Début de Printemps [Solo]

La chaleur lui avait manqué. Dire qu'il n'avait pas apprécié les vents chargés de sel et d'embrun d'Aros serait mentir mais les longs mois en mer suivis de quelques semaines à grelotter dans les rues de la ville blanche lui avaient fait regretter la réconfortante présence des rayons du soleil et de la chaleur qu'ils apportaient avec eux.
Salem avait donc grandement apprécié son arrivée à Scémède. La contrée lui semblait bien plus familière que les paysages immaculés d'Aros, mais gardait tout de même cette touche de mystère qu'il appréciait tant durant ses voyages. Les plaines fleuries et les accents des habitants de la région réchauffait son cœur au moins autant que le climat plus clément. Seule ombre au tableau – et pas des moindres – l'immense île flottante dans le ciel.

Quand il en avait entendu parler la première fois, il n'y avait pas cru. L'image mentale lui semblait si surréaliste, mais depuis qu'il l'avait aperçue au loin – d'abord un vague point à l'horizon – il n'avait pas censé d'y jeter ces coups d'oeil inquiets. Il n'était pas le seul, et si dans son inquiétude transpirait une certaine fascination et une certaine admiration, les habitants locaux voyaient le phénomène comme la pire des malédictions.
Comment les blâmer ?
Pour être honnête, Salem y voyait plus un signe divin qu'un réel mauvais sort, mais en soit, il ne s'agissait là que de détails. Le résultat était là, imposant, menaçant, impossible et pourtant bien réel. Et là où certains auraient pu regretter leur voyage en pareil territoire, Salem y voyait là encore un signe du destin. Il avait bien fait de venir ici-... Probablement.

Ceci dit, malgré la catastrophe qui pendait aux nez des Scémédais, l'île s'était stabilisée dans leur ciel et s'ils ne pouvaient se permettre de totalement l'ignorer, ils ne pouvaient pas non plus se permettre d'ignorer leurs corvées. Ils avaient donc continué avec leur routine, vaguement plus irrités, vaguement plus convaincus que la mort était à leur porte et finalement, plus enclins à se laisser distraire de leurs malheurs.
Une aubaine pour un artiste de rues tel que lui. Si les Scémédais préféraient vivre dans le déni, il était plus que ravi de leur offrir une opportunité de se distraire. Il avait donc passé quelques jours à danser dans les rues d'Artario. La ville était réputée touristique. Salem se doutait bien que la situation actuelle avait probablement affecté les activités locales, mais force était de constater que celles-ci commençaient malgré tout à se remettre en place peu à peu.

C'était tant mieux pour lui, probablement.

Ainsi, après quelques jours de danses, de trocs et de quelques services rendus, sa bourse fut suffisamment lourde pour qu'il puisse se permettre le luxe de prendre une chambre à l'auberge. Un pur caprice, honnêtement, ce n'était que cela. Pourtant, l'odeur qui s'en dégageait et l'image qu'elle renvoyait lui avait donné envie depuis son arrivée.
Une fois, rien qu'une fois, il voulait profiter de l'endroit, manger la spécialité locale et profiter de draps propres et confortables.

Ainsi donc, lorsqu'il pénétra les lieux et demanda une chambre, il ignora le regard suspicieux du gérant, lui assurant de manière plus ou moins subtile que oui, il avait assez pour payer son séjour et lui proposa même ses services d'artiste. Afin d'attirer plus de clients – et peut être profiter d'une nuit ou d'un repas gratuit selon son succès –, il pouvait jouer de la musique et conter quelques récits lointains.
Après quelques hésitations, l'offre fut finalement acceptée et il fut décidé que Salem commencerait son travail vers le coucher du soleil.

Bien, il lui restait encore quelques heures. Quelques heures qu'il passa à flâner autour du bâtiment, profitant des derniers instants de lumière.

Attention !

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Un Pichu Normal ♂, un Goinfrex Shiney ♂ & une Lippouti Normale ♀


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Un Azurill Normal ♂ et un Togepi Normal ♂

Dans la lumière déclinante, c'est une horde de bébés qui vient à votre rencontre. Que font ils tous ici ? Ont-il échappé à leur garderie ? Rentrent-ils chez eux avant que leurs parents ne s'inquiètent. Aucune idée ! D'autant qu'ils s'arrêtent autour de Salem, pépiant joyeusement comme pour attirer son attention. Comme pour jouer.

Salem déambule et arpente les rues adjacentes à l'auberge. La ville est jolie, les couleurs chaleureuses, il s'y plaît bien. Pas assez pour y rester pour toujours ceci dit. Rien de bien nouveau, si la pensée l'effleure vaguement, ce n'est plus que par automatisme, parce qu'à une époque, il cherchait cet endroit qu'il pourrait appeler 'son foyer'.
Jusqu'à ce qu'il apprenne que 'foyer' était un bien grand mot, et que sa définition variait en fonction de l'individu le recherchant.

Salem n'en est pas certain, mais il lui semble que le sien ne peut être ni fixe ni matériel. Tout du moins, c'est l'idée qu'il en a pour le moment et il se sentirait bien malavisé de la figer dans son esprit.

Alors non, Artario ne le verra pas s'installer définitivement dans ses rues, mais il n'est pas à exclure que la ville le reverra passer de temps à autres, au moins durant la période de son séjour à Hastérion.
C'est ce que ce dit Salem jusqu'à ce que quelques bruits et pépiements attirent son attention.

Curieux, il se dirige vers la source des bruits et il ne lui faut pas longtemps pour tomber sur une horde de bébés monstres. Ceux-ci se bousculent et jouent sur le chemin, profitant apparemment des derniers rayons de soleil avant le crépuscule. Lorsqu'ils arrivent à sa hauteur, ils l'entourent et sautillent, le Pichu s'enhardit même et lui attrape un pan de pantalon. Salem glousse.

« D'accord, d'accord-... » souffle-t-il avec amusement, suivant la petite troupe vers leur pleine de jeu pas très loin de là. L'endroit n'est pas très grand, à peine plus qu'une ruelle, mais pour d'aussi petites créatures, c'est suffisant. Ces dernières se remettent à leurs jeux, certaines se courent les unes derrière les autres, le Goinfrex a attrapé un morceau de craie qui traînait par là et s'amuse à dessiner quelque chose – impossible à identifier – au sol.

Invité à participer aux activités, Salem y met du cœur. Comme il est le plus grand, le rôle du 'Lougaroc' lui revient et il ne lésine pas sur ses efforts pour faire peur – mais pas trop, il s'agit de bébés – aux petits monstres. Il lève les bras, mime des griffes au bout de ses doigts et émet quelques grondements presque convaincants alors qu'il court après les bêtes. D'abord le Pichu, qu'il laisse s'échapper, puis la Lippouti, qui subit le même traitement de faveur.
Il fait semblant de pester de ne pouvoir les attraper, gronde qu'il leur mettra la main dessus pour les dévorer alors qu'il lui semble que les créatures en rient.

La ressemblance avec des enfants humains est saisissantes.

Après un moment de courses, le dos courbé pour faire semblant d'attraper – et de louper – ses cibles, Salem finit par s'arrêter et reprendre son souffle. Jouer pour de faux reste éreintant et sa position lui meurtrit le dos. S'étirant et soufflant « Le Lougaroc a mal au dos, il revient après. » à ses partenaires de joue, il finit par remarquer que l'un des bébés n'a pas participé.
En retrait, le Togepi observe la scène, un sourire avenant sur le visage. Le danseur papillonne des yeux avant de le rejoindre et de s'asseoir à ses côtés.

Silencieux, il jette quelques regards curieux au petit monstre qui semble surveiller ses pairs. Est-il trop timide pour se joindre à eux ? Cela ne semble pas être le cas mais Salem se questionne et finit par ouvrir la bouche.

« Tu ne les rejoins pas ? » son ton est doux, comme s'il voulait l'encourager à entrer dans la ronde mais le Togepi tourne un sourire tranquille vers lui et secoue la tête avant de lever un regard vers le ciel teinté de rouge et de dorures.
Il hésite un instant, puis, dans son langage non-humain, il semble lui expliquer des choses. Des choses que Salem ne comprend pas. Ca ne l'empêche pas de hocher la tête avec bienveillance : le Togepi s'exprime un peu plus vivement à chaque 'mot' prononcé comme si une certaine passion s'emparait de lui et ça, en revanche, c'est quelque chose que Salem peut ressentir. Alors parfois il lui répond, entame une étrange conversation où personne ne se comprend mais où tout le monde s'écoute. Parfois, il lui parle de voyage, d'autres fois, il se confie. L'inverse lui semble vrai également.

Lorsque le petit œuf a fini de s'exprimer, il finit par s'asseoir, le regard rêveur posé sur un nuage qui passe. Doucement, il se laisse tomber vers le côté, reposant sur la cuisse du voyageur en qui il a trouvé un confident inattendu. Salem se dit que la créature se rend bien compte qu'elle n'a pas été comprise, mais probablement l'opportunité de vider son sac a du lui faire du bien.
Puis il est hélé : les autres bébés le rappellent, lui font savoir que sa pause est fini et que le Lougaroc devrait revenir les poursuivre. Le voyageur lève les yeux vers le ciel, admire le crépuscule qui teinte peu à peu la voûte céleste et secoue la tête.

« Lo siento, c'est l'heure de travailler.. » déclare-t-il. Son repas ne se payera pas seul.

Alors, gentiment, il redresse le Togepi qui, contre toute attente, insiste pour le coller. Salem fait mine de le repousser doucement, lui souffle que ses amis sont là et que quelqu'un l'attend probablement pour qu'il rentre, mais à nouveau, la créature secoue la tête. Son groupe – déjà reparti dans un autre jeu (un qui ne nécessite pas la présence d'un géant) – ne semble qu'à peine le remarquer alors qu'il trottine autour de Salem. Penaud, le voyageur se gratte le crâne, hésite sur la marche à suivre.
Contourner le petit monstre n'est pas insurmontable, le semer non plus, mais la petite boule s'accroche à ses bottes, déterminée à l'accompagner.

Peut être était-ce de ça dont il lui parlait dans son dialecte.
Peut être lui avouait-il vouloir voyager également.

Peut être pense-t-il a voir trouvé un compagnon idéal pour réaliser ses rêves.

Salem n'en est pas certain, et il serait bien malavisé de prétendre le contraire. Pourtant, c'est attendri qu'il esquisse un sourire : qui est-il pour refuser sa compagnie à si adorable petite bouille. Résigné, il finit par se résigner dans un soupir faussement épuisé.

« Vamos. » lui souffle-t-il en le contournant. Il marche moins vite qu'à l'accoutumé pour laisser le Togepi le suivre avec une relative aisance, songeant qu'au moins, ce compagnon n'étant pas très gros, il ne lui coûtera pas une fortune en nourriture.

Bravo !

Le Togepi Niv. 06 s'est lié.

A la suite de cette conversation profonde et animée, le Togepi sent qu'il sera mieux compris à vos côtés qu'au milieu des autres bébés. Vous lui plaisez bien ! Il est hors de question que vous partez sans vous ! Vous faites bien d'avoir adapté votre allure, car il aurait roulé pour vous suivre s'il le fallait. Puisse votre amitié être pleine de ces longues discussions agréables au coucher du soleil.

Tu as utilisé l'objet : Aucun.

Tu peux rajouter ce Pokémon à ton Créa-Répertoire.

Lorsqu'il rentre à l'auberge, Alma l'attend, perchée sur un muret adjacent. En l'apercevant, la chatte se redresse, s'étire et l'accueille d'un miaulement enjoué. C'est avec un sourire complice que Salem lui répond avant de lui offrir une caresse et de la laisser se glisser sur ses épaules. Pourtant, elle n'y reste pas longtemps : son regard félin attiré plus bas, elle remarque un drôle de nouveau compagnon qu'elle rejoint d'un bond gracieux pour le renifler.
Salem les laisse se présenter, songe distraitement qu'il faudra trouver un nom au nouveau venu tout en tirant de ses affaire une petite lyre.

Pas de danse ce soir.

C'est peut être capricieux, mais le saltimbanque sent que la soirée se prête plus aux chants et aux récits. Il accorde son instrument, hume quelques mélodies au hasard pour s'échauffer et traîne un instant dans la petite chambre qu'on a mis à sa disposition. Paresseusement, Alma s'étale sur le lit et ne fait alors plus attention au reste.
Salem, quant à lui, profite des derniers instants de tranquillité, s'amuse de voir le Togepi roucouler et s'agiter. Veut-il aussi chanter ? C'est un sourire amusé qui répond à cette pensée. « Il va te falloir un peu d'entraînement avant de pouvoir chanter. » mais ce n'est pas une mauvaise idée.

Alors, quand Salem se lève et quitte la chambre pour se poster à l'entrée de l'auberge, il ne retient pas le bébé de l'accompagner. Rapidement, quelques notes de musiques s'élèvent, rejointes peu après par un chant venu d'ailleurs, chaud et réconfortant, parfait pour accompagner le crépuscule naissant et le reste de la soirée.

Un nom... songe-t-il en apercevant du coin de l'oeil son nouveau compagnon, oui, il va falloir y penser... Quelque chose de léger, ça lui irait bien...