L’œil D'Aros - Victor Namielle

Né d'un père voulant s'amuser et d'une mère ne faisant que son travail, Victor ne connut aucun de ses deux parents. Dans son immense gentillesse, la génitrice du jeune homme l'abandonna aux mains plus responsables d'un orphelinat se trouvant quelque part dans le centre d'Aros. Les années passèrent et la petite tête blonde, étant arrivé ici il y a quelques temps, avait grandi. Ce n'était pas un enfant populaire que ce soit dans l'enceinte de l'orphelinat ou en dehors, à vrai dire, il n'avait aucun ami. Pour cause, la moitié des autres orphelins avaient peurs de ses yeux d'un jaune brillant, rappelant ceux d'un monstre et l'autre moitié n'était repoussé que par son silence de mort et son attitude peu courtoise. Victor n'était pas un enfant bavard ou sociable de naissance, c'était plutôt l'inverse, il ne s'inquiétait pas de son manque d'amis et ne dit ses premiers mots qu'à l'âge de 6 ans, pourquoi me diriez-vous ? Pour insulter un autre gamin l'ayant surnommé "Le Blondinet".

Pour combler sa solitude, il lisait, beaucoup. La bibliothèque de l'orphelinat était d'ailleurs sa pièce favorite et il y passait le plus clair de son temps, d'une part pour les livres et d'autre part pour le silence qu'elle lui offrait. La femme étant en charge de cette partie de l'établissement, Mme Belmont, en tenu rigueur et lors de son dixième anniversaire, elle lui offrit un livre qui allait forger un de ses traits de caractère les plus importants, sa vénalité. « L'Océan D'or » était un roman de cape et d'épée ou le personnage principal et son némésis se battaient pour, littéralement, un océan de pièce d'or. Spoiler, à la fin du roman le héros abandonne son combat pour ce qu'il appelle son vrai trésor, sa femme. Le méchant, lui, meurt noyer dans l'argent. De cet œuvre, Victor retenue que les deux étaient des idiots, le méchant pour avoir essayé de nager dans l'or et le gentil pour avoir choisi un humain sans valeur face à une richesse illimité. Il se jura donc que si l'occasion se pointait il n'hésiterait pas une seconde avant de choisir la richesse à l'amour.

A cause de sa présence presque permanente dans la bibliothèque il ne voyait personne. Il ne jouait pas avec les autres, ne discutait pas, ne se battait presque pas, il était à peu près devenu invisible à l'œil des autres orphelins et cela, Godrick le savait. L'adolescent avait un problème, enfin, une question et il avait besoin de quelqu'un de spécial pour aller lui chercher la réponse. Il alla donc rencontrer Victor dans sa pièce favorite et lui dit :

"Hey VicVic, ça va ? Dis-moi j'aurais besoin d'aide pour une minuscule chose, tu ne voudrais pas m'aider ?"

Notre petit homme ne leva les yeux de son bouquin qu'au moment où il prononça le surnom, son regard était froid et ses sourcils froncés, mais il restait calme et ne le fixa qu'une seconde avant de rediriger son regard sur son livre. Du haut de ses 11 ans il avait déjà l'attitude d'un patron, prenant les gens de haut et faisant savoir quand ils font une erreur.

"Bon écoute, j'ai besoin de quelqu'un d'effacé, quelqu'un à qui personne ne fait attention. Je veux savoir si Lucy m'aime bien, si tu m'aides je te donnerai toutes mes économies ! S'il te plait VicVic !"

Un levé de sourcil plus tard Victor avait posé son livre, se levait et avait serré la main de l'adolescent comme s'il était le Diable et lui, une de ses victimes. Notre petite tête blonde, bien que jeune, était plus mature que la plupart des autres enfants et il connaissait très bien la valeur de l'amour pour les personnes normales, enfin, si ses ouvrages avaient raison. Le lendemain de la discussion le petit espion en herbe suivi sa cible, Lucy, une autre adolescente un peu populaire. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait ce genre de choses, il aimait bien rester informé tout en ne faisant pas partie de la communauté, après tout, sait on jamais, une de ces infos l'aiderait peut-être.

Si ce n'était pour quelques conversations tendancieuses entre filles, il n'avait rien entendu d'important lors de sa poursuite, jusque tard dans la soirée. Se cachant dans le dortoir des filles, il la vut se lever puis fouiller dans les possessions des autres, ne sortant que quelques pièces à chaque fois. Victor était choqué et en même temps impressionné, il décida donc d'aller la voir le jour d'après pour la confronter avec cette nouvelle information et la faire chanter. Tout fonctionna comme prévu et durant quelques jours Victor récolta une partie du butin de sa victime, mais quand était-il de sa mission principale ? Eh bien il se trouvait que Lucy allait déposer une pièce, chaque nuit, sous l'oreiller de Godrick. A cette nouvelle ce dernier hurla de joie et, bien sûr, offrit de bon cœur toutes ses économies à notre petit espion.

Mais ça ne pouvait pas s'arrêter là, Victor n'avait pas assez, depuis que les deux tourtereaux était amoureux, l'argent ne rentrait plus ! Il fallait faire quelque chose, son "Océan d'Or" n'allait pas se construire comme ça. Il s'avérait que les surveillants de l'orphelinat récompensaient les enfants s'il leur pointait du doigt un problème avec un autre orphelin ou quoi que ce soit d'autre. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps de réflexion avant d'aller voir l'une des surveillantes et de faire punir Lucy pour ses crimes.

Argent en poche, suspects éloignés, Victor était heureux. Jusqu'au moment où Godrick venu le voir pour lui faire comprendre qu'il n'était pas content que sa chère et tendre se fasse punir de la sorte. Victor ne comprenait pas pourquoi il était aussi énervé et à travers les coups, il ne put que rire de sa stupidité dantesque, "Il n'avait aucune raison d'agir de la sorte, il ne lui était rien arrivé.", pensait-il. Quelques jours après cet incident, avant qu'il n'arrive autre chose, Victor se fit adopter par un noble du nom de Namielle.

Ce dernier l'engagea plutôt que l'adopta. En effet Victor se mit à travailler comme servant dans la demuere de son "Père adoptif" tout en en portant le nom. Notre plus si petite tête blonde n'appréciait pas beaucoup son travail, il le trouvait dégradant et totalement en dessous de ses capacités, mais il ne disait rien car il était logé, nourris et payé. Bien qu'il ne pût pas se plaindre ça ne l'empêcha pas de faire comme à son habitude, c'est-à-dire, profiter de la bibliothèque et s'informer. Monsieur Namielle étant un noble, de nombreuses personnalités publiques venaient dîner à sa table, ainsi Victor en profiter pour en apprendre plus qu'il ne devrait savoir sur ces importants personnages.

Durant l'une de ses "missions d'espionnage" il ressentit que quelqu'un le suivait et le temps d'un petit regard dans son dos il pût apercevoir la fille de son maître, Heaven. Il abandonna la mission très vite, se sentant compromit. Il se mit à se questionner, comment avait-elle pût le suivre ? Allait-elle parler ? Était-il fini ? Tant de questions qui trouveraient une réponse si seulement il allait lui parler. Et c'est exactement ce qu'il fit. En prétendant amener son dîner il s'introduit dans sa chambre et discuta avec elle. Elle était timide et plutôt silencieuse, ce qui allait bien avec son apparence, n'osant pas répondre, mais le charme de notre jeune homme suffit à la faire parler.
Grâce à ses lectures il pût très vite comprendre que la jeune Namielle ne voulait pas être juste ami avec lui, ou du moins, elle le trouvait plutôt mignon. Il en profita alors pour la faire taire, l'interdisant de parler de quoi que ce soit. Un petit bisou sur la joue plus tard et le deal était fait, Victor avait pris avantage des sentiments d'une jeune fille pour son profit, quel homme. Heureusement pour lui, Heaven était une fille de parole et de vertu, la plus honnête et mignonne des petites choses, il ne risquait donc rien.

Un jour, lorsque Monsieur Namielle était en voyage Victor, lui, était de corvée. Il devait s'occuper de la demeure et des habitants y étant encore présent. Lors de l'une de ses traversés de couloir il découvrit que la porte de la maitresse de maison était entre-ouverte. Ni une, ni deux il y jeta un œil pour y voir un spectacle digne de sa mère. Il toussa dramatiquement, stoppant les deux personnes dans l'acte ce qui déclencha chez lui un immense fou rire. Il mit quelques secondes avant de s'en remettre et vut qu'il s'agissait de Madame Namielle et d'un autre servant. Bien sûr Victor attrapa l'occasion de plein poing et fit comme il y avait quelques années à l'orphelinat. Durant des semaines sa fortune s'amassait et il devenait de plus en plus exigeant envers le couple, peut-être trop.

Madame en eût assez et arrêta une fois pour toute de lui donner de l'argent en échange de son silence disant :

"Assez ! Vous n'avez aucun pouvoir sur moi, vous n'êtes qu'un servant ! Dites-le à mon mari nous verrons bien en qu'il aura confiance."

Ainsi elle brisa le pacte et Victor se prépara à la briser en retour. Quelques jours plus tard il alla aux côtés du Maître de maison pour lui raconter. Celui-ci n'en revenant pas convoqua sa femme, le servant en question et sa fille. Bien sûr Madame nia les faits tout comme le servant, mais il restait bien une personne sur qui reposait toute la confiance de Monsieur Namielle, sa fille. Notre cher menteur l'avait prévenu qu'il allait l'utiliser comme témoin et qu'elle devait le suivre. Quand lui n'hésitait pas une seconde, elle, douta. Mais toute la tension pesant sur la jeune femme ne dura pas longtemps, alors qu'elle fit exactement ce que Victor lui avait dit de faire. Un sourire denté se dessina sur son visage alors que la colère régnait dans la salle. Il croisa le regard de sa partenaire avec une certaine expression, comme pour lui dire "Bien Joué" et la fit rougir de joie après cet épisode de stress intense.

Le malheureux Monsieur Namielle récompensa le jeune homme pour son honnêteté, il avait maintenant assez pour fuir et commencer à créer son propre "Océan d'Or", mais comme auparavant l'histoire ne s'est pas arrêté là. Lorsque Victor voulut quitter la demeure Namielle il se vut confronté à l'ancien servant et amant, maintenant à la rue :
"Tu as détruit notre vie, nous étions parfaitement heureux avant toutes tes manigances !"

Sur ces mots il plongea sur le jeune homme et lui planta un couteau d'argenterie dans l'œil. Il tourna littéralement le couteau dans la plaie alors que Victor criait comme jamais il ne l'avait fait. Jamais tant d'effort n'avait été dédier à sa voix, mais ce changement lui valut la vie, car Heaven apparu derrière l'homme et commença à le frapper brutalement avec un pot derrière la tête. Elle prit soin du, maintenant, borgne jusqu'au lendemain. Bien que la douleur fût encore présente, il ne voulait pas perdre plus de temps allonger sur un lit, ou à travailler en tant que servant, il voulait s'en aller. Sa sauveuse ne lâcha pas l'affaire et l'obligea à rester. La nuit tombée, voyant cette même fille accrochée à son bras en train de dormir, il décida de rester. C'était la première fois qu'il avait choisis un humain plutôt que son profit, il se demanda donc si le Héros de son livre favori n'avait pas un tant sois peu raison, mais il balaya l'idée se disant qu'il avait besoin d'être en forme pour réussir ses projets. Quelques jours passèrent et elle ne le lâcha toujours pas, elle était devenue si collante qu'elle le suivit dans son aventure pour le contrôle d'Aros, sans la permission du père bien sûr.

Ils quittèrent donc la demeure familiale à l'âge de 17 ans et décidèrent de s'écarter un tant soit peu du centre d'Aros, en vivant d'abord dans une taverne, puis une maison. De là, pendant 13 ans Victor travailla d’arrache-pied pour créer son organisation et se faire un nom, "L'Oeil". Maintenant, il a des espions à chaque coins de la ville, il fait chanter quelques grandes pointures et se tient au courant des grands événements tout ça cacher derrière son faux métier, Directeur de "La Table Pour Quatre". Savoir et faire chanter était devenu ses hobbies, son métier et il en est désormais le Maître.