Je déteste cette jungle [solo]

Lorsque je sortis de la forêt de Nimus, je n'avais pas la meilleure des dégaines. Mes vêtements étaient déchirés, j'avais les yeux fatigués et le teint pâle - enfin, plus pâle que d'habitude pour une Galarienne. Joey aussi était visiblement fatigué. Le petit sapajou, d'habitude si énergique, s'était endormi sur mon dos, les mains fermement attachées au col de mon haut. Mais au moins, nous étions loin de cette horrible jungle remplie de bêtes sauvages, de ronces, de marécages et de pirates.
Même si j'étais au bout de ma vie, je souris de tout mon cœur en voyant quelques habitations. Ce n'était même pas un village, seulement quelques voisins qui devaient profiter de la fertilité des sols de la région pour faire pousser leurs baies. Leurs champs étaient tous entourés de barrières, sûrement dédiées à repousser les Pokémon venus des bois. Mais j'avais bien plus d'un tour dans mon sac qu'une bête créature sauvage. C'est triste à dire mais j'avais l'habitude de franchir ce genre d'obstacles quand mon repas se trouvait de l'autre côté.

J'eus tout juste le temps de remplir mes bras de fruits que le propriétaire des lieux me remarqua. Heureusement, il n'avait visiblement pas de quoi m'attaquer à distance, sinon, j'aurais finie criblée de plaies à en juger par sa colère. Désolée mon gars, mais mon estomac m'empêchait de ressentir de l'empathie. Il ne devait pas être tout jeune puisque je le semai avec facilité en me cachant derrière quelques fourrés. Désespéré, il abandonna vite les recherches. Quel fragile, ce n'était pas comme si j'avais saccagé son verger non plus... J'avais bien fait d'aller chercher mon repas en douce, je doutais que ce sympathique bonhomme m'aurait nourrie par bienveillance.

Je me permis enfin de sortir de ma planque quand je le vis disparaitre derrière sa palissade. Réveillé par la course-poursuite, le petit singe n'attendait que de goûter aux baies durement gagnées. Et je ne pouvais pas lui en vouloir. Je manquais moi-même de patience à l'idée de combler ma faim. Visiblement, nous n'étions pas les seuls. J'entendis des pas nous suivre. Il semblait que j'allais devoir gentiment partager ma nourriture avec quelques monstres si je ne voulais pas me faire piller.

Attention !

Un Pijako shiney ♂ & une Pijako shiney ♀




Deux Goupilou shiney ♂ & une Goupilou shiney ♀

Rôdant à proximité de Nimus dans l'espoir de chiper de quoi se nourrir, ce groupe de renardeaux semble très intéressé par les rapines de Charlie. Ils la suivent en humant l'air, à quelques pas de distance. Depuis les arbres, deux Pijako clignent de l'oeil, laissant échapper des sifflements mélodieux. Eux aussi aimeraient bien goûter aux baies, mais oseront-ils descendre avec les renards si proches ? Ou peut-être est-ce ce petit objet étincelant qu'a Charlie qui a attiré leur oeil ?

Cinq monstres étaient sortis des buissons. Cette pensée seule aurait pu me terrifier, mais heureusement, ils n'étaient pas énormes, loin de là. Simplement deux oiseaux dont l'espèce m'était inconnue et trois Goupilou, des Pokémon de ma régions, chapardeurs mais pas violent. Ouf. Leur donner une part de mon larcin serait quand même une meilleure idée selon moi, car même si je n'avais pas rencontré une énorme créature pleine de griffes, j'aurais pu me sortir d'une telle situation avec quelques morsures et griffures. Mes nouveaux invités n'étaient pas agressifs, du moins ils ne le seraient pas tant que je coopérais. Vu leur taille, ils ne prendraient pas non plus toutes mes rations.

Je distribuai quelques baies, commençant par celles dont je n'appréciais pas vraiment le goût. Les fraives, par exemples, étaient horriblement amères, bien trop pour mon palais de gamine. Je préférais de loin les pêcha, ou même les willia, même si leur acidité me faisais parfois faire la grimace. Pour Joey, je gardai une tamato. J'ignorais comment il pouvait supporter le goût épicé, alors que leur simple odeur me faisait virer au rouge.
Les Pokémon sauvages semblèrent ravis. Ils devaient être affamés et ne faisaient pas les difficiles... ils était tout à fait satisfaits de ce que je leur avais cédé... sauf un. L'un des renardeaux avait échappé à mon regard, passant sûrement derrière mon dos, pour me prendre le fruit acidulé que j'appréciais tant, laissant même une trace de croc sur la main. Je lui bondis dessus, attrapant de tous mes doigts la baie Willia, tandis qu'il tirait avec toute la force de sa mâchoire. La pression fit finalement céder le végétal, qui se scinda en deux, dans une explosion de jus de fruit. Le canidé s'en retrouva couvert, moi de même. On éclata de rire au même moment, enfin, si on pouvait estimer que ces aboiements irréguliers étaient un rire.

Je t'aime bien toi, t'as du caractère ! et il me répondit d'un air narquois. Finalement, ce petit repas à plusieurs se passa mieux que prévu.

A part le petit chenapan, les créatures s'étaient faites discrètes et distantes, ne me faisant pas confiance pour autant - je restais une humaine. Elles partirent sans demander leur reste une fois repues... à deux exceptions. Je ne fus pas très surprise que mon chapardeur reste jouer. Il n'avait plus faim mais débordait d'énergie. Il n'avait pas peur de moi, et jouait même avec mon Ouistempo, qui se voyait sûrement comme un preux chevalier Galarien armé de son épée en fer de Monorpale.
Plus surprenant, je sentis une pression sur mon épaule. D'abord, je sursautai, terrifiée, de peur que le fermier m'ait retrouvée, mais je vis bien vite qu'il ne s'agissait pas d'un humain. Alors que son compagnon s'était déjà envolé bien loin après avoir dévoré sa baie mago, l'un des oiseaux avait décidé de ne pas me fausser compagnie. Il s'était sagement penché sur mon épaule et reluquait avec envie la dernière ration qu'il me restait, une pêcha. En voilà un conflit interne... je n'allais pas refiler de la sorte mon aliment préféré, mais comment résister aux grands yeux humides de l'emplumé ? Plus je baissais les yeux, plus je me sentais coupable en rencontrant le regard du mendiant. De sorte que je cédai. Même Joey n'en avait pas eu une bouchée, si bien que je laissai picorer le perroquet pendant que le singe nous tournait le dos. Il mangea juste de quoi satisfaire sa gourmandise, et je pus, encore heureux, finir le fruit qui m'était destiné.

Après de telles aventures dans la forêt et l'estomac bien rempli, j'aurais été capable de m'endormir sur le champ. Je doutais que ça soit une bonne idée. Entre les agriculteurs en colère et les monstres qui rôdaient dans le coin, certains bien plus effrayants que la petite troupe qui m'avait rendu visite, je préférai m'éclipser, espérant trouver de quoi me reposer plus tard. La saison n'était pas si froide, s'il le fallait je dormirai à la belle étoile, juste... loin de cette horrible jungle.
Je fis claquer ma langue contre mon palais et le macaque bondit immédiatement sur mon épaule, après avoir salué le Goupilou. Il avait bien joué mais il savait lui aussi que nous ne devrions pas nous attarder sous peine de devoir voyager de nuit. Ce n'était pas de l'avis des deux gourmands.
Un poids plume vint s'installer sur mon autre épaule, équilibrant la balance avec Joey. Je reconnus avant même de l'avoir vue la perruche. A mon pied, des crocs vinrent mordre mon talon. Le goupil cherchait à me faire revenir en arrière, inconscient qu'il n'aurait jamais la force de tirer un humain avec sa petite taille. Les pauvres bêtes... je compris bien vite qu'ils devaient être désespéré de trouver de la nourriture régulièrement s'ils cherchaient à me suivre pour un simple repas partagé. J'hésitais un peu à les laisser me suivre. C'était déjà quelque chose de trouver de quoi remplir deux estomacs, alors quatre ? Je n'allais quand même pas encore me laisser attendrir ! Mais en y repensant... l'oiseau n'avait mangé qu'une petite portion et le Pokémon argenté semblait avoir un réel talent pour le vol. Il pourrait m'aider grandement à l'avenir...

Bon, vous pouvez me suivre si vous voulez, mais moi je reste pas dans le coin, pas envie de crever ici.

Je m'étais attendue à plus d'hésitation de leur part. Ils étaient venus avec leurs camarades après tout. A moins qu'ils n'aient voyagé en groupe que pour éviter les prédateurs. Si ça se trouve, ils se détestaient ? En tout cas, ils n'y pensèrent pas deux fois. Le Goupilou me devança et courut devant moi, comme s'il souhaitait que je le suive. L'oiseau ne bougea pas, mais répéta à la perfection les glapissements du renardeau. J'espérais vraiment ne pas regretter mon choix d'adopter ces deux monstres, mais ils étaient si mignons !

Bravo !

Le Pijako Niv. 8 & le Goupilou Niv. 10 s'est lié.

Il semblerait que ces deux monstres ne soient pas décidés à repartir avec leur groupe ! Que ce soit la promesse de nourriture un peu plus facile ou une simple préférence pour Charlie, cette dernière a maintenant gagné deux compagnons de route. Espérons que ce chenapan de Goupilou n'attire pas trop d'ennuis à la petite troupe..

Tu as utilisé l'objet : Aucun.

Tu peux rajouter ces Pokémon à ton Créa-Répertoire.