Honneur et loyauté | Morgan

Tu as toujours été quelqu'un de calme, Morgan. Une personne réfléchie qui s'inquiète pour son entourage, ce qui fait de toi un garçon particulier aux regards de tes proches. Alors que ton frère aîné se moquait de toi pour ta façon de voir les choses, tes parents ont toujours cru en toi. Tu as toujours été très patient et à l'écoute des autres, tu ne forces jamais sans aucune raison et évite le plus possible les confrontations avec les gens, principalement ton frère. Ton amour pour les autres te mène à sacrifier tes rêves afin de les aider. Mais cela t'épuise à force et pourtant, tu ne montres rien, tu continues à garder la tête haute et à sourire.

Tu es un idole pour ta petite soeur envers qui tu es très protecteur. Tu apprécies le temps que tu passes avec elle et aime d'ailleurs prendre ses avis sur tes travaux. Après tout, c'est grâce à elle que tu t'améliores dans ton métier de forgeron et même si on te fait beaucoup d'éloges, tu sais qu'il te manque encore pas mal d'expérience.

Malgré ta gentillesse envers les habitants de Kii, tu es quelqu'un de plutôt solitaire qui préfère rester dans son coin. Cela ne veut pas dire que tu es fermé aux amitiés, juste que tu aimes le calme et la solitude. Tu es quelques fois pensif et tente d'imaginer une façon d'améliorer le quotidien des autres. 

Et pourtant, tu n'as jamais tenté de te mettre en avant, ce qui n'empêche pas de te faire provoquer par ton frère. Tu n'es pas à la recherche de la gloire ni même de la richesse. Tu veux tout simplement rendre heureux les gens qui t'entourent.

Tu avais toujours été en compétition avec ton frère aîné de trois ans. Bien que tu ne l'avais provoqué, c'était un quotidien que tu vivais extrêmement mal. Il fallait l'avouer, même si tu l'aimais, il n'a jamais été tendre avec toi. Vos parents ont toujours dit que vous aviez des talents différents mais essentiels à la forge de Kii. Pourtant, tu avais l'impression que ton aîné était jaloux de toi, lui qui vivait telle une brute, forgeant des armes lourdes et dangereuses. Et toi, un combattant plutôt agile, gracieux qui préférait la souplesse et la rapidité. Vous étiez vraiment différents...

- Pff, ta pioche est merdique, frérot. Aucun mineur voudra de ton déchet. Fais quelque chose de plus lourd et solide.

Tu finis par soupirer alors que ton frère cracha au sol, à quelques millimètres de toi. Il ne semblait vraiment rien comprendre à ton désir d'aider.

- Tu te trompes Arès. Cette pioche est parfaite pour les personnages âgées. Elle n'est pas trop lourde et plus facile à manier. N'oublie pas que leur dos se fragilise avec la vieillesse.
- Oh, c'est pas comme ça que tu vas faire marcher les affaires. On doit fabriquer en masse puis les vendre.

Tu détournas le regard sur ta dernière oeuvre, ignorant finalement ton grand frère. Il ne comprenait rien du tout. Il n'avait pas la patience que tu avais et tu trouvais ça vraiment dommage. Ton frère, comprenant qu'il n'arrivait pas à te toucher, finit par partir rejoindre son feu. Un soupir s'échappa alors de ta bouche avant de murmurer comme pour toi-même.

- Une arme trop vite travailler n'est pas une bonne arme. Il faut de l'amour et de la patience.

C'était vrai que tu forgeais à un rythme assez lent comparé à Arès et pourtant, tes armes étaient de très bonnes qualités, souvent complimentés par les habitants et autres clients. Et chaque oeuvre que tu fabriquais été unique afin qu'elles puissent trouver une bonne main pour les tenir.


Aujourd'hui était un jour important pour toi et ta famille. Après plusieurs mois d'observation, ton père avait remarqué un immense fossé entre toi et Arès. Il avait même finit par dire à ta mère discrètement.

- Arès est un très bon forgeron mais il n'a pas l'écoute de son petit frère. Je me demande d'ailleurs si c'est Morgan qui devrait être l'héritier de notre famille.

Et cela ne tarda pas à se faire savoir, mettant en colère ton frère aîné. Ta petite soeur en était d'ailleurs gênée car elle vous aimait tout les deux et ne voulait pas participer à ce jour si spécial : Un combat.

Le principe était simple, ton frère et toi deviez fabriquer une arme et combattre l'un contre l'autre jusqu'à ce que l'un perde. Le gagnant héritera la place du chef de famille. Mais en voyant la haine dans les yeux d'Arès, tu te demandas si ça en valait vraiment la peine, si ce ne serait pas mieux de le laisser gagner pour attiser sa jalousie envers toi.


- Alors, Morgan. Comme ça tu essaies de prendre mon héritage? Tu me déçois beaucoup alors que de base, c'est moi qui t'es tout appris. Le combat, la forge... Je t'ai même protéger des autres. Et tu oses me faire ça? Idiot!

C'était vrai qu'il t'avait toujours protéger à l'époque ainsi que ta petite soeur. Tu te rappelais même de cette fois où tu étais sur la falaise, bloqué entre deux rochers qui s'étaient effondrés. Et même après être sorti avec un bras cassé, sans l'aide de ton frère Arès, tu ne serais plus de ce monde. 

Mais là, tu voyais que ton frère avait changé, il n'était pas quelqu'un d'honnête avec lui-même et il était hors de question de le laisser en tête de famille au risque de voir s'écrouler leur prestige.


- Pardonne moi, Arès...

Tu l'avais combattu. Tu l'avais vaincu. C'était quand son épée se brisa en milles morceaux que votre père arrêta le combat alors que ton arme n'avait reçu presque aucunes entailles. Pour tes parents, cela ne fit aucun doute que tu allais reprendre le flambeau de ton père.

- Je te l'ai déjà dit, grand frère. Une arme forgée dans l'amour est bien plus solide qu'une arme forgée dans l'avarice.

Malgré ta victoire, tu sentis au fond de ton âme de la tristesse. De la tristesse pour cet homme tombé si bas.