de cuir noir, il est en grande partie dissimulé par la fourrure du renardeau.
(ça semble inconfortable)
(trop serré pour respirer)
«
Me fais pas v'nir te chercher. » menace l'homme sans même te regarder
le monstre, en revanche
ses yeux se font suppliants
(n'es tu pas l'un des siens ?)
(ne vas tu pas le sauver ?)
(ta mélodie l'appelait)
Tu considères l'état déplorable du Zorua, puis la constitution de son dresseur. Le premier est sauvable. Le second une proie facile. Mais pour risquer de salir ce joli kimono blanc, il te faut une vraie motivation. Une contrepartie.
Posant tes yeux de glace sur la bête en lambeaux, tu t'agenouilles pour être à sa hauteur. Les injonctions de l'homme passent au second plan alors qu'il lève son museau vers toi. Etudie ton visage. (aucune compassion sous les marques rouges) Sans peur d'être mordu, tu soulèves ses babines, vérifiant s'il lui reste des crocs. Leur présence est.. une surprise. Pourquoi se recroqueviller s'il peut se battre ? Il te semble pourtant avoir vu en lui de la bravoure.
«
Tu as des crocs, mais tu ne mords pas.. murmures-tu, amusé,
et pourtant, renardeau, ne désires-tu aucune vengeance ? » question légitime, mais il t'observe d'un air confus et angoissé
Son maître, en revanche, n'est pas ravi. Campé devant toi, il porte la main à la poignée de son fouet: si tu "n'ôtes pas tes sales pattes de sa marchandise", dit-il, tu n'en auras bientôt plus. Non sans accompagner ses paroles de flatteurs qualificatifs, il t'intime de reculer. De t'occuper de tes affaires. Pauvre homme, comprend-t-il rien ? C'est ta flûte qui a attiré la bête.
alors bien sûr
ce
sont tes affaires
«
Ne veux-tu pas qu'il souffre ? ses oreilles se redressent,
Je peux t'apprendre, mais tu devras me suivre. » l'ombre de son geôlier vous surplombe
il lève son fouet
le renard jappe
ça te suffit
En un éclair, tu as levé la flûte d'argent pour parer le coup t'étant destiné. Si la lanière de cuir te rate, l'instrument ne résiste pas, s'effritant dans la paume de ta main. Aucune importance. Elle a joué son rôle. Ton adversaire jure, ne s'étant pas attendu à ce que tu réagisse si vite. Quel genre de démon es-tu, exige-t-il de savoir. Il titube vers l'arrière. Sur son masque de rage, la peur commence à faire son chemin.
ton sourire est plein de dents
le jour de la paix honore la mémoire des morts
quel meilleur moment pour ajouter une âme au registre ?
- TW; mort:
S'il lève à nouveau son bras, tes couteaux l'atteignent les premiers. D'abord son poignet. Puis sa gorge. Son hurlement de douleur se mue en un son disgracieux tandis qu'il offre à la terre l'écarlate de ses veines. Paniqué, retire chacune de tes lames dans un bruit humide. Cherche à endiguer le flot de sa main valide. Pitoyable tentative. Tu le regardes gargouiller avec une once de mépris. Ignores superbement ce qui pourraient être ses derniers mots. (des suppliques incohérentes) Comptes les secondes avant qu'il ne tombe face contre terre dans une flaque d'un rouge parfait.
la plus belle chose qu'il aura créé de sa vie
Lorsque tout mouvement cesse, tu approches pour récupérer tes armes, prenant grand soin d'éviter le sang. (tes vêtements méritent mieux) Alors que tu essuies les lames sur le dos du mort, un nouveau jappement te parvient. Le renardeau. Sa fourrure est gonflée de peur et de dégoût, ses yeux ronds comme des soucoupes. Sans doute l'odeur du sang l'a-t-elle pris à la gorge. C'était pareil, pour Hygie..
«
La prochaine fois, tu je te laisserai participer » ris-tu, conscient d'avoir agi trop vite pour lui laisser une ouverture
S'il y a une prochaine fois. Tu le jauges du regard, essayant de deviner s'il compte toujours te suivre. S'il viendra à toi comme il a suivi le son de flûte.
vous aviez un accord
le briser serait rustre de sa part