Qui veut aller loin ménage sa monture (solo)

Les Whiterun sont les meilleurs éleveurs de Galopa d'Hastérion. C'est un fait que personne ne souhaiterait disputer, surtout pas face à l'un de leurs héritiers, qui défendrait férocement ses écuries. Marigold la première est fière de ses montures au poil brillant, à la santé de fer, aux jambes puissantes et aux flammes ardentes.

Était-ce de la trahison, que de vouloir changer de destrier ? C'était peut-être son côté rebelle, son goût pour le luxe et l'exotique, simplement une soif d'aventure ou, plus probablement, une envie de se démarquer des autres membres de la cour... qui sait ? On racontait que des Ponyta étranges galopaient dans la forêt de Nimus et elle comptait bien en dénicher un.

Les témoins étaient peu fiables : la plupart n'étaient que des gueux dont les connaissances en Pokémon s'arrêtaient au Tauros qui tirait leur charrue dans des champs de bouse. Certains pensaient que les poneys étaient tous chromatiques, d'autres pensaient que c'était une nouvelle espèce qui n'avait rien à voir avec le cheval de feu, d'autres enfin avançaient qu'il s'agissait de Galopa miniatures, à en juger par leur corne unique.
Ce qu'ils étaient stupides, ces pauvres. Marigold en savait bien plus, elle. Elle avait reçu une véritable éducation dont elle n'avait pas à rougir. Ses livres de sciences naturelles lui avaient déjà appris tout ce qu'elle devait savoir sur les formes régionales. L'illustration du Ponyta de Galar de son manuscrit n'était sûrement pas des plus fidèles, probablement basée sur du bouche à oreille ou, au mieux, le croquis d'un moine saoulé à la piquette recopiant une pauvre bête empaillée par un chasseur tout aussi sobre.

Raison de plus pour chercher à en voir un de ses propres yeux.

Attention !

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Un Ponyta de Galar Shiney ♂ & Un Chovsourir Normal ♂

Dans les bois de Nimus se cache bel et bien la bête dont parlent les gueux. Un Ponyta visiblement pas enflammé, avec une unique corne. Celui-ci est un peu spécial. Sa crinière particulière le distinguant de son groupe, il se tient à l'écart, broutant tranquillement dans l'ombre de la forêt Illusion. La présence de Marigold ne semble pas encore l'alerter. Ce Chovsourir, en revanche, en est très conscient ! Dérangé dans sa sieste par les déplacements de la noble, il virevolte dans sa direction, bien décidé à lui faire payer le prix de son erreur.

Ce furent des bruits de sabot qui alertèrent Marigold. Des sabots qui auraient pu appartenir à n'importe quel ongulé, du vulgaire Tauros à un Pokémon légendaire, et pourtant, elle en était sûre et certaine : il s'agissait de sa cible. Elle estimait tout de même s'y connaître assez en équidés pour pouvoir l'affirmer, voyons. Et puis, à quel point ces Ponyta étrangers pouvaient-ils différer de ceux d'Hastérion pour que le son de leurs pas soit différent ? Réfléchissez, un peu.

La noble esquissa un sourire pas peu fier en apercevant, dans ce qui semblait être une clairière bien verte à l'herbe grasse, sûrement abondamment arrosée par la pluie qu'aucun arbre ne pouvait arrêtée, un troupeau de poulains. Ils étaient plutôt fidèles aux représentations qu'elle avait lues : leur pelage était d'un blanc immaculé, bien plus pâle que la robe couleur crème de leurs semblables, leur crinière n'était pas faite de feu, mais de longs crins bouclés qui semblaient si doux au toucher... et enfin, la Baie Ceriz sur le gâteau, la corne unique au milieu du front, brillant comme une améthyste.

Quel fier animal.

L'héritière ne pouvait qu'imaginer quel somptueux Galopa l'un de ces poneys deviendrait une fois suffisamment entraîné. Probablement une monture idéale pour pavaner devant les autres gus de la cour lors de parties de chasse. Elle ferait plus d'un jaloux, elle le savait et elle y comptait bien. Il lui fallait cette créature. Elle n'était pas venue les mains pleines de baies pour rien, bien que Leroy aurait préféré qu'elles lui soient destinées. Et si rien ne se passait comme prévu... il lui restait un fouet.

L'un des chevaux se tenait à l'écart de sa troupe, sûrement de nature paisible, ne voulant pas se battre pour de l'herbe, mais pas assez fou pour s'éloigner trop de la harde qui le protégeait. Contrairement à ses camarades, sa crinière arborait de superbes teintes bleu-vert au lieu de l'habituel rose et bleu. Raison de plus pour chercher à s'en approcher. Marigold avait suffisamment l'habitude de traquer des Pokémon en forêt pour ne pas se faire repérer - bien que cette fois elle ne soit malheureusement pas accompagnée d'un canidé pour l'aider. Seul le Draby la suivait à la trace, l'air agité. Le connaissant, il se méfiait d'un trop grand nombre de Pokémon sauvages et un simple bruit de travers le pousserait à l'attaque. Tant qu'il ne blessait pas le futur destrier de sa dresseuse, elle s'en moquait bien.

Elle se trouva bien vite face à la bête. L'approcher de dos n'aurait causé que des accidents. Un claquement de langue attira l'attention du poulain. En voyant le visage de l'humaine, il manqua de se retourner et de partir au grand galop... avant que ses yeux ne se posent sur ce qu'elle tenait, attiré par l'odeur. Il sembla alors perdre toute once de peur de lui, trop intéressé pour se méfier.
Les chevaux étaient des créatures stupides et basiques, Marigold ne le savait que trop bien. Fiers et nobles, peut-être, mais cela n'en faisait pas des génies. Ils restaient motivés, comme tout Pokémon, uniquement par son estomac.

Bien, bien, brave bête...

Elle avança de quelques pas, pour s'accroupir au niveau du Ponyta. Elle n'était pas bien grande et pourtant, il aurait été capable de se sentir menacé si elle se tenait debout face à lui, quand bien même un seul de ses coups de sabots aurait pu la tuer en un coup.
La femme aux cheveux d'argent avança sa main. Petit à petit, elle parvint à toucher l'encolure de l'équidé. Surpris, il soupira, sans pour autant se détourner de sa collation. Bien, elle était sur la bonne route.

Dommage qu'un Chovsourir ait décidé de lui ruiner sa journée. Qu'avait-elle fait pour s'attirer ses foudres si ce n'était de respirer le même air que lui ? Quelle sale bête... il fonça droit sur elle, prêt à s'acharner sur son cuir chevelu, ne faisant pas attention au dragon qui se jetait droit sur lui. Rêvant de s'envoler, Leroy avait suffisamment de détente pour percuter la chauve-souris au moment où elle eut le malheur de planer à la hauteur de l'humaine.

Peu de créatures encaissent une Draco-Charge sans peine. La créature volante s'écrasa loin, tant l'attaque était puissante. Elle peina à se relever, tandis que son adversaire grattait le sol de sa patte arrière, faisant signe qu'il était prêt à récidiver. Paniqués, les Ponyta avaient déjà filé lorsque le type Vol avait failli les faire voltiger comme des quilles. Seul restait le gourmand, tout de même en retrait dans les buissons, mais pas assez effrayé pour ne pas espérer davantage de friandises.

Assez vite, la bête aux ailes de cuir s'était envolée à nouveau. Bien qu'elle n'ait pas eu d'yeux, on pouvait deviner la colère sur son regard. Qu'à cela ne tienne, si le Draby voulait un combat, il en aurait un. Ce dernier avait l'air bien satisfait d'enfin pouvoir se passer les nerfs. Marigold réprima un rire. Elle était vraiment tombée sur le bon dragon.

Intimide-le un peu, qu'il sache à qui il a affaire.

Le reptile resta sur ses appuis. Bien que l'envie de charger fut forte, il garda la tête froide, ne serait-ce qu'un instant, de quoi déstabiliser l'adversaire en le fixant d'un œil noir. Il fit mine d'attaquer en faisant un pas en avant et claquant des mâchoires : opération réussie, la chauve-souris recula un peu, soudain l'air moins fier.
C'était l'opportunité qu'attendaient les Scémédois pour attaquer plus fort. Avant que l'ennemi ne réalise ce qu'il se passait, le dragonneau chargeait déjà. D'un bond, il agrippa la fourrure bleue qui couvrait le corps de l'autre et asséna un vilain coup de dent là où le pelage était moins dense. Une attaque Morsure, super efficace, qui ne plut pas au type Psy. Il n'était néanmoins pas encore vaincu. Il lui restait assez de force pour se débarrasser de son cavalier importun grâce à ses pouvoirs psychiques. Soulevé par une force invisible, Leroy s'écrasa au sol, malgré une tentative d'atterrissage contrôlé.

Il était encore plus furieux.

Il repartit à la charge, cette fois enveloppé de flammes bleues témoignant son héritage draconien. Cette fois-ci, le Chovsourir le vit arriver de loin. Cherchant à le maintenir éloigné, il battit des ailes aussi vites qu'elles le lui permettaient. D'un côté, il cherchait à maintenir l'autre à distance, espérant également le faire s'envoler un peu, et de l'autre, l'adversaire luttait pour courir plus vite que le vent qui le repoussait. Un duel qui dura quelques instants, avant d'être gagné par la boule de poils. Malgré la puissance de sa capacité, le Draby restait une jeune pousse qui ne savait pas encore tenir tête à plus fort que soi.
Ainsi, une bourrasque l'envoya voler plus loin, tête la première. Heureusement qu'un casque d'écailles plus dures que le fer le protégeait : il aurait eu plus mal en tombant sur son derrière. Il n'eut donc pas trop de mal à se lever, si ce n'était la honte qui coulait dans ses veines.

Qu'attends-tu, Leroy, tu ne vas quand même pas perdre face à... cette chose ?

L'intéressé répondit à sa maîtresse d'un aboiement hargneux. Il était déjà assez déterminé pour venir à bout de son ennemi, il n'avait pas besoin d'être "encouragé" par des paroles acerbes. Il avait déjà repris les hostilités. En le voyant s'approcher de lui, la chauve-souris arbora son plus beau sourire, avant d'envoyer ce qui s'apparentait à une brume rose et scintillante en direction du Draby. Sans doute une attaque Attraction... leur cœur de Marigold se serra... si l'ennemi était féminin, alors l'issue de ce combat serait bien plus hasardeuse. Pas de chance pour ce dernier, cependant, puisque sa tentative de charme ne fonctionna pas sur l'autre mâle. Quel dommage, à une chance sur deux... Il ne put pas éviter la Draco-Charge qui lui était destinée, et il regretta alors de ne pas s'être juste déplacé pour reprendre sa sieste. Il s'écrasa pour de bon cette fois, bien sonné après un choc au milieu du front.

Leroy n'en avait pas fini à son goût. Tandis que son humaine cherchait autour d'elle une trace du Ponyta, il continua à frapper l'adversaire inerte au sol. Bien, au moins il serait assez fatigué pour dormir sur le chemin du retour.

L'espace d'un instant, Marigold craint que le poulain n'ait disparu, effrayé par le combat comme ses compagnons. Cependant, un doux hennissement attira son attention. Elle s'approcha de fourrés, pour reconnaître la crinière citron du poney. Malheureusement, elle s'était emmêlée dans les ronces du bosquet où il avait voulu se cacher.

Quel sot. ne put s'empêcher de grommeler la jeune femme.

Elle dut s'armer de gants de cuir pour libérer la bête. Sans eux, elle aurait abîmé ses belles mains de porcelaine, immaculées, vierges de tout travail manuel. Heureusement que la froide saison et le temps peu clément de la région lui avaient rappelé de s'habiller chaudement. Le froid ici n'avait rien à voir avec la chaleur de Scémède, même en ce début de printemps.
Quelques mèches de la crinière durent malheureusement être arrachées pour la bonne cause. A chaque sacrifice, le poney couinait. Cependant, il ne chercha pas à mordre la noble : il était peut-être stupide, mais pas au point d'oublier qui était en train de lui porter secours. Assez vite, heureusement, il put se libérer, non sans quelques lacérations sur les flancs. Rien qui ne soignerait pas avec le temps. Il n'en garderait sûrement pas la moindre cicatrice tant ces égratignures étaient superficielles.

De plus, Marigold était sortie armée : elle avait plus d'une baie dans son sac. Elle en choisit une à la chair pulpeuse et bleue. Les baies Oran avaient la réputation de pouvoir soigner les Pokémon qui en mangeaient. Le Ponyta se jeta sur celle que lui présentait l'humaine et en effet, il se permit une attitude bien plus assurée une fois l'estomac rempli. Il se laissa même caresser, insistant pour que le coin de sa joue soit gratté de façon appropriée. Quel prince.

Et alors que l'équidé avait perdu toute méfiance, la Whiterun en profita pour glisser un licou autour de sa tête. L'animal eut un mouvement de recul, surpris. Heureusement pour lui, la corde n'était pas particulièrement serrée, sa sauveuse avait dû s'attendre à capturer une créature plus grande. Une fois la surprise passée, il ne se débattit pas. Il hésita tout de même à avancer quand elle chercha à le faire avancer en tirant sur les rênes. Il n'eut pas le temps d'être effrayé d'un autre fruit se faufila vers sa gueule. Puis un autre, puis un autre, si bien qu'il commença à marcher en dehors de la forêt de Nimus sans même s'en apercevoir. Au bout d'une dizaine de minutes, il trottait paisiblement aux côtés de l'humaine sans avoir besoin d'appât, espérant tout de même en recevoir plus tard.

C'était ridiculement facile de gagner le cœur d'un Pokémon via son estomac.

Résumé:

Bravo !

Bravo !

Le Ponyta de Galar Niv. 07 s'est lié.

S'il est dit que les Ponyta Galariens fuient à la moindre pensée 'impure', il semble que celui-ci n'aie pas lu dans l'esprit de Marigold. Ou bien pense-t-il simplement que les actions pèsent plus lourd que les mots. Cette humaine l'a sorti des ronces et nourri. Pour l'instant, il semble que ce soit suffisant.

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