Jellen A. Musgraves - "Sometimes, the gem might seem like what she isn't, and I may therefore be a gem"

Jellen est un mélange assez spécial de douceur et de force, une puissance tranquille aux manières douces et à la voix fine. Si il n'est pas particulièrement maniaque, Jellen cherche avant tout un mode de vie organisé et régi par le bon sens qu'il hérite de sa mère : le respect des règles et le suivi d'une discipline personnelle stricte sont deux choses qui lui importent beaucoup Jellen apprécie la compagnie des autres, tant qu'elle ne lui enlève pas son indépendance. Il n'a que peu de fois fait preuve de timidité envers les autres, étant à son aise autant dans l'intimité de son atelier qu'au port avec ses amies. Ses parents, jouissant d'une fortune plus ou moins récente, l'on éduqué dans un certain niveau de confort, et sa position assez rare d'enfant unique on fait de lui une personne assez égoïste -en particulier avec ceux qu'il aime le plus, les considérant comme déjà « acquis ». Toutefois, de part son éducation, son esprit et sa tendance à vouloir bien paraître devant les étrangers, il est souvent qualifié comme une personne généreuse, agréable et n'hésitant pas à faire passer les autres avant lui (bien que cette générosité soit juste une façon de se faire bien voir et n'est que rarement complètement désintéressée). Beaucoup disent de lui que son apparence « déteint sur sa personne », insinuant que son extérieur féminin fait qu'il se comporte comme une dame et que cela expliquerait pourquoi il s’attire l'amitié de l'autre sexe, mais il préfère se penser comme un homme attirant les femmes par son éducation et son esprit -qu'il croît supérieur à celui de nombreuses personnes autour de lui. Si il donne à son entourage l'impression d'être une personne ne doutant que peu d'elle même, Jellen n'utilise cette image de "leader" que comme une enveloppe masquant une assez fragile confiance en soi: il aurait même dit un jour à son amant(e), le jour de leur rupture, que ce dernier faisait partie des trois seules personnes sur ce continent le connaissant réellement.

L'histoire commence de la même façon pour tous, et pour cet enfant cela n'allait pas être différent. Il naquit vers le milieu du printemps dans la famille Musgraves, des diamantaires. Désiré, cajolé, assez gâte... le jeune bambin fût nommé Jellen Amerelle, en hommage à ses deux grand parents maternels. Très jeune, il inquiéta ses parents pour une raison étrange : non par son esprit ou ses mots, tous deux montrant bien au contraires une certaine brillance pour un si jeune être. C'est son apparence qui posait du souci à ces derniers : il semblait elle. « Commun pour tous les jeunes garçons de quatre printemps, il n'y à point de souci à ce faire », disait sa madone. Son père, lui, ne disait rien, il ne voyait là lui aussi qu'un signe passager : bientôt son fils serait fort et able de ses mains, comme un fils se doit d'être. Et cette pensée suffisait au diamantaire. Puis il grandit, dans les rayons de la boutique, dans les rues bondées, sur les docs trempés et dans les livres âgés de sa grand-mère : Amerelle Lombardel était un exemple, tout autant que l'était sa mère, pour Jellen qui avait alors sept ans. Elle lui apprenait la lecture, et surtout l'aidait à développer sa réflexion. Elle voyait en lui quelque chose d'intéressant, de rare : Jellen était brillant. Elle en était persuadée, et elle lui fît comprendre : elle le comparaît aux autres, lui disant clairement qu'il valait mieux que ces pauvres enfants qui jouaient avec lui sur le port et dans la rue. Très vite, Jellen fût plongé par cette dernière dans des livres de plus en plus compliqués, puis par ses parents dans l'apprentissage de leur artisanat. Le petit garçon ressemblait aussi de plus en plus à ce qu'il était sensé être : ses parents étaient rassurés et la vie suivit son cours pour tous les Musgraves.

 Les années passèrent vite, et bien qu'il ne soit jamais malheureux, le jeune préadolescent s'ennuyait quelque peu : mais il était en revanche conscient de sa culture et de son esprit, tous deux très fins pour une personne de son age. Il avait alors quatorze ans quand il décida qu'il se tournerait vers les livres plus que vers les pierres précieuses, du moins pour le moment. Ses parents furent étrangement compréhensifs, et Jellen partit alors chez un maître dans la conservation de livres et dans leur restauration : après des aux revoir à sa famille et surtout à sa grand-mère devenue bien vielle, vielle au point de ne pas savoir si il la reverrait, il s'en allât vers Kalos. A cette époque, Kalos (du moins l'intérieur de la région) était déjà un lieu d'artisanat élégant, de savoir, et un lieu qui plaisait bien au jeune homme. Il passa là bas des années assez douces et mémorables, où en plus d'apprendre un métier qui l’intéressait, il devint peu à peu un homme. Son instructeur, nommé Emillien, devint comme un second père pour lui. Il l’entraîna à l'escrime quelque peu en plus de lui apprendre à relier, il lui fît boire son premier verre de trop, et le présenta à sa première amante : une jeune demoiselle kalosienne. Les deux hommes avaient peut-être vingt ans d'écart, mais il étaient très amis, rendant pour Jellen la formation moins pénible bien que sa famille lui manque quelque peu.

 C'est à seize ans en revanche que la vie de Jellen changea avec son apparence : ses cheveux avaient toujours été longs, mais étrangement l'adolescence semblait avoir sur lui les effets inverses que ceux que d'autres hommes en devenir ressentaient... Il en angoissa un peu, puis en se voyant dans le miroir, changer si vite, il angoissa de plus en plus en voyant sa taille se creuser, ses cuisses s'élargir et son visage rester fin. Il ne voyait plus en son reflet un male, mais une femme. Et encore pire, une femme loin d'être laide : c'est alors que les problèmes débutèrent pour lui. Peu à peu, Jellen fût hait, particulièrement car son apparence rendaient les autres hommes mal à l'aise :  comment un autre homme pouvait-il leur sembler « belle » ? Il se moquait d'eux, se disaient-ils ! Ils rejetèrent alors le relieur en devenir. Il perdit de nombreux amis masculins, il perdit les regards des femmes qui le pensaient une aussi: bientôt les hommes qui ne le connaissaient pas lui firent des approches qu'il considérait comme une humiliation. Seul lui restait Emilien : mais ce dernier, à l'aube des dix-huit ans de Jellen, changea son attitude envers lui à son tour. Ils ne buvaient plus ensemble, ne s’entraînaient à l’épée que rarement et travaillaient qu'en silence. Cette vie, passée de joyeuse à monotone et triste, se trouva encore plus sombre le jour où le jeune Arosien reçut par bateau une lettre de ses parents qui, en plus de contenir une petite gemme bleue, annonçait le décès de son adorée grand-mère : cette épisode l'anéantit.

 Durant des semaines, il ne savait que faire. Il se pensait maudit par cette apparence, cette voix, et eut des idées bien sombres. Il prit du poids, se gavant de pain lourd et de soupe grasse, au point d'en devenir malade, puis perdit tout ce qu'il avait pris. C'est alors que son instructeur vint à son secours, tentant de sauver son protégé qu'il appelait parfois « elle » par accident : ce qu'il parvint à faire, renouant par la même occasion leurs liens... Du moins dans les yeux de Jellen. Emilien, lui aussi, vivait dans une tourmente constante. Depuis que Jellen avait changé, il devait se rendre à l'évidence : il en était tombé sous le charme. Un charme qu'il considérait comme immoral, immonde. Il se voyait comme un homme fou, et son élève comme une pauvre victime du sort. Puis un soir ce dernier retourna à l'atelier fort abîmé : il s'était battu contre un autre homme l'ayant pris pour une femme sans défense. Si il en avait été une, qui sait ce qui lui serait arrivé. La vision de son protégé, maintenant presque âgé de dix neuf printemps, si abîmé le rendit fou. Il bût à grandes gorgées ce soir là, son esprit était embrumé par le vin, au point de s'inviter dans la chambre de Jellen, d'où il fût jeté bien vite. Quelques semaines plus tard, ce dernier eut fini sa formation : il rentra alors sur le continent, une lettre d'Emilien à la main. Une fois de retour, il fit de la maison de feu sa grand-mère son atelier, et y vit maintenant : bien qu'ici aussi son apparence lui pose problème parfois, son nom de famille lui offre une protection bienvenue. Mais parfois, Jellen se demande si, ce soir là, il ne regrettait pas d'avoir chassé son instructeur... Idée qu'il rejetait tout aussi vite, avec l'aide d'un verre de vin.