Etranger en ces terres | Solo

Les routes d'Hastérions étaient fascinantes. Familières mais étrangères, il avait retrouvé certains repères autant qu'il avait remarqué les différences avec ses terres natales. Les expériences qu'il avait vécu à Aros avaient été enrichissantes, pas spécialement surprenantes, mais elles avaient permis de lui remettre les pieds sur terre : les pyasages changent, les coutumes aussi, mais pas les gens... Pas vraiment tout du moins. Etait-il déçu de cette réalisation ? Peut être un peu. Il avait toujours au fond du cœur ce fol espoir de trouver le monde parfait, utopique et charmant. Bien sûr qu'il savait cela impossible mais il se refusait à abandonner cette candeur qui pétrissait son âme et son cœur.
Il avait pourtant fini par quitter la Ville Blanche, parce qu'Hastérion était grande, bien plus grande qu'une simple ville enneigée, aussi belle soit-elle. Il voulait voir les paysages de Scémède et les reliefs de Kii et Nimus... On l'avait mis en garde par rapport à Nimus. On lui avait parlé de la malédiction qui pesait sur l'endroit et des risques qui y grouillaient. On l'avait prévenu de la présence de monstres différents, étrangers et sauvages et... La curiosité avait commencé à bouillonner en lui. Oh, l'appréhension n'était pas bien loin, certes, mais il voulait voir ça de ses propres yeux ! Il se refusait de vivre dans la peur.

Le voyage jusqu'à la région perdue avait été long mais il avait pu profiter de la compagnie d'autres saltimbanques. Il semblait qu'avec l'arrivée du printemps, un événement se préparait à Scémède et il était horriblement curieux de voir de quoi il s'agissait. Il avait hâte d'arpenter les plaines de Scémède mais avait décidé de ne pas s'écarter de son objectif premier. A être trop volatil, l'on n'accomplissait rien, Lazar s'était usé à le lui répéter pendant qu'ils voyageaient encore ensemble. Enfin, une petite voix dans sa tête lui soufflait que Lazar ne l'aurait pas encouragé à se diriger vers Nimus, seulement accompagné d'Alma – qui était loin d'être un monstre des plus combatifs – et sans autre arme qu'un petit poignard. C'était la pire idée... Et il la mit toute de même à l'oeuvre. Il était curieux, bien trop curieux.

Fut-il chanceux d'arriver en un seul morceau jusqu'au lac dit de la Grande Morte ? Ou peut la réputation du lieu n'était pas à la hauteur ? Peu importait, il n'était pas là pour les sensations fortes mais parce qu'il voulait être témoin de ce que l'on racontait : y reposait-il réellement une cité engloutie ? Poussé par cette question, il avait laissé négligemment ses affaires contre un arbre et s'était rapproché des berges. Pas assez pour courir le risque de se faire emporter dans les profondeurs, mais suffisamment pour tenter d'apercevoir le fond. Peine perdue : la brume ambiante n'était pas réellement dense mais elle l'empêchait de voir ce qu'il voulait. Il pinça les lèvres et fit quelques pas en arrière, était-il suffisamment fou pour se dire qu'il était envisageable de rester plus longtemps ici ? Probablement pas, encore moins lorsqu'un miaulement émergea de son sac et qu'Alma en émergea, critiquant du regard les choix de vie de son partenaire de route.

Attention !

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Un Khélocrock Normal ♂ et une Concombaffe ♀

Cachés dans la brume, les monstres sauvages épient Salem et son sac un peu trop animé pour être normal. Le Khélocrock lui, peut tout à fait plonger dans le lac pour s'en sortir indemne, ou choisir d'affronter cet intrus et son chat. Mais la concombaffe... Sa lenteur naturelle la pousse à espérer de rester invisible dans la brume.