il est peu d'individus que tu apprécies, Yōkai mais il n'y en a pas que tu détestes
Détester n'est plus dans ton registre depuis des années que tu ne comptes même plus. Au mieux tu es indifférent. Au pire, un tantinet rebuté. Une occasionnelle pointe d'agacement parvient parfois à traverser la couche de glace mais en règle générale, tu restes froid et inaffecté.
Pourtant, tu supposes que ce qui s'approche le plus de 'détester' pour toi est cette vague de glace qui te submerge dès qu'il est question d'interagir avec un enfant. Particulièrement quand celui-ci demande directement ton aide. C'est un regard inscrutable que tu poses sur la petite Midori tandis qu'elle énumère les raisons pour lesquelles le Grand Airmure mérite clairement les meilleures décorations pour la fin d'année. Un mal de tête est en chemin, tu le sens approcher à chaque fois que sa voix de crécelle vient agresser tes oreilles.
il faudrait qu'elle se taise tu vois bien comment faire
malheureusement, Hygie aussi voit comment tu ferais
« Silence, veux-tu ? » marmonnes-tu alors qu'elle siffle un avertissement
Ca y est, c'est officiel: tu as mal au crâne. Ca pulse entre tes deux yeux et aucune herbe ne saurait le contrer. Une touche de violence peut être.. mais là encore, rien n'est moins sûr. Tu fermes les yeux l'espace d'un instant, faisant autant de vide dans ton esprit que le permet le monologue de cette gamine. N'a-t-elle pas des parents pour s'occuper de ça ? Faut-il absolument qu'elle s'impose à toi pour une tache aussi futile, bloquant ta route et menaçant de mettre ses mains poussiéreuses sur ton kimono ? Il semblerait.
quelle journée maudite tu es impatient de rentrer
« Si je t'aide, cesseras-tu de piailler ? » te résignes-tu, à un rien de perdre patience
Immédiatement, un sourire d'une largeur répugnante étire les lèvres de Midori. Ses petits yeux noirs pétillent comme trop de soleils et tu dois te retenir de les lui ôter. Elle promet. Voilà qui te semble fiable.
Te voilà donc à la recherche de décorations pour l'autel d'un oiseau n'ayant rien fait pour gagner to respect. Ridicule. Entièrement la faute d'Hygie. Distraitement, alors que tu tires des buissons quelques baies d'un rouge sanglant (des baies affreusement toxiques, par ailleurs) tu te demandes si elle a fait ça pour t'ennuyer ou.. parce qu'elle respecte ledit oiseau. Une sorte de solidarité, entre volatiles. Pas un instant l'idée qu'elle veuille simplement épargner à Midori une mort violente ne te vient à l'esprit..
tu trouves des fruits givrés des baies de couleurs de jolis cailloux
Cela suffira-t-il à calmer les ardeurs de l'enfant ? Tu ne peux que l'espérer, Yokai: tu n'es pas certain de pouvoir supporter davantage de directives venant d'un si petit être. Pas sans céder à la facilité du moins. Hygie frissonne alors que tu reviens vers l'autel, tes trouvailles à la main.
puisse le Grand Airmure protéger Midori elle ne pense être en mesure d'aider
Midori parle vite, et beaucoup. Certains de ces mots se perdent dans la masse d'informations qu'elle essaie de partager en un temps record : pas pratique, et pas agréable pour ses interlocuteurs. Ses parents lui ont souvent recommandé de parler plus lentement, mais c'est plus fort qu'elle. De même qu'il est plus fort qu'elle de partager ce qui lui vient à l'esprit. C'est l'âge, probablement.
Alors qu'elle était restée à l'autel du grand Airmure pour finir de le nettoyer – ou de couvrir ses vêtements de poussière –, lorsqu'elle vous aperçoit revenir, elle ne peut s'empêcher d'applaudir votre butin d'une joie toute enfantine. Les couleurs sont si jolies, le Grand Airmure sera sans doute ravi ! Elle hoche alors la tête, comme le ferait un artisan pour valider le travail de son apprenti et vous observe avec admiration déposer les décorations avec minutie.
Lorsque vous achevez votre œuvre, la petite fille sautille de joie, les yeux pétillants. « Trop joli ! » s'exclame-t-elle, ravie du résultat comme si elle l'avait fait elle même. Cependant, quelque chose vient la perturber. Il manque quelque chose, quelque chose de capital et de crucial, quelque chose qu'elle ne peut – sans surprise – réaliser elle même. Alors que vous faites mine de vous en aller – votre épreuve de patience est finie après tout – horreur ! Vous entendez des petits bruits de pas derrière vous. Rien n'est fini apparemment. Midori vous appelle et lève vers vous une mine déconfite en vous tendant l'une des bougies de l'autel. « Il faut qu'elles soient allumées... » vous souffle-t-elle d'une petite voix. Sa lèvre inférieure tremblotte dans le but évident de vous attendrir. « Je n'ai pas le droit de toucher le feu, mais le Grand Airmure a besoin que les bougies soient allumées, s'il vous plaît ? »
Après tous, quel risque encourt-elle à demander au gentil monsieur qui l'a déjà aidé à décorer l'autel ?
Ah et-... N'oubliez pas l'encens, vous ne voudriez pas qu'elle accroche la manche de votre kimono à votre prochaine tentative de départ, n'est ce pas ?
Yōkai
Admin
Or : 250
Métier : apothicaire / empoisonneur
Equipe :
Dim 30 Jan - 17:42
Yōkai
le sens du style
et l'absence d'instinct de survie
ah, les bougies, bien entendu comment as-tu pu oublier ?
Ses yeux implorants te donnent une affreuse nausée et tu crains un instant de tâcher ton kimono toi-même. Le comble de l'inacceptable. Hygie quitte ton épaule pour battre ses petites ailes roses d'un air paniqué tandis que tu plaques une main sur le bas de ton visage, foudroyant Midori du regard. C'est tout juste si un haut-le-coeur ne te secoue pas.
mais tes couteaux restent dans tes manches et tu t'empares de la bougie éteinte
« Très bien. » soupires-tu
Si elle ne continue pas de piailler pendant que tu t'occupes des bougies et de l'encens, il n'y aura pas de raisons qu'elle parte en fumée elle aussi. Hygie semble se calmer tandis que tu dépasses Midori sans incident, retournant vers l'autel du Grand Airmure. Il y a des bougies. Quelques bâtonnets d'encens. En soi, tu te dis que ça se tient. S'il y a un autel, l'encens doit être allumé. C'est la même raison à ce que tu en allumes dans ton apothicairie qui a un jour été un temple.
En définitive, maintenant que Midori garde le silence, la tâche n'est pas si pénible. (pas autant que de trouver des petits objets pour une décoration ridicule) C'est quelque-chose que tu fais tous les jours ou presque, après tout. Si tu te concentres sur la flamme, sur le fait de la passer d'un objet à l'autre, tu peux oublier que tout ceci arrive sous les directives d'une gamine.
enfin, non, tu ne peux pas oublier mais tu peux faire comme si
« Bon.. » tout est allumé, te semble-t-il
Les bougies ajoutent une nouvelle touche de couleur à la décoration déjà un brin criarde à ton goût. Les flammes se reflètent dans les baies gelées que Midori a disséminées sur l'autel, donnant la vague impression qu'elles brillent elles aussi. L'encens, quant à lui, laisse échapper de longs filets de fumée odorante vers le ciel gris. Tout ce qu'elle voulait est fait.. il te semble ? (tu revérifies, pour être certain que l'enfant ne t'interpelle pas de nouveau) Bougies. Encens. Décoration.
tout y est cette fois tu ne vois rien à ajouter (c'est bien assez surchargé)
Après avoir jeté un coup d'oeil à Midori pour confirmer (et accessoirement l'avertir de ne pas insister), tu lui quittes les lieux sans plus attendre. L'aura de bonne humeur flottant autour d'Hygie est un brin répugnante mais.. l'air glacé t'aide à l'ignorer. Tu remontes vers l'apothicairie en te demandant quel était le souci de cette gamine. D'ordinaire, tes interlocuteurs sont mis un tant soit peu mal l'aise par un détail de ton apparence, que ce soit le maquillage écarlate ou les oreilles pointues. Suffisamment pour ne pas trop chercher les ennuis. Cette gamine en revanche..
Dès que les premières bougies s'allument, le sourire radieux de la petite Midori éclaire son visage. L'autel du Grand Airmure est magnifique, tout décoré et tout éclairé, on dirait qu'il brille ! La petite fille est absolument ra-vie du résultat. Elle trépigne et tape dans ses mains faute de savoir mieux s'exprimer. Pour un peu, elle aurait envie de danser, absolument inconsciente de la crise qu'elle a évité de justesse. Heureusement pour elle que vous n'êtes pas du genre à répandre le sang sur un coup de tête-.. C'eut été fâcheux, en période de fêtes !
Cependant, lorsqu'elle se retourne vers vous pour partager sa voix, elle est coupée nette. Votre regard est suffisant pour l'avertir. Elle ne comprend pas vraiment ce qu'il veut dire, et quand vous vous éloignez, c'est une mine contrariée qui remplace la joie qu'elle ressentait quelques secondes auparavant.
« Les grandes personnes sont si-... Bizarres... » marmonne-t-elle dans son coin. Elle aurait probablement aimé mieux vous remercier, ignorant que son silence était la meilleure grâce qu'elle pouvait offrir.
Enfin, le Grand Airmure sera sûrement très satisfait de votre travail, et n'est-ce pas là la meilleure des récompenses ?
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