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Reste

Darius de Néréos
Darius de Néréos
Admin
Or : 180
Origine : Atlanopie
Métier : Pirate
Sexualité : Hétérosexuel
Equipe : Reste Magica13
Mer 22 Avr - 23:04
Darius de Néréos
Reste Source

Il était le dernier encore accroché au bois de sa table. Les autres marins avaient profité de leur retour sur la terre ferme pour se dégoter des femmes peu farouches, et la quasi-totalité d'entre eux avait trouvé chaussure à son pied. D'autres dormaient dans la rue, ivres morts, certains parfois embarqué en cellule de dégrisement par les autorités locale.

Seul Darius, était encore accroché à sa pinte rempli du nectar divin.

Les choses s'étaient déroulées très vite: lorsque la nuit tomba, ses hommes se dissipèrent dans Aros, à la recherche d'une paire de cuisse chaude et réconfortante. Avant d'atteindre cette étreinte dont ils avaient tant rêvés, ils se ruèrent vers les tavernes de la ville blanche. Un bon nombre de matelot avaient suivi leur capitaine dans une rue plus éloignée du centre, une rue où les lumières n'étaient pas toutes allumées.

Les hommes étaient heureux de retrouver la terre ferme, l'odeur de la taverne, la chaleur d'un feu de cheminée. Les festivités furent intenses, et le capitaine paya la première tournée.
Dès la première heure, beaucoup d'hommes tombèrent dans l'ivresse, et d'autres disparurent au bras d'une beauté Arosienne. Les restants continuaient de raconter des blagues salaces dont seuls les marins avaient le secret.
Lorsque la lune fut plus bas dans le ciel, les trois quarts de ses hommes avaient disparus. Les derniers soûlards titubaient sur leur chaises, et ressemblaient à des corps vidés d'âmes.

Le tavernier du fermer la boutique, mais le capitaine insista pour rester. Il avait promis une somme d'argent conséquente, ce qui acheva de convaincre l'Arosien.

Darius fixait le vide de ses prunelles vitreuses. Être ici avait pour lui un tout autre but.

Tout au long de la soirée, le grand brun avait ri aux éclats, et refusé poliment les demandes des jouvencelles lubriques. Le capitaine avait calculé précisément sa consommation d'alcool, pour ne pas être ivres comme ses marins dès le couché du soleil. Au plus ses hommes disparaissaient, au plus le pirate augmentait la dose.

Patrocle savait ce qu'il mijotait. Partout où le capitaine allait, il était son ombre. Malgré les festivités et la joie des pirates, il était le seul à ne pas avoir touché une pinte. Même le petit Basile, avait plongé ses lèvres enfantines dans de la vinasse. S'il n'avait pas bu d'alcool ce soir là, ce n'était pas pour rien. Patrocle était sa moitié, et n'avait pas besoin de sorcellerie pour lire dans ses pensées.

- Laisse moi... Gronda le capitaine.

Sa voix rauque et irrégulière laissait supposer qu'il était ivre.

- Va trouver... Une femme mon ami... Va !

L'homme à la peau ébène baissa la tête avec respect.

- Je vais surveiller l'entrée, répondit-il très calmement.

Le bruit de la lourde porte en bois réveilla presque l'un des ivrognes affalé sur le sol. Darius quant à lui eut un fin sourire, et ferma les yeux.

- Vieux fou, murmura-t-il.

Sacrifier une soirée d'ivresse pour lui, pour le surveiller, c'était stupide. Mais avec du recul, Darius aurait fait la même chose pour son ami.

Le grand brun prit une énième gorgée. A coté de lui, une quinzaine de choppes étaient vides, et le tavernier n'en revenait pas. Tout homme normal serait déjà tombé dans un profond coma éthylique, c'était certain. Mais le capitaine n'était pas un homme normal.
Grand et bien bâti, il avait toutes les armes en mains pour ne pas sombrer. Le reste ne tenait qu'au mental.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, il vit encore une fois ce même décor qui semblait parfois se déformer sans qu'il ne puisse comprendre pourquoi. Alors, le marin ferma les paupières une nouvelle fois, et imagina un paysage différent.

Il se voyait là, assis sur le sable fin d'Atlanopie, entrain de contempler la mer calme et apaisante. Il semblait encore entendre le bruit si particulier les vagues, la mélodie étrange de l'écume qui rencontre le sable pour la première et dernière fois. Il sentait dans ses cheveux le vent, qui portait avec lui l'odeur puissante de la mer.

Confondait-il son souffle avec le bruit des vagues ? Possible.
Était-il entrain de rêver ? Possible aussi.

Pourtant, il se leva, et commença une longue et paisible marche le long de l'eau. Parfois, la mer venait lui lécher les pieds, et lui offrait au passage quelques coquillages de formes particulières.

Ces mêmes coquillages que collectionnait Harmonie. Son Harmonie...

Le pirate ouvrit les yeux. Il y voyait encore plus flou. Sa main se posa rapidement sur sa choppe, comme si elle pouvait gommer de son esprit, le nom de sa fille.

- Ne fais pas ça.

L'homme redressa la tête, les yeux écarquillés. Il ne pouvait pas y croire. C'était elle. Sa Cassandra.
Elle se tenait au fond de la taverne, cachée dans l'ombre. Ses longs cheveux et sa robe bleutée semblaient voler grâce à un vent inexistant. Ses yeux, les plus beaux yeux du monde, étaient tristes. Bouche bée, le marin laissa échapper sa choppe.

- Cass... Cassandra...
- Ne l'oublie pas Darius.


Entendre son nom sortir de ses lèvres sonnait comme une poésie. Elle était là, elle était vraiment là. Son étoile, son âme filante, l'éclat de sa vie. Elle se tenait droite, au fond de cette taverne miteuse qui ne méritait pas sa présence.

- Quoi ?
- Notre fille. Ne l'oublie pas
, répéta-t-elle.

Ses mains tremblaient. Était-ce à cause de l'alcool, de la peur, de la joie ou simplement tout ça en même temps ? Possible.

- Cassandra...

Sa voix s'était brisée en plein milieu de son prénom. L'immense pirate se leva, et fit un effort surhumain pour ne pas tomber à cause de son état d'ébriété. Ses yeux se remplirent progressivement de larmes, alors qu'il se rapprochait de son épouse.

Elle était tellement belle. Tellement belle. Ses yeux étaient plus purs que le plus bleu des lacs, ses cheveux sentaient la fleur. Sa beau blanche était marqué à quelques rares endroits de plusieurs grains de beauté. Quarante-sept. Il les avait tous comptés, tous embrassés.

Il ne pouvait pas pleurer. Il ne devait pas. Ses larmes ne devaient pas flouter son beau visage, ni même déplacer un seul grain de beauté.

- Elle grandit, dit-elle en souriant. Elle me fait beaucoup penser à toi.

Après quelques pas, Darius s'effondra à genoux, les yeux toujours rivés sur Cassandra. Le tavernier, bien caché derrière son comptoir, ne loupa pas une miette de son délire.

La main blanchâtre, presque cadavérique de sa femme vint caresser sa joue barbue, sans jamais la toucher.

- Elle va bien, mon amour. Je vais bien.

Cette fois ci, il ne put retenir un sanglot.

- Tu me manques tellement... Tellement...

Son corps tout entier était pris de tremblement. Les larmes dégoulinaient sur ses joues à toute vitesse, et venaient se cacher dans son épaisse barbe. Son nez était dans l'incapacité de respirer, et ses yeux ne voyait que du flou.

- Mon amour...
- Je ne suis rien sans toi... Rien... Rien sans toi... Tu me manques Cassandra... Tu me manques tellement...


Les mots se mélangèrent entre eux. Dans l'esprit du pirate, plus rien n'avait de sens.
La vie sans elle, n'avait plus de saveur.

- Ne pars pas... Ne me laisse pas... Reste avec moi pour toujours... Je t'en prie... Je t'en supplie...

Mais la chaleur inexistante de sa main se transforma en une brume fluide et tiède, et bientôt, le corps tout entier de la prêtresse devint aérien, jusqu'à se confondre avec le mur de la taverne.

- Non... Ne pars pas... Je t'aime... Je t'aime ! NE PARS PAS ! NON !

L'immense pirate se jeta sur la silhouette invisible de sa femme, et se heurta à un mur de pierre. Ses pleurs redoublèrent. Complètement frénétique, il détruisit tout ce qu'il voyait. Les décorations, les bocaux de liqueurs, les sacs remplis d'épices. Face à un tel déchaînement, à une telle rage, le tavernier ne pouvait rien faire. Il regardait, désespéré, son commerce entrain d'être ravagé par un homme tout autant détruit.

A genoux face au mur, l'homme déversait un flot de larmes incontrôlable. Complètement à bout, il s'agrippa au mur du mieux qu'il le pouvait, et pivota pour s'adosser à ce dernier.

Pleurant à chaude larmes, Darius fixait le plafond, comme s'il s'agissait des portes du paradis.

- Reste... Reste... S'il te plais... Ne me laisse pas... Cassandra... CASSANDRA !!!

Hurlant à tue-tête le prénom de sa défunte épouse, le pirate avait complètement perdu la tête. Lui qui avait été prince et dirigé un pays entier, lui qui commandait une flotte de pirate, était le plus désespéré des hommes.

C'est à ce moment précis que Patrocle entra dans la taverne. Il dut s'expliquer avec le chef des lieux, et graisser sa bourse pour qu'il accepte ne pas le délivrer aux autorités. L'homme à la peau ébène, promit également que tous les bien détruits seraient remplacés, ou remboursés. Lorsqu'ils eurent enfin le fini de parler, Patrocle s'approcha de son capitaine.

Les joues couvertes de larmes, mollement assis contre le mur, Darius faisait peine à voir. Mais ses yeux... Eux, ne reflétaient plus aucune étincelle de vie.

- Elle est partie... Murmura-t-il lorsqu'il se rendit enfin compte de la présence de son ami. Elle... Elle est morte Patrocle...

Heureusement, le Naxois était tout aussi fort que le capitaine, entrainement militaire oblige. Aussi, ce ne fut pas difficile pour lui de le soulever pour l'aider à tenir debout.

Le reste de la nuit, se résumait en un brouillard noire et opaque, que le capitaine ne parviendra jamais à lever.

Le lendemain, l’estomac encore un peu fragile et la tête lourde, le capitaine commença sa journée avec cet habituel sourire poli qu'il avait acquis lorsqu'il était encore prince. Au bout de quelques heures, et un bon repas, son corps se remit assez rapidement des ravages de la veille.
Ses yeux n'étaient plus gonflés, sa voix et ses mains ne tremblaient plus. Personne n'aurait pu croire qu'hier soir, le capitaine du Cassandra était lacéré vif par le chagrin, et la détresse.

Seul son cœur, continuait de saigner. Bien caché au fond de sa cage thoracique, il peinait à fonctionner. Il était constamment entre la vie et la mort, et l’hémorragie ne s'arrêtait pas. Comment le pouvait-elle après tout ?

Darius l'avait perdu. Son cœur n'avait aucune raison de guérir.

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