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Y a plusieurs mètres d'eau dans les rues de ma peine.

Dolorès L. Muñoz
Dolorès L. Muñoz
Admin
Or : 525
Métier : Gitane ( Voyante )
Sexualité : Libertine
Equipe : Y a plusieurs mètres d'eau dans les rues de ma peine. Bourri10Y a plusieurs mètres d'eau dans les rues de ma peine. Leopar10
Sam 4 Mai - 21:37
Dolorès L. Muñoz
Y a plusieurs mètres d'eau dans les rues de ma peine. Original

C'était une belle journée à Aros. Le soleil était présent, et son reflet dans l'eau du port créait de milliers de petits diamants. Au milieu des marins et autres populaces de la mer, une tâche de couleur se démarquait. Perchée sur un monstre équin, une jeune femme parée de voiles rouges avançait au milieu de l'agitation du port. La gitane avait noué un long voile autour de sa tête et de son visage. Seul ses yeux, étaient découverts. Le percheron aussi, était soigneusement décoré. Ses crins étaient tressés avec de fins rubans, et sa robe était soulignée par de nombreuses peintures rougeâtres, faites du bout des doigts. Au milieu du monde marin, le duo enflammé sortait du lot, et souvent, les passants s'arrêtait pour les observer.

La gitane indiqua à Gringo de s'arrêter au pied du phare. Bon sang, que ce bâtiment était grand ! La belle plissa les yeux pour tenter de faire la mise au point sur le dernier étage du phare. Elle savait qu'ici, vivait une dragonne protectrice, la maîtresse d'Aros, en quelque sorte. Elle avait sous son aile, un humain, qui n'était pas prêt de quitter la tour. Dolorès grimaça. Jamais elle n'aurait supporté cette situation.
Mais ce n'était pas l'admiration du paysage qui l'amenait ici.

D'un jeu de jambe agile, la belle descendit de son percheron, et lui indiqua de ne pas bouger d'ici. Elle se saisit d'un sac de toile, qui était attaché sur la croupe de son compagnon. Une nouvelle fois, elle scruta le phare, avant d'y pénétrer. Ses pas firent craquer le bois de l'immense escalier en colimaçon. La gitane déglutit, peu à l'aise dans cet environnement très fermé. Elle ne souffrait pas de claustrophobie, mais disons que les possibilités de fuites étaient limités...

Finalement, la belle atteignit l'étage qu'on lui avait indiqué. Derrière cette porte, travaillait un homme qu'elle avait cherché pendant plusieurs semaines. Elle avait rencontré une multitude de scribe, qui n'étaient pas ceux qu'elle cherchait. Dolorès avait enchaîné le porte à porte, jusqu'à arriver devant celle ci, en cette jolie journée ensoleillée.
Alors, elle inspira profondément, et retira le voile qui couvrait son si beau visage. Et toqua enfin à la porte.

Face à cette fameuse porte, une gitane attendait qu'on lui ouvre. Une femme aux longs cheveux noirs, partiellement cachés par un éclatant voile rouge. Elle portait une longue robe écarlate, dont la taille était soulignée par un corset en cuir noir. Autour de sa taille, une ceinture dorée était argumentée de grelots et de babioles en faux or. Un sacré attirail qui faisait peut être, trop de bruit dans ce lieu presque sacré.  

Et lorsque la porte s'ouvrit enfin, la gitane ne put s'empêcher de sourire, contente de revoir enfin cet homme si particulier.

- Sais-tu combien de scribes travaillent ici au port ? Beaucoup trop. Tu es bien caché, Virgile.
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Virgile Marcial
Virgile Marcial
Or : 475
Origine : Hastérion
Métier : Scribe
Equipe : Y a plusieurs mètres d'eau dans les rues de ma peine. Muciol11 ; Y a plusieurs mètres d'eau dans les rues de ma peine. Lombre10
Dim 5 Mai - 0:16
Virgile Marcial
Les jours à Aros étaient consacrés au repos et au sommeil. Bien sûr, la ville blanche connaissait également ses pics d'activité en journée et pas tous ses habitants vivaient de manière nocturne. Mais dans l'ensemble, les arosiens n'étaient pas connus pour leurs activités diurnes et Virgile ne faisait pas exception.
Après une nuit passée le nez dans ses copies, le bougre avait jugé bon de se retrancher dans les appartements réservés aux scribes, copistes et érudits pour se reposer et surveiller l'état de Sire-Lumière. Quelques jours s'étaient écoulés depuis leur escapade sur l'Avenue Portuaire et depuis, il n'avait plus vraiment osé mettre le nez dehors. Pourtant, l'érudit qui lui avait expressément demandé de retrouvé ses œufs n'avait pas lâché l'affaire. Seul voir le buste ensanglanté de l'insecte l'avait forcé à accepter le retour bredouille du scribe. Cela ne l'avait pourtant pas empêché de revenir à la charge plus tard. Virgile avait tenté d'expliquer qu'il était sûrement trop tard pour les retrouver, ou qu'il serait plus utile de demander à la garde de s'en charger, mais rien n'y fit. L'érudit édenté avait sifflé que ces œufs devaient être retrouvés en toute discrétion.
A nouveau, il avait trouvé ça étrange mais n'avait pipé mot. Sa position de scribe était trop précieuse à ses yeux et lui permettait un train de vie relativement confortable et une relative autonomie pour qu'il la mette en danger en posant trop de questions. Sûrement se faisait-il des idées.

Alors, si Aros étaient réputée pour sa vie nocturne, s'il s'y était habitué depuis sa plus tendre enfance et si pour lui la lumière de la Dragonne était plus éclatante que celle du soleil, il n'avait pas d'autres choix que de repartir à la recherche de ces œufs et ce, en pleine journée.
Il avait donc décidé de piquer un somme après avoir changé les bandages de Sire-Lumière. L'insecte semblait se remettre rapidement de ses blessures et l'appétit lui était revenu sans trop de cérémonie. C'était au moins ça. Ainsi soulagé, Virgile s'était installé dans un fauteuil, suffisamment confortable pour le laisser dormir, pas assez pour qu'il fasse sa journée. Un bras sur les yeux, il s'était abandonné  dans les bras d'une divinité des rêves pour se reposer. Se passa t-il quelques minutes ou quelques heures avant de son repos ne soit perturbé ? Il ne sut le dire mais les coups répétés à sa porte l'arrachèrent du sommeil d'une bien abrupte manière. Dans un sursaut, il se redressa et essuya la salive qu'il devinait avoir coulé de sa bouche ouverte. Un regard lui apprit que Sire-Lumière et Gargantua attendaient patiemment que ce soit lui qui aille ouvrir la porte et il se releva en passant une main nerveuse dans ses cheveux pour les ordonner un tant soit peu. Quelques pas lui permirent donc d'atteindre la porte et après une légère hésitation, il entre-ouvrit le battant de bois.
Dire qu'il fut surpris eut été un euphémisme. Les yeux écarquillés, posés sur une silhouette qu'il reconnaissait mais qu'il pensait ne jamais revoir, il prit quelques instants avant d'afficher une réelle surprise sur le regard. Elle était vêtue de teintes écarlates qui contrastaient avec la peau brune et la crinière noire de la gitane. Lorna. Elle lui souffla dans un sourire qu'il avait été difficile à trouver, sous entendant qu'elle l'avait cherché et rien que cette idée lui arracha un regard des plus confus.

-Lorna ? Que faites-vous ici ?

Articula t-il doucement. Il avait beaucoup trop de questions pour toutes les laisser sortir d'un coup, mais basiquement, elles pouvaient se résumer de cette manière. Confus, penaud, hébété, le scribe ne l'invita pas à entrer, que ce soit parce qu'il n'osait pas la laisser ou parce qu'il n'y pensa même pas. Un instant, son regard se perdit sur la jeune femme pour la détailler et reconnaître les différences. Elle portait cette fois-ci une tenue aux couleurs chaudes qui détonnait entre les murs de la ville blanche. Les arosiens appréciaient les couleurs froides et discrète, Lorna, elle, avait accrochées à sa ceinture plusieurs breloques qui tintaient à chacun de ses pas.
Alors, Virgile, presque désolé, déglutit avant de lâcher un

-Je ne vous attendais pas ?


D'une petite voix presque étranglée voir même teintée d'un léger ton de reproche.
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Dolorès L. Muñoz
Dolorès L. Muñoz
Admin
Or : 525
Métier : Gitane ( Voyante )
Sexualité : Libertine
Equipe : Y a plusieurs mètres d'eau dans les rues de ma peine. Bourri10Y a plusieurs mètres d'eau dans les rues de ma peine. Leopar10
Mer 8 Mai - 13:42
Dolorès L. Muñoz
Que faisait-elle ici. En voilà une bonne question.

Après leur première rencontre dans les rues d'Aros, Dolorès avait passé beaucoup de temps à observer le sac en toile qui appartenait à Virgile. Elle avait sorti tous les ingrédients, les avaient examinés plusieurs fois, avant de les remettre à l’intérieur, indécise. Beaucoup de questions se bousculaient dans son esprit. Devait-elle revendre ces ingrédients ou les utiliser ? Et même si, dans chacune des finalités la belle était gagnante, cela lui posait problème. A chaque fois qu'elle s'apprêtait à prendre une décision, le visage du blond lui revint en tête, comme un démon qui la hantait.

Souvent, Hannibal observait la gitane, lui aussi dans l'incompréhension la plus totale. Du haut de son mépris, il trouvait les êtres humains d'une bêtise infinie. Alors en voyant la gitane se torturer pour un simple sac, la panthère se demanda pourquoi il s'était lié d'amitié avec elle. Dolorès trouva finalement la réponse qu'elle cherchait dans les immenses pupilles du fauve. Ce sac appartenait à Virgile. Il fallait le lui rendre.
Ce ne fut pas chose facile pour la gitane, véritable être fait de fierté et d'égocentrisme. Mais la première leçon qu'on lui avait toujours apprise lorsqu'elle était petite, était de ne jamais voler les honnêtes gens. Et le scribe, n'avait pas l'air d'être un mauvais bougre.

Virgile n'avait pas ouvert la porte en entier, et cela n'étonna pas la gitane. Après tout, leur dernière rencontre n'avait pas été très agréable pour lui, et la voir pénétrer dans ses appartements aurait été un véritable viol de sa vie privée. Alors, sans s'avancer plus, la belle leva le fameux sac et arqua un sourcil.

- Ceci vous appartient.

Intérieurement, elle priait pour que personne ne puisse la voir. Cet acte était un peu semblable à un pardon sans paroles. Mais une fois de plus, sa fierté l'emportera toujours. Lorsque Virgile précisa qu'il ne l'attendait pas, la belle ne put s'empêcher d'hausser les épaules, de nouveau hautaine.

- Es una visita sorpresa.

Ses yeux tentèrent de glisser vers l'embrasure de la porte, afin de voir à l'intérieur. La gitane y distinguait simplement un fauteuil. Le corps du Virgile masquait le reste. Dolorès baissa les yeux un instant, visiblement déconcertée. Que devait-elle dire maintenant ? Elle s'était excusée (à sa manière), et n'avait pas vraiment l'habitude de ça. Que font les gens lorsqu'ils reconnaissent leurs torts ? Il tentent d'être gentils ?

- Vous voyez... Je ne suis pas une voleuse.

C'était au moins un début. Les yeux ambrés de la gitane se levèrent de nouveau vers le scribe. Un petit sourire étira ses lèvres écarlates. La voilà libérée d'un poids.

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Virgile Marcial
Virgile Marcial
Or : 475
Origine : Hastérion
Métier : Scribe
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Jeu 9 Mai - 21:09
Virgile Marcial
S'il ne s'attendait pas à voir la gitane toquer à sa porte, il s'attendait encore moins à ce qu'elle lève un petit sac de toile sous son nez. Il loucha un instant dessus avant d'arquer un sourcil. Ca lui.. Appartenait ? Il mit un temps à comprendre, et ni la nonchalance de la jeune femme ni sa langue aux accents du sud ne l'y aidèrent.
Il resta alors un moment interdit, les lèvres pincés et le silence nerveux. Derrière lui, il entendait le bourdonnement caractéristique des ailes de Sire-Lumière qui s'agitait, curieux de savoir ce qui retenait l'humain à la porte. Alors Virgile lui jeta un regard furtif avant de reposer son attention sur la bohémienne et sur le sac qu'elle lui tendait. Il ne le récupéra pas, hébété. Et elle eut beau miauler avec fierté qu'il pouvait ainsi constater qu'elle n'était pas voleuse, il ne put s'empêcher de froncer les sourcils de contrariété.
Elle s'était bien emparé de son bien contre son gré, et qu'elle le lui ramène plusieurs mois après ne changeait rien au fait qu'il s'était retrouvé dans l'obligation de racheter du matériel pour continuer à mener à bien son travail. Alors, lèvres pincées, il finit par se racler la gorge nerveusement

-Hum... Merci... Je crois ?

Pourtant il ne récupéra pas le sac sur lequel il lorgnait d'un air circonspect. Bien sûr, il n'avait pas à cracher sur du matériel qu'il pouvait toujours ré-utiliser plus tard, d'autant que certains ingrédients étaient de première qualité mais... Il avait cette désagréable impression qui lui titillait l'épiderme, cette impression qui lui soufflait qu'accepter de reprendre la besace, c'était accepter un cadeau empoisonné.
Alors il resta là, dans l’entrebâillement de la porte, mal à l'aise et sans savoir quelle marche il devait suivre. Devait-il reculer doucement, refermer la porte et prétendre qu'il était mort ? L'idée l'effleura un instant mais il la balaya bien vite. Il était adulte, il n'avait qu'à lui dire de repartir d'où elle venait... Pourtant, rien ne sortit de ses lèvres pincées alors que son regard nerveux était toujours bien incapable de se poser plus de deux secondes sur elle. Alors, il opta pour observer un point par dessus son épaule.

-Vous... hum... Vous n'auriez peut être pas du vous donner cette peine...


Finit-il par murmurer. Ingrat ? A peine. Mal à l'aise, s'il n'avait pas compris l'attitude de Lorna lors de leur première rencontre, il la comprenait bien moins en ce jour. Pourquoi revenir ? Pourquoi avoir pris le temps de le chercher ? Pourquoi lui rendre le sac ? Y avait-elle dissimulé un quelconque poison ? Les questions se bousculaient sans réponse et il n'espérait pas en trouver. L'angoisse et le malaise, ses conseillers de toujours, lui firent alors prendre une bien curieuse décision. Et dans l'espoir de couper court à une quelconque tentative assassinat – si si, c'était possible, il l'avait lu quelque part –, il finit par lui déclarer d'une voix peu sûre d'elle :

-Vous devriez le garder, il est à vous, je vous l'offre.

Ah ! Quel génie ! Plus besoin de prendre ce sac louche dont il n'était pas certain du contenu. L'abandon est toujours la même solution ! Et peu importait que Gargantua qui s'était glissé entre ses jambes pour épier secoue la tête, en total désaccord avec les réflexes de l'humain qu'il veillait.
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Dolorès L. Muñoz
Dolorès L. Muñoz
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Métier : Gitane ( Voyante )
Sexualité : Libertine
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Dim 12 Mai - 23:24
Dolorès L. Muñoz
La gitane le regardait, un fin sourire pendu aux lèvres. Mais au plus elle le regardait, au plus son expression changea.
Pas un mot. Voilà ce qu'il dit, ou plutôt, ce qu'il ne dit pas. Un bruit venant de l'intérieur le fait furtivement tourner la tête, se désintéressant du sac, et pire, se désintéressant d'elle. La grimace qu'offrait son visage lui montrait bien qu'il n'était pas très heureux de la revoir. Elle pouvait le comprendre. Mais elle lui rendait son sac, et cela ne le fit pas changer d'expression pour autant. Le bras tendu de la gitane commençait à lui peser, tandis que le scribe se racla la gorge.

Il la remercia, un peu intrigué toute fois. La belle retint un soupire. L'espace d'un instant, elle avait crû qu'il allait encore la refuser. Or, Dolorès savait que c'était impossible: ce sac, il y tenait vraiment. Il l'avait suivie dans une ruelle sombre pour le récupérer. Il avait osé effleurer sa poitrine pour une noix de galle. Alors, revoir son sac sans aucune contrepartie, il n'avait pas d'autres choix que d'accepter.

Virgile ne la regardait pas dans les yeux. Elle ne le remarqua que maintenant. Il fixait un point plus loin, certainement sur le mur derrière, ce qui la perturba beaucoup. Certains baissaient les yeux devant elle, ou admiraient ses courbes et ses yeux de biche. Lui, non. Il ne prenait même pas la peine de la regarder, lorsqu'il lui dit qu'elle n'aurait peut être pas du venir lui rendre son sac. Cette fois ci, la gitane perdit son sourire. La brune fronça les sourcils, dérangée par cette phrase sans aucun sens.

- Pero... C'est votre sac, répliqua-t-elle, éprise d'une incompréhension des plus totales.

La brune baissa lentement le bras qui portait le sac. Pourquoi disait-il cela ? Il n'aurait jamais réussi à trouver son sac, si elle ne le lui avait pas rapporté. Après tout, la gitane savait parfaitement disparaître, malgré son attirail tape-à-l’œil. Sa réponse marqua la mise à mort de sa patience, déjà très faible d'origine. Il le lui offrait ? Quoi ?

- Perdon ? Dit-elle, glaciale.

La Dolorès mielleuse et douce qui séduisait les plus crédules des hommes, venait de disparaître en l'espace d'un instant. Elle eut un long râle, dans lequel son corps entier se tendit. Ses yeux fixèrent le long escalier qui l'avait mené jusqu'à là.
Elle n'en revenait pas. Virgile ne voulait pas d'elle, ce qui était déjà très étonnant. Ce qu'il désirait, le soir où ils s'étaient vus, c'était récupérer son fichu sac. Et maintenant qu'elle lui donnait, il n'en voulait plus ? Qu'est-ce qu'il voulait exactement ?

- Mais vous êtes qui ? S'exclama-t-elle de nouveau. Vous savez pas le mal que j'ai eu à vous retrouver, et maintenant vous refusez votre propre sac ?

Elle leva les yeux au ciel. Qu'avait-elle loupé au juste ? Les hommes étaient d'habitudes si facile à comprendre. L'argent et le sexe, étaient les seules choses qui les faisaient vivre. Virgile lui, ne voulait ni l'un, ni l'autre. Et pourtant, la gitane savait qu'un millier d'hommes seraient prêts à se damner pour avoir le quart de ce que Virgile avait sous les yeux. Enfin, si celui-ci daignait enfin la regarder.

- Vous voulez quoi au juste ? Demanda-t-elle en écartant les bras sur les côtés.

Dolorès ne serait pas surprise d'entendre le scribe réclamer quelques heures de sommeil en plus, ou un énorme gastalets aux amandes, au vu des circonstances. Plus rien ne pourrait l'étonner avec lui. La vraie question ne concernait pas le scribe en soit, mais elle. Que désirait vraiment la gitane ?


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Virgile Marcial
Virgile Marcial
Or : 475
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Métier : Scribe
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Lun 13 Mai - 0:23
Virgile Marcial
Le ton froid de la gitane lui arracha un frisson. Il la vit baisser son bras doucement et la sentit contrariée, bien plus qu'il ne pouvait l'être. Déglutissant doucement, il ne manqua de sursauter lorsqu'elle haussa la voix. Si elle avait semblé plus désemparée et confuse quelques minutes plus tôt lorsqu'il refusa pour la première fois de récupérer son bien, son humeur semblait avoir drastiquement changé pour quelque chose de plus cinglant.
Qui était-il ? Voilà la question qui le fit d'abord arquer un sourcil. Il la prit au pied de la lettre et se demanda s'il s'était bel et bien présenté lors de leur première rencontre. Mais la furieuse voix de Lorna ne le laissa pas se replonger plus en avant dans ses souvenirs. Elle lui reprocha de refuser le sac qu'elle lui avait pris alors qu'elle s'était donné du mal à le retrouver et une petite voix en lui lui souffla que personne ne lui avait demandé de faire cela. Cependant, il ne pipa mot, la mine confuse d'un enfant qu'on gronderait injustement.
Non, il ne pensait pas les reproches pertinents, c'était lui la victime dans l'histoire... N'est ce pas ? Et pourtant, son manque d'assurance le remit en question et il tenta de comprendre pourquoi s'était elle qui semblait blessée par son comportement.
Puis elle écarta les bras, visiblement las de l'échange et lui demanda sèchement ce qu'il voulait. Et pour la première fois, il posa son regard dans le sien. Un regard confus, mais un regard qui chercha sincèrement à comprendre d'où tout cela pouvait venir. Il garda le silence nerveux un moment, l'air interdit. Que voulait-il ? Aucun ennui, assurément, mais il était apparemment trop tard pour en formuler la demande. Alors, après quelques instants, après avoir détourné les yeux une énième fois, il fronça les sourcils, contrarié de ne pas comprendre ce comportement. Pourquoi ne comprenait-il pas ? Si elle avait pris ce sac quelques mois plus tôt, n'était-ce pas parce qu'elle le désirait ?


-Et vous ?

Retourna t-il alors sobrement la question. La phrase eut au moins le mérite d'être courte, ce qui lui permit de garder une voix ferme tout du long. Son regard s'était à nouveau fiché dans celui de la bohémienne le temps de parler, mais il n'avait pas duré longtemps et rapidement, il s'était échappé pour retourner à la contemplation du mort.
Déglutissant, nerveux, le scribe finit par se racler la gorge et par longuement inspirer pour se donner du courage.

-Si j'ai bonne mémoire, je ne me souviens pas vous avoir demandé de me chercher ici pour me rendre un sac dont j'avais besoin il y a des mois. Vous l'avez fait de votre propre chef.

Et s'il articula chacun de ses mots parce qu'il avait en horreur d'en mâcher certains, sa voix n'avait pas l'assurance requise. Elle tremblait et le ton se modulait de manière confuse. Lui qui aurait voulu se montrer plus ferme peinait déjà à soutenir ce regard ambré.
Alors, penaud devant tant de mots alignés par sa propre voix, il baissa un instant les yeux pour reprendre courage et les relever. Effort colossal.

-Je pensais que vous vouliez ce sac, pourquoi le dérober sinon ? Visiblement, j'ai eu tort mais, mes excuses, je ne pense pas être celui dont le comportement semble inadéquat.

Il expira alors longuement, et déglutit, comme si parler autant lui coûtait. C'était faux. Il aimait parler. Seulement, il ne se sentait actuellement pas en confiance pour se laisser aller à de longs discours et théories alambiqués. Ainsi, s'il semblait peiner à parler, c'était d'avantage parce qu'il tentait de synthétiser sa pensée devant une étrangère qui lui inspirait une certaine crainte, que parce qu'il n'avait pas le goût des longs discours.

-Alors je, hum... Je suis navré, mais il me semble que c'est à vous de, hum... Peut être expliquer pourquoi ramener un sac dérobé il y a de cela... Plusieurs mois ?

Et sa voix chuta une nouvelle fois alors que son visage s'était crispé sous la pression. Avait-il l'impression de donner des ordres ? Absolument et cela le mit mal à l'aise. Il soupçonnait l'existence d'un caractère fort, indompté et menaçant chez Lorna, et il regretta quelques peu avoir ouvert la bouche.
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Dolorès L. Muñoz
Dolorès L. Muñoz
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Métier : Gitane ( Voyante )
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Equipe : Y a plusieurs mètres d'eau dans les rues de ma peine. Bourri10Y a plusieurs mètres d'eau dans les rues de ma peine. Leopar10
Mar 14 Mai - 18:14
Dolorès L. Muñoz
Et vous ? Ces deux mots résonnèrent pendant un moment dans l'esprit de la jeune femme, tandis que le fibrille Virgile avait enfin posé son regard doré sur elle. Que voulait-elle ? Ah ça, c'était une bonne question. La gitane était une belle tête de mule, et ne se pliait face à aucun obstacle. Seulement dans ses courses, parfois, il lui arrivait d'en oublier le but. Le blond lui fit rappeler qu'il n'avait pas souhaité la revoir, et encore moins pour cette histoire de sac qu'elle avait dérobé il y a un petit moment déjà. La belle fut surprise de voir à quel point Virgile, dans sa grande timidité, était finalement un homme assez bavard. Enfin, s'il fallait en arriver à là pour l'entendre parler honnêtement, c'était un peu triste.

Sa voix était tremblante et hésitante, malgré l’efficacité de ses mots. Il lui fit rappeler qu'elle avait fait cette démarche de recherche seule, et qu'il n'y était en rien là dedans. La gitane n'était pas bête, elle le savait. Ce qu'elle comprenait moins en revanche, c'était pourquoi il refusait de prendre son sac.
Certes, elle lui avait fait peur. Certes, elle lui avait fait du chantage. Et après ? Elle ne lui avait fait aucun mal, et avait même prit le soin de lui rendre ses affaires. Au final, la gitane l'avait endurci, en lui faisant vivre une situation qui pourrait très bien se reproduire dans les rues d'Aros. Sauf que le méchant de l'histoire ne sera pas une jolie dame au minois coquin, qui lui rendra ses affaires avec un sourire. La belle se souvint de ses réactions ce soir là. Si ça n'aurait pas été elle, Virgile ne s'en serait pas sorti indemne. Et peut être que s'il comprenait ça, il n'aurait pas cette mine si abattue.

La gitane croisa les bras sur sa poitrine, et leva le menton vers lui. Les yeux plissés, la belle écouta silencieusement ce que le blond avait à lui dire, malgré le sang bouillonnant qui lui hurlait de répondre. Elle serra les dents lorsque l'Arosien insinua que c'était elle, qui avait un comportement déplacé. Ses yeux perçants vinrent se planter comme des piquets dans les yeux du blond, comme si elle attendait un contact visuel pour effectuer la mise à mort. Mais dans le conflit qui les opposait, il y avait au moins une chose sur laquelle ils étaient d'accord: ils n'arrivaient pas à comprendre l'autre. La gitane le comprit enfin, lorsqu'il lui posa cette dernière question: pourquoi ramener un sac dérobé il y a de cela plusieurs mois ?

Il y eut un silence dans les escaliers en colimaçon du port, et Dolorès aurait juré entendre les pierres blanches soupirer de soulagement. Après tout, cet endroit était presque sacré, et peu de gens osaient briser le silence de cet édifice. Mais ça, la gitane s'en fichait pas mal.

Elle baissa la tête un instant, cherchant les mots justes pour répondre à sa question. Et en même temps, la belle ne voulait pas accepter ses torts. Tous ses actes étaient fait dans une logique bien précise, une logique qui échappait peut être à Virgile mais qui aux yeux de la gitane, était justifiée. Elle releva les yeux quelques courtes secondes plus tard, le visage un peu plus détendu.

- Je veux vous comprendre, dit-elle simplement. C'est pour ça que je suis revenue.

De nouveau, la gitane tendit le sac vers le scribe, en le fixant toujours dans les yeux.

- Si vous n'en voulez pas, je le garde. Mais je veux vous parler.

La voix d'origine si directive et forte de la gitane s'était assouplie. Mais s'il refusait encore son offre, alors elle trouverait un autre moyen de le faire parler. Car n'oublions pas que la gitane, en plus d'être sulfureuse, est incroyablement têtue...


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Virgile Marcial
Virgile Marcial
Or : 475
Origine : Hastérion
Métier : Scribe
Equipe : Y a plusieurs mètres d'eau dans les rues de ma peine. Muciol11 ; Y a plusieurs mètres d'eau dans les rues de ma peine. Lombre10
Mar 28 Mai - 4:31
Virgile Marcial
Au fil de ses paroles, la bohémienne avait croisé les bras et il eut l'impression de voir son expression se faire plus dure peu à peu. Etait-ce possible ? Serait-elle devenue une statue de pierre s'il avait continué ? Peut être. Il eut même la pression de la voir se crisper à ses dernières paroles et alors que le silence s'installa, pesant sur ses épaules, son premier réflexe fut de chercher quelque chose à regarder. N'importe quoi pourvu que ce ne soit pas la jeune femme, il avait bien trop cette sensation que son regard à lui seul serait capable de le poignarder.
Pourtant, si le silence glacial ne fut que de courte durée et que le scribe put apprécier un vague soulagement en la voyant baisser la tête – sûrement eut-il l'espoir qu'elle renonce, quel ingénu – elle reposa bien vite son regard brûlant sur lui et le força une nouvelle fois à se détourner, fronçant les sourcils devant cette confiance qui lui faisait cruellement défaut.
« Je veux vous comprendre. » Cette simple déclaration aurait pu lui arracher un hoquet de surprise si ce dernier ne s'était pas étranglé dans sa gorge. L'affirmation, aussi inattendue fut-elle, lui arracha un rougissement bien malgré lui. Virgile avait toujours été de ces personnes discrètes, résignées à un anonymat ingrat et pourtant bien confortable. Si on posait son regard sur lui, c'était bien souvent pour quémander un quelconque service mais les relations qu'il avait noué durant sa vie n'avait jamais été suffisamment durables ou profondes pour qu'il puisse un jour considérer quelqu'un comme un ami, on se considérer suffisamment important pour qu'on veuille le comprendre. Alors si cette réponse aurait du l'éclairer sur les intentions de la gitane, elle le plongea dans un trouble encore plus profond. L'attention le mettait mal à l'aise, bien trop, et il se mit à osciller légèrement et nerveusement.
A plusieurs reprises, il se racla la gorge dans le vain espoir que ce simple réflexe ferait partir le rougissement qu'il devinait sur ses joues. Arceus, s'il y avait une justice en ce monde, il ne voulait pas rougir, pas pour une déclaration du genre, c'était stupide. Qui rougissait pour si peu ?
Et puis Lorna lui représenta son sac et lui souffla d'une voix qui lui sembla plus détendue qu'elle souhaitait simplement lui parler.

-Pardon ?

Etait-ce une manière de faire la paix ? Pourtant, les explications n'avaient en rien apaisé ses doutes et ce fut troublé et la voix étranglée qu'il finit par accepter de tendre la main pour reprendre le sac. Une petite voix intérieure lui souffla alors qu'il était le dernier des imbéciles de se laisser berner ainsi, qu'elle l'avait déjà joué une fois et que rien ne l'empêchait de recommencer, mais à plus grande échelle. Il le savait, il savait que c'était un risque et peut être était-il totalement idiot de se dire que de refuser son offre plus fermement serait la blesser inutilement. Peut être y réfléchissait-il trop. Lorna avait l'air forte, parfaitement capable de se remettre d'un simple 'non, je ne veux pas discuter avec vous'... Mais les conversations ne font de mal à personne, n'est ce pas ?
Alors Virgile garda un instant le petit paquet contre lui, interdit et la mine penaude, le regard posé sur les dalles du sol. Le froid sembla avoir gelé ses mots avant même qu'ils ne sortent de sa bouche et il lui fallut un moment pour articuler une nouvelle phrase décente et complète. Ainsi, la mine contrite, il tritura le tissus du sac pour se donner du courage.

-Hum... Je... Merci ? Je crois ? … C'est que je... Je m'apprêtais à sortir.

Finit-il par souffler, le regard perdu. Comment devait-il se comporter ?  Etait-ce dans son droit de l'éconduire ? Assurément. En avait-il le courage ? Bien sûr que non. Il tenta alors de se convaincre que tout allait bien, qu'elle était sincère et qu'aucun accident n'aurait lui. Peut être était-il trop idiot. C'était certain. Il finit pourtant par conclure sa phrase.

-J'ai été chargé d'une... D'une course (?), par un érudit.

S'expliqua t-il nerveusement. Le terme 'course' n'était pas des plus adéquats, mais annoncer qu'il partait chercher des œufs perdus lui semblait ridicule.

-Alors... Hum... Peut être faudra t-il remettre ça à.. Plus tard ?

Essayait-il de l'éloigner à nouveau ? Peut être. S'il était toujours horriblement nerveux, l'idée que la gitane ne réclame qu'une conversation l'avait plus ou moins apaisé à certains niveaux. Il ne déclinait pas une proposition de parler, simplement, il lui semblait improbable de le faire alors qu'il partait en 'chasse'... Arceus que cette idée le fit frémir.
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Dolorès L. Muñoz
Dolorès L. Muñoz
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Jeu 8 Aoû - 18:30
Dolorès L. Muñoz
La main presque tremblante du scribe s'approcha du paquet que tendait la belle, et finit par s'en saisir. Dolorès esquissa un sourire. C'était une petite victoire pour elle. Comme lorsqu'un chacripan accepte enfin de se laisser approcher, sans feuler à s'en décrocher la mâchoire. Virgile aurait très bien pu être comparé à un monstre sauvage, à bien y réfléchir. Toujours apeuré, caché, seul. Dolorès savait qu'il allait falloir un peu de temps avant que le chacripan ne vienne manger dans sa main, mais la bourge était tenace, et elle n'allait pas abandonner après cette petite victoire.

Ses yeux de fauve restèrent plantés quelques secondes vers le sac en toile que tenait désormais Virgile, avant de remonter vers son visage. Il avait rougit. Pourquoi rougissait-il autant ? La gitane lui faisait-elle si peur ? Ou peut être, la désirait-il en secret ? Un jour, elle découvrirait son secret. On ne pouvait pas être aussi étrange, sans cacher quelque chose.

Le scribe lui annonça qu'il devait effectuer une course pour un érudit. La belle hispanique arqua un sourcil noir, plein d'interrogation. Essayait-il de se débarrasser d'elle ? Sérieusement ? Après tous les efforts qu'elle venait de faire ?

- Je vous accompagne ! Déclara-t-elle joyeusement. Cette tour me rappelle les geôles d'Aros...

La gitane passa une main gracieuse dans ses cheveux, secouant ainsi l'épaisse cascade noire qui s'écoulait de son cuir chevelu. Et tandis que les pépites dorées de ses prunelles balayait les murs blancs du phare, elle se rendit compte de ce qu'elle venait de dire. Comparer la prison d'Aros avec le Phare de la dragonne pouvait être certainement... Offensant.

- ... Enfin, en mieux, bien sûr, tenta-t-elle de se rattraper. Connaissez vous Gringo ? Il pourrait être un atout pour votre... Course.

Alors qu'elle changea de sujet aussi rapidement que possible, la belle tourna les talons et descendit quelques marches de l'escalier, comme si elle était déjà en route pour la fameuse "course". Dolorès tourna la tête vers Virgile, et posa une main sur sa hanche. A croire qu'il la faisait attendre, en plus de ça. Elle leva les yeux vers le ciel, et pu remarquer une nouvelle fois à quel point ce phare était grand.

- On pourra discuter en chemin, comme ça. De acuerdo ?

Elle se doutait bien qu'il allait résister. Mais de toute façon, s'il voulait sortir, il allait devoir passer par le même chemin.

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Virgile Marcial
Virgile Marcial
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Jeu 22 Aoû - 22:12
Virgile Marcial
Elle... L'accompagnait ? Son sang se glaça et il se crispa en voyant l'air radieux de la jeune femme. La suite de la phrase ne l'aida pas à se détendre. Si certains auraient effectivement pu trouver la remarque offensante – sûrement une partie de lui avait pesté sur le flagrant manque de respect – ce que Virgile retint du commentaire fut qu'elle avait visité les geôles d'Aros. Soudainement plus angoissé, il pinça ses lèvres et se remis à triturer un pan de tissus. Il n'était déjà pas certain de vouloir de cette compagnie, il en était désormais beaucoup plus inquiet. Pourtant, une voleuse... N'était-il pas évident qu'elle avait déjà séjourné dans des geôles, quelle qu'elles soient ? Après tout, si le scribe n'était pas homme à sortir s'informer des préjugés des uns et des autres, il était au moins certain d'une chose : les gitans n'étaient de base pas bien vu.
Il se mordit l'intérieur de la joue, tentant au mieux de ne pas trop y penser. Etait-ce de la sueur qu'il sentait glisser le long de sa tempe ? Lorna eut cependant la grâce de changer hâtivement de sujet et d'ainsi donner à son esprit une autre question sur laquelle s'occuper.

-Grin-qui ?

Bafouilla-t-il nerveux. Il avait cette désagréable impression qu'il aurait du connaître ce nom. La manière dont elle lui en parlait lui faisait comprendre qu'il devait le connaître, en avoir entendu parler au moins. Son imagination s'élança au galop et le fameux Gringo prit la forme d'un truand à la mine patibulaire qui l'attendait à la sortie du phare pour achever une sombre besogne.
Virgile déglutit, soudainement pâle. Venait-elle vraiment de lui annoncer ça avec le sourire ou s'était-il encore laissé aller à la rêverie ? … Quoiqu'étant donné les circonstances, le bougre avait plutôt tendance à songer aux cauchemars qu'aux doux rêves.

Et puis il sursauta. Son regard perdu se posa un instant sur Lorna, craignant l'espace d'un instant de voir surgir le fameux truand de derrière son ombre. Mais rien ne vint à part la mine relativement impatiente de la jeune femme. Elle le pressait, pour qu'ils puissent discuter en chemin. Il déglutit et tenta de reprendre composition. Il était pâle, même pour un arosien, et il tenta de se convaincre que si l'étrangère avait voulu lui faire du mal, elle l'aurait fait depuis longtemps.
Fort de ce nouveau raisonnement, il bafouilla quelques excuses et retourna hâtivement dans ses quartiers. L'espace d'un instant, il se dit qu'il n'avait qu'à fermer la porte et prétendre que rien de tout ceci n'était arrivé. Il ferait le mort jusqu'à ce qu'elle s'en aille pour de bon et jusqu'à ce que le vieil érudit lui fiche la paix.
Mais il était grand Virgile, suffisamment pour comprendre que la vie ne fonctionnait pas comme ça et que se cacher sous ses couettes ne fonctionne qu'un temps. Il avait reposé la petite besace sur la table, récupéré quelques affaires qu'il prenait toujours pour sortir et lorgna sur un coupe-papier. L'idée de pouvoir s'en servir comme d'un couteau l'effleura un instant alors qu'il s'attachait les cheveux sur le chemin de la sortie. C'était idiot. Il s'agissait d'une petite lame, de celles dont on se sert pour ouvrir les lettres. La sienne était par ailleurs très émoussée, il n'était pas certain de faire de gros dégats avec. Il n'eut pas le temps d'y réfléchir plus longtemps car il se retrouva bien vite sur le pas de la porte. S'était-il pressé dans l'idée de ne pas faire attendre plus que de raison la jeune femme ? Sûrement, il ne s'en était pas rendu compte et avait boutonné son lourd manteau à la va vite.
Cette hâte ne l'empêcha pas de se retourner une dernière fois pour jeter un regard à un Sire-Lumière plus qu'amusé par la situation. Le monstre lui jeta un regard entendu, comme ravi que son humain se sociabilise enfin avec un autre être de son espèce. Virgile pesta et tendit un doigt vers lui. « Tu restes sage. Il y a de quoi manger dans le placard. »
Puis il referma la porte derrière Gargantua qui se pressa à ses côtés. Le Lombre adressa un regard particulièrement curieux à la jeune femme, visiblement étonné de voir le scribe sortir de bonne – ou mauvaise – grâce avec l'une de ses semblables. Etait-il ravi ? Pas spécialement, juste surpris.

-D'accord... Très bien...

Marmonna t-il plus pour lui même que la gitane avant de relever pour de bon – ou presque – le regard sur elle.
Il avait cet éternel air désolé de tout qui lui collait à la mine et se fit un devoir de la prévenir après un raclement de gorge caractéristique.

-L'un de mes... Hm... Compagnons a été hum blessé récemment... Il agita vaguement une main vers la porte. Alors... Bref.

Eloquent, il baissa les yeux contrarié et lâcha un dernier regard inquiet vers ses quartiers. Qu'il soit inquiet pour Sire-Lumière ou pour lui même était un mystère, même pour lui, mais il finit tout de même par se résigner et à se presser dans les marches.
Il s'arrêta ceci dit avant de dépasser Lorna ou même de trop se rapprocher d'elle. Conscient qu'une certaine proximité permettait un larcin plus aisé, il se racla une nouvelle fois la gorge et tira nerveusement sur ses manches.

-Hm... Peut être.. ?

Il fit un mouvement pour l'engager à prendre la tête, jugeant les escaliers trop étroit pour la dépasser – et n'ayant, avouons le, pas spécialement envie d'avoir quelqu'un dans son dos – ou descendre à ses côtés. Avait-il entendu un soupir soulagé venant de l'une des portes voisines ? Hautement improbable tant il savait le bois des battants épais, il n'écarta cependant pas l'hypothèse et décida de garder un silence respectueux tout du long.

Arrivés au rez-de-chaussée, considérant qu'il avait à nouveau le droit de parler, il inspira.

-Vous... Vous n'avez pas à vous sentir obligé de... De m'accompagner... Tenta t-il maladroitement. Cette course est probablement une perte de temps...

Le reste de la phrase avait été soufflé en maugréant. Pestait-il ? Assurément, il n'avait en aucun cas l'espoir de retrouver les œufs dérobés à son ainé et il n'était finalement pas si pressé que ça de voir Gargantua blessé au même titre que Sire-Lumière.
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Dolorès L. Muñoz
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Sam 12 Oct - 13:18
Dolorès L. Muñoz
Grin-qui ? Dolorès afficha un fin sourire. Il n'avait donc pas remarqué l'immense percheron dans les rues d'Aros ? Certes la ville était grande, mais le duo avait sillonné pas mal de ruelles. Il ne devait pas sortir beaucoup de sa grande tour. Pendant un instant, la gitane s'imaginait que Virgile était une princesse gardée prisonnière dans son château, attendant qu'un beau et preux chevalier vienne à son aide. Être dans le rôle du chevalier, l'amusait beaucoup.

- Gringo est mon bras droit, dit-elle en replaçant le voile écarlate sur ses cheveux. Sans lui je ne serais rien. Cela fait des années que nous voyageons ensemble.

Lorsque Virgile sursauta, l'hispanique ne put s’empêcher de froncer les sourcils, amusée.

- Todo va bien. Même s'il est impressionnant, il ne vous fera rien.

Le scribe rentra chez lui, certainement pour prendre quelques affaires utiles à sa "course". Assez polie pour ne pas rentrer dans son intimité mais trop indiscrète pour détourner les yeux, la belle observait de loin, l'endroit où il vivait. Un bureau, une chaise, des papiers en tous genres. Certainement des notes, des observations qu'il devait écrire. Après tout, n'était-ce pas son métier ? Ecrire ?
Un mouvement lui fit baisser les yeux. Au sol, une créature, un insecte le regardait avec de grands yeux amusés. Dolorès se rappelait avoir rencontré une bête comme celle ci, dans les prairies d'une autre contée. Inoffensive, à ses yeux. Elle entendit la voix du scribe, mais comprit rapidement que ses mots de lui étaient pas destinés. La belle leva les yeux un instant, et soupira. Ce qu'il pouvait être long.

En sortant, une autre créature fit son apparition. Un genre de canard à la coiffe ronde, qui la dévisageait sans gêne. La gitane eut un petit sourire, étonnée de voir que les monstres de Virgile, semblaient être plus assurés que lui. Après tout, à chacun son bras droit, n'est-ce pas ?
Le scribe lui dit que l'autre bête, l'insecte (du moins, elle le supposait), était blessé et qu'il ne viendrait pas avec eux. Elle arqua un sourcil et haussa les épaules. Peu importe. Ils avaient Gringo.

- Bueno. Allons-y.

Malgré le malaise toujours présent qui s'émanait du jeune homme, il gardait le sens de la courtoisie, et laissa la gitane passer devant lui. Cela l'amusa beaucoup. Après un coup d’œil aguicheur, la belle descendit les escaliers, faisant voler derrière elle ses longs foulards rougeâtres. Le scribe bafouilla quelques paroles, qui ressemblaient à "vous n'êtes pas obligée de venir". La belle posa ses yeux dorés sur lui.

- Je ne m'en sens pas du tout obligée. Ça va être amusant.

Une fois à l'extérieur elle s'empressa de prendre une grande respiration, et son visage s'illumina. De l'air frais. Le fameux Gringo, qui attendait là depuis un moment déjà, dressa les oreilles et s'approcha d'eux. La gitane posa une main câline sur le chanfrein de l'animal, réconforté par cette caresse.

- Gringo, voici Virgile. Virgile, Gringo.

L'immense percheron posa les yeux sur l'être effrayé et son monstre vert. Un instant, il se demandait si tout ça n'était pas une blague. Pourquoi traînait-elle avec un gars comme lui ?

- Sé amable por favor, murmura-t-elle. Tiene miedo.

L'étalon leva les yeux au ciel. Il n'était pas tout à fait sûr de cette situation, mais Gringo ne pouvait décevoir son âme sœur.
Maintenant que les présentations étaient faites, Dolorès tapa dans ses mains.

- Bien ! Où allons nous ?


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Virgile Marcial
Virgile Marcial
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Mar 15 Oct - 23:37
Virgile Marcial
Elle déclara qu'elle pensait que la sortie serait amusante et le commentaire arracha bien malgré lui une grimace à Virgile. Il n'y avait rien d'amusant à perdre son temps à courir après des fantômes : il n'ignorait pas que les voleurs avaient certainement pris la fuite depuis longtemps déjà. Ainsi donc, à l'image de la jeune femme, il prit une longue inspiration une fois que l'air froid d'Aros lui fouetta le visage, à la différence prêt que la bouffée qu'il venait de prendre n'était là que pour tenter de le calmer. Gargantua a ses pieds s'était glissé derrière lui pour se protéger du vent et s'il voulu lui adresser un sourire réconfortant, l'immense bête qui s'était rapproché d'eux l'en empêcha.
Il pâlit instantanément devant la taille du bestiau, c'était encore pire qu'un truand qui seconderait la jeune femme ! Une goutte de sueur perla sur sa tempe et il déglutit difficilement alors que son regard s'était écarquillé sous la pression.
Lorna les présenta alors comme si de rien était, mais son cœur à lui battait à tout rompre. Des centaines de scénarios catastrophes se bousculaient dans son esprit, allant du plus ridicule au plus terrifiant. L'espace d'un instant, il lui sembla manquer d'air tandis que les yeux de la bête s'étaient posés sur lui comme pour le sonder. Il avait alors ouvert la bouche comme un Magicarpe hors de l'eau, peinant à retrouver un rythme cardiaque décent. Il n'avait même pas pu esquisser un pas en arrière tant ses angoisses l'avaient paralysé.
Et puis la jeune femme souffla quelque chose à son monstre dans sa langue natale et il leva les yeux au ciel, comme agacé. Lui avait-il dit de ne pas le piétiner tout de suite ? Virgile déglutit une nouvelle fois. Il avait réussi à fermer la bouche et à masquer péniblement les nerfs qui lui tordaient les entrailles. Son teint restait pourtant blafard et il peina à se concentrer à nouveau. Etait-ce légal de posséder une créature pareille ? Il n'en était pas certain et son regard dévia un instant sur Gargantua. Pour la première fois, il lui sembla deviner une certaine angoisse sur le visage pourtant toujours ennuyé du Lombre. Au moins n'était-il pas seul dans ce cas là.
Cette semble constatation lui permit alors de reprendre un minimum ses esprits et la première véritable inspiration depuis quelques secondes déjà. Alors il put esquisser un pas en arrière, entraînant avec lui le monstre végétal. Il était toujours temps de rentrer au Phare, n'est ce pas ? Il y serait en sécurité s'il hurlait qu'on attentait à sa vie. Pourtant, il resta silencieux et laissa glisser un regard oscillant entre la panique et l'angoisse de Lorna à sa monture. … Quel duo curieux. Et terrifiant.
Il sursauta même en entendant les mains de la jeune femme claquer à quelques centimètres de lui – comme si elle avait essayé de le frapper – et une question posée avec certainement trop d'entrain à ses yeux. Alors l'espace d'un instant, un bref instant, il plissa les yeux comme s'il ne comprenait pas où elle voulait en venir. Et puis il comprit et tel le déclic d'un mécanisme trop long à se mettre en place, il lâcha presque instantanément :

-Port !

Sa propre voix lui arracha une mine confuse et il baissa soudainement les yeux avant de se racler la gorge nerveusement.

-La... Hm... La dernière fois que je les ai vu, c'était au... Port.

Son regard se perdit alors vers les quais et un frisson de désapprobation lui parcourut l'échine. Il ne voulait pas y retourner, quand bien même il savait qu'il n'y avait aucune chance qu'il retombe sur les monstres qu'il avait combattu la dernière fois. Un regard hésitant ne manqua cependant pas de se perdre sur les pierres immaculées qui composaient le Phare avant qu'ils ne s'embarquent pour la 'course'.

Pourtant, ils n'avaient pas fait quelques pas que Virgile se stoppa, visiblement toujours aussi nerveux et le cœur battant. Tirant nerveusement sur ses manches, il se racla la gorge pour attirer l'attention de Lorna si ce n'était pas déjà fait. Arceus qu'il n'avait pas envie d'être là...

-Vous m'accompagnez vraiment... Alors je devrais...


La voix n'avait été qu'un faible murmure alors qu'il inspira une bouffée d'air et de courage.

-Ecoutez... Cette course n'est qu'une farce.

Finit-il par souffler de but en blanc, le regard toujours fuyant mais l'air plus contrarié qu'à l'accoutumée.

-Je vais être sincère... Et l'exercice lui coutait déjà beaucoup, ses jointures avaient blanchies alors qu'il avait serré son propre poignet dans l'espoir de se donner un peu plus de bravoure. J'ai déjà poursuivi les voleurs il y a.. Ahem... Quelques jours de cela...

Et ce fut très brièvement qu'il raconta la mésaventure. Autant ne pas raconter les détails, Lorna ne lui apparaissait pas très patiente et lui même ne désirait pas s'étendre sur le sujet. Il resta donc concis et résuma rapidement ce qu'il s'était passé, concluant et soulignant le fait que cela faisait déjà quelques temps que l'affaire c'était passée.

-Aucun voleur d'oeufs ne resterait aussi longtemps dans les parages...

Finit-il pas souffler, l'air abattu d'avoir tant parlé. Pour autant était-il déçu ? Pas vraiment, simplement contrarié que l'on désire envoyer un scribe plutôt qu'un véritable soldat.
Et qu'espérait-il après une telle confession ? Il ne le savait pas vraiment, mais il avait jugé nécessaire de tenir la bohémienne au courant, qu'elle ne se fâche pas d'avoir du courir les quais pour trouver des mécréants probablement disparus depuis des jours déjà. Aussi, il était encore suffisamment proche du Phare de la Dragonne pour y retourner en courant au moindre désagrément et ça, c'était non négligeable.
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Dolorès L. Muñoz
Dolorès L. Muñoz
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Lun 4 Nov - 20:24
Dolorès L. Muñoz
Gringo soupira longuement, les yeux dans le vide. Lui qui pensait ne plus jamais être surpris par les aventures de sa gitane... Il se trompait. Il lui avait été fidèle dans les plus horribles situations, présent dans les pires chagrins et dans les plus dures batailles, et il ne pouvait pas croire à ce qu'il avait sous les yeux. Sa gitane ne fréquentait pas ce genre d'homme. Il empestait les livres et la poussière, et le percheron pouvait sentir d'ici sa peur. Que faisait-elle avec lui ? La belle aimait les hommes forts, ceux qui riaient aux éclats dans les tavernes une bière à la main. Les forgerons costaux qui transpiraient la souffre, les soldats couverts de cicatrice. Mais pas... Un homme comme lui.

Un mouvement lui fit tendre l'oreille, et ses yeux ternes se baissèrent vers le sol. La créature verte venait de reculer, et l'immense percheron prit un moment pour l'examiner. Quelle étrange être vivant. Ses bras étaient bien plus longs que ses jambes, et sa tête semblait faire le double de son ventre... Jamais il n'avait vu pareille créature.
Pendant que l'étalon était plongé dans ses questionnements, Dolorès se tenait prête à partir. Surprise (il fallait le dire) par le cri du scribe, elle fit comme si de rien n'était et hocha la tête, en entamant quelques pas vers la direction du port.

Mais Virgile s'arrêta. La gitane, qui avait continué à marcher encore un peu, se retrouva à quelques mètres de lui, de nouveau surprise. Quoi encore ?

- Qué pasa ? demanda-t-elle en arquant un sourcil.

Et comme elle n'arrivait pas à entendre ce qu'il disait, elle s'approcha un peu de lui. Virgile lui dit que cette course n'était qu'une farce. La gitane aurait pu sentir son sang bouillir dans ses veines, si le pauvre homme n'avait pas la mine aussi abattue. Elle se contenta de croiser les bras, et de pencher la tête sur le côté, prête à écouter son récit.

- Je vous écoute, dit-elle avec une étrange douceur.

Ainsi, le scribe lui raconta une histoire qui lui semblait étrangement familière. Des voleurs d’œufs. L'image de la fillette lui revint en tête. C'était un jour de pluie, et une gamine l'avait suppliée de l'aide pour retrouver des œufs. Gringo avait du se battre contre un monstre horrible ce jour là. Était-ce lui aussi un voleur d’œuf ? Il fallait dire que la question ne lui avait pas vraiment traversé l'esprit... C'était le bon moment d'en avoir le cœur net.

- On vous a envoyé faire un genre de... Rapport ?

C'était la seule solution: pourquoi envoyer un scribe affronter des voleurs d’œufs ? Ils manient la plume bien mieux que l'épée. Enfin, cela lui semblait plus logique ainsi.
La gitane détourna le regard vers la foule qui fourmillait à côté d'eux. Virgile avait raison: les voleurs ne restent pas longtemps au même endroit. C'était une erreur de traîner ici à Aros: les soldats sont partout, et à la moindre erreur, on est envoyé aux geôles. Et elle savait de quoi elle parlait...

- On ne les retrouvera pas, mais on peut avoir des renseignements. Vous aurez un super rapport.

La gitane passa une main contre le voile qui couvrait ses cheveux. Elle posa de nouveau ses yeux félins vers le scribe, remplie de détermination.

- Grâce à moi vous écrirez quelque chose de sorprendente ! C'est par là.

Sans en dire plus, et certainement poussée par la détermination, elle tourna les talons, et s'enfonça dans la foule en gardant un œil sur le scribe.

C'est sa tête ce truc... Ou un chapeau ? Absorbé par ses pensées, Gringo n'avait même pas vu sa gitane s'éloigner. Lorsqu'il leva la tête, elle était trop loin de lui à son gout. Dolorès ralenti le pas, mais Gringo comprit que ce n'était pas lui qu'elle attendait: mais le scribe et son monstre vert. Alors, levant encore les yeux au ciel, le percheron poussa doucement Virgile dans le dos du bout de son museau, pour l'inciter à avancer. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire...
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Virgile Marcial
Virgile Marcial
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Dim 10 Nov - 21:46
Virgile Marcial
Lorsqu'elle lui demanda si on l'avait envoyé lui pour écrire un rapport, il se dandina nerveusement et tritura ses doigts. Il pinça légèrement les lèvres en tentant de marmonner que ce n'était pas vraiment ce qu'on lui avait demandé, qu'il était réellement censé retrouver les œufs et non pas seulement mener un genre d'enquêtes mais les mots se mélangèrent et il ne fit que bredouiller une phrase sans grand sens.
Embarrassé, il se racla la gorge, prêt à réitérer mais n'en eut pas le courage lorsque Lorna reposa son regard sur lui après avoir détaillé la foule et les alentours. « Grâce à moi vous écrirez quelque chose de sorprendente ! » lui avait-elle déclaré avec un entrain qui le fit déglutir. Toujours aussi anxieux, il sentit pourtant un certain soulagement en l'entendant parler avec une telle détermination. Non pas qu'il pensait tous ses problèmes résolus mais... Il était curieux, elle semblait si sûre d'elle et s'il ramenait effectivement un rapport convaincant, le vieil érudit ne lui redemanderait plus de repartir à la chasse aux voleurs.
Ainsi avait-il esquissé un pâle sourire qui passa inaperçu mais qui témoignait d'une certaine reconnaissance savamment mélangée avec une appréhension habituelle. Se sentir soulagé ne faisait pas parti de ses habitudes et cette constatation lui avait étreint les tripes pour lui rappeler que le malaise était un devoir chez lui.
Déglutissant et renonçant à triturer ses doigts plus longtemps, il se retourna pour s'assurer que Gargantua le suivrait de près. Le Lombre était trop petit et incapable de voler comme Sire-Lumière pour se permettre de le laisser en arrière. Pourtant, lorsqu'il tendit la main vers sa bête – qui semblait au moins aussi intéressée par le Bourrinos que ce dernier l'était par lui –, un glapissement de surprise manqua de lui échapper lorsqu'il sentit un poids dans son dos.
Oh, il ne s'agissait là, tout au plus, que d'une gentille impulsion pour l'inviter à rejoindre Lorna qui avait pris de l'avance, mais il ne s'y attendait pas et si son cri était resté muet – encore heureux, il aurait été bien malheureux de l'entendre ainsi en plein milieu de la rue –, il avait bel et bien sursauté et hoquetait. Un regard craintif c'était alors posé sur l'imposante bête et il s'excusa d'avoir traîné. Pour autant, il se baissa tout de même pour rapidement récupérer Gargantua entre ses bras et le porter comme on le ferait avec un enfant. Apathique, le monstre végétal s'était laissé faire en reposant docilement son menton sur l'épaule du scribe. Son regard morne suivit alors les mouvements du percheron, il n'avait jamais vu un tel monstre, mais dans son petit cœur de Lombre, il se dit qu'il aurait bien aimé être aussi grand que ça.

Virgile, quant à lui, avait finit par forcer un peu l'allure pour rattraper Lorna et ne pas s'attirer ses foudres. Il la devinait impatiente et n'avait pas à cœur de prouver sa théorie en la faisant attendre outre mesure. Il arriva donc à sa hauteur mais ne la dépassa pas, conscient que c'était elle qui le guidait. Lui faisait-il confiance ? Non... Peut être un peu, il la suivait tout de même mais... Il avait toujours cette légère appréhension qu'elle le mène à une sorte de piège pour finir de le dépouiller.
Nerveux, il s'humecta les lèvres et se racla une nouvelle fois la gorge, ré-équilibrant la charge de Gargantua contre lui.

« Hm... Lorna ? » débuta-t-il incertain de ce qu'il disait lui même. « … Merci.. » finit-il par souffler après une courte hésitation. Une certaine reconnaissance teintait sa voix bien que celle-ci gardait ses oscillations tremblantes et angoissées. Hébété, ses yeux se posèrent un instant sur les pavés qu'ils parcouraient dans l'optique de ne pas se laisser avoir par un cul-de-poule et de ne pas chuter misérablement – ce serait ballot –. « Et... Hum... » il se racla à nouveau la gorge, comme si ce tic pouvait effectivement l'aider à mieux parler. « ... Où allons-nous ? » osa-t-il demander. Certes, son anxiété était assurément perceptible de par sa manière d'agir, de parler, de se tenir ou même d'observer rapidement ses alentours, mais une certaine curiosité teintait sa question. Lui qui ne sortait que peu du phare, y voyait-il là une sorte d'aventure ? Un peu et un sourire incertain luttait pour relever les commissures de ses lèvres.
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Dolorès L. Muñoz
Dolorès L. Muñoz
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Lun 18 Nov - 18:43
Dolorès L. Muñoz
Marchant derrière eux en remuant sa tête de haut de bas, le percheron ne quittait pas le petit lombre du regard. Ses grands yeux semblaient tristes. Pourquoi était-il triste ? L'homme aux cheveux blonds le portait dans ses bras, il devait être heureux non ? Lui, personne ne l'avait jamais porté. Même quand il était un petit poney, il était déjà trop lourd pour sa gitane. Alors, franchement, il n'avait pas de quoi être triste.

Plus loin devant, en tête de file, la gitane zigzaguait à travers les passants telle une anguille. Elle était habitué à ce genre d'endroit, et être entourée d'une telle foule. Lorsqu'elle avançait trop vite, et qu'elle ne voyait plus Virgile, elle s'arrêtait quelques secondes. Il suffisait qu'elle aperçoive la tête de Gringo dépasser les foules, pour être certaine que l'homme n'était pas bien loin. Elle vouait une confiance sans fin à son cheval, et savait qu'au moindre problème, elle en aurait été informée.

Cette fois ci, elle attendit que Virgile soit à son niveau pour pouvoir continuer de marcher. Elle savait exactement où ils devaient aller pour prendre les ragots du coin, mais il fallait qu'ils y entre ensemble, tous les deux. En voyant le lombre dans les bras du scribe, Dolorès ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire. Peut être tous les trois alors.
Les passants étaient moins nombreux par ici. Les ruelles devenaient de plus en plus étroites, et Gringo sentait que bientôt, son voyage prendrait fin. Quelle idée de promener une si grande bête dans un lieu pareil ?

Elle entendit son nom, -enfin, son surnom- et tourna la tête vers lui. La gitane s'attendait certainement à des mots marmonnés, des plaintes ou encore, des excuses venant du scribe. Pardon d'être trop lent. Cette idée avait jailli dans son esprit, comme une évidence.

- Hn ?

Mais il ne répondit pas. Du moins, pas immédiatement. Cela lui fit froncer les sourcils. Pourquoi mettait-il tant de temps à répondre ?
Merci. Un simple merci. Et pourtant, Dolorès n'avait pas souvent entendu ce mot dans sa vie. Il y avait les "merci" après avoir jouit, les "merci" d'avoir rempli une pinte de bière, "merci" de ne rien dire à mon épouse. Celui là, était différent. Elle ne saurait dire pourquoi. Mais elle le sentait.

La gitane ne savait pas quoi répondre à ça, alors, elle n'y répondit pas. Après plusieurs mètres, elle ralenti. Virgile lui avait posé une autre question.

- Au Démon Doré.

Le nom ne pouvait pas lui être inconnu: le Démon Doré était une taverne où tous les brigands d'Aros pouvait se retrouver, pour échanger de l'or et des bons plans. Au dessus de la porte d'entrée, une pancarte accrochée au mur remuait doucement, de droite à gauche. Leur logo, deux "D" majuscules étaient sculptés dans le bois.

- Je viens souvent danser ici. Si il y a un commerce illégal d’œuf, c'est ici qu'on le trouvera.

La gitane enleva le foulard qui couvrait ses cheveux, et remua sa tête d'avant en arrière, faisant ainsi gonfler sa crinière de lionne. Elle attacha le fameux foulard à l'encolure de son cheval, avant de poser le regard sur Virgile, et son lombre.

- Êtes vous sûr de le faire rentrer avec nous ?

Car oui, au Démon Doré, les choses peuvent vite devenir dangereuses.
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Virgile Marcial
Virgile Marcial
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Mar 17 Déc - 0:41
Virgile Marcial
Le sourire qui luttait pour se faire une place sur son visage s'envola presque instantanément lorsqu'il entendit le nom de leur destination. Ses couleurs aussi d'ailleurs. S'il avait bredouillé une quelconque phrase de protestation, elle ne fut pas assez forte pour retenir l'attention de Lorna et il se surprit à allonger le pas pour se tenir plus près de la gitane. Ils s'étaient éloignés du Phare, de l'activité du centre d'Aros et de sa sécurité et, bien naïvement, il lui semblait que le dernier rempart entre lui et le reste, c'était elle. C'était stupide. Lui même s'accordait à se le dire. Si elle l'emmenait dans un guet-apens, il était mort et elle ne serait clairement pas celle qui lui viendrait en aide... Et pourtant, à part Gargantua dans ses bras – qui ne lâchait pas de ses yeux torves ceux du percheron – elle était la seule à qui il pouvait accorder un semblant de confiance ici.
La réalisation lui arracha une plainte muette alors que ses yeux balayèrent nerveusement l'endroit qu'ils traversaient. Mince, que faisait-il ici ? Il avait simplement prévu de passer la journée ailleurs, revenir au soir et bricoler une histoire qui lui rendrait enfin la paix... Pas à... A... A aller dans un endroit mal famé ! Pas qu'il ne soit réellement au courant de ce qu'il se passait au Démon Doré mais les rumeurs parlaient suffisamment fort pour que des gens comme lui leur accordent du crédit.

Lorsqu'ils arrivèrent à destination, il n'avait pas repris ses couleurs et étaient plus pâles que jamais. Lorna lui avait expliqué qu'elle dansait souvent là, que s'il y avait un commerce illégal d'oeufs, ils le trouveraient ici. Voulait-il vraiment le trouver ? Il connaissait la réponse et elle était négative.
Il se rendit alors compte que lui, il ne savait pas danser. La réalisation était stupide dans cette situation précise mais en avoir fait mention lui avait apporté une lucidité dont il n'avait pas besoin : savoir danser ou pas ne l'aiderait pas... N'est ce pas ? Il déglutit alors en lorgnant la pancarte qui se tenait sinistrement au dessus de l'entrée avant qu'un mouvement à ses côtés ne le fasse sursauter. Mais il ne s'agissait que de la jeune femme qui remuait la tête pour libérer et rendre forme à sa chevelure sombre. Il inspira et expira alors longuement pour reprendre consistance, il ne pouvait pas avoir peur pour si peu. Enfin, si, il pouvait, mais il devait arrêter !
Il s'humecta alors nerveusement les lèvres lorsque Lorna se tourna vers lui après avoir noué son foulard à l'encolure de sa monture. Instinctivement, il baissa les yeux avant de les relever après un effort qui lui sembla colossal – même ainsi, son regard restait fuyant –. Elle lui demandait si faire entre Gargantua avec eux était vraiment ce qu'il voulait. La question lui arracha un frisson, elle sous-entendait clairement qu'ils étaient en danger. La question lui demandait surtout s'il voulait également mettre en danger le Lombre.

« Je ne suis pas sûr de vouloir rentrer tout court... » avoua-t-il alors presque du tac au tac, un sourire nerveux s'affichant sur un visage plus que pâle. Pour un peu, cela aurait presque pu sonner comme une plaisanterie - cela en avait le ton en tout cas -.
Le regard posé sur le monstre végétal, il sembla le jauger. En réalité, il ne voulait pas le mettre en danger, pas plus qu'il ne voulait mettre en danger qui que ce soit. Sire-Lumière avait déjà fait les frais de cette stupide chasse aux œufs... A contre-coeur – Gargantua aurait été d'un soutien moral non négligeable –, il le posa délicatement au sol et le poussa gentiment vers les sabots du percheron. Aussi expressif qu'à son habitude, le Lombre lui adressa un regard. Il aurait pu hausser les épaules que l'impression qu'il dégageait aurait été la même. Virgile lui adressa pour autant un sourire presque paternel avant de se redresser et de poser des yeux bien mal assurés vers Lorna.
Il irait à sa suite – probablement – mais il était hors de question qu'il pousse cette maudite porte en premier.

« Bien... Alors... Hm... Que va-t-il se passer ? … Vous avez un plan... N'est ce pas ? »

Sa voix tremblait – comme d'habitude – et maintenant que ses mains étaient libres, elles avaient le loisir de se triturer nerveusement entre elle. Pour un peu, il aurait pu surprendre une goutte de sueur ruisseler le long de sa tempe... Par Arceus, que faisait-il là ? Il était scribe, pas aventurier !
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Dolorès L. Muñoz
Dolorès L. Muñoz
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Lun 13 Jan - 18:45
Dolorès L. Muñoz
Ah, le Démon Doré. Combien de fois la belle gitane s'était-elle mise dans de beaux draps ici ? Les hommes les plus terribles venaient s'abreuver dans cette taverne lugubre, aux odeurs de sueur et de bière. Et pourtant, elle adorait cet endroit. Elle aimait la lumière tamisée qui y régnait de jour comme de nuit, les petits vieillards saouls qui se damnerait pour oser toucher ses croupes, et même les marins à la voix grasse (eux avaient de l'argent à dépenser). Dolorès s'y sentait bien, un peu comme lorsque l'on rentre chez soi après une grosse sortie. Malgré toute l'affection qu'elle portait à ce lieu, elle savait bien que le scribe et le Démon Doré n'avaient aucun points communs.

Alors lorsque Virgile lui dit qu'il ne voulait pas rentrer tout court, elle le comprit. Au fond d'elle, elle ne put s'empêcher de trouver l'instant hilarant. La mine déconfite de son camarade du jour ne pouvait que l'amuser. Néanmoins, elle croisa les bras sur sa poitrine, et prit un air choqué.

- Vous n'allez pas faire demi-tour si près du but ! dit-elle en tendant une main vers la porte de la taverne. Vous devez montrer à vos chefs que vous avez plus de cojones que les autres scribes !

Elle inspira profondément, et laissa son bras rejoindre mollement le long de son corps.

- Sans moi, vous ne rentrerez pas, affirma-t-elle avec un petit air de dépit, alors laissez moi vous offrir ça au moins.

S'il y avait bien une chose qui était sure, c'était que Virgile n'avait pas la tête de l'emploi. Trop crispé, coincé, apeuré pour être un brigand, il allait être au mieux jugé comme un collectionneur d'objets illégaux, au pire, comme une proie facile. A ses côtés, Virgile avait au moins une chance de se faire prendre au sérieux. Encore faut-il qu'il accepte de mettre les pieds dans cette foutue taverne.

Gargantua à ses pieds, Gringo put enfin baisser l'encolure pour renifler le nénuphar qui lui servait de couvre chef. Car, il en avait décidé ainsi, c'était un chapeau. Les yeux rivés vers la petite créature au sol, Dolorès ne vit même pas le regard de Virgile se poser sur elle.
Un plan ? Comment pouvait-elle planifier une telle chose ? Ils devaient se fier à l'instinct, comme lorsque les monstres traquent une bête.

Dolorès hocha simplement la tête, et se contenta de quelques mots:

- Restez calme, et tout se passera bien, si Dios quiere.

La brune poussa la grosse porte en bois du Démon Doré, et jeta un dernier regard vers son percheron, content de s'être fait un copain. Étrange, mais un copain quand même.

- Protège le. Te amo.


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Virgile Marcial
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Ven 24 Jan - 23:27
Virgile Marcial
Il se doutait bien que la gitane tentait de l'encourager pour lui rendre son courage et ses couleurs mais.. Il fallait être lucide, il n'était pas vraiment certain d'avoir plus de 'cojones' que les autres. Probablement un peu, puisque bien peu de ses collègues auraient osés s'aventurer aussi loin. D'un autre côté, bien peu de ses collègues se seraient laissé embobiner dans une telle affaire. Bon nombre d'entre eux auraient expliqué courtoisement mais fermement au vieil érudit qu'il n'était pas dans leur fonction de retrouver des oeufs volés. Lui n'avait pas osé le contredire.
Ainsi, il laissa échapper un soupir à lui fendre l'âme quand Lorna insista. Sans elle, il ne rentrerait pas, effectivement, mais il ne voulait pas rentrer alors ce n'était pas vraiment une perte. Pourtant, le reste de la phrase l'interpella et il posa un regard perplexe sur elle avant de rapidement lorgner sur la porte. Elle voulait lui offrir 'au moins ça'. C'était étrange comme formulation, comme si elle lui devait quelque chose. Mais elle ne lui devait rien, n'est ce pas ?
Il déglutit difficilement et plissa des yeux lorsqu'elle lui souffla que tout irait bien s'il restait calme. Mince, il savait qu'ils ne se connaissaient pas depuis bien longtemps mais tout de même... Ne l'avait-elle pas assez côtoyé pour se rendre compte qu'il était à l'opposé du calme ? Pour autant, il ne la contredit pas et ne chercha pas à lui demander ce que le reste voulait bien dire. Il ne tenait pas vraiment à savoir pour être honnête. Sûrement que son silence fut pris alors pour un acquiescement car, sans plus tergiverser, elle poussa le battant en bois de la porte. Un dernier regard vers son compagnon, et elle s'engouffra. Virgile l'imita mais probablement pas pour les mêmes raisons, l'expression qu'il arborait lorsqu'il observa Gargantua et le percheron fut celle d'un condamné à mort. Il déglutit alors bruyamment avant de prendre la suite de la gitane.

Le Démon Doré portait bien sa réputation. La taverne était sombre et semblait plus petite qu'elle ne l'était en réalité. Il y faisait chaud à cause de toute la présence humaine qu'elle pouvait attirer et il y résidait un odeur âcre d'alcool, de rejets et d'autres fluides corporel que Virgile n'était pas désireux d'analyser plus en détails. Il y avait beaucoup trop de monde dans cet endroit et par réflexe, il se recroquevilla sur lui même. Ce fut un miracle qu'il ne s'accroupisse pas totalement pour se couvrir le visage et nier la réalité mais sa respiration s'était emballé. Il lui fallut beaucoup de contrôle de lui même pour éviter d'hyper-ventiler mais il resta debout.
Dire qu'il n'avait pas sa place ici eut été un euphémisme. Tous les gaillards présents ressemblaient à des clichés de brigands, mais en pire. Grands et costauds ou petits et roublards, tatoués, probablement armés, Virgile était convaincu que sa dernière heure était arrivée. Il avait beau se faire petit derrière Lorna, il n'était pas stupide au point de se dire qu'il passerait inaperçu. Arceus tout puissant, pourquoi diable l'avait-elle conduit jusqu'ici.
Il aurait juré que quelques regards s'étaient déjà posé sur eux et il savait, oh oui, il savait que quoiqu'il fasse, il leur attirerait des ennuis à tous les deux. Ainsi, malgré la chaleur ambiante qui aurait du lui rendre des couleurs, il avait gardé une pâleur maladive. Oh, il allait se sentir mal si ça continuait... Ah ! Etait-ce du sang, du vrai, sur cet homme là bas ?
Instinctivement, il posa son regard sur la chevelure d'ébène de Lorna, désireux de ne faire aucun contact visuel avec qui que ce soit. Ce n'était même plus un réflexe de timidité, c'était de la survie. Il savait que soutenir le regard de quelqu'un pouvait être perçu comme un défi ou une provocation et lui de lui – très loin – l'idée de provoquer qui que ce soit.

Il n'osa pas non plus adresser la parole à Lorna qui lui servait de guide. Pour être honnête, il semblait qu'il s'était déshydraté à la seconde même où ils avaient pénétré ce lieu maudit. Il avait la gorge sèche et parler lui serait assurément plus pénible que d'habitude. Alors il avait gardé un silence presque religieux, suivant les pas de la jeune femme de près, peut être un peu trop.
Arceus, était-il en train de suer ? Assurément, oui, et il ne savait pas vraiment si c'était à cause de la chaleur pesante et humide de la taverne, ou de ses nerfs qui lui tiraillaient toutes les entrailles possibles.
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Dolorès L. Muñoz
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Jeu 5 Mar - 17:03
Dolorès L. Muñoz
La musique était forte, peut être un peu trop. Les musiciens qui étaient sur la petite estrade du démon doré jouaient depuis certainement des heures sans interruption. Dolorès les connaissait pour la plupart. C'était des hommes bons, qui avaient fait de mauvais choix. Ils avaient des dettes à payer, et c'était en musique qu'ils s’acquittaient de leur peines. Si cela convenait au trois quarts des musiciens, certains d'entre eux souffraient beaucoup de leur présence au Démon Doré. La taverne était réputée pour sa mauvaise fréquentation, et certains ne ressortaient pas d'ici sans une dent en moins, ou une joli cicatrice.

Mais ça, ça n'allait pas leur arriver. La gitane ne se le permettait pas. Elle jeta un rapide coup d'oeil sur Virgile, qui semblait traverser le couloir de la mort. Cet univers n'était clairement pas le sien, et Dolorès fut un court instant amusée par les regards presque suppliants qu'il lui lançait. Mais cela ne dura qu'un moment.
Des habitués du Démon Doré stoppaient la gitane dans sa traversée, contents de la revoir. Certains avaient à leur bras des putains aux seins dénudés, d'autres des choppes remplies de bières à la mousse débordante. Et parfois, ils avaient les deux.

C'est au moment où la gitane avait le plus besoin de se faire discrète qu'elle se rendit compte qu'elle s'était elle aussi faite une certaine réputation, ici. C'était la danseuse au corps braise, et beaucoup d'homme rêvaient de se brûler les doigts et plus encore. Quelque part, grâce à elle, la fréquentation du Démon Doré avait augmenté et le propriétaire des lieux ne pouvait qu'être ravi.

Atteignant enfin le bar, la gitane s'accouda au bois collant, et fit volte face vers Virgile. Son regard était différent. C'était une phrase silencieuse, de celles qui voulaient dire "ça va ?" avec un peu d'amour maternel. Mais Dolorès n'avait rien d'une mère, et redevint rapidement la danseuse lorsque le tavernier s'approcha d'eux. Il salua la gitane chaleureusement, et baisa sa main. Après cet échange, il reprit un peu de son sérieux.

- Qu'est-ce que j'vous sers ?

La belle eut un grand sourire. C'était une de ses phrases préférées.

- Du vin, como es costumbre, miaula-t-elle.

Instinctivement, les regards se tournèrent vers Virgile, et la gitane se rendit enfin compte de sa bêtise. Il devait se montrer détendu et normal, mais le scribe n'était en rien normal. Si l'angoisse et la terreur devaient s'unir pour n'avoir qu'un seul visage, ils porteraient certainement le sien.

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Virgile Marcial
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Mer 18 Mar - 21:01
Virgile Marcial
Sursautant à chaque arrêt, détournant le regard à la moindre approche, Virgile ne quittait pas les arrières de Lorna. S'il avait été plus imposant et plus sûr de lui, il aurait pu passer pour un garde du corps, mais c'était peine perdue. Il avait plus l'air d'un rattata pris ente les griffes d'un Miaouss farceur et cruel, et plus les secondes s'égrenaient, plus il regrettait tous ses choix de vie. L'ambiance de la taverne était censée être à la fête, mais il la trouvait anxiogène, pesante et étouffante.
Parfois, son regard glissait furtivement vers la porte – afin d'éviter les habitués qui saluaient chaleureusement Lorna – se demandant très sérieusement en combien de temps il pourrait l'atteindre, et s'il ne risquait pas de buter sur un brigand brutal. Evidemment, à aucun moment il n'avait esquissé un geste de fuite. Etait-ce par regain de courage, de responsabilité ou de prudence ? Fuir maintenant ne lui attirerait que des ennuis, il le savait.

Alors il suivait la gitane comme si elle le menait à l'abattoir, comme une docile petite créature résignée à son sœur. Une goutte de sueur glissa de son front à sa joue et il déglutit nerveusement. Allons, se morigéna-t-il, ils n'étaient pas là pour ça, elle n'allait pas le sacrifier... N'est ce pas ? Et alors qu'il triturait nerveusement ses doigts – ravi d'avoir dissimulé sa bourse à un endroit qu'il était sûr de sentir si on tentait de le dépouiller – ils arrivèrent au bord. La traversée en elle même lui avait semblé insupportable et interminable, mais ils ne faisaient que commencer. Il se raisonna et se donna du courage comme il le pouvait, tentant de se rassurer sur le fait qu'au moins, il n'était pas seul. Mais Lorna pouvait-elle réellement être une source de réconfort ? Il pinça les lèvres : probablement, juste peut être pas celui dont il avait besoin actuellement.
Pourtant, de nulle part, il croisa son regard. Et s'il s'attendait à une lueur de malice dans les yeux félins de la gitane, il y retrouva quelque chose de plus tendre. Désarçonné, penaud, ce simple détail sembla le détendre un minimum – pas suffisamment pour qu'il se sente à l'aise dans une telle situation – mais assez pour qu'il se convainque qu'il pouvait lui faire confiance.
Cela n'était clairement pas assez pour qu'il se sente en sécurité, ou même sûr de lui, mais ça l'était au moins pour qu'il ne sursaute pas à l'approche du tavernier. Ce dernier – à l'instar de la majorité de ses clients – salua Lorna avec entrain, allant même jusqu'à lui embrasser la main. Le scribe était surpris. Non pas que sa partenaire de fortune soit populaire – loin de là, il l'avait déjà à l'oeuvre une fois et elle déchaînait les foules – mais que jusqu'à présent, personne n'ait tenté de leur sauter à la gorge, d'attenter à l'intégrité de Lorna ou de l'égorger lui. Les préjugés ont la peau dure, ce n'était pas Virgile qui le démentirait.

Cependant, son train de penser fut interrompu quand un certain silence s'installa autour de lui et qu'il comprit alors soudainement qu'on attendait une réponse de sa part. Une réponse à... Ah ! Oui... La consommation. S'il avait été possible pour lui de blêmir plus qu'il ne l'était déjà, il l'aurait fait. Au lieu de cela, il pinça nerveusement les lèvres et releva le défi extrême de ne pas lancer des regards paniqués vers la gitane. Se raclant la gorge à deux ou trois reprises, il finit par grimacer son meilleur sourire dans de telles circonstances – conscient que ça méritait bien un ou deux coups de poignard – et articula du mieux qu'il pouvait un « Je... Hm... La même chose, s'il vous plaît. ».
Miracle, sa voix n'avait presque pas tremblé. Fallait-il donc le mettre sous autant de pression pour qu'il puisse parler plus ou moins correctement ? Pitié non.

Il avait pourtant même pensé à la formule de politesse. Après tout, ce n'est pas parce qu'on est un patron d'un bar mal famé dans l'un des pires quartiers d'Aros qu'on ne mérite pas un minimum de politesse... N'est ce pas ? Pour autant, le regard à la limite du désespoir qu'il adressa à Lorna ne passa probablement pas inaperçu, il n'avait pas réussi à contenir celui là.
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Dolorès L. Muñoz
Dolorès L. Muñoz
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Sam 28 Mar - 17:06
Dolorès L. Muñoz
Virgile avait voyagé dans un univers qui n'était pas du tout le sien. Et ça se voyait. Il se pinçait les lèvres, se raclait la gorge, hésitait. Le stress qui émanait de lui était palpable, et la gitane en eut pleinement conscience lorsqu'il lui jeta son regard de chien battu. Le tavernier avait fait volte face pour remplir les verres, et Dolorès fit les gros yeux. Si elle voulait avoir des informations sur les brigands qui volaient les œufs, il fallait qu'elle soit très prudente, surtout avec Virgile.

Alors que le tavernier leur posa les choppes sur le comptoir, la gitane resta un moment abrutie. Faire des enquêtes, c'était pas son truc, et elle ne savait absolument pas par où commencer. Son regard de braise se posa sur le scribe, et la belle sourit. C'était lui l'érudit dans l'histoire, pas elle.
Soudain, tout devenait clair. Si Dolorès était habile dans les mots et le charme, Virgile, lui, était le moteur principal de cette enquête, et il allait devoir jouer un rôle important lui aussi.
Qu'il le veuille ou non, il allait devoir mettre la main à la pâte.

Portant la choppe à ses lèvres, Dolorès sourit de nouveau. Était-ce l'ambiance du Démon Doré qui lui donnait autant le sourire ? Certainement. Mais l'heure n'était pas aux festivités. Habilement, la gitane se rapprocha de Virgile, et porta ses lèvres vers ses oreilles.

- Que voulez vous savoir ? Murmura-t-elle assez fort.

A travers le brouhaha de cet endroit, elle espérait que le scribe avait compris. Après tout, c'était pour lui qu'ils étaient là. D'ailleurs, elle se demandait bien comment il allait faire son "rapport" quand toute cette histoire sera terminée. Enfin, si elle se termine bien, évidemment.

- Qu'est-ce que votre patron attend de vous ?

Cette fois ci, pas de murmure. Cette phrase n'était pas suspecte, et encore moins dans ce genre d'endroit. C'est certainement ici d'ailleurs, que s'étaient programmés certains crimes à Aros...
La tavernier faisait des allers-retours derrière son comptoir, et servait des hommes déjà bien atteint par l'ivresse. Ce qui donna envie à la belle de vider rapidement sa choppe, mais là encore, l'heure n'était pas aux festivités.
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Virgile Marcial
Virgile Marcial
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Dim 26 Avr - 23:38
Virgile Marcial
S'il aurait voulu ne pas quitter Lorna des yeux, c'était impossible. Ses sens étaient assaillis de toutes parts et il lançait bien trop souvent des regards inquiets à droite et à gauche. A sa grande surprise, sa commande n'avait soulevé aucun sourcil perplexe – à croire que même les taverniers de ce genre avait le sens du professionnalisme – et ils reçurent tous deux leur boisson. Pourtant, Virgile n'avait ni le cœur ni l'esprit à boire, alors il loucha sur son verre, mal assuré avant de se crisper.

Tapotant nerveusement sur le comptoir, il pinça les lèvres à de multiples reprises avant de les tremper sans grande confidence dans le breuvage. L'alcool avait la réputation de faire tomber les inhibitions et de redonner courage, Virgile, lui, en doutait fortement. Penaud, il déglutit sa vinasse piteusement et se rendit compte qu'avec tous les efforts du monde, il ne ferait jamais illusion. Qu'avait donc bien pu penser la gitane pour l'amener ici et croire que tout se passerait bien ? Peut être n'était-il pas le seul homme de son genre à passer là, après tout. Peut être que son profil n'était pas si rare ?
Il l'ignorait mais ne désirait qu'une chose : sortir de là au plus vite, inventer un rapport bidon et reprendre sa vie posée et tranquille de tous les jours. Au diable les aventures, il avait passé l'âge de croire que ce qui était écrit dans ses livres était la réalité vraie.

Pourtant, Lorna n'en démordait pas. Se penchant vers lui, elle lui murmura à l'oreille discrètement une question. C'était le genre de geste qu'il n'appréciait pas : un souffle chaud à cet endroit le faisait toujours frissonner et lui donner l'envie de se gratter. Il s'en empêcha pourtant, trop concentré à déchiffrer ce que lui avait dit la gitane. Ce qu'il voulait savoir ? Comment sortir d'ici vivant. La réponse teintée de sarcasme resta bloquée dans sa gorge, il n'avait pas le temps de plaisanter alors il afficha une mine plus sérieuse qu'anxieuse pour une fois. Le regard ancré sur celui de la jeune femme, il cherchait la bonne manière de poser sa question mais son esprit vagabonda un instant.
Il était fasciné par ce contraste entre eux deux. C'était probablement stupide à dire, mais si cette réalisation n'avait rien d'inédit, elle apparaissait plus clair à ses yeux en cet instant précis. Lorna avait l'air encore plus sûre d'elle dans un tel décor. Souriante, à l'aise, elle détonnait partout où il l'avait vu poser le pied – que ce soit dans une ruelle d'Aros ou entre les murs blancs du Phare –, mais c'était différent ici. Elle rayonnait, plus comme l'élément central d'un tableau que comme un morceau de toile arraché à une œuvre et maladroitement recousu sur une autre. En ce jour, c'était lui, l'élément perturbateur, un morceau du décor de la bibliothèque d'Aros que l'on avait trouvé amusé de déplacer dans une taverne. Il se demanda si au moins une fois dans sa vie, il avait été l'élément central d'une peinture.

Inspirant longuement pour se donner du courage – en cherchant probablement un peu dans le regard ambré de Lorna – il se redressa à moitié en entendant sa question. Il n'était pas l'heure de se poser des questions existentielles et de se laisser aller à la mélancolie.
Il n'était pas doué pour les jeux de rôles et ne savait pas si ce qu'il allait dire lui causerait plus tard des ennuis. Ainsi donc, refrénant un sursaut en entendant un éclat de voix non loin, il crispa son visage avant de prendre la parole.

« Des... Oeufs... » il se pinça furieusement les lèvres. Ce n'était pas sorti comme prévu. « Il recherche des œufs et, hum... Des monstres venant d'une région lointaine... Nommée Sinnoh. » siffla-t-il. Il ignorait s'il s'agissait là d'informations qui seraient utiles à Lorna, où s'il aurait du les diriger directement au tavernier qui allait et venait entre ses clients. Il lui aurait pourtant paru hautement impoli de l'interrompre dans son travail. Dépité de lui même, il réprima un soupir et entreprit de prendre une nouvelle gorgée d'alcool. Une petite, afin de faire illusion, et de peut être ressentir les effets positifs du breuvage, mais à part une impression de chaleur dans son estomac et un goût âcre sur la langue, rien ne vint.
Rien, à part des cris à l'autre bout de la salle.

Il ignorait s'il s'agissait là d'hommes qui venaient d'arriver, ou de clients déjà présents s'ennuyant malgré la beuverie. Virgile savait uniquement qu'ils semblaient nombreux et qu'ils parlaient forts. Il blêmit presque instantanément, les sens en alerte. Instinctivement, il regarda la sortie – qui lui sembla horriblement loin, séparée de lui par de trop nombreuses masses humaines – puis tourna un air paniqué vers la gitane. Si elle gardait son calme, c'est qu'il n'y avait rien à craindre, pas vrai ?
Il n'eut pas le temps de se poser réellement la question que son espace personnel fut rapidement envahi – plus qu'il ne l'était déjà par la présence des soiffards déjà attablés à leur arrivée –. Pourtant, ce n'était pas lui qu'on était venu voir, et un homme grand et balafré s'était penché sur l'andalouse. La connaissait-il ? Virgile avait pâli pour elle.

« Alors, ma Belle, te voilà en bien triste compagnie ! » des ricanements s'élevèrent autour d'eux et le scribe ne répondit rien. L'étranger n'avait pas totalement tort après tout et il s'était déjà affaissé sur lui même, priant Arceus que tout ceci ne soit qu'un cauchemar. « Pourquoi tu ne viendrais pas danser pour des vrais hommes ? Hm ? J'ai deux bonnes bourses biens remplies rien que pour toi ! » et un rire gras s'éleva, ponctué d'un geste obscène pour ne laisser planer aucune doute sur ses intentions. Les compagnons du balafré lui donnaient quelques tapes dans le dos, l'air de lui dire 'Ah bah Raymond, c'que t'es drôle et inspiré aujourd'hui !', très fiers de la vanne qu'ils étaient.

Virgile, quant à lui, avait finit par poser un regard plus que paniqué vers Lorna. Il n'était pas surpris, ça non. Il était pâle, semblait manquer d'air et absolument abattu de s'être laissé entraîné, mais il n'était pas surpris. Tendu, crispé, il cherchait à savoir, devait-il intervenir ? La gitane devait être habituée de ce genre de comportements, n'est ce pas ? Alors, cela voulait dire qu'elle savait comment réagir face à ce genre de problèmes, n'est ce pas ? Il n'avait pas besoin d'intervenir, n'est ce pas ?
Pourtant, alors qu'il tentait vainement de se convaincre, quelque chose d'incroyable s'était produit. Etait-ce les effets de l'alcool qui se manifestaient enfin ? Son sens du devoir ? Peut être même son orgueil bles-... Non, ça ce n'était pas possible.
Il s'était relevé, relativement tremblant. Il avait la mine blanche – il semblait presque malade – et s'était raclé la gorge pour attirer l'attention. Peine perdue. Pourtant, il leva une main nerveuse et finit par réellement hausser la voix pour se faire entendre. « Hum, excusez moi, messieurs ? Je ne pense pas que- »

Cet excès de courage, ce trop plein de bravoure, retomba comme un soufflet que l'on aurait écrasé avec le marteau d'un forgeron. Virgile lui même ne comprit pas directement ce qui lui était arrivé. Simplement qu'il était parti en arrière à une vitesse bien trop élevée pour qu'il ait simplement perdu l'équilibre et qu'un choc sourd résonnait dans tout son crâne.
Ce ne fut que lorsqu'il heurta le comptoir – s'y rattrapant miraculeusement pour ne pas chuter plus bas, c'eut été fâcheux – et que ses yeux papillonnèrent un instant alors qu'il ne voyait que du noir et des étoiles pendant quelques secondes, qu'il réalisa ce qui venait de lui arriver. Le coup n'avait pas été annoncé et avait laissé sa mâchoire affreusement douloureuse. Penaud et maladroit, il sentit des larmes lui piquer les yeux alors que sa main tremblante tâtonnait sous son nez. C'était mouillé, et chaud. Oh...

Il avait pourtant gardé ses esprits, c'était une bonne chose, non ? Enfin... Sa vision était floue, il avait des vertiges et n'entendait désormais plus que des sons étouffés, mais il était conscient ! … Conscient, certes, mais fixant ses doigts tâchés de sang comme s'il était étonné de ne pas déjà s'être réveillé.
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Dolorès L. Muñoz
Dolorès L. Muñoz
Admin
Or : 525
Métier : Gitane ( Voyante )
Sexualité : Libertine
Equipe : Y a plusieurs mètres d'eau dans les rues de ma peine. Bourri10Y a plusieurs mètres d'eau dans les rues de ma peine. Leopar10
Sam 7 Nov - 15:54
Dolorès L. Muñoz
Dolorès resta silencieuse pendant une seconde, en essayant de capter tous les mots que le scribe articulait avec parfois, un peu de mal. Des œufs, et des monstres venant de Sinnoh.

La belle fronça les sourcils. Sinnoh... Il lui semblait connaître cette contrée. Quand elle voyageait avec sa famille de gitan, elle était quasiment sûre de s'être arrêtée dans une citadelle du nom d'Unionpolis... Et soudain, une petite étincelle vint illuminer ses yeux dorés.

Les monstres qu'elle avait affronté avec Gringo et Hannibal, pour sauver des œufs, étaient des monstres qui devaient être originaire de Sinnoh. Mais pourquoi venir jusqu'à Hastérion pour voler des œufs ?

Le tavernier passa devant eux pour servir une choppe à d'autres ivrognes, et la gitane ne laissa pas cette occasion s'échapper. Elle lui demanda de s'approcher, et elle se pencha sur le bois collant. De là où il était, le tavernier devait certainement avoir une très belle vue et finalement, n'est-ce pas ce que la gitane avait prévu ?

- Des monstres de Sinnoh, ça vous parle ? demanda-t-elle, l'air mielleuse. Mi amigo y yo, on aimerait s'entretenir avec le chef de leur... Leur groupe.

C'était en quelque sorte un coup de poker. Soit le tavernier savait des choses, et était apte à les balancer contre un coup d'œil sur une paire de miche, soit il allait comprendre les intentions de ce duo si atypique, et se fermer comme une huitre.

Mais sa réponse, laissait sous entendre qu'il oscillait entre les deux.

- Vous ne les trouverez pas, répondit-il de sa voix grave. Ces braconniers ne sont que de passage ici… Ils ne font pas affaire avec les locaux… Vous voulez autre chose à boire ?

La gitane refusa poliment, et après avoir observé le tavernier s'éloigner un peu plus loin, elle se rapprocha de Virgile, plus pétillante que jamais.

- Virgile ! On a une piste. Il a dit "braconnier"... Cela voudrait dire que…

Mais la belle n'eut pas le temps de finir sa phrase, qu'un ivrogne répugnant vint l'accoster. Cet ivrogne, elle le connaissait. Elle le connaissait trop, même.
Fidèles clients, lui et ses compatriotes avaient remplies les bourses de Dolorès, lors de ses débuts ici, à Hastérion. Ses danses et ses autres… Services, lui ont permis de ne pas mourir de faim, et de se créer une certaine notoriété dans les rues d'Aros. Grâce à ces ivrognes, elle bénéficiait également d'une sorte de "protection", car aussi étonnant que cela puisse paraître, et malgré leur langage et leurs gestes grossiers, si la gitane était dans une piteuse situation, elle était certaine qu'ils allaient lui venir en aide.

Mais elle était loin de s'imaginer qu'en venant ici accompagnée, ces brutes allaient s'en prendre à eux. Enfin, à lui plutôt.

Au début, elle ne répondit rien. Dolorès fit un geste de la main, comme "oust", après la remarque sur la triste compagnie qui était avec elle. Lorsque le brigand lui annonça avec fierté qu'il avait deux belles bourses pour elle, la gitane répondit:

- Je ne danse pas aujourd'hui mais creo que les filles de joies là bas, dit-elle en donnant un coup de menton vers le fond de la taverne, adoreront tes bourses.

Le gitane leur offrit un sourire crispé. Elle savait très bien qu'ils ne lâcheront pas l'affaire, mais de toute façon, ils avaient ce qu'ils étaient venus chercher ici: des réponses.

C'est alors qu'il se leva. Le scribe.

Dolorès n'eut le temps de ne rien faire, si ce n'est d'écarquiller les yeux en l'entendant prendre la parole.
Elle savait très bien ce qui allait suivre. Mais elle ne put s'empêcher de crier le prénom du scribe, alors que celui-ci s'écroulait lamentablement contre le comptoir.

Telle une lionne, ou peut être une gitane en colère, la belle bondit vers le blond pour faire un diagnostic rapide de son état. Il saignait. Nez cassé ? Peut être. Ou était-ce seulement le choc ? Espérons.

Furieuse, la belle se tourna vers les ivrognes, et donna une violente claque à celui qui avait levé la main sur le scribe. S'en suivi une ribambelle d'insultes d'une autre langue, ce qui ne manqua pas de rendre hilare les brigands, même celui qui avait la joue en feu.

- C'est lui qui te monte ? Il ne tient même pas debout ! La prochaine fois choisit un homme qui sait se battre, qu'on rigole un peu !
- Bastardos como tú acabarán en el infierno, pesta-elle en tentant de relever Virgile. Allez viens, on s'en va.

Il était sonné, et ça se voyait. Il avait certainement besoin d'un peu d'aide pour rejoindre la sortie. Arrivés à l'extérieur, la belle plissa les yeux tant la lumière l'aveuglait. Au Démon Doré, il y faisait sombre quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit.

Gringo dressa les oreilles en les voyant sortir ainsi, et s'approcha d'eux au petit trot. Il savait que sa grande masse était un appui confortable pour celui qui avait visiblement reçu un coup.

- Virgile, ça va ? Qu'est-ce qui vous a pris ? No podemos discuter avec ces gens là !

Qu'avait-il tenter de faire au juste ? Protéger la gitane ? Il allait apprendre à ses dépends, que c'était inutile.
Gentil… Certes, mais inutile.
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