J'ai senti le désert se casser de mon âme.

La nuit n'allait pas tarder à laisser la place au soleil. Dans la pénombre encore présente, une forme encore plus noire que la nuit se mouvait avec lenteur sur le sable froid de la plage d'Aros. C'était le fauve, la panthère qui terrorisait les marins du port. Sa démarche était lente, féline. La tête basse et les épaules roulantes, Hannibal n'avait pas vraiment de but en tête. Il marchait pour se détendre, et pour réfléchir. Il pensait que la ville n'était pas faite pour lui, et qu'en définitive, seule la plage lui apportait la tranquillité dont il avait besoin.

Depuis un moment, il ressentait de l'anxiété chez la gitane. Non pas qu'il se souciait des êtres humains, mais elle était différente des autres. Un peu. Elle l'aimait. Beaucoup le regardait avec peur, et haine. Hannibal s'en fichait pas mal au fond. Mais il y avait quelque chose dans Dolorès, qui l'empêchait de la mépriser comme les autres humains. Il vivait avec elle, et s'était habitué à sa présence. La gitane ne le forçait jamais à faire quoi que ce soit et il appréciait cela. Jusqu'à présent, Hannibal ne s'était pas vraiment soucié du bien-être de Dolorès. Après tout, pourquoi le ferait-il ?

Mais quelque chose avait changé. Elle avait cette odeur de peur, qui lui collait à la peau. Pourquoi ?
Le grand mâle vit l'entrée d'une cavité dans la roche. Sans vraiment réfléchir, il y pénétra, en prenant le soin d'éviter habilement l'eau qui stagnait entre les crevasses des roches. Le félin huma longuement l'air, avant de songer à une idée. Et s'il lui rapportait quelque chose ? Cela allait peut être lui faire plaisir, et enlever cette odeur nauséabonde qui ne lui allait pas du tout.

Chasse aux oeufs

Une Luxio Normale ♀

Ce Pokémon fait partie des voleurs et ne compte laisser personne approcher du butin. Ce sont ses instructions. Si la promenade d'Hannibal semble le mener vers la cachette, elle n'hésitera pas à attaquer.

Dans la pénombre, Hannibal vit soudainement une vive lumière qui l'ébloui presque. Qu'était-ce ? Il recula de quelques pas, momentanément aveuglé. La lumière avait beau traverser les multiples cristaux de la grotte, il était quasiment sur que ce n'était pas d'eux qu'elle provenait. Après quelques secondes, l'obscurité reprit lentement sa place dans la caverne, et Hannibal avait vu juste. A plusieurs mètre de lui, se tenait une lionne au pelage plus sombre que le sien. La prunelle de ses yeux était dorée, et Hannibal resta un instant stupéfait par la créature en face de lui. Il existait un autre fauve, qui vivait ici, à Aros ? Impossible. Et pourtant, elle était en face de lui.

Comment avait-elle pu rester caché aussi longtemps ? Lui qui connaissait la ville comme sa poche, ne l'avait jamais remarqué. Elle n'avait laissé aucune odeur, aucune piste qui pouvait mener jusqu'à elle. Hannibal bougea lentement sa queue de gauche à droite, et examina la créature qui se tenait face à lui. La femelle était un peu plus petite, et plus trapue que lui. Sa tête était ornée d'une épaisse crinière noire, et quelques épis lui créaient des houppettes à certains endroits. Le mâle trouvait ça étrange, mais charmant. Lorsqu'il avança d'un pas vers elle, ses babines se retroussèrent pour dévoiler une lignée de petite dents acérées. Mais il en fallait plus pour décourager le grand mâle. Hannibal baissa la tête, les yeux toujours plantés dans les siens. Il voulait en savoir plus sur elle. D'où venait-elle ? Vivait-elle ici ? Pouvait-il la côtoyer, l'espace d'un instant ?

Lorsqu'il approcha un peu plus, sa réaction répondit à ses interrogations. La lionne se mit à gronder, et de nouveau, une vive lueur se rependit dans les galeries. Cette lueur, provenait de sa queue, ou plutôt, de la masse en forme d'étoile qui était à son extrémité. Le mâle plissa les yeux, de nouveau éboulis. Mais maintenant qu'il savait d'où provenait cette lumière, il en avait moins peur. Hannibal fit quelques pas de plus, et cette fois ci, il avait franchir la limite qu'avait fixé la lionne: bondissant sur ses pattes arrières, la luxio se jeta sur la panthère, toutes griffes sorties. Son premier réflexe aurait été de charger, lui aussi. Mais il ne voulait pas lui faire du mal. Il ne savait même pas pourquoi elle l'agressait. Alors, lorsqu'il se retrouva sur le dos, renversé par le poids de la lionne bleutée, il n'eut qu'à la pousser grâce à ses pattes arrières, pour la projeter plus loin encore. Elle retomba sur ses pattes, et le mâle se révéla aussitôt.

Ce petit jeu pouvait durer longtemps. A vrai dire, Hannibal aurait pu passer la matinée à la regarder, à la tester, à jouer avec elle. Il s'approchait, reculait, bondissait parfois lorsqu’il se retrouvait acculé par les roches de la grotte. Au plus il restait avec elle, au plus le mâle pensait pouvoir tisser des liens. Il retenait progressivement les nuances de ses odeurs, et le timbre de sa voix, de ses grondements. La femelle, au début méfiante, s'était bien rendue compte que la panthère n'était pas là pour les œufs. Aussi, sa vigilance était légèrement redescendue, même si ce petit jeu l'agaçait plus qu'autre chose. Mais lorsqu'elle senti un souffle chaud près de son postérieur, l'attaque fut inévitable.

Hannibal souhaitait simplement renifler la lionne bleue, rien de plus. Peut-être que son geste avait été mal interprété, ou peut-être qu'elle n'était pas d'accord pour qu'il renifle à cet endroit là. La panthère n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il se passait. En un violent coup de griffe, Hannibal recula, et grogna de douleur. Trois grandes traces écarlates se dessinait sur son visage, esquivant par chance les yeux et le museau.

En un grognement de douleur, le mâle fit volte face, et passa son immense patte sur son visage, espérant calmer un peu le mal qui était entrain de le ronger. Mais cela semblait empirer les choses. Il jeta un dernier coup d’œil à la lionne, avant de faire définitivement demi tour, et marcher en sens inverse. Elle ne voulait pas de lui aujourd'hui, c'était certain. Mais il voulait la revoir demain. Qui sait, peut-être qu'elle sera plus accueillante la prochaine fois ?

Déroulé du combat:

Bravo !

Chasse aux oeufs

Trouver deux oeufs loin de leur nid est bien inhabituel. Pas de parents à l'horizon, mais l'ennui, c'est qu'ils sont gardés. Dans le sac d'un voleur, pour être exact. Voilà qui ne s'annonce pas simple..

Chasse aux oeufs

Xieren le voleur veut de battre !
Xieren envoie Qiu, son Etourmi !



Une Etourmi Normale ♀

Alors qu'il revient vers la cachette pour y déposer son butin, Xieren est surpris par un fauve effrayant. Il n'a pas signé pour ça ! La seule fauve dont on l'a prévenu, c'est Kiko, la Luxio de son partenaire ! Posant son sac dans la panique, il envoie au combat sa fidèle Etourmi sans une seconde d'hésitation. Et sans réfléchir au fait que contre un félin, elle n'est pas vraiment avantagée..

Une silhouette se dessina devant lui, alors qu'il commençait à s'approcher de la sortie de la grotte Lazuli. C'était un jeune homme, peut être un enfant, qui tenait dans sa main un gros sac en toile. Hannibal continuait de l'observer, sans s'arrêter de marcher. Ses yeux reflétaient la lumière du jour de manière inquiétante, et le fauve senti la peur monter chez l'humain.

- Qiu ! Attaque ! s'écria-t-il.

Sa voix résonna le long de la grotte, ce qui eut pour effet d’énerver un peu la panthère. Qui était-il, pour gâcher ce silence, ce calme ? Un piaillement lui fit lever les yeux vers le ciel. En haut, battant frénétiquement des ailes, un petit oiseau s'agitait, braillait. Pensait-il pouvoir intimider Hannibal ? Fort possible. Mais il allait vite se rendre compte, que c'était inutile.

Le mâle roulait lentement des épaules, et ne freinait pas sa marche, malgré les piaillements incessant de l'oiseau. L'etourmi tenta tout ce qu'il pouvait: il battait fort des ailes, picorait les poils de la panthère, criait à s'en décrocher le bec. Rien ne pouvait stopper le fauve violacé.
Hannibal n'était pas agressif. Il aurait très bien pu dévorer l'oiseau, s'il en avait vraiment envie. Non, ce qui animait son esprit à cet instant précis, était le contenu de ce fameux sac.

Au plus il avançait vers l'adolescent, au plus il sentait l'oiseau s'agiter à côté de lui, comme s'il voulait défendre son maître. Xieren, quant à lui, grimaçait de peur. Il avait beau être un brigand, le bougre n'était pas vraiment doué pour les combats. Lui son truc, c'était le vol. Alors, lorsqu'il vit Hannibal se pencher sur son sac il grimaça encore plus. Qiu s’épuisait pour rien, et il le savait. Alors, dans la panique, il se saisit d'un caillou, qu'il envoya droit dans le crâne de la panthère.

- Dégage ! Hurla-t-il pour se donner du courage.

Cette fois ci, Hannibal rugit, et donna un puissant coup de griffe dans le vide pour intimider son adversaire. Son pelage gonfla, et ses puissantes canines furent exposées à l'air libre. Cette fois ci totalement tétanisé, Xieren se contenta de serrer Qiu entre ses bras, priant pour que la bête ne s'en prenne pas à elle. Au lieu de ça, Hannibal baissa doucement la tête, et se saisi du sac dans sa gueule. Après quelques secondes de flottement, le grand mâle fit quelques pas, et en de grandes et gracieuses enjambées, il disparut à travers les dunes de sable.

En voilà un cadeau qui allait plaire à Dolorès: des œufs pour le goûter ! Après ça, il gagnerait son entière sympathie, c'était sur.