mettre la main à la pâte (solo event)

c'est le coeur léger que tu arpentes la ville
et pour cause: Serena marche à tes côtés

Son bras passé dans le tien, un geste familier sans devenir incorrect, ton amie ne se départit pas de son sourire. Voilà bien longtemps que vous n'avez pu vous voir ! (trop longtemps à ton sens) Marcher dans un Bourg-Flora enneigé (chose rare à Scémède), ignorant vos vies respectives l'espace d'un après-midi est exactement ce dont vous aviez besoin. L'air est si frais qu'il pique vos nez et rosit vos joues, mais même à travers ton épais manteau, la proximité de Serena te réchauffe.

« Nos sorties m'avaient manqué. » murmures-tu pour ne pas être entendue

C'est que malgré ta tenue d'homme, tu n'as pas exactement pu déguiser ta voix, Andraste. Tes formes sont cachées et ta longue chevelure attachée dans un style qui n'a rien de féminin, mais tu préfères ne pas prendre de risques inutiles. L'anonymat vous permet une promenade agréable, il serait dommage de tout faire rater. A voir comme les yeux de Serena pétillent lorsqu'elle acquiesce vivement, tu ne peux qu'être confortée dans cette idée.

vous passer un si bon moment
loin de toi l'idée d'y mettre fin

Cet homme, en revanche, semble d'un tout autre avis. Si tu es prête à l'envoyer bouler, peu intéressée par ces histoires de pâtisserie (sans compter ton inexpérience), Serena semble étrangement à son aise. Tu plisses les yeux avec méfiance jusqu'à ce qu'elle tapote doucement ton avant-bras. C'est un ami, t'explique-t-elle patiemment, sans doute est-ce pour cela qu'il n'avait aucune hésitation à vous demander un coup de main. Ton expression s'adoucit immédiatement, laissant même apparaitre un sourire poli. Si Serena le connait, inutile d'être sur tes gardes.

Serena sait bien comment aider et son ami est suffisamment pédagogue pour vous expliquer les choses patiemment s'il faut. Tu hésites encore un moment. Finit par céder, laissant un sourire bien plus sincère étirer tes lèvres lorsqu'il promet de vous laisser emporter une partie du fruit de votre labeur.

« Vous savez comment me parler, il semblerait. » ris-tu, amusée

vous lui emboîtez donc le pas
entrez dans une modeste cuisine

L'homme assure qu'avec des soeurs aussi fainéantes que les siennes, il faut savoir motiver son monde ! Ce n'est hélas pas la première fois qu'il doit se reposer sur la montée d'âme d'autres Scémèdais pour avoir la main d'oeuvre qu'il lui faut en cuisine ! Des fois, maugrée Rodrigue, il se demande s'il ne devrait pas les dés-inviter. Elles ne l'aident presque jamais, après tout !

Tes yeux pétillent en l'entendant se plaindre: malgré sa mauvaise humeur affectée, tu sens une once de chaleur dans sa voix. Une once d'affection. Aussi tire-au-flanc soient-elles, Rodrigue aime beaucoup ses soeurs. Serena t'assure qu'elles sont d'excellente compagnie (quoiqu'un peu dispersées) alors que tu casses des oeufs pour les ajouter à la pâte. Vraiment pas de mauvaises dames ! Elles ont juste.. d'autres priorités, semble-t-il. Alors que Rodrigue s'occupe d'émincer quelques herbes de l'autre côté de sa cuisine, Serena se penche vers toi pour murmurer sa théories: les dames passent du temps avec leurs amants. Clairement une priorité respectable.

« J'imagine que je peux comprendre. » souffles-tu, amusée

Après tout, c'est exactement ce que vous faites: quitter le domicile familial en douce pour passer du temps avec une.. plus qu'amie. Serena dépose un baiser sur ta joue avant de retourner à sa tâche. Tu la suis du regard un moment, aussi ravie qu'étourdie. T'en retournes au pétrissage de la pâte quelques instants plus tard, peu désireuse de la laisser voir comme tes joues s'empourprent.

cuisiner n'entrait certes pas dans ton programme
mais c'est en définitive loin de te contrarier

Rodrigue est scandalisé
presque autant que toi

Comment cet impudent se permet-il ? Si Adelardo était là, il aurait tôt fait de piéger la bête entre ses mâchoires ! Voilà qui apprendrait à ce lézard ce qu'il en coûte de voler le travail des autres ! (ou le tien en tout cas) Mais Adelardo n'est pas là, pour des raisons simples: protéger ton identité. A la place, il faut donc compter sur tes prouesses à la lance.. ou en l'occurence, au balai.

« Mais pour qui ça se prend ? » grondes-tu, empoignant l'arme de fortune avec une grimace désapprobatrice

Immédiatement centrée sur le combat, tu te lances à l'assaut sans compter sur les risques encourus par le plateau. C'est Serena qui le récupère de justesse, à bout de bras, lorsque le manche du balai percute la tête du Keckleon, le déstabilisant. Rodrigue crie de ne pas marcher sur le plan de travail alors que tu pourchasses une bête visiblement peu décidée à partir sans voler davantage de sucre.

la farine vole dans la cuisine
quelques oeufs roulent, chutent, cassent
le Keckleon en voit de toutes les couleurs

« Et ne reviens pas, manant ! » lances-tu alors qu'il bat en retraite

Personne n'a envie de voir un malotru pareil ! Encore, s'il avait demandé.. Alors que tu essuies ton front (s'agiter de la sorte t'a fait suer malgré le froid), il te semble entende Serena étouffer un rire dans le dos de sa main. Rodrigue t'observe d'un oeil.. curieux. Différent. Un 'Dame And-' se forme sur ses lèvres avant que tu ne bondisses vers lui, tes cheveux en bataille volant dans le mouvement. Ton souffle forme des nuages blancs autour de ton visage. Il papillonne des yeux face à l'index que tu viens de placer sur ses lèvres, aussi éberlué que silencieux.

« Andrius. Seigneur Andrius, s'il faut. Peut-on retourner à la cuisine ? » malgré ton air sévère, le ton est presque implorant

Rodrigue reste encore confus quelques instants avant de lentement hocher la tête. Tu lâches un soupir, rassurée. Si on t'avait dit que ce serait ta façon de chasser un Keckleon des cuisines qui briserait l'illusion.. Serena a une étincelle dans les yeux alors que vous vous remettez au travail. Nul doute qu'elle aura quelques moqueries pour toi, lorsque vous serez de nouveau seules.

Tu lui donnes un léger coup de coude dans les côtes. Elle ne pouffe que davantage. Rodrigue ne tarde pas à retrouver son aise et les fournées de gâteaux s'enchaînent sans autres soucis. Tu apprends différentes façons de leur ajouter du goût. En goûte quelques uns pour la forme.

puis les ingrédients s'épuisent
et Rodrigue vous remercie

« Si ce rustre revient, n'hésitez pas. » souris-tu alors que vous repartez

Rodrigue opine d'un air presque solennel: il n'a aucun doute, tu sauras t'en charger.