porte-bonheur (mission hiver solo)

« Bien sûr, n'ayez crainte Mori-san. » à ton sourire, ses inquiétudes s'amenuisent à vue d'oeil

Tu connais bien les imprudences d'Arinori. Combien de fois as-tu croisé sa route dans la montagne, pris dans une situation plus ou moins périlleuse ? Combien de fois n'a-t-il tenu qu'à toi de le tirer des ennuis ? De le ramener au village sur ton dos, faute de pouvoir te reposer sur l'aide d'un monstre. (et combien de fois lui as-tu conseillé, douce mais ferme, de prendre soin de sa santé ?) Arinori t'épuise plus que tu ne le laisses transparaitre, Byakuren. Mais il est l'un des tiens alors.. tu ne l'abandonneras pas.

le Conseil dirait que ce n'est pas ton rôle
mais c'est toi la prêtresse, pas eux

Porte-bonheur en main, tu quittes le village d'un pas décidé, sachant déjà par quel étroit chemin de montagne commencer. Morisane te crie d'être prudente. Tu hoches la tête, un peu embarrassée par tant d'attention.

« Restez cachés. » ordonnes-tu, entendant tes monstres approcher

Si vous allez retrouver un membre du village, ils ne peuvent pas apparaitre comme associés à toi. Toute la gratitude et les bonnes intentions de certains disparaissent si vite, quand il est question de tradition. Arinori n'est pas exactement un imbécile mais.. tu ne veux pas prendre le risque. C'est mieux comme ça, Byakuren.

plus sage
plus simple

Un jour tu auras le courage de confronter les tiens quant à cette règle, mais pas aujourd'hui. Aussi importants soient tes monstres à tes yeux, tu sais bien qu'aucun d'entre vous n'est encore prêt pour ça. S'il faut prouver votre détermination (et leur valeur) par la force, si un affrontement officiel est demandé.. non, vous n'êtes pas encore prêts. Vous perdrez et tu les perdras. Hors de question.

Chassant ces réjouissantes perspectives de ton esprit, tu presses le pas sur le chemin enneigé. Il y a des traces dans la neige. Il y a nombre de traces dans la neige, mais celles qui quittent le chemin dans la pire direction possibles sont celles qui t'intéressent. Celles qui font siffler la Presque-Voix à tes oreilles.

par là, vous serez en danger
alors bien sûr, c'est là qu'il faut aller

non, ce n'est pas le Faiseur de Paix qui t'envoie
mais tu ne prends pas la peine de corriger Arinori

Pas quand la surprise de le voir par dessus le tas de rochers te coupe le souffle. Voilà qui est.. plutôt inhabituel. (pour ne pas dire tout à fait nouveau) Tu clignes bêtement des yeux quelques secondes, osant à peine y croire. Mais Arinori est bien debout, à peine égratigné et très convaincu qu'il y a sous ces rochers un monstre ayant besoin d'assistance.

« Tu.. en es certain ? » demandes-tu, plissant les yeux pour essayer de mieux y voir

Il n'y a.. rien que tu distingues. Rien qui bouge, rien qui fasse du bruit. Tu n'entends même pas une respiration sous ces rochers, à vrai dire. Mais Arinori te regarde avec tant d'espoir que.. tu peux lui donner le bénéfice du doute. Ce ne sera pas long. Quelques rochers ne sont pas grand-chose pour toi, Byakuren. Ta musculature était bien moins développée lorsque tu as commencé à remplacer ton père à la mine, et il a quand même fallu dégager des collègues d'éboulements.

bien sûr, vous aviez l'assistance de monstres
mais chaque seconde comptait
alors tout le monde aidait

« Commençons par ici. » décides-tu, désignant des roches instables sur le haut du tas

Tu supposes que dans le cas présent, il est plus sage de procéder de la sorte, pour limiter les risques d'effondrement sur l'éventuel monstre piégé. Tu pourrais avoir tort.. mais Arinori ne pose pas de question. Ne semble même pas réfléchir avant de se mettre au travail.

C'est toujours une surprise de voir avec quelle déférence les villageois te traitent, désormais. Toujours un peu déstabilisant, aussi. (un peu intimidant) Les pierres ne te semblent pas si lourdes penses-tu en les dégageant. Toute cette confiance que l'on place maintenant en toi, en revanche.. Les attentes les espoirs, la fierté de ton village entier sont un poids considérable. Assez pour que tu peines parfois à respirer. Assez pour que tu te sentes (très) légèrement trembler.

inspire, Byakuren
et expire lentement
aucune raison de paniquer

Les gravats, les pierres, la neige et la poussière sont dégagés sans accidents, venant salir vos vêtements et vos mains. Arinori tousse un peu. Vos souffles forment des nuages dans l'air frais de la montagne. Tu t'essuies le visage avec ta manche, distraitement soulagée de n'avoir pas mis ta tenue de prêtresse. Elle aurait été tâchée, à coup sûr. (ton père t'aurait passé un savon) Ca ne serait pas la première fois mais.. tu essaies d'éviter autant que possible. Ne serait-ce que pour préserver tes oreilles.

Un éclat de voix te ramène au présent. Un éclat.. enjoué. Victorieux, même. Tes yeux sombres glissent de la silhouette essoufflée d'Arinori au tas de roches qui n'est vraiment plus très haut. Vous avez dégagé suffisamment de l'éboulement pour révéler ce qu'il cachait il semblerait. Tu papillonnes des yeux. La tâche était si automatique et absorbée comme tu l'étais par tes pensées, tu aurais pu continuer un moment sans t'en rendre compte, Byakuren !

et à ta surprise
Arinori avait raison

C'est un Stalgamin tout tremblant qui émerge du tas de pierres, pas rassuré de la présence d'humains mais visiblement content de ne plus être coincé. La bête sautille sur place, souriante, mais reste trop craintive pour vous approcher. La plupart des monstres sauvages le sont, il faut dire. Ton peuple n'intimide pas que les autres humains d'Hastérion, il semblerait.

Difficile à croire, pourtant, à voir la joie pure et lumineuse dont s'éclaire le visage d'Arinori. Non, il n'est vraiment pas très intimidant. Toi non plus, tu supposes, avec tes vêtements poussiéreux et des cheveux collés à ton front par la sueur. Vous regardez le Stalgamin filer avec une touche de fierté.

« Oh, Mori-san m'a donné ceci pour toi. » te souviens-tu

Avec cette histoire d'éboulement, le porte-bonheur était passé au second plan dans ton esprit. Si tu crains l'espace d'un instant de l'avoir perdu ou froissé en dégageant les rochers.. il est en parfait état, caché dans les pans de ton vêtement. Si Arinori grimace à sa vue, l'inquiétude de son père lui revenant certainement à l'esprit, il n'a pas le coeur de refuser.

pas la prudence de renter au village non plus, cela dit
tu fais le trajet retour seule, espérant ne pas le retrouver en pièces