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Sagesse calligraphiée, émerveillement romancé [ft. Lear][Terminé]

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Ven 8 Juin - 13:25
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Le Monde s'endort. Tandis qu'au loin, les dernières teintes rosées disparaissent du firmament, remplacées par l'encre tachetée du ciel nocturne, les oiseaux s'endorment, les mustélidés se retirent dans leurs tanières, les monstres se préparent au sommeil... Et Aros, elle, s'éveille. Les volets s'ouvrent, les lanternes, tour à tour, s'illuminent à l'aide du feu interne des monstres bienveillants -certaines de ces lanternes en sont, des monstres bienveillants! Les rues se remplissent de vie, et bientôt, la toile sombre des cieux est ravivée des aquarelles rouges, orangées et jaunes des lumières chatoyantes de la ville. A intervalles réguliers, le faiseau puissant de lumière blanche émise du phare transperce l'air. Que cette nuit soit de pleine, demie, ou sans Lune n'importe finalement que très peu. Même sans la douce lumière couleur craie de Séléné, personne à Aros ne s'éclaire au clair de Lune. Le joyau du Nord brille de mille feux sous le ciel étoilé, comme à son habitude.
Sigyn n'apprécie que très peu cette façon de s'approprier le privilège d'émettre la lumière nécessaire à la vie, mais c'est quand même fichtrement pratique. De plus, changer les moeurs de la capitale d'Hastérion n'est même pas envisageable. Ce serait le travail de plusieurs décennies d'un combat insensé contre la vie nocturne. Non, l'exploratrice originaire de Scémède ne s'offusque plus de cette débauche d'huile de wailord importée des grands fonds marins, des risques d'incendie presque constants que génèrent autant d'éclairage par flamme, ou même de l'ignorance flagrante dont font part les habitants vis-à-vis du potentiel de pokémons qui luisent sans flamme: électriques, fées, plantes luminescentes... Elle avait souhaité axer ses recherches en ce sens, fut un temps, mais ils en savent bien trop peu pour exploiter ces capacités sans danger.
Comme à chaque coucher de soleil, le premier passage du phare par les hautes fenêtres de l'Académie signalent l'ouverture au public de la bibliothèque. Sigyn, en bon rat de bibliothèque, était déjà dans les rayons, poussant l'un des chariots de livres réservés aux érudits, pour y entasser les documents préparatifs à son expédition. Comportement des monstres de la forêt illusion, capacités particulières, effets sur le climat et la flore de la forêt et j'en passe... Sig' s'installe donc sur une table, comme à son habitude, juste en face du rayon sur les contes et légendes d'Aros. La bilbiothèque n'étant visitée que par des érudits, ou au mieux, des tuteurs et leurs pupils de bonnes familles -comprendre qu'ils s'en foutent de l'importance de l'histoire politique de Scémède-, ce rayon est toujours, TOUJOURS déserté. Malgré les quelques perles de conts merveilleux qu'il contient. La rouquine, d'ailleurs, n'hésite pas à en lire un ou deux au hasard pour se détendre quand, deux ou trois heures avant la levée du jour, elle n'arrive presque plus à prendre de notes sur son petit carnet à la couverture en cuir.
C'est donc ainsi que la rouquine, avec son chemisier blanc crème, son pantalon en toile kaki et ses bottes de marche jadis brun foncé, éclairci par l'usure et les affronts du temps, s'installe à la table vide, y pose les dix volumes qu'elle a choisi -pour commencer!- allume une bougie qu'elle porte en bout de table, pour ne pas âbimer les volumes, et se met au travail.
Mais Fjer, dans tout ça?! Le hibou, revenant tout juste d'une autre expédition, n'est pas du tout parti pour une nuit à regarder Sigyn faire des recherches ennuyeuses, que, par quelque miracle, elle semble trouver passionnantes.
C'est donc accompagnant ses battements d'ailes de sifflement brefs et à l'avance satisfait de ses méfaits, que Fjer s'en va en haut, prendre un volume dans les contes et légendes d'Hastérion. Un de ses préférés, que Sigyn lui a déjà lu des dizaines, si ce n'est centaines, de fois. Ce n'est que quand le livre, sa reliure et ses pages décorées avec expertisent s'étalent devant ses yeux que Sigyn daigne les relever. Elle lance au volatile un regard répprobateur et fatigué d'avance.

"-Alors, boule de plumes, tu t'ennuies déjà? -Hoo. -Déjà, ça ne répond pas à la question. Et tu sais très bien que je commence par travailler quelques heures puis-"
C'est à ce moment précis que Sig' remarque, du coin de son oeil écarlate, la tignasse albâtre et le teint livide du jeune homme aux allures d'apparition surnaturelle qui tendait toujours la main vers l'endroit désormais vide où se trouvait le volume. Elle savait Fjer têtu, mais malpoli, en plus? Ni une, ni deux, la jeune femme reprend le livre et le tend au jeune homme, avec son meilleur sourire apologétique.
"-Bonsoir! Excusez-le, il adore qu'on lui lise ce livre, et depuis tout petit... Je suis Sigyn, érudite de l'Académie, j'étudie les pokémons pour le Gardien. Si je peux faire quelque chose pour me faire pardonner, n'hésitez pas à me demander, je passe presque tout mon temps ici."

Alors qu'elle lançait sa présentation et abusait de sa position pour offrir d'acheter le calme du jeune homme, Sigyn se rend compte qu'il est fichtrement lourd, à bout de bras, ce volume. Il en a dans les ailes, le hibou jaune!
HRP: Choisis ce que tu veux, comme livre! Le but était juste de mettre Sig' et Lear en contact ;)
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Mar 12 Juin - 22:02
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La nuit ne faisait que commencer et Lear se sentait déjà éreinté. Depuis un peu plus de deux heures, il fouillait dans les rayonnages de la bibliothèque du phare, à la recherche de livres sur la grotte Lazuli ou plus généralement les Pokémons vivant à Aros et Hastérion. Cela faisait maintenant quelques jours qu’il croulait sous les ouvrages déjà parcourus, avec Morgane, la principale intéressée, sur son épaule ou perchée tout en haut d’une grande étagère de bois brut. Le conteur ne trouvait pas cette activité déplaisante, mais il commençait à perdre espoir. Il savait pourtant  être raisonnable et ne pas y rester des journées entières, mais se lever plus tôt pour passer quelques heures en compagnie de tous ces bouquins était la moindre des choses. Il se devait de découvrir l’espèce de cette drôle de demoiselle qui l’accompagnait désormais partout. C’était essentiel à son bon développement, notamment d’un point de vue alimentaire. La bestiole n’acceptait aucune nourriture autre que des minéraux, et Lear avait beaucoup de mal à mettre la main dessus… D’autant plus que les marchands profitaient de son ignorance pour lui faire payer le moindre cailloux à des prix exorbitants. Le garçon se voyait donc consterné par la diminution progressive de ses économies qui partaient peu à peu dans les poches de ces escrocs.
Alors parfois, entre deux lectures, il reportait son attention sur le pokémon violet, qui le dévisageait de ses orbes étincelantes, et lui répétait : « Tu vois ce que je fais pour toi ? J’espère que c’est une bonne preuve de l’affection que je te porte… »
Tout ce temps consacré à sa petite camarade l’amenait à espérer que cette dernière serait, à la longue, moins jalouse d’Hysope, qui préférait le plus souvent rester au manoir plutôt que de se promener aux côtés de sa nouvelle compagne. Tout deux paraissaient se détester, et Lear ne parvenait pas à apaiser les tensions… Il culpabilisait, remettant en doute son comportement… Le plus souvent, il jonglait avec son Métamorph et Morgane, variant les activités avec l’un et l’autre et leur donnant tout l’amour dont il était capable. Il espérait un jour les voir copains comme Gruikui, mais le temps lui semblait long…
Ce jour-ci, c’était Morgane qui l’avait accompagné et qui crapahutait entre les rayons, déposant aux pieds de son maître de nombreux livres joliment décorés. Elle désirait certainement lui venir en aide en lui apportant les ouvrages les plus reluisants qu’elle trouvait et qu’elle pensait, à tord, plus importants que les autres. Lear avait de nombreuses fois refusé son aide mais avait finalement cédé devant le dévouement aveugle de son Pokémon, soutenant parfois à bout de bras des piles entières de livres dont il n’aurait certainement pas besoin.
Depuis quelques minutes, il était plongé dans un registre de monstres rencontrés sur les côtes, les domaines rocheux et salins. À chaque page, il avait espoir de rencontrer un profil qui correspondrait à la créature qui se tenait à ses côtés, mais était vite déçu en tombant sur des Pokémons tout à fait différents. Il finit par reposer le bouquin, avant d’en saisir un autre un peu plus loin, qu’il avait remarqué dès son arrivée à la Bibliothèque : « Grotte Lazuli, des faits extraordinaires », section géographie… C’était assez général comme titre, mais il pensait imprudent d’ignorer ce genre d’ouvrage, qui avait autant de chance que les autres de comporter des détails intéressants.
Survolant quelques pages, il ne releva pourtant pas la moindre information, malgré les quelques sourires qui étirèrent ses lèvres à l’évocation des pierres lumineuses ou des stalagmites qu’il avait rencontrées lors de son excursion.
Finalement, après une dizaine de livres ouverts puis reposés, il décida de suspendre ses recherches pour aujourd’hui, haussant les épaules à l’adresse de Morgane qui le dévisageait d’un air interrogateur :

« Non. Je n’ai encore une fois rien trouvé… J’ai même demandé à un érudit la semaine dernière, tu te souviens ? Il n’a pas su me dire ce que tu étais. Il lâcha un petit soupir résigné avant de se redresser plus franchement et de s’étirer. Tu viens ? J’ai besoin d’aller feuilleter quelques recueils pour relire deux ou trois contes dont j’ai oublié des versets… Ça ne prendra pas longtemps, je te promets. »

La petit femelle hocha la tête tout en lui adressant un sourire à pleines dents, et grimpa sur son épaule, fatiguée de devoir courir après lui à travers les rayons. Lear ramassa les quelques ouvrages qu’elle lui avait apportés cette fois-ci, et alla rapidement les reposer au bon endroit : on avait surpris Morgane la dernière fois ; on saurait à qui s’adresser si on trouvait encore une fois des livres par terre.

Il s’orienta alors vers l’un des secteurs les moins fréquentés de la bibliothèque, qui comportait quelques pépites auxquelles Lear était très attaché. S’il avait pu, il se serait procuré les trois-quarts des ouvrages de contes et de fables qu’on trouvait là-bas, mais c’était des propriétés privés, à son grand désarroi.
Il fut surpris de trouver une personne assise à une table, plongée dans ses notes et ses bouquins lorsqu’il arriva à bon port. Il ne s’y intéressa pourtant pas longtemps et préféra fouiller un petit moment dans l’une des étagères dont il était coutumier, avant de tomber sur un livre, « Réécritures de Contes et Légendes d’Hastérion », qu’il chérissait plus que tout autre : il aimait le style vivant et incisif de son auteur :

« Ah, te voilà toi !
Murmura-t-il doucement, plein de satisfaction. J’ai besoin de te consulter pour me rappeler de l’un de tes contes et peut-être en recopier quelques vers, tu veux ? »

Les yeux de Morgane se mirent à luire ; elle semblait attirée par la reliure, décorée aux feuilles d’argent. Elle tendit une patte pour s’en saisir, manquant de perdre équilibre, mais le garçon la rabroua : « Non, tu ne prendras pas celui-ci. Il n’est pas à nous… Je le lis, et je le repose. » Ce fut alors à son tour de tendre la main pour le prendre, mais sans qu’il ne puisse dire « ouf », une furie passa et le livre se volatilisa.
Lear, la main suspendue dans le vide laissé entre deux autres ouvrages, mit du temps à comprendre ce qu’il venait de se passer ; et d’ailleurs, ce fut une voix claire qui le tira de son immobilité et le fit revenir à un semblant de réalité.
Morgane se dissimula derrière sa tignasse blanche, farouche au premier abord, tandis que son jeune maître se retrouvait nez à nez avec la jeune femme qui un peu plus tôt, semblait se fondre avec le papier de ses tomes. Elle lui tendait le livre qui avait un instant plus tôt disparu devant ses yeux, un sourire sympathique étirant ses jolies lèvres pleines et rosées. De longues mèches de cheveux rouges retombaient mollement sur ses épaules, et ses yeux semblaient briller d’une lueur chaleureuse derrière ses lunettes. À ses côtés, un drôle de hibou aux plumes jaunes qui semblait un tant soit peu déçu. Lear se surprit à sourire, presque automatiquement, ne sachant que répondre :

« Ah… Euh… Je… Enchanté, je suis Lear. Merci mais… Ce livre n’est pas ma propriété, vous pouvez le garder si vous voulez…

Il jeta un coup d’œil au Pokémon de l’inconnue – elle s’appelait Sigyn, non ? – ; quelle drôle de créature ! Il n’en avait jamais croisée de pareille auparavant. Elle semblait apprécier l’ouvrage presque autant que lui :

– C’est vrai que les contes dans ce recueil sont très biens. Je te comprends, petite boule de plumes. Je t’en lirais bien un bout si ta maîtresse n’avait pas autre chose à faire.
Il reporta son attention sur son interlocutrice. Pour une érudite, je ne vous ai pas souvent croisée par ici… Mais vous avez l’air d’avoir du travail ! Moi, je ne fais que m’alimenter dans cette bibliothèque. Acquérir quelques connaissances primaires sur les Pokémons qui peuplent Aros… Et récolter quelques histoires au passage. Je suis conteur ! Et encore une fois, ne vous sentez pas désolée, ce n’est rien ! Pas besoin de vous faire pardonner, d’ailleurs, ce n’est même pas de votre faute !

Le garçon laissa échapper un petit rire cristallin qui souligna ses propos, avant de jeter un coup d’œil à Morgane, toujours dissimulée dans son dos.

« Hé ! Arrête de faire ta sauvage, comme ça. Ce n’est pas poli, Morgane… »
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Mer 13 Juin - 0:05
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Sygin sourit de plus belle. Le visage effilé et quelque peu inexpressif ce cet angelot s'illumine comme les toits d'Aros à chacun de ses sourires. Conteur? Métier peu ordinaire, mais la rouquine l'imagine très bien lire ses contes la nuit, son lutin violet sur l'épaule, un sourire attendri dà mesure que les lignes déf- Un lutin violet?! L'espace de quelques instants, l'exploratrice contemple d'un air un peu ahuri la bête, qui se cache derrière le rideau immaculé de cheveux blancs. Elle a déjà vu quelque chose dans ce genre... Ces pierreries qui semblent avoir des facettes infinies... La finesse de ces joyaux naturels a déjà happé son esprit, il y a des lustres...
Avec un manque total de correction, son éducation et la politesse qui est due à Lear rattrape bien vite la jeune femme, qui s'empresse de répondre à son interlocuteur. Ses épaules se relâchent légèrement, et, trahissant toute la tendresse qu'elle a pour l'ouvrage, Sig' serre "Réécritures de Contes et Légendes d’Hastérion " contre son coeur, tandis que Fjer trépigne de se faire compter une énième fois la grande épopée d'un ermite qui, de son amour et sa droitesse, devint le premier humain à s'accompagner de fiers pokémons. L'esprit scientifique qui l'habite n'a jamais réussi à lui faire renier les monstres fantasmagoriques et autres pokémons aux pouvoirs bien trop étendus pour être vraiment réels de ce conte. Et Fjer, eh bien... Malgré sa vue incroyablement développée, il semble particulièrement apprécier l'odeur des vieux ouvrages dont les récits bercdent son coeur et alimentent son imagination. Bref.
"-Mais non! Comme tous les livres de cette bibliothèque, ils appartiennent à l'Académie, et par leur intermédiaire, à tous ceux que le savoir intéresse. Volontairement ou pas, le ton d'une bonne élève ayant appris les maximes de ses prédecesseurs donnent un air guindé à la phrase. L'intéressée ne peut s'empêcher de rougir légèrement avant de reprendre.
-Oh, c'est normal! Je mène des expéditions un peu partout dans Hastérion pour mes recherches. Depuis la grande guerre, le Gardien s'est aperçu de toutes les connaissances dont nous manquions sur les pokémons, et les livres restent le meilleur moyen de les recenser. Et il faut dire que le grand air m'a toujours attiré.

Quelque part, entre deux brins blancs comme neige, un oeil scintillant scrute les deux paires d'iris carmin . Sigyn répond d'un sourire aimable, sachant que ça n'aiderait pas à détendre la bête, mais elle a toujours eu un faible pour les animaux. Etait-ce dans un livre? Lors d'une expédition? Ces pierres tailliées plus finement que les meilleurs joyaux de Kii, vraiment, titillaient un coin reculé de sa mémoire.
Sigyn, entreprenante et immédiatement familière comme elle ne l'est qu'en présence d'un pokémon, eut soudain une excellente idée! Enfin, une idée pour calmer l'impatience du volatile jaune, surtout.

"-Vous êtes conteur?! Si cela ne vous dérange pas, pourriez-vous lire le livre à voix haute? Cela calmera les ardeurs de Fjer, et puis je pourrai bien faire une pause, moi aussi! Si ça ne vous dérange pas, bien sûr."

Ce que la rouquine ne dit pas, c'est qu'elle se fiche bien de si cela le dérangeait ou pas. Elle veut surtout que Fjer se calme un peu. La bête sait exactement comment énerver son amie juste assez pour obtenir ce qu'il veut, c'est éreintant, vous n'avez pas idée. Presqu'autant qu'un enfant qui attend d'être entouré d'une foule nombreuse pour faire un caprice savamment préparé. Et puis, pour peu que la bête de Lear se détende une fois tout le monde attablé et immobile, elle pourra l'observer. La perspective de regarder un pokémon exotique de près -cette bête ne vient pas d'Hastérion, elle en est presque sûre- l'enchante toujours.
Pendant tout ce temps, doucement, du bout de ses neuf doigts et demi, Sigyn caresse la fine reliure du bouquin. Elle connaît par coeur les arabesques argentée, à peine usées par le temps, dont les pointes blanchissent légèrement à force de frotter dans els étagères contre les couvertures des autres livres. Ses doigts parcourent avec grâce les lettres dorées creusées dans le cuir, dessinent calmement le nom calligraphié de l'auteur. Le travail des copistes, bien trop harrassant pour elle, ne lui impose pas moins de respect. C'est fin, beau, résistant aux affres du temps et d'une précision que même les machines à poulies des docks n'arrivent pas à atteindre. Une vocation à part entière.
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Jeu 14 Juin - 19:34
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Lear haussa les sourcils : cette jeune érudite était exploratrice au service d’Aros ? C’était un métier très reconnu, qui suscitait toute son admiration. Il aurait aimé lui aussi se lancer dans une telle carrière, mais il se pensait trop faible pour cela.
L’objet d’étude de Sigyn l’intrigua. Il jeta un coup d’œil à Morgane, derrière son épaule, et une idée lui vint à l’esprit : et si elle avait déjà rencontré une autre créature de son espèce ? Il vit ici une chance d’en apprendre un peu plus sur sa nouvelle amie et un léger sourire étira ses lèvres. Seulement, lorsqu’il voulut avancer le sujet, la rouquine le coupa dans son élan, lui quémandant une lecture improvisée. Cette demande manqua de faire rougir le garçon, qui étrangement, voyait plus d’inconvénient à raconter une histoire à une seule personne qu’à un public tout entier. C’était plus intime… Sa timidité naturelle, qu'il arrivait d'habitude à dompter, revenait au grand galop, mais l’excitation du petit hibou, aux côtés de la jeune femme l’empêchèrent de refuser.
Lear hocha gentiment la tête :

« Euh… Oui, pas de problème. Je peux vous en lire quelques-uns, j’ai du temps devant moi. Peut-être pas le livre entier mais…


Il se tut un instant, jetant des coups d’œil discrets autour de lui, derrière certaines étagères, au fond du rayon… C’était désert.

– J’espère juste que ça ne dérangera personne… Je peux avoir le livre ? »

Une fois l’ouvrage en main, ses doigts parcoururent doucement la tranche ornée d’argent ; ce contact familier lui donna comme un sentiment de réconfort. Ouvrant l’ouvrage presque religieusement, il plongea le nez dans ses pages, qu’il tournait doucement pour n’y laisser aucune trace de doigts, humant l’odeur du vieux papier qui le ravissait.
Finalement, il s’arrêta sur une jolie histoire qu’il aimait tout particulièrement : « Le Prince Lackmécygne ». Il l’avait lue de nombreuses fois mais n’avait jamais réussi à totalement le mémoriser comme il l’avait fait avec plusieurs autres contes ; celui-ci était pourtant ni trop court ni trop long… Il montra la page de garde à ses deux spectateurs avec un grand sourire :

« Je commence par celui-ci ? »

Le regard approbateur du petit Pokémon le décida, et il débuta alors sa lecture, après s’être raclé la gorge ; sa voix grave s’éleva tout doucement dans la bibliothèque, tandis qu’il récitait la formule habituelle qu’on trouvait presque à tous les débuts de conte : « Il était une fois… »
Il veilla à ne pas parler trop fort sans pour autant gâcher sa lecture, et entama l’histoire avec un plaisir non dissimulé.
C’était assez typique, comme conte, mais il plaisait souvent aux enfants ou aux amateurs d'histoire d'amour un peu rébarbatives :

Il était une fois, un Roi, stérile, qui voyant ses jours comptés désirait avoir un successeur pour reprendre les rennes de son Royaume, qu’il avait de longues années fait prospérer. Ne désirant pas que son travail acharné redevienne néant après sa mort, lui et sa femme se rendirent sur un autel sacré, celui d’un Pokémon Oiseau Tout-Puissant, légendaire, qui était réputé pour donner chance et fertilité. Ils le prièrent alors d’exaucer leur vœu d'avoir un héritier ; l’animal sacré leur confia alors une plume blanche comme neige, qui, portée par la Reine, leur assurait d’avoir un fils dans les mois qui venaient. Seulement, il les prévint que l’enfant aurait un cœur de pierre que seule la spontanéité et la gentillesse la plus pure pourraient réchauffer… De plus, s’il ne trouvait pas l’amour avant sa majorité, il se changerait en Pokémon.
Ainsi vint au monde un petit garçon aux cheveux blancs, si beau, aux traits si délicats, que tout le Royaume s’en trouva fort ému. Ses parents l’aimaient plus que tout et lui prédisaient un avenir radieux… Mais ils se trouvaient peinés chaque fois que son insensibilité se manifestait.
À l’adolescence, il firent venir à la cour nombre de belles demoiselles, espérant que le coup de foudre aurait lieu avec l’une d’entre elles… mais il les répudia toutes : son cœur était gelé. Alors, le jour de sa majorité, il se métamorphosa en un magnifique Lakmécygne qui s’envola vers d’autres contrées, au grand désarroi du Roi et de la Reine.
La Princesse du Royaume voisin, cherchait quant à elle un époux qu’elle aimerait toute sa vie. Elle refusait tous les bons partis qui lui était proposés et attisait ainsi la colère de ses parents, qui décidèrent de la marier de force l’été qui venait. Un jour, elle s’en alla pleurer au bord d’un étang, et trouva un Lakmécygne qui y buvait tranquillement. Elle lui conta tout son malheur, parla longtemps en sa compagnie, et peu à peu, le Lakmécygne perdit ses plumes, une par une. Elles s’en émut et s’inquiéta beaucoup pour lui… Puis, tout à coup, le magnifique volatile se changea en un beau jeune homme. Le Prince avait été touché par l’histoire de la jeune fille et par toute l’inquiétude qu’elle avait témoigné à son égard… Il la remercia mille fois, à jamais libéré de cet enchantement qui pesait sur son cœur depuis la naissance, et le coup de foudre opéra.
L’été qui vint vit l’union de ces deux jeunes gens, béni par l’Oiseau Légendaire, ainsi qu’un pacte de paix entre les deux Royaumes, qui, toujours en guerre, étaient dès lors forcés de se réconcilier.


Pendant qu'il lisait, Morgane s'était un peu redressée sur son épaule et fixait les pages du livre, aux lettres admirablement calligraphiées, de ses deux grandes gemmes scintillantes. Elle tenta plusieurs fois de saisir l'ouvrage pour en admirer les dorures, repoussée gentiment par le conteur, qui continuait son histoire, imperturbable. Puis, boudeuse, elle descendit d'un bond de son épaule, et s'en alla fouiller du côté de la bibliothèque, pour en tirer quelques livres tout aussi brillants que celui que tenait son maître.
Lorsque Lear eut achevé le conte, il adressa un sourire satisfait à Sigyn et à son Pokémon :

« Je le pensais plus court que ça ! Désolé, c'était franchement long. J'espère que ça vous a plu, au moins ! Je peux continuer si vous vou… Morgane ? Mais qu'est-ce que tu…? »

Il manqua de s'étouffer en apercevant le tas démentiel de livres que la créature avait sortis de l'étagère. Il se précipita vers elle, ne prenant même pas le temps de terminer sa phrase, et la tira loin de tous ces ouvrages qui lui faisaient de l'œil et paraissaient même l'ensorceler :

« Je t'ai dit non, tout à l'heure ! Ce que tu peux être têtue parfois ! Il va falloir que je range tout, maintenant… Il soupira, et tenant toujours le petit monstre fermement par les bras, il se tourna vers l'érudite. Pardon, je… Elle me rend fou ! Elle adore tout ce qui brille… Ça doit lui rappeler les pierres qu'il y avait dans la Grotte Lazuli… »
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Sam 23 Juin - 14:01
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Sigyn, qui s'attendait à pouvoir travailler tranquillement pendant que Fjer aurait son compte, ne put remettre le nez dans ses bouquins. La voix du jeune homme, étonammment grave mais toujours douce, impliquée sans être excessive, donne vie au récit. La belle a lu ce livre des dizaines, peut-être même des centaines de fois! Pourtant, l'approche de Lear la plonge d, de gré ou de force, dans un monde plein de féérie, de candeur, de paix, de tristesse... La magie d'un conte bien lu semble alourdir encore plus le silence qui règne dans la Bibliothèque. Notre protagoniste ne remarque même pas que le monstre qui accompagne le conteur perd de sa timidité, lui aussi absorbé par le récit.
Dans le court silence qui suit la performance -car c'est le mot, performance!- de Lear laisse Sigyn bouche bée. Fjer, lui, roucoule d'un air ravi, lové contre la rouquine. Est-ce que ça lui a plu? Par tous les Dieux, elle connait ce livre presque par coeur et l'exploratrice se sent comme si elle venait de le découvrir! Reprenant finalement ses esprits, la jeune femme s'apprête à répondre quand Lear remarque l'absence de sa bête.
L'amas de bouquins que Morgane présente arrache un sourire à Sigyn. En voilà une qui aime les belles reliures! Comme ses yeux, l'animal apprécie tout ce qui brille.Un monstre fasciné par les objets raffinés... De la grotte Lazuli?! D'un bond, la rousse se lèvre, et remonte ses lunettes.

"-Ne bougez pas, je reviens! Et, sans même laisser le temps à quiconque de réagir, la belle s'en va, disparaîssant dans les rayons avec l'assurance de quelqu'un qui y a passé beaucoup -trop, sûrement- de temps. L'exploratrice revient quelques minutes plus tard, deux ouvrages imposants dans les bras. Fjer n'essaie même plus d'être surpris par ce comportement qu'il a vu des centaines de fois déjà.
-Voilà! Je savais que j'avais déjà vu ce genre d'animaux pendant mes études. Ils se nourrissent des minéraux dans leur habitat naturel, et adore particulièrement les pierres et les métaux précieux."

Sigyn expose ses cours tout en feuilletant le premier ouvrage, le plus imposant: un recueil de tous les monstres de la grotte Lazuli. Avec ceux qui n'y vivent que pendant les périodes de migration. Au bout de quelques milliers de pages, la jeune femme pose un doigt impérieux sur un mot.
"-Tenefix! Un monstre incrusté de gemmes qui vit dans les cavernes et souterrains. Il se nourrit de roches riches en métaux et minéraux, et préfère de loin les pierres précieuses et les métaux purs... Vous l'avez trouvée dans la grotte Lazuli, vous dites?"

C'est un monstre qu'il est rare de voir en dehors de son habitat naturel... Sig' meurt d'envie d'étudier ses comportements, et voilà que Morgane lui permet précisément de faire ça! Son attirance pour les reliures fines des livres montre qu'elle n'aime pas juste ce qui brille pour se nourrir, mais pour une autre raison... Nostalgie? Peut-être trouve-t-elle les reliures métalliques belles, tout simplement? Bref, Sig' lance, à la fin de sa phrase, un sourire intrigué, poupin, surmonté par la lueur étrange d'une chercheuse devant un sujet d'études fascinant. Alors que Fjer, calmé par le conte, se réduit à une boule dorée et duveteuse perchée sur le coin de la table, c'est au tour de son amie de s'exciter comme une puce.
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Mar 3 Juil - 12:53
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La rouquine semblait avoir eu une soudaine illumination qui l'avait fait se lever de sa chaise d'un bond et courir à travers les rayons alentours. Lear, qui avait posé le livre de conte par terre pour prendre Morgane dans ses bras et ainsi l'empêcher de continuer son petit manège, était resté figé devant tant d'agitation : avait-il dit quelque chose de travers…? Il haussa les sourcils, un petit sourire étirant ses lèvres, plutôt amusé, et attendant le potentiel retour de l'érudite — car elle allait revenir, n'est-ce pas ? Son Pokémon ne semblait pas le moins du monde troublé par son comportement —, il se rapprocha de la table où elle était assise quelques secondes plus tôt. Curieux, le conteur détailla chaque couverture des livres qu'y s'y trouvaient… Sans doute se préparait-elle à un voyage, car ici étaient détaillées faunes et flores de lieux bien définis. Sans même s'en rendre conte, il fut bien vite plongé dans la lecture de l'un d'entre eux, sur la forêt illusion et les espèces de Pokémon que cette dernière abritait. Ce genre de livre documentaire lui plaisait beaucoup et permettait de le faire voyager sans même bouger le petit doigt : une aubaine pour un garçon comme lui, coincé depuis toujours dans cette ville de lumières et d'obscurité.

Il tenait toujours Morgane fermement dans ses bras et avait encore les yeux rivés sur les pages du livre lorsque Sigyn revint, deux ouvrages de taille conséquente dans les bras. La demoiselle toute violette se tenait étrangement tranquille, même si elle n'avait pas quitté des yeux tous les bouquins qu'elle avait un peu plus tôt sortis de l'étagère… Comme si elle prévoyait quelque chose… Une sorte de plan pour pouvoir à nouveau s'adonner à cette tâche.
Ce fut la voix de la jeune exploratrice qui tira Lear de sa lecture ; un pic d'excitation le gagna : aurait-elle enfin trouvé en cinq minutes ce qu'il cherchait depuis plusieurs semaines ?
Il hocha la tête lorsqu'elle décrivit le comportement de Morgane — et donc de son espèce, très certainement — et laissa échapper un "Oui, c'est tout à fait ça." sachant parfaitement que l'érudite ne lui prêtait sûrement pas attention. Elle venait d'ouvrir le plus gros des deux livres, dont elle tournait les pages à la va-vite, survolant les dizaines de paragraphes indigestes qui s'y trouvaient. Elle devait déjà connaître ce manuscrit, car Lear parut percevoir beaucoup d'assurance dans son regard.
Et puis, au bout de quelques minutes, alors qu'il se tenait à un petit mètre d'elle, jetant des coups d'œils curieux sur chacune des images, chacun des titres, voilà que la rouquine fit atterrir son doigt sur un pauvre petit mot perdu au beau milieu d'un immense paragraphe : Ténéfix.
Lorsqu'elle lut la description qui se trouvait à côté, Lear échangea un regard avec Morgane, qui s'était par miracle désintéressée des livres pour revenir au moment présent :

"Oui, c'est ça ! Et je comprends maintenant mieux pourquoi je suis obligé de lui acheter des minéraux pour la nourrir… Merci ! Merci beaucoup, vraiment !
S'exclama le garçon, d'un seul jet. Il se sentait comme délivré d'un gros poids qui pesait depuis de nombreux jours sur sa conscience.

– Vous m'avez soufflé ! concéda-t-il enfin, après avoir jeté un autre coup d'œil au mot miraculeux qui était soudainement apparu au bout de la mille-et-unième pages, dans un livre qu'il n'avait jamais vu de sa vie, mais qu'il avait tant cherché. Vous devez connaître cette bibliothèque comme votre poche, c'est vraiment impressionnant. En tous cas, vous me libérez d'un poids : je cherche à savoir le nom de son espèce depuis longtemps…
J'aimerais vous remercier, mais j'ignore comment ! Qu'est-ce qui vous ferez plaisir ?"

Il réfléchit un moment, laissant finalement Morgane descendre de ses bras, couvée par le regard intrigué de la jeune femme. Elle était intriguée par cette petite Ténéfix, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure.
Le conteur posa finalement ses yeux sur les livres déjà ouverts, y compris celui dont il avait déjà lu quelques paragraphes.

"Oh, je sais ! Je pourrais vous aider dans vos recherches… Ou du moins lire des contes à votre petite boule de plumes afin de la calmer pendant que vous étudiez. D'ailleurs, grâce à vous, je connais aussi l'existence d'une certaine forêt illusion… Je m'y rendrai peut-être un jour ! Rien que son nom évoque pour moi de nombreux mythes et légendes."

Il sourit très franchement à la jeune femme, avant de continuer de parler tout en se décidant à ranger les livres sortis des étagères. Il darda un regard courroucé sur son petit Pokémon, qui s'approcher à nouveau dangereusement d'une autre étagère, et commença à les trier selon le nom des auteurs.

"Vous avez beaucoup de chance de voyager !
dit-il. J'aimerais faire comme vous… Pas pour les mêmes raisons, certainement, mais bon. J'attends le bon moment, celui où je pourrais être indépendant, avec assez d'argent, ou alors quand j'aurais rencontré quelqu'un avec qui partir sur les routes et en qui j'aurais confiance. Et puis… Il faut aussi que je renégocie avec mes parents… Mon père, surtout. Et ça, je crois que c'est le pire…"
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Sam 7 Juil - 13:20
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Fraîchement sortie de la frénésie induite par la rélisation soudaine que Morgane est un passionant sujet d'études, un spécimen extrêmement rares en ces contrées, voilà que Sigyn est noyée dans un torrent de remerciements et flatteries en tous genre. Erudite reclue de l'Académie, femme en ces temps où la force physique et la patriarchie font rage dans une ville dont l'économie est portée à bout de bras des marins et des marchands, la belle ne sait comment réagir. C'est donc avec l'expression d'un persian qui essaie désespérément de comprendre ce qu'on lui dit que la rouquine, derrière ses lunettes, observe Lear pendant qu'il exulte à l'idée de pouvoir mieux s'occuper de son compagnon mauve.
Un rire silencieux secoue les épaules de Sig' à la mention de sa connaissance de la bibliothèque. Si seulement! Elle ne connaît, en vérité, que les rayons des contes, de biologie et d'ingénierie. Quelques tomes de géographie, tout au plus. L'Histoire, par exemple, est loin de la passionner, au même titre que la politique et l'économie... Bien que la rousse essaie de s'intéresser à tous ces sujets, pour l'évolution que deux siècles de coopération avec les pokémons ont pu amener, elle serait bien incapable de faire un exposé sur les bienfaits pourtant évidents de l'aide des animaux dans l'exploitation agraire, par exemple. De fait, perdue dans ses pensées derrière l'air qu'elle affiche, la jeune femme n'entend même pas la mention d'une récompense. Elle ne revient donc dans la discussion qu'à la mention de la forêt illusion.
Face au sourire candide du jeune homme, Sigyn se surprend à lui trouver un charme rare au milieu des marchands, dockers, érudits et autres étudiants pleins de promesses que la ville offrent au regard des passants. Sans parler des marchands de plaisir, fut-ce-t-il charnel ou liquoreux. Comme une bulle de douceur laiteuse dans le café trouble d'un auberge de campagne, Lear incarne tout ce qu'il peut y avoir de féérique et de merveilleux dans ce Monde qui continue sa vie quotidienne, loin des espoirs et des promesses que l'Histoire et ses légendes nous transmettent à travers les âges.
Suivant le conteur du regard, l'exploratrice, derrière la lueur énigmatique de ses prunelles -qu'elle partage, oh surprise! Avec son ami à plumes-, cache une bienveillance amusée. Il est donc encore des jeunes gens qui respectent le savoir sous toutes ses formes, et ne se contentent plus que de rêver d'aventures et de richesse. Ses pensées de vieille fille lui arrachent un sourire doux-amer, avant qu'elle ne se décide, enfin, à répondre.

"-Cest une chance, effectivement! Mais l'important dans les voyages est de pouvoir en tirer quelque chose... Tant de gens ne voyagent que pour pouvoir s'en vanter et abreuver des auditeurs de merveilleuses hyperboles... Je pense voyager bien plus en écoutant vos récits qu'en allant au bout du Monde, personnellement... Sigyn, au milieu de sa phrase, eut une idée.
-Eh bien, si vous le souhaitez, je pars dans quelques semaines vers le sud, pour étudier les migrations de pokémons de la forêt illusion. Cela pourrait être dangereux, aussi, je ne peux vous proposer de partir sans l'accord de votre famille et une préparation rigoureuse au préalable, cenpendant... Elle se mord la lèvre. Ce qu'elle propose est clairement un abus de son statu, et si c'est une pratique courante, elle n'en est pas moins, selon elle, plutôt répugnante.-Vous pourriez venir avec moi! Nous ferions le voyage aller à pied ou en caravane, et nous remonterions le pays avec les caravanes de marchands de Scémède. Ma famille y habite, il n'y aurait pas de problème pour embarquer avec un groupe de marchands qui vendent leur grain ou leur foin à la capitale. Et comme c'est un travail mandaté par la Gardien, c'est un honneur et un excellent moyen de gagner en statut au sein d'Aros."

Avant même que le jeune homme ne réponde, la rousse reprend, levant un doigt de professeur mettant en garde un élève.

"-Même si ce sont des arguments assez forts, puisqu'ils peuvent vous ouvrir la porte des cours et salons huppés, l'accord de vos parents est fondamental! Cette expédition reste dangereuse, après tout."

Voilà, c'est dit. Ses conaissances en botanique facilitent grandement les problèmes de nourriture, mais il n'empêche que partir à l'autre bout du Pays avec un adolescent et dormir dehors en mangeant des baies demande une certaine rigueur.
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Dim 8 Juil - 15:31
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Millicent Straw… Catégorie géographie du sud, tout en bas à droite… Dans le groupe « S »
Lear laissa échapper un petit soupir quasiment inaudible lorsqu’il eut fini de ranger tous les livres sortis par Morgane, qui, étonnamment sage, se tenait désormais assise sur l’une des chaises à côté de la table initialement occupée par Sigyn. Cette dernière semblait d’ailleurs être restée plongée dans ses pensées et ne pas avoir entendu sa proposition de « récompenses ». Le jeune homme pensa répéter ce qu’il avait proposé un peu plus tôt, mais fut coupé dans son élan par la jeune femme, qui s’était soudainement raccrochée à la conversation. Il esquissa un petit sourire amusé : ce qu’elle disait était vrai, trop vrai même, et il n’avait de cesse de l’expérimenter dans les salons bourgeois auxquels son père le trainait souvent de force : tous ces grands messieurs, tirés à quatre épingles, la tête haut, le dos guindé, qui se vantaient de leurs voyages et parlaient des différentes cultures rencontrées avec une sorte de dédain… Une condescendance forcée pour affirmer leur supériorité. L’auditoire qui en voulait plus, et le beau parleur, qui, ravi de l’effet produit, ne se tarissait pas de paroles fausses et vaniteuses… Son cousin, Julien, était l’un des premiers à profiter de l’admiration béate des petits bourgeois en quête de récits d’aventures… Il savait tirer les petites exclamations des femmes en insistant sur certains mots, les charmer, rendre admiratifs les hommes, voire même jaloux…
L’imposture était décidément tout un art :

« J’ai connu ce genre de beaux-parleurs… C’est désagréable, pas vrai ? À croire qu’ils ne voyagent que pour mieux briller. Triste façon de voir les choses. Il vaut mieux voyager pour apprendre, et tirer de cet apprentissage des histoires bien construites, intéressantes et enrichissantes… C’est ce que j’aimerais faire… En plus d’observer les quelques pokémons croisés sur ma route : c’est une étude qui m’intéresse beaucoup, même si mes connaissances restent pour l’instant sommaires, il faut l’avouer. »

Et puis alors qu’il se relevait et époussetait son pantalon, devenu gris à cause de la poussière qui maculait le sol de la bibliothèque, il se redressa tout d’un coup à la proposition de Sigyn, comme s’il avait soudainement reçu une forte décharge électrique : était-ce vraiment une proposition de voyage qu’il entendait là ? Il manqua de se pincer.
Ses yeux parurent gagner en éclat tandis que des images rêvées lui venaient à l’esprit : des champs magnifiques à perte de vue, des Pokémons majestueux qui courraient des les prés, un ciel bleu azur et un soleil haut et chaud, des nuits à la belle étoile, la tête enfouie dans les herbes folles, le mystérieux craquement des arbres d’une forêt… Et tout ce qu’il avait lu dans les livres sur le sud, sur Scémède qui lui revenait. Une carte d’Hastérion s’était matérialisée dans sa tête et il se voyait la parcourir à dos de Bourrinos ou derrière une charrue pleine de foin…
Et une forte sensation d'excitation parcourait tout le haut de son corps, son cœur s’accélérait, un frisson remonta jusqu’à sa nuque…
Puis tout retomba.
Sigyn, un maître-index en l’air, venait de lui rappeler une étape aussi essentielle que fatidique : obtenir l’accord  de ses parents ; la belle affaire ! Le franc sourire et les étoiles des les yeux du garçon s’évanouirent tour à tour tandis que le visage de son père balayait tout tableau de Scémède ; ses épaules s’affaissèrent :

– Je… Je ne saurais jamais comment vous remercier de me faire une telle proposition, avança-t-il lorsque Sigyn eut terminé. C’est sans doute le meilleur cadeau que vous pourriez me faire ! Et je vous assure que je ne serais pas un poids : je suis jeune et très peu habitué aux longs voyages, c’est vrai, mais j’ai beaucoup de connaissances ; les cultures, l’histoire m’intéressent… J’ai aussi appris quelques langues, comme le Kalosien. Donc, si je peux venir avec vous, je ferais de mon mieux, je m’y engage. Il marqua un silence. Mais, comme vous me l’avez rappelé, il faut que je demande l’autorisation à mes parents, et ça, ce n’est pas une mince affaire…

Morgane, qui lui avait paru quelques secondes plus tôt très enthousiaste, semblait comprendre que quelque chose coinçait. Elle pencha légèrement la tête et dévisagea son compagnon, esquissant une drôle de grimace qui découvrait ses dents pointues.

– Ceci étant dit,
reprit le garçon, songeur, vous m’avez donné des arguments qui pourraient s’avérer plus que valables auprès de mon père… Le statut d’explorateur est reconnu par la Gardienne, le gouvernement d’Aros ; ce ne serait donc pas tout à fait perdu…

Baissant la tête, quelques mèches tombant devant ses yeux, il parut marmonner encore quelques phrases pour lui-même, montant une argumentation de toute pièce et construisant les réponses de son père à partir de ses réactions habituelles : non, ce n’était pas tout à fait perdu ; il avait même des chances de réussir à obtenir son accord s’il se débrouillait bien : il lui suffisait de jouer la corde du travail, de parler de gloire, d’argent… De, en quelques sortes, copier le discours type des beaux-parleurs dénigrés un peu plus tôt !

– Me laissez-vous quelques jours pour vous donner une réponse ? Je ne prendrais pas plus d’une semaine, sans doute ; et ensuite, je ferais mes préparatifs. Vous me direz ce qu’il est important d’amener, il se peut que j’oublie quelque chose."
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Dim 15 Juil - 14:01
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Sigyn écoute patiemment les points forts de Lear, qu'il liste avec excitation. Si les connaissances en langues du jeune homme peuvent s'avérer utile, la rouquine doute croiser un Kalosien au milieu de la cambrousse d'Hastérion. C'est donc avec un sourire énigmatique, de ceux qui semblent affiner ses lèvres charnues, que l'exploratrice laisse l'albâtre développer sa réflexion.
Les atouts d'une mission supportée par le Gardien sont faciles à mettre en avant: reconnaissance, renomée dans les milieux huppés, et une expérience exotique pour étoffer les récits du jeune homme.La rouquine n'aura pas d'extension de budget, ni même une reconnaissance écrite du statut d'explorateur pour Lear, elle le sait. Ce sera, si cela se fait, comme un apprentissage plutôt.
Son sourire s'élargit lorsque Lear relève la tête. Sa réflexion semble finie, et sa décision fermement prise. Pendant qu'il parle, sans avoir l'air de l'éccouter vraiment, l'exploratrice griffone sur une page de son carnet, qu'elle déchire. Sigyn répond à Lear en lui tendant la page déchirée.
Liste a écrit:
-Vêtements chauds
-Sac de couchage et toile de tente si possible
-Nourriture pour deux jours
-Chaussures de marche

"-Voici la liste des essentiels. Nous ne pourrons pas emmener assez de vivres pour tout le voyage, et je prends souvent des poissons pêchés ou des baies pour le reste. Le plus important est de quoi se protéger des éléments, donc. Pour le délai, j'ai rendez-vous dans quatre jours à la porte Sud de la ville pour le départ. Nous partirons de jour. Je ne pourrai malheureusement pas vous attendre plus longtemps, sinon nous raterons les migrations d'été de la forêt Illusion. Si vous avez d'autres questions, laissez-les à un maître de la bibliothèque, je passe tous les jours ici de toutes façons."

La jeune femme, sans vraiment attendre de réponse, se lève, rangeant son attirail. Fjer, comme sortant d'un long somme paisible, ouvre vivement les yeux et s'ébourrife rapidement. Puis, d'un battement d'ailes puissant, le hibou se pose sur la tête rousse. C'est donc fixé par quatre prunelles carmin que Lear peut entendre un "A bientôt, j'espère! accompagné d'un Hoo!" discret mais énergique. La boule de plumes est vraisemblablement aussi bien éduquée que son amie.
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