[TW: MORT] i need healing (solo)

il ne te lâche pas du regard
tu ne détournes pas les yeux

(c'est la moindre des choses)

Silas Plesca n'aura pas été difficile à tuer. (pour un peu, tu dirais qu'il s'est laissé faire) C'est comme si la mort le suivait depuis si longtemps qu'il l'attendait à présent comme une vieille amie. Une amie qu'il accueille à bras ouverts. Ses lèvres fines s'étirent en un rictus tandis que sa respiration se fait sifflante. Laborieuse.

tu pourrais abréger ses souffrances
mais tu n'en as pas envie, cette fois

Au lieu de ça, tu restes paisiblement assis dans l'herbe à côté de son corps immobile. (comme si tu ne voulais pas le laisser seul) Tu regardes les couleurs lentement quitter sa peau déjà si pâle. Le rose de ses pommettes. Le violet de ses cernes. Même l'inhabituel brun-roux de ses cheveux semble se ternir au fur et à mesure que son sang vient colorer l'herbe sèche du champ.

il essaye de te dire quelque-chose
mais s'étouffe en voulant respirer

(ses poumons s'emplissent d'écarlate)
(tes couteaux ne l'ont pas raté)

Si son oiseau rose se contente de papillonner des yeux en silence, tu lui adresses un léger rire. Etends ta main pour tapoter son front, indulgent. Difficile de parler quand on est en train de se noyer. Tu peux comprendre. Silas n'est pas le premier noyé que tu regardes sombrer.

(pas le dernier non plus)

« Bientôt fini. » murmures-tu, sachant qu'il ne comprendra pas

(c'est ta langue natale)
(personne ne la parle)

Son oeil presque éteint brille un instant d'intérêt. (de curiosité) Tu ne répètes pas. D'une part parce que c'est inutile, de l'autre parce que tu préfères le silence. Du moins, autant de silence que l'on peut en avoir dans un champ Scémèdais en fin d'été. Ta main libre écarte la mèche de cheveux tombée en travers de son visage.

il a un hoquet
tousse à nouveau

Sa respiration est de plus en plus difficile, remarques-tu. Il a le souffle court. Ses mains tremblent légèrement. Quelque-chose te dit qu'il aimerait que tu l'achèves, plutôt que de rester là, à ne rien faire. Quelque-chose dans son expression donne l'impression qu'il t'en défie. (cet air presque arrogant, sans doute) Bien essayé. Mais tu ne mordras pas à un hameçon aussi évident, Yōkai.

tu n'es pas une bonne fée
tu n'exauces pas les voeux

Les secondes continuent de s'écouler lentement. Tu attends patiemment. L'oiseau rose sautille entre son médecin de plus en plus décoloré et toi. Son assassin. Il n'est pas agressif, mais il ne semble pas à l'aise. S'il suit Plesca depuis longtemps, il doit pourtant avoir vu nombre de personnes quitter ce monde. Son dresseur doit lui sembler différent. Peut-être ne s'imaginait-il pas le quitter un jour.

ça te semble pourtant être une suite logique
cet homme sent la mort à des kilomètres

(paradoxalement, il te semble que ça s'estompe)
(que l'odeur florale commence à prendre le dessus)

« Bon voyage. » souris-tu lorsqu'il s'éteint

Plus qu'une chose à faire. Délestant le médecin des possessions te semblant utiles, tu le laisses par la suite sous l'oeil attentif de son oiseau, une destination précise en tête.

ce champ a un épouvantail
et tu as une idée

Lorsque tu quittes les lieux, peu de choses ont changé. Silas Plesca est caché sans l'être, accroché à la place de l'épouvantail et coiffé de son large chapeau. Son sang coule le long du piquet de bois qui le maintient debout. Le placer décemment n'a pas été chose facile. Il t'a fallu casser ses jambes pour qu'elles se plient comme tu veux. Trouver de quoi maintenir son torse contre le piquet. (une corde, tu lui as cassé des côtes en la serrant) Plusieurs fois, des gouttelettes d'écarlate ont failli tâcher ton kimono.

mais ça valait le coup
il est très convainquant

(puis tu as gagné un oiseau)
(Hygie te suit comme ton ombre)

@solo Yōkai parle en #8d62ac

Le subterfuge a fini par être découvert.. pas les Cornèbres. Impossible de reconnaître l'homme devenu épouvantail tant son visage a été déchiqueté par leurs becs. Comment en est-il arrivé là ? Pourquoi cette cruelle mise en scène ? Personne n'a beaucoup creusé le sujet: il y a des tordus, voilà tout. Le malheureux paysan l'ayant décroché ne peut qu'approuver. A ce jour, il fait encore des cauchemars de l'homme-épouvantail, son visage en lambeaux et ses jambes cassées.

Bien plus loin, sur un flanc de montagne kiiois, l'apothicaire s'anime à la nuit tombée. Pas à cause de ses occupants.. ordinaires, non. Il semble qu'un vent inhabituel se promène dans la demeure. Qu'il parle plus qu'il ne ulule. Que parfois, en faisant attention, on peut voir une silhouette n'étant pas celle de Yōkai dans un couloir obscur.

des rumeurs, tout au plus
mais qui sait ?

@solo Yōkai parle en #8d62ac