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Moi, Renart

Renart Tuvache
Renart Tuvache
Or : 240
Origine : Aros
Métier : Bourreau
Sexualité : ???
Equipe : Moi, Renart Diamat10Moi, Renart Lapore11
Lun 22 Oct - 22:04
Renart Tuvache

Bien le bonjour ! Je me présente : Monsieur Renart Tuvache, mais vous pouvez simplement m'appeler Renart. J'ai un peu perdu le compte, mais j'ai quelque part entre trente et quarante ans -eh oui, je me fais vieux !-, et bien sûr, je suis né et élevé à Aros. Je suis... non, non, pas bourreau. Diantre que ce nom est laid ! Je préfère le terme d'exécuteur, merci.

Je dois bien admettre que je ne suis pas l'homme le plus gâté par Arceus... apparemment la peau basanée, grand, brun ténébreux c'est positif... l'ennui, c'est que je suis tristement maigre, j'ai perdu quelques dents et quelques cheveux sur le haut du crâne... Mais ça n'entache rien à mon charme !

Mon costume ? Cette vieille fripe bariolée ? Je n'ai pas trop le choix, je dois le porter tous les jours. Le boulot, que voulez-vous ? Mais au final, c'est plutôt élégant, non ?

Vous pourrez être surpris en me rencontrant, de constater que mon Pokémon parle, elle est même plutôt bavarde, alors j'espère que vous êtes de bons auditeurs !

Renart Tuvache


[x] Le choix entre 3 Pokémon comme dans les jeux.
[] Un œuf de la Région pour être sûr que le Pokémon me plaira.
[] Rien ! J'suis un bonhomme, moi !
[] Le choix pour voir... sinon je prendrais un œuf
C'est pas marrant de tuer des gens
Renart est un drôle de personnage. D'aucuns utiliseront le terme d'original, de tordu... de fou, sans hyperbole ni sarcasme, malheureusement pour lui. C'est que son image n'est pas vraiment quelque chose de positif. Dans toute la ville d'Aros, sa réputation le précède telle un nuage de pestilence d'un Moufflair. Sa profession seule le rend détestable aux yeux des citoyens : il voit la mort, il touche la mort... il est la Mort. Corrompu autant physiquement que psychologiquement, le simple fait d'entrer en contact avec sa peau suffirait à être souillé au plus profond de son âme selon beaucoup.
Bien qu'il ait toujours énormément de mal avec cette idée, il a été bien contraint à accepter sa condition. Il est quelqu'un de très sociable, ayant besoin de beaucoup de contact humain. Son échappatoire consiste ainsi en ses interaction avec des étrangers. Si tous les habitants de sa ville peuvent reconnaître son habit en un clin d’œil afin de l'éviter comme la Peste, les touristes ou parvenus, encore innocents et intouchés des meurs d'Aros osent lui adresser la parole. Ils ne le regrettent pas, car derrière ses airs excentrique, l'homme est un très bon parleur. Il aime échanger avec tous ceux près à se livrer à lui et l'écouter, ou gentiment batifoler avec de sympathiques demoiselles, sans s'intéresser à ce qui peut arriver après les premiers sourires qui réchauffent les cœurs.
Or, le meilleur endroit pour rencontrer ce type de personnages reste les tavernes. Et les tavernes, oh qu'il les fréquente, bien trop même. Regrettablement, il ne s'y installe pas pour boire du jus de fruits. Sa consommation excessive de l'alcool, bien que justifiée selon certains, ne tient pas moins du vice.
Bien ironique et hypocrite de sa part. Renart est une personne extrêmement pieuse. Il ne suit et jure que par la parole du grand Arceus. Même les soirs où il titube jusqu'à chez lui, il ne rate pas sa prière. Sa foi l'aura empêché de prendre bon nombre de décisions personnelles. Ou encore, s'il n'avait pas du prendre la succession de son père en tant que seul descendant, il aurait probablement voué sa vie à la dévotion.

Bien que nous l'ayons défendu jusque là de sa réputation putride, en un sens, elle est parfois compréhensible. Si quelque chose va vous choquer en rencontrant cet énergumène, c'est ses interactions avec Justice. Il parle toujours à son Pokémon. Rien de mal, me direz vous. Tout le monde le fait, cela permet de nouer une relation d'amitié puissante... Non, il ne se contente pas de parler avec, car il se répond. Lorsqu'un interlocuteur est présent, il n'est pas rare qu'en lui imaginant une voix faussement féminine, il fasse "discuter" la personne et le monstre. Cette habitude lui vaut souvent des regards dubitatifs, qu'il soutient innocemment. Nul ne sait vraiment s'il se rit des gens, s'il prétend juste que l'animal est doué de parole pour palier à la solitude, ou s'il croit vraiment que la créature s'exprime telle un humain.
Justice agit ainsi, plus ou moins malgré elle, de confidente, voire de psychologue. Surtout, elle joue pour Renart le rôle de la bonne conscience/mauvaise conscience sur ses épaules, selon les occasions.

Avec le métier qu'il est forcé d'exercer, il a bien besoin de ce soutien moral. Il a fini par ne plus réagir, et il est par rapport ses débuts capable de contenir sa nausée, son dégoût, et sa culpabilité. Cependant, il hait profondément son identité, et garde en lui le traumatisme de ses premiers actes, de sa responsabilité, et des conséquences qu'ils ont eu sur sa vie et celle d'autrui.

Il est de ces sujets qu'il n'aborderait pas, même avec Justice ou dans son discours intérieur, car replonger dans ses souvenirs pourrait être une expérience bien trop immersive. Généralement, si on lui demande de parler de sa vie, il se contentera d'anecdotes plus ou moins pertinentes ou d'éviter le sujet, plutôt que de remuer le couteau dans la plaie.

Tu ne tueras point.

/!\ Trigger warning pour à peu près tout ce qui peut trigger je crois /!\




C'était une petite boutique coincée entre celle d'un mitron et le logement d'une famille bourgeoise. La partie visible au public consistait en un comptoir en bois de chêne, au dessus duquel pendaient quelques jambons salés à point et deux ou trois poulardes attachées par les pattes, tête -enfin, absence de tête- en bas. Bien qu'un cauchemar pour végétariens, cette devanture était bien amicale et attrayante par rapport au carnage qu'était l'arrière-boutique. C'était la partie du métier de boucher que personne ne souhaitait voir, les animaux dépecés, vidés, prêts à être découpés, accrochés au plafond par une tringle et des cordes fermement nouées.
Devant une énorme pièce de bœuf,  un adolescent coupa avec précision une tranche de muscle au niveau de ce qui était la hanche de l'animal, impassible face au sort de cette bête qui fut un jour vivante. Il la sala généreusement, question de conservation, et la remit à une femme mûre qui attendait dans la rue, discutant avec un homme grand et mince.

Tenez madame Barrut !
Merci bien, jeune homme. Vraiment, quel charmant fillot vous avez là, monsieur Tuvache !

Tandis que l'intéressé souriait, son paternel lui ébouriffa les cheveux. Le boucher était fier de son fils, Renart, bien digne de lui. Il était certain qu'il est la chair de sa chair.
Le futur charcutier était déjà un adulte, pour l'époque, du haut de ses quinze ans, et pourtant, il était toujours un enfant. Innocent, sympathique, blagueur, sensible et à l'écoute des clients de son père - ses clients ! Il avait encore le visage rond d'un gamin, mettant en valeur ses mignonnes petites joues basanées et charnues, surplombées de beaux yeux presque noirs.
Le peuple n'avait jamais été amateur de la profession des Tuvache, presque dégoûté par leur capacité à tuer et réduire en morceau des créatures sans s'en émouvoir, mais le charisme du commerçant était bien plus fort. Et puis, au bout du compte, il ne s'agissait que de vulgaires animaux, sans âme.

***

Une dizaine d'années plus tard, peu des choses avaient changé, et pourtant, tant d'autres. Si Tuvache père avait disparu depuis, et que l'apprenti était devenu un véritable boucher, en prenant au passage assez de centimètres pour dépasser la taille élancée de son géniteur, il avait conservé sa boutique - sa maison - et son optimisme intouchable. La popularité de la boucherie lui assurait un revenu stable et une situation plutôt aisée. Pendant ce temps, il avait même eu le temps de se dénicher une charmante bourgeoise à épousailler, une fille du tailleur Richard, Jezabelle.
Elle était assez grande de taille, héritage d'une mère Kiioise, dont elle avait également volé les yeux en amande. De son parent masculin, elle avait conservé une peau de teinte caucasienne, et des yeux vert émeraude. Elle se considérait femme libérée, et même si elle s'occupait autant des tâches ménagères que n'importe quelle épouse, se chargeant également d'assister son mari dans la vente des produits carnassiers. Elle sortait beaucoup, parfois sans Renart à ses côtés, pour sociabiliser avec d'autres dames du même milieu social. Ces moments passés en bonne compagnie étaient sa plus grande joie.

Mais on se doute tous que ce bonheur ne durerait pas. C'eut été bien trop drôle pour les deux tourtereaux.
En une fin de journée ordinaire, après une semaine plus que banale, un bureaucrate accompagné de gens d'arme s’invitèrent dans l'arrière-boutique pour annoncer une nouvelle fatidique qui eurent ironiquement sur Renart l'effet d'une strangulation. Il allait devoir tout abandonner : son métier, son commerce, son tablier blanc, son héritage... Mais aussi sa maison. Pour remplacer l'ancien bourreau qui avait rendu l'âme sans donner de descendance pour perdurer sa dynastie, il allait devoir faire ses valises pour la maison du défunt, en périphérie de la ville.
Lui, trop abasourdi, resta bouche-bée à ces mots. Ce fut la plus sanguine Jezabelle, qui osa protester, ce à quoi le ton monta, avant que les hommes de loi n'aient à intervenir physiquement par une claque sur sa joue rosée. Ce fut plus qu'assez pour motiver l'ancien charcutier à se jeter sur les porteurs de mauvaises nouvelles... subissant le même sort que sa femme, et même plus, se faisant violemment plaquer au sol. Les deux époux comprirent assez vite suite aux menaces des trois hommes que le seul choix qui s'offrirait à eux serait d'accepter ou de moisir en geôle.

Alors qu'en une décennie il n'avait jamais quitté sa zone de confort, celle-ci se brisa en mille morceaux en moins de vingt-quatre heures. Dès le lendemain, il dut emménager loin du centre-ville, et troquer son tablier pour une tenue colorée et un immense chapeau, pour qu'il puisse être facilement identifiable et évitable. Car oui, à présent, sympathie ou pas, rien n'y fit : toutes ses connaissances autrefois si aimables l'évitaient tout autant que les autres habitants d'Aros. Ce changement le désola, mais il s'accrochait encore au timide rayon de lumière de sa vie, Jezabelle. A présent que son couple était craint comme la Peste, il n'avaient plus que l'un pour l'autre. Malheureusement, malgré les mots d'encouragement de son follement amoureux d'époux, elle continuait de broyer du noir, à l'idée d'abandonner sa vie sociale. Renart restait positif, certain qu'avec le temps et son soutien moral, elle redeviendrait heureuse.

Il déchanta véritablement lorsqu'il dut commencer à mettre la main à la pâte. Même pour lui, si habitué à la vue du sang, la vue de la chambre des tortures lui donna des vertiges et des sueurs froides. Il n'avait jamais osé imaginer à quel point l'esprit humain pouvait être tordu. L'idée que lui-même allait devoir se servir de ces ustensiles de cauchemar lui donnaient envie de prendre ses jambes à son cou. Mais son premier office ne serait pas de faire souffrir autant que possible une autre personne. Il allait être directement plongé dans le bain, quasiment noyé, en se chargeant de l'exécution d'un sieur assez aisé.
De par son statut, l'homme devrait être étêté. Une grande responsabilité pour un amateur, qui aurait pu craindre de rater son coup, mais bien moins compliqué pour un ancien boucher.

L'exécution allait avoir lieu à l'aube. Il avait commencé à installer l'échafaud à la fin de la nuit, la boule au ventre par anticipation de ce qui devrait arriver dans quelques heures. Chaque pas pour positionner le billot ou le panier le rapprochait du moment maudit. Déjà, la foule s'amassait pour être sûr de ne rater aucune effusion de sang. Que la populace était hypocrite, à aimer ce genre de spectacles morbides, tout en repoussant l'exécuteur, impur, bien que réticent à agir.

Violence I guess ?:

La foule se réjouit, laissant entendre quelques applaudissements et cris de joies. Pourtant, il était peu probable que chacun d'entre eux soit un proche d'une victime de la victime. N'ayant pas bougé, Renart se tenait encore figé sur ses maigres jambes. Son costume était taché, ses bras tremblaient frénétiquement, des épaules aux mains autour du manche de la hache. Il sentait ses mollets faiblir, prêt à tomber en arrière. Son ventre le travaillait comme s'il avait le choléra. Sa gorge le brûlait comme celle d'un pendu. Ses yeux étaient crispés pour retenir le flot de larme qui ne demandait qu'à sortir. Ce n'était pas du tout comme tuer un Groret. Même en ayant visualisé une bête à la place du condamné, il n'avait pas pu ne pas voir l'humanité de celui sous sa lame, criminel ou pas. Peu lui importait si le pauvre bougre était réellement coupable ou non, pour lui, le résultat était le même. Il regrettait. Il aurait mieux fait de refuser et de se laisser jeter en prison et exécuter à son tour... que dirait Jezabelle en apprenant qu'il avait souillé son âme par cette action ? Voudrait-elle au moins encore de lui, ou le repousserait-elle comme les autres ?  Ensemble dans leur solitude, ils devraient se serrer les coudes, mais serait-elle capable de le pardonner ?

C'est la peur et la mort au ventre que le bourreau retourna dans sa masure en fin d'après-midi. Son cerveau, en train de jongler entre remords et appréhension n'arrivait plus à fonctionner correctement, faisant piquer du nez et tituber son hôte comme un ivrogne. Ce dernier n'avait qu'une envie : de vite arriver. Il pourrait ainsi s'endormir pour oublier cette horrible journée, non, son horrible vie, et enfin régler cette situation avec son épouse.
Lorsqu'il poussa la porte, elle grinça. Il soupira. Comme s'il n'avait pas déjà assez la sensation de vivre comme un monstre, voilà que son logement jouait les maisons hantées. Il était néanmoins bien trop exténué pour être effrayé par le quelconque fantôme qui voudrait sa peau. Qu'il la prenne ! Au moins, il ne souffrirait plus.
Comme c'était cliché : l'intérieur était désespérément sombre. Il y avait bien une fenêtre, mais le soleil éclairait l'autre face du bâtiment. Les lieux étaient poussiéreux. Avec les derniers évènements, Jezabelle n'avait pas été d'humeur à faire le ménage. Depuis le déménagement, elle avait majoritairement perdu son temps à se morfondre au lit, ou à observer les rues par la fenêtre. Renart ne pouvait décemment pas la blâmer. C'était uniquement de sa faute. C'était par leur union qu'il l'avait entraînée dans cette galère. C'était son devoir d'époux de la soutenir jusqu'à qu'elle se remette.
Se remettre, oui, il le fallait. Il avait perdu ses clients, elle avait perdu ses amies, mais ils étaient toujours ensemble, ils étaient jeunes, ils étaient beaux, il était peut-être temps de fonder une famille... Avoir des enfants ne semblait pas être une idée si stupide, ça ferait de l'animation et de l'amour dans cette baraque lugubre. Dans sa mélancolie, les zygomatiques de l'homme se crispèrent dans la forme d'un sourire l'espace d'un instant.

Son trajet de la porte d'entrée à celle de la chambre lui sembla interminable. Au moins, grâce à sa nouvelle idée, il n'aurait pas que de mauvaises ondes et mauvaises nouvelles à apporter. Il poussa la planche en bois pour révéler la pièce. Sombre. Comme le reste de la maison à vrai dire. On distinguait à peine les silhouettes des différents objets. Il reconnut le lit et le coffre à vêtements, les seuls meubles avec la chaise qui servait principalement de porte-manteau. Il déposa justement son chapeau extravagant sur celle-ci. Avec toutes ces émotions, il avait oublié de se découvrir en entrant... quelle impolitesse.
Alors que la porte s'ouvrit totalement, la lumière pâle venant de la pièce à vivre se prolongea dans la suivante, permettant de détailler un peu plus les lieux. Au milieu du mobilier ordinaire une figure anormale se détacha. Ce furent d'abord des pieds que distingua Renart. Des pieds lévitant au dessus du sol, montés sur des jambes molles, un corps tordu, un cou cassé et un visage qui eut mieux fait de rester dans l'ombre. Au bout de sa corde, la chose était horriblement statique. Elle n'avait même pas la décence de se balancer avec un grincement sinistre comme dans l'imaginaire collectif. Non. Pas de mouvements, pas de son. Rien. Pas même un Cornèbre pour croasser ou un orage pour tonner. Le jeune homme était seul. Seul avec la silence, seul avec l'obscurité, et seul avec cet amas de chair flottant.
Il fut incapable de réagir normalement. Il aurait sûrement du se jeter vers sa femme, la poser au sol, essayer de la réanimer si c'était possible, chercher un docteur. Tout ce que son esprit et son corps trouvèrent comme réponse à cette situation fut le rire. Un fou rire nerveux et incontrôlable, montant crescendo, que les voisins pouvaient même sûrement entendre. Ce devait être ce rire qui coupa tant le souffle à Renart et lui compressa les organes digestifs, puis qui le poussa à tomber à genoux, toujours dans l'hilarité. Il riait toujours, une fois sur le plancher froid et sale, à s'en tordre de douleur, à en pleurer, et avec si peur d'air dans les poumons que sa vision commença à se troubler. C'est en s'esclaffant et en gémissant de la sorte qu'il perdit connaissance et s'endormit.

***

Les jours passaient au ralenti depuis ce terrible incident. A vrai dire, ils ne s'écoulaient pas. Depuis qu'il avait posé les yeux sur ce spectacle, Renart n'avait plus aucune notion du temps. Il dormait à peine et ressentait chaque instant la même sensation de tristesse mêlée de dégoût qu'il avait ressentie au moment de sa découverte.
Jezabelle avait été inhumée en dehors des limites de la ville, comme le voulait la tradition, en tant que "femme du bourreau". Loin de la tombe de son père et de sa mère, elle devait se sentir bien seule. Presque autant que son mari.
Encore plus qu'avant, l'homme était la proie de la solitude, et il ressentait à présent un sentiment d'abandon puissant. La dernière personne qui lui apportait soutien et joie avait choisi une solution de facilité pour ne pas souffrir davantage. Avait-elle seulement pensé au bonheur de son époux ? Non, elle devait bien s'en moquer, cette égoïste ! Plus il y réfléchissait, plus l'exécuteur devenait amer et blâmait la défunte de son chagrin, qui se muait petit à petit en rancœur. Parfois il se questionnait : l'avait-elle réellement aimé ? Comment avait-il pu accorder sa confiance à une personne ne la méritant manifestement pas ? Il avait été stupide. Non ! C'était elle la fautive, pas lui. Cette vile manipulatrice ! C'était sûrement une sorcière depuis le début. Peut-être n'était-elle même pas réellement morte, et était-elle sortie de terre une fois son veuf le dos tourné, pour retourner vivre dans sa forêt ! C'était peut-être aller un peu loin, mais ce genre de scenarii tordus étaient tout ce que l'esprit torturé de l'ancien boucher était capable de ressasser depuis des semaines.  

Son comportement s'en ressentait. Il avait été incapable de maintenir le sourire crispé qu'il s'efforçait de garder autrefois pour ne pas repousser encore plus la foule. Il se moquait bien des horreurs que l'on disait dans son dos. Son air enragé dissuadait les plus gros malabars de le provoquer quand il les bousculait aux heures d'affluence d'Aros. Il se déplaçait avec le pas lent et le dos affaissé d'un boiteux, et il semblait accompagné d'une aura d'un noir si sombre qu'il en avalait la lumière alentour. Ses trajets se limitaient généralement à celui de sa maison à la prison, puis de la prison à la taverne, et, éventuellement, quand il ne s'y écroulait pas ou ne finissait pas tête la première dans un caniveau, de la taverne à sa maison.
Même au travail, il était d'une humeur massacrante, ce qui était plutôt opportun quant à ce qu'il devait faire. Il avait pris l'habitude de confier ses problèmes aux criminels dont il devait s'occuper, au point que de devoir écouter Renart déballer sa vie était devenu une torture en soi, même si ça ne valait pas une bonne vieille cure par l'eau ou un classique chevalet. Incapable de penser à autre chose qu'à sa colère, il ne payait plus aucune attention aux horreurs qu'il avait à commettre, actionnant machinalement des leviers, plaçant sans grande conviction des personnes menottées sur telle ou telle table, plus ou moins garnies de piques ou de lames tranchantes. Il lui arrivait de pousser trop loin le supplice, plus que ce qu'avait réclamé la loi. Ce n'était pas pour déplaire aux juges ou au peuple, qui étaient tous bien ravis que les criminels soient châtiés comme promis. Quelque part au fond de lui, le brun savait pourtant que s'acharner sur autrui pour ses propres soucis n'était pas sain. Il lui manquait simplement quelqu'un qui lui dire tout haut ce qu'il pensait tout bas.


Comme envoyée par le ciel, ce fut dans ces moments de troubles que Justice apparut. C'est en rentrant tard une nuit que Renart avait découvert dans son lit un Pokémon qui était manifestement entré par effraction. Peut-être avait il été attiré par les sombres ondes qui émanaient de cette habitation, et était-il venu pour se délecter du malheur de son hôte, ou au contraire, pour partager ses angoisses... cela, le bourreau s'en moquait. Complètement ivre le soir de leur rencontre, il ne s'était même pas posé la moindre question et s'était endormi comme une masse comme si de rien n'était.
En revanche, le lendemain matin, il fallut bien faire face à cette drôle de situation. Comme beaucoup de gens dorment avec leur Caninos, cette drôle de bête avait ronflé aux côtés du veuf jusqu'à que celui-ci se réveille. Il avait soutenu son regard confus, comme s'il avait toujours vécu ici. Renart n'avait pas su comment gérer l'arrivée de ce clandestin. Il aurait pu le jeter dehors, mais il aurait pu se révéler violent. Il ne pouvait pas juste le laisser marcher dans son dos sans s'en méfier, et regardait régulièrement derrière son épaule. En règle général, les premiers jours, les yeux dubitatifs de l'humain ne quittèrent pas le visage du monstre.
Le mystère de l'arrivée du Pokémon ne s'élucida pas. Ce fut le regard de l'homme qui changea, devenant de plus en plus insensible à l'étrangeté de la situation. Elle semblait même lui profiter, car depuis qu'il était soumis à la présence de la bête, son malêtre semblait s'être calmé. Il se surprenait à ne plus brûler de fureur même en étant sobre. Comme cet hôte animal ne semblait pas vouloir prendre la porte de sitôt, il lui avait donné le doux nom de Justice - une vertu qui manquait bien trop à sa vie - et lui parlait de lui. Réel intérêt de la part de la créature ou anthropomorphisme, celle-ci avait l'air de réellement écouter ce qui lui était dit, et de s'en soucier. Plus tard, elle se mit aussi à répondre aux interrogations de Renart. Il était tellement heureux d'avoir à nouveau de la compagnie...

Enfin heureux, bien grand mot. Vidé de sa colère, il avait été confronté à nouveau avec cet énorme vide dans sa poitrine. Tous les soirs, il discutait de sa peine avec sa nouvelle amie.

- Justice.
- Quoi ?
- Justice.
- Quoi ?
- Est-ce que je suis un déchet ?
- Pourquoi poses-tu une question pareille ?
- Jezabelle est morte par ma faute, et j'ai osé la blâmer.
- Oh non, ne recommence pas avec ça !
- Et j'ai eu l'audace de passer mes nerfs sur de pauvres âmes innocentes.
- S'ils sont condamnés à morts, ils ne sont pas si innocents que ça...
- On n'en sait rien ! Et puis, ce n'est pas la question... ... Justice ?
- Quoi ?
- Je suis un déchet.


C'était généralement la teneur de leurs discussions. La culpabilité de Renart avait atteint un nouveau seuil. Rares étaient les nuits lors desquelles il ne se réveillait pas en sueur et en larmes, le cœur battant comme un tambour, après avoir rêvé de Jezabelle.
Son corps, il y a peu tonifié par la haine, était devenu aussi mou qu'un Concombaffe. Il n'avait qu'une envie : que son tourment s'arrête. Quitter son horrible profession et la foule qui le haïssait, pour retrouver son épouse et Arceus, si au moins il méritait encore sa place "là-haut'... Il ne pouvait pas se contenter d'imiter l'acte suicidaire de sa femme, à son plus grand regret. Si un bain de sang avait l'air tentant, il savait que ce genre de pratiques n'étaient pas très appréciées par sa religion. Se donner la mort était céder au désespoir, et semer le chaos dans l'ordre naturel des choses, deux choses qu'aucun homme de foi ne saurait cautionner.
C'était pour lui une véritable torture que de devoir rester en vie. Incapable de mettre fin à sa souffrance, il ne pouvait que prier pour qu'un accident ou une maladie ait raison de lui, même si pour ça il devait agoniser durant des jours. Pas de chance pour lui, aucun carrosse n'eut la bonté de le renverser, et ni la variole, ni la peste ne semblaient s'intéresser à lui. C'était comme si la Mort elle-même le craignait.

Faire son office devenait de plus en plus difficile, pour ce qu'il appelait de la merci, mais qui s'apparentait surtout à de l’apitoiement. Et, malheureusement, la comparaison avec les bêtes qu'il avait eu l'habitude d'abattre de son temps de charcutier avait atteint ses limites, s'étant même retournée contre lui.
Face à son assiette mi-pleine, un soir, il interpella le Pokémon à ses pieds.

- Justice ? Je crois que je n'ai pas faim.
- A cette heure ? Tu dois travailler demain, mange.
- J'ai déjà mangé...
- Finis ta côtelette, ça te donnera de la force.
- Je ne peux pas ! Tu as vu comme elle me regarde ?
- Tu es ridicule...
- J'ai découpé un type en tranches ce matin, comment est-ce que tu veux que je mange un bout de chair le soir-même ?!
- Il est déjà mort, ton repas, de toute façon.
- Tu les mangerais toi, les hommes que je tue ?
- Non. Mais Arceus a mis les Pokémon sur Terre pour être mangés, alors fais-lui honneur.


L'homme ne répondit pas et reluqua le bout de viande dans lequel était planté son couteau. Vraiment, cette vue ne lui inspirait rien d'appétissant... Ignorant les avertissements de Justice, il s'écrasa mollement sur la table, à côté du plat dans lequel trônait la tranche de muscles et d'os. Il ne finit pas son assiette. Le lendemain, il n'y eut pas de viande sur la table, ni le surlendemain. Si le seul prix à payer était d'être un peu plus faible, il l'acceptait.

***

- Justice, viens ici ! appela Renart un matin, le ton paniqué  
- Oui, qu'est-ce qu'il y a ? s'interrogea le Pokémon en arrivant aux pieds de son maître.

Dans sa main gauche, l'homme tenait une poignée de cheveux qui avait visiblement décidé de quitter son crâne. C'était une situation ordinaire de tous les jours, mais cette fois-ci, la quantité de crins noirs qui était tombée lorsque leur propriétaire avec passé sa main sur sa tête était anormal. S'il recommençait, une autre mèche suivait.

- Ce n'est pas tout ! Cette dent qui me fait souffrir dès que je mords... je crois qu'elle se déchausse...
- Je t'avais prévenu... tu jouais avec le feu.
- Tu crois que c'est... ?
- Une punition divine, je suppose.


Se regardant dans le miroir siégeant dans son autre main, il constatait les effets de cette malédiction. Déjà, il pouvait remarquer que l'implantation de ses cheveux avait dangereusement reculé. Pas de quoi s'inquiéter pour un homme, me direz-vous ? Mais à cette vitesse ? Et puis, même âgé, feu Tuvache Senior ne s'était jamais dégarni...
Il porta de l'attention à une de ses molaires inférieures, celle qui lui était douloureuse. A l'aide de son index, il appuya dessus et remarqua qu'elle se balançait avec souplesse. Il s'en saisit et voulut la soulever, comme pour se prouver qu'il avait halluciné, mais la petite bille d'ivoire jauni lui resta entre les doigt sans difficulté, laissant s'échapper un léger filet de sang dans sa bouche.
Il se hâta de jeter le croc sur le parquet, qui roula sous le lit, comme s'il avait été la raison du dépérissement de son corps. Il enfouit son visage entre ses mains gantées, échouant à retenir de larmes d'effroi. Il souhaitait mourir, non pas finir handicapé à moins de trente ans ! Mais pour la première fois qu'il avait pris lui-même une décision importante, le Ciel lui avait envoyé une réponse négative, et plutôt efficace. Même si son esprit et son estomac n'en supportaient plus la vue, il devrait se forcer à remanger des animaux. Il savait pourtant déjà que chaque bouchée de chair lui apporterait autant de nausée et de dégoût que son propre sang s'écoulant dans son gosier.

***

- Renart.
- Quoi ?
l'interpellé gisait tristement dans son lit poussiéreux, dans une pièce non aérée depuis des mois. Sa voix était quasiment inaudible.
-Renart ?
- Quoi !
Il se releva, manifestement agacé. Il était particulièrement à vif ces derniers temps, depuis qu'il avait repris avec quelques excès sa consommation de viande.
- Depuis combien de temps n'es-tu pas sorti ?
- Je suis sorti ce matin, et j'ai passé une excellente journée à tuer des gens, merci de demander.
- Depuis combien de temps tu n'as pas parlé à un autre humain ?
- J'ai parlé au juge tout à l'heure.
- Il faut que tu sortes. Tu vas dépérir, ici. L'air est irrespirable.
- Tant mieux si j'en meurs. Je n'en peux plus de cette vie...
- Si la vie était drôle, ça se saurait ! On ne discute pas !


Justice laissa à peine le temps à son humain de se lever, avant de l'agripper par la manche, et de l'entraîner vers la sortie. Il se saisit au passage de son étrange chapeau coloré, qui avait au moins l'avantage de cacher sa calvitie qui n'avait ni avancé, ni reculé depuis sa dernière prise de conscience.
Son Pokémon le tira jusque dans la rue, et continua son chemin de la sorte, avant que Renart ne se défasse avec énervement de cette étreinte. Il suivit néanmoins son amie, dans un grand silence, qui ne laissait entendre que les bruits de pas sur le pavé.
Après une petite dizaine de minutes de marche, la créature s'arrêta. L'homme connaissait ce quartier : ce n'était qu'à quelques pas de la prison, et cet établissement marqué d'une bouteille de vin, il l'avait beaucoup fréquenté avant sa rencontre salvatrice avec sa colocataire. Les rues étaient sombres et froides, mais à l'intérieur de la taverne, la lumière des bougies aveuglait les passants, et le son de voix amicales et de rires parvenait jusqu'aux oreilles du bourreau. Ces sensations auraient suffi à attirer n'importe qui en manque de compagnie. Mais pas Renart. Encore trop sinistre pour s’intéresser aux basses joies des humains, il ne ressentait pas l'envie d'entrer, mais celle de rentrer. Sa chambre morne et ses draps glacials l'appelaient.
Son regard vide se changea en étonnement lorsque d'un coup dans le dos, Justice fit basculer son maître en avant, le forçant à l'intérieur de l'auberge. Une telle entrée attira l'attention de tout le monde, et quelques moqueries qui ne durèrent point, les buveurs étant plus préoccupés par leur choppe ou leurs amis avec qui ils discutaillaient joyeusement. Trop ivres, aucun client n'avait reconnu le costume du nouvel arrivant.
Le tavernier, lui, avait identifié Renart. Il avait été un client fidèle autrefois. Il l'ignora, conscient d'à qui il avait affaire, mais souriait en coin, sachant qu'une bonne paie l'attendait au tournant. Le brun n'était toujours pas convaincu, et plus attiré par son doux foyer que par le bar, mais l'odeur de bière se fit trop forte pour y résister. Après tout, quitte à se forcer à manger une nourriture qui le dégoûtait, il avait bien le droit de se faire plaisir avec une bonne boisson la nuit tombée. Juste une choppe ou deux, ça ne fait pas de mal.

***

C'était la fin d'après-midi, et le dernier office de la journée. Tout Aros était réuni devant un grand bûcher. De celui-ci sortaient des hurlements auxquels Renart était totalement sourd.
madame qui crame:

La foule s'était déjà dispersée par ennui et lassitude avant la fin des festivités. A présent, la banshee s'était tue, et les crépitements du feu commençaient à s'amoindrir. Bientôt, on vit les braises tourner au gris, et l'odeur de viande grillée se dispersa dans l'air. Il était temps pour Renart de débarrasser la place de la potence et des cendres. Aucun homme ne l'assisterait dans cette tâche ingrate, mais il avait bien pris l'habitude. Avec l'aide de Justice, il avait nettoyé les lieux en un rien de temps.

Enfin libre ! Pas trop tôt... elle en a mis du temps à cramer celle-là... c'est qu'il y avait de la matière à brûler, pas vrai, Justice ?

Il fit un clin d’œil à son Pokémon, pour lui communiquer sa tentative d'humour.

- On va pouvoir aller boire un petit coup pour fêter ça !
- Fêter quoi ?
- La fin d'une journée est une fête en soi !
- Tu ne boiras qu'une pinte, d'accord ?
- Haha ! Toujours le mot pour rire, Justice !
- Sois raisonnable, pense à ta santé...
- D'accord, d'accord, une seule bière, c'est promis !


Renart ne tint pas sa promesse.

- Quelques ossements à revendre
- Une hache qui ne sert pas qu'à couper le bois
- Une rune supposée repousser les mauvais esprits

Et toi dans tout ça ?
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Comment avez-vous connu le forum ? Top sites, mais ça, je l'ai déjà dit
Depuis combien de temps faites vous du rp ? ça aussi
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Avatar : Clopin Trouillefou - Le Bossu de Notre-Dame
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Le Passeur
Le Passeur
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Or : 2794
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Métier : Marchand, Guide touristique, Professeur
Equipe : Moi, Renart Miniature_0225_XY
Sam 27 Oct - 20:25
Le Passeur

Choix du starter


La dernière (première) étape

/!\ edgy agrou Cela saute aux yeux mais ce dragon n'est définitivement pas originaire d'Hastérion, mais au cours d'une lointaine migration, iel aurait été nourri à Aros. Presque chaque année, iel revenait pour quelques morceaux de viande avant d'être chassé. Cependant, cette fois, on ne l'a pas jeté dehors... ce nouvel humain est beaucoup plus gentil que l'ancien propriétaire de la maison.


/!\ casper Les Polichombr sont attirés par la rancoeur et se nourrissent des sentiments négatifs. Celui/celle-ci a trouvé un garde-manger sans fin en vivant auprès de Renart. Sa dépression, les larmes et les cris, ici, c'est le paradis...


/!\ libérée délivrée En réalité, ce.tte petit.e Goupix d'Alola appartenait à quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui fut emmené par Renart. Le Pokémon reste auprès du bourreau, espérant qu'il lae conduira un jour à son ancien ami.


Faites votre choix en indiquant le sexe de votre Pokémon et si vous souhaitez tenter le dé shiney
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Renart Tuvache
Renart Tuvache
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Origine : Aros
Métier : Bourreau
Sexualité : ???
Equipe : Moi, Renart Diamat10Moi, Renart Lapore11
Dim 28 Oct - 0:24
Renart Tuvache
C'est après avoir beaucoup hésité avec Goupix que je choisis Solochi (toujours aussi douée pour les choix difficile Yuki)
Évidemment, femelle, et je ne tente pas le dé parce qu'il est perf en bleu just right
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Equipe : Moi, Renart Miniature_0225_XY
Dim 28 Oct - 17:42
Le Passeur

Félicitations, tu es validé


L'aventure peut commencer !

Moi, Renart Sprite_633_XY
Tu reçois une Solochi niveau 10.

Messsage de Yuki : Félicitations pour cette superbe fiche et ce premier DC validé. On voit que tu t'es documentée ! J'apprécie grandement Renart et peut-être que plus tard, on aura besoin de lui... Pour Halloween, un bourreau tombe à pique. Et heureux de ne pas avoir perdu la main dans les choix ! Solochi est un adorable dragon. En shiney, il fait un peu fleur du mal...Bref, va donc petit exécuteur !  murder  

Tu peux désormais aller :

• Recenser ton avatar ici
• Poster ton Créa-Répertoire ici
• Poster ton Journal de Bord ici
• Participer aux mini-events ici
• Profiter des migrations ici et ici
• Commencer à Rp parmi nous !
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