Illusions et Désillusions |Solo|

J’aime regarder Alfaaz ici, dans la lueur pâle d’un timide soleil. Loin de l’influence de notre mère, il a délaissé sa suffisance perpétuelle au profit d’une expression sereine qui me rassure. Parfois, je crains que la perversion de cette femme a terminé son œuvre et que mon frère s’est perdu pour de bon entre ses mains. Puis, je me souviens qu’il n’est encore qu’un enfant, qu’il peut encore changer. Je l’ai fait, plus vieux que lui-même. Cette pensée fait bondir mon cœur d’un espoir bienvenue. J’apprécie cet étrange petit prince malgré moi. Il a encore beaucoup à apprendre et j’ai pour objectif de précipiter un peu ses apprentissages. Pour ça, il faut plus souvent qu’autrement lui forcer la main. Disons que de fournir des efforts ne semble pas faire partie de ses habitudes. J’ai dû insister pour qu’il m’accompagne à ce pèlerinage. Il n’en voyait tout simplement pas l’intérêt. Pourquoi quitter le confort du Palais? Alfaaz n’est pas sorti souvent à vrai dire. C’est sa curiosité refoulée qui m’a permis de le convaincre. Pour ce qui est des protestations de notre mère, je les ai tout bonnement ignorées. Je ne dois rien à cette femme de toute manière. Absolument rien.

Mon jeune frère a passé tout le temps de notre voyage à se plaindre. J’ai refusé que nous nous posions dans une auberge; si j’apprécie tout autant que lui le confort, je veux lui apprendre qu’il existe autre chose. Il s’est calmé un peu après avoir trouvé une place de choix près du feu et partagé un peu de viande que nous venions tout juste de chasser. À présent, il observe le Val de l’Aube dans un silence impressionné. Ces montagnes déchirées s’ouvrent sur un plateau tranquille et un peu triste, parcouru d’autres pèlerins venus rendre hommage à ceux qui ont perdu la vie ici. Pour moi, participer à la fête a quelque chose de très important et j’en ai fait une habitude depuis mon retour sur Hastérion. C’est ma façon à moi de remercier tous les soldats d’Edelweiss qui sont tombés dans une guerre tout aussi injuste que celle-ci. Mes pensées sont hantées du souvenir de mon cousin et je m’accroupis pour prier sous l’œil curieux d’Alfaaz.

«Qu’est-ce que tu fais Ely?»

Sans ouvrir les yeux, je réponds calmement que je suis en train de prier. C’est drôle, ainsi je peux presque sentir Xaver, sa présence. Je ne sais pas où vont les âmes après la mort, mais j’ai toujours eu l’impression que mon cousin veille encore sur moi. Une idée possiblement naïve, voire désespérée. Je ne suis pas encore prêt à accepter sa disparition totale, même plus de deux ans après. Il n’a pas cessé d’exister, pas pour moi du moins. Ainsi dans la tranquillité solennelle du Val, je laisse libre court à mes émotions. Des larmes coulent contre mes joues, chacune d’entre elles dédiées à mes compatriotes vaincus. Alfaaz s’approche de moi. Je peux sentir son malaise, même à travers mes paupières closes. A-t-il même déjà vu un homme pleurer de sa vie?

«Ely?»

«Oui?»

Il ne sait pas quoi demander. Il est mal. Mal de voir son frère ainsi, mal car il est heurté dans ses croyances. J’étais comme lui avant de connaître mon oncle et mon cousin, tous deux grands émotifs, tous deux assez braves pour accepter et embrasser leurs vulnérabilités.

«J’ai vu beaucoup de gens mourir dans ma vie, tu sais? C’est pour ça que je viens prier à chaque année. Pour que jamais la guerre ne nous pèse, que jamais nous ne devions perdre d’autres êtres chers.»

«Mais… c’est ridicule, nous sommes en sécurité au Palais. Personne ne nous fera jamais de mal.»

Son visage s’est refermé.

«Il y a beaucoup de gens qui nous détestent, Alfaaz. Sincèrement, je ne peux pas leur en vouloir.»

«Nous détester? Ces ingrats! Nous nous occupons d’eux, nous les protégeons.»

«Nous prenons aussi presque tout ce qu’ils ont, Alfaaz. Tu n’as aucune idée de ce qu’ils vivent.»

«Tu es exactement comme ce que maman dit. Totalement ridicule, la tête perdue dans les nuages.»

Je serre les dents. Je ne vais pas le laisser tomber, même s’il me met à bout. Même s’il est ingrat, gâté et capricieux. Je ne le laisserai pas vivre naïvement.

Attention !

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Une Funécire Normale ♀ + Un Ouisticram Normal ♂

Venus de régions lointaines, ces Pokémon se recueillent calmement au Val de l'Aube. Rendus curieux par le charbon d'Ely, ils approchent le duo en silence. Mais si l'heure est aux hommages, la Funécire ne peut s'empêcher de consommer lentement l'énergie de l'être le plus proche d'elle, à savoir Alfaaz..

Il s’est drapé d’une telle suffisance qu’en cet instant je le trouve profondément laid. Lui et ses convictions, susurrées à son oreille depuis la naissance. Je le trouve tout aussi laid que tous ces nobles qui se croient inatteignables sous leurs costumes d’apparat, l’aura malsain de leurs sourires et la haine contrite de leurs regards. Pendant un instant je me dis : ça y est. Mon frère a franchi la ligne, il s’est perdu parmi la masse de ces gens sans âme. Sauf que son œil brille encore. Il tremble, il tremble de colère mais aussi de remords. Ces mots, autant d’épées destinées à me tenir loin de ce qu’il croit acquis. Alfaaz se protège. Il n’a pas envie de voir un monde où il pourrait être haï et violenté par ce peuple sur lequel il crache. Je me relève, jetant une poignée de charbons dans le feu. De ma position, je l’écrase de ma taille. Il se mesure à moi, il me fait face, droit et décidé. Et totalement ridicule.

«Oh, Alfaaz, tu ne crois pas un seul mot de ce que tu dis.»

Il se mord la lèvre, incapable de contredire mes paroles et de s’affirmer dans sa position vers notre mère. Je déteste le placer là, entre l’arbre et l’écorce, toujours déchiré entre nous deux. Sauf que j’ai besoin de causer un déséquilibre. Je ne peux pas le laisser finir comme elle, aigri et vain.

«Tu sais ce que c’est la taxe, Alfaaz?»

«Bien sûr que oui!»

S’il avait pu prononcer ces mots de manière plus hautaine encore…

«Alors tu sais probablement que la majorité de ces gens se font presque tout prendre lors de la taxe. Que parfois, il ne leur reste presque plus rien à manger pour leur propre famille. Sais-tu ce que c’est la faim?»

Il ne répond pas. Son regard s’est troublé; je réalise peu de temps après qu’il s’est en fait étrangement voilé. Quelque chose cloche. Je m’approche de lui pour voir ce qu’il en retourne, passant une main devant ses yeux vides. Il est devenu tout pâle! Inquiet, j’observe autour de lui pour voir ce qui pourrait ainsi entraver son esprit et trouve dans son ombre une créature aux sombres desseins qui me scrute de ses petits yeux jaunes. J’en ai déjà rencontré de semblables à Edelweiss d’ailleurs. Un Funécire a dû être attiré par notre feu et a trouvé un repas intéressant en prime : l’âme d’Alfaaz.

«Hé, je suis désolé, mais il va falloir que tu te trouves un autre en-cas. Celui-là goûterait trop amer je le crains.»

Le spectre ne semble pas décidé à lâcher sa prise néanmoins. Mon altercation avec le monstre a attiré l’attention de Rennen qui parcourait la plaine à la recherche d’un peu d’herbe à se mettre sous la dent. Bien entendu, le Cabriolaine n’apprécie pas l’attaque sournoise de l’autre sur Alfaaz qu’il considère par extension comme son protégé. Mon ami charge en direction de la chandelle, sauf que celle-ci a disparue : elle surgit derrière lui au dernier instant pour une attaque Étonnement sauf que le chevreau n’a rien senti. Il est immunisé aux attaques de ce genre! Bombant le torse, mon ami intimide son adversaire en fouettant l’air de sa queue, espérant pénétrer les défenses de ce petit être insaisissable. Entre-temps, le Funécire a au moins relâché sa prise de mon frère qui s’éveille avec confusion.

«Qu’est-ce qui…»

Voyant le combat engagé, le garçon s’approche de moi. Les combats l’ont toujours un peu effrayé, tout comme les monstres de manière générale d’ailleurs. Je lui fais un signe de tête pour lui signifier que tout va bien. Dans les faits, les deux adversaires ne pourront se faire beaucoup de dommages sauf évidemment si ce fantôme connaît quelques attaques de type feu et… Oh. Bien entendu, Funécire se met bientôt à cracher ses flammes sur Ren qui couine en s’éloignant prestemment.

«Ren, éloigne-toi, c’est un combat que tu ne peux pas gagner!»

Autant dire que l’information entre par une oreille et émerge par l’autre. Mon ami est furieux. Il râcle le sol et rugit, bondissant sur le côté pour éviter une autre gerbe de flammes. Ses lianes viennent entourer et serrer son adversaire qui ne semble pas très affecté. Ici, Ren est désavantagé. Je cherche une manière d’intervenir sans me blesser ni risquer qu’il n’arrive de mal à mon compagnon. De toute évidence, c’est un combat que nous ne pouvons pas remporter. Heureusement, un deuxième monstre apparaît, semblant connaître notre assaillant. Le Funécire a l’air décidé à nous malmener malgré l’intervention diplomatique du nouveau venu, un Ouisticram. J’ai déjà vu ce Pokémon dans un livre mais je ne l’ai jamais vu en vrai. Il paraît que c’est un compagnon fidèle et un guerrier farouche. Pour le moment, celui-ci me semble plutôt calme et serein. Lorsque son ami refuse de nous laisser tranquille, le singe de feu lance à son tour Flammèche vers le spectre qui réplique avec son attaque Étonnement. Puis quelque chose d’étrange se produit. Les yeux du Ouisticram se mettent à briller d’un éclat rougeâtre, un éclat qui disparaît ensuite. Une attaque ratée? Je réalise bientôt son effet : le Pokémon adverse est maintenant condamné à n’utiliser que ses attaques et non les tours de passe passe qu’il semblait nous concocter. Peut-être le singe connaît-il plus les attaques du spectre et voulait nous préserver de certains de ses vilains tours. Rennen retente un coup de ses lianes, frappant l’autre en plein sur le pif.

«C’est assez!»

Je décide d’intervenir avant que les choses ne s’enveniment.

«Nous sommes ici en terre sacrée, pour un pèlerinage. Nous ne voulons pas de violence, Funécire. Ça ne sert à rien de se battre.»

«C’est lui qui a aspiré ma vie tout à l’heure?»

Je hoche la tête.

«Elle en fait, je crois. Et oui, c’est une Funécire.»

«Elle a beaucoup de classe. C’est un pouvoir intéressant que tu as là, Funécire.»

Mon frère s’approche d’elle pour l’observer sous tous ses angles.

«Mon frère a raison, il ne sert à rien de se battre pour si peu de mal. Tu avais faim, je comprends. Tu es pardonné.»

Le Funécire se met à tourner autour de mon frère, curieux. Eh bien, on dirait que ses mots ont fait bonne impression. J’ai comme le sentiment que ces deux-là ne se quitteront plus. Pour ma part, je me retourne en direction du petit singe, m’inclinant respectueusement devant lui.

«Merci Ouisticram pour cette intervention. Tu as témoigné de beaucoup de bravoure et sans toi, Rennen aurait probablement subi beaucoup de dommages.»

Le singe me rend mon signe de respect dans un petit sourire adorable. Il vient vers moi et me monte dessus, tout aussi curieux que le Funécire avec Alfaaz. Il grimpe sur mes épaules et se met à fouiller dans ma chevelure et à me renifler les oreilles. Je rigole, attendri par la créature. Je ne suis pas le seul avec un nouvel ami on dirait.

Résumé du combat:

Double (voir triple) Bravo !

Et bien, deux amis pour le prix d'un, n'est ce pas ? Si ça se trouve, Alfaaz à trouvé quelqu'un qui va arriver à le supporter, si elle ne dévore pas son âme avant ! En tout cas, le Ouisticram semble avoir trouver un ami, tout comme Eloi ! 
 
Le combat fut rude, et désavantageux pour le pauvre cabriolaine qui n'avait clairement aucun avantage de type, heureusement que le Ouisticram était la pour aider ! Comme quoi, même dans le Val, il peut y avoir de belles rencontres ! Espérons que si ça continue comme ça, le jeune frère pourra enfin trouver la voie vers des idées moins tranchés sur les populations dites "inférieures" ! 


Tu as utilisé l'objet : Oeuf chance

Ton post combat fait 2579 lettres et le Pokémon adverse s'est lié !. Ainsi Rennen gagne 2 niveaux avec 1 niveau bonus ! (Oeuf chance).

Le Ousticram Niv. 11s'est lié.

Tu as utilisé l'objet : Aucun.

Tu peux rajouter ce Pokémon à ton Créa-Répertoire.

Tu peux aller Ici pour signaler le gain de niveau. N'oublie pas de mettre à jour ton Répertoire !