Après la pluie, le Chaos [Solo-Combat]

Elle s'était effondrée après plusieurs heures de marche éprouvantes. Son mental ne pouvait plus la soutenir, sa jambe lui faisait atrocement mal et la douleur la lancinait jusqu'à l'épaule. Alors, elle était tombée et s'était laissée recouvrir par les racines dans arbre solitaire. Un triste abri de fortune qu'elle remercia comme s'il s'agissait de la plus belle demeure au monde. Là, recouverte d'un voile naturelle, elle étudia brièvement ses plaies avant de repousser la tête en arrière et d'étouffer une plainte. Charlotte s'était alors roulée contre elle, lui donnant quelques coups de tête et de langue affectueux et cherchant à la réconforter. Peu après, et malgré la crainte de se faire attaquer, elle s'était endormie, la fatigue et la fièvre étaient trop fortes pour continuer à les nier.
Orion avait alors observé la scène, hésitant à les rejoindre mais choisissant finalement de rester en retrait. Il n'était pas aussi épuisé que ses compagnes d'infortune et, habitué à la vie sauvage et aux meutes, il savait qu'un membre du groupe se devait de rester éveillé pour surveiller les alentours et prévenir les attaques.

Il avait bien fait. Il ne fallut pas longtemps pour que l'odeur du sang et la présence d'êtres affaiblis attirent de petits monstres à la recherche de proies faciles. Emergeant d'entre les fourrées, un petit Nidoran frénétique avait pointé le bout de son nez et observait d'un regard intéressé les silhouettes endormies. Qu'il voulait simplement les dépouiller ou les attaquer resta un mystère, il n'eut probablement pas lui même le temps d'y réfléchir plus amplement qu'un bruissement lui fit tourner une oreille. Vif, il évita de justesse les crocs d'Orion qui se refermèrent dans le vide en émettant un claquement sec. Oh, s'il l'avait attrapé... Il lui aurait brisé le cou !
Grognant, grondant, le Caninos hérissa sa fourrure rousse pour se gonfler et paraître plus intimidant. Les crocs dehors, les griffes prêtes à lacérer, il aboya une menace que le monstre vénépic refusa de prendre au sérieux. Le Nidoran gratta le sol et hérissa à son tour les dangereux pics qui ornaient son dos. Pourtant, aucune des deux bêtes ne recula. Un bref instant d'immobilité s'installa alors entre eux et si la scène pu paraître figée pour un instant, le petit monstre violet s'était jeté à l'assaut.
Belliqueux, hargneux, il avait chargé la corne devant le chien tigré pour l'obliger à reculer. Orion chercha à esquiver l'attaque mais le petit monstre était rapide et le heurta de plein fouet. Un couinement aiguë et honteux lui échappa... Il y avait cependant plus de surprise que de mal et s'il esquissa quelques pas de côté suite au choc, il tint bon.
Une légère brise vint alors balayer les plaines sauvages où ils se trouvaient, et s'ils semblèrent s'être figés une nouvelle fois, le Caninos avait pris une nouvelle position. Babines retroussées, muscles tendus, il aurait pu bondir à tout instant mais se contenta d'offrir à son adversaire le plus noir et le plus menaçant de tous les regards. Un regard qui lui promettait l'enfer s'il s'obstinait et qui l'invitait à reculer. La bête n'en fit rien.
Oh, un instant, une certaine appréhension l'avait fait hésiter et pourtant... Il avait senti le sang, il savait que son opposant n'était pas au meilleur de sa forme, il pouvait le sentir, lui aussi était habitué à la vie sauvage ! Alors, bien plus agile que son petit corps dodu pouvait le laissait entendre, il s'était élancé en plusieurs cabrioles pour distraire le regard furieux du Caninos.
Le premier coup le fit gronder gravement. Le deuxième lui arracha un nouveau couinement plaintif. Il avait été surpris par l'habileté de son adversaire et avait encaissé de plein fouet le Double-pied du monstre dans ses flancs. Mais aussi surprenant pouvait être le Nidoran, il n'était pas le seul à savoir se battre ! Grondant, il ne chercha qu'à peine à reprendre ses esprits. Le rongeur était à porté de crocs ! Se fiant à son instinct, à son odorat et au dernier coup reçu, il ignora sa vision trouble et tourna la tête en direction de son adversaire. La gueule ouverte, il referma sa puissante mâchoire sur le monstre qu'il entendit crier autant de surprise que de douleur. La chance ne fut pourtant pas de son côté. Apparemment, sa prise n'avait pas été suffisante pour le maintenir immobile et le mettre définitivement hors d'état de nuire. Un grognement de frustration lui échappa en sentant le Nidoran lui échapper.
Il secoua alors vivement la tête, profitant tout de même de se court moment d'accalmie pour reprendre ses esprits. Sa vision s'était un instant troublé à cause des coups de pattes dans ses côtes et sa respiration était venue à lui manquer. Comme résultat, il n'avait pu mordre le monstre vénéneux convenablement... En soit, n'était-ce pas une chance ? Le poison risquait de frapper à tout moment s'il ne faisait pas attention. Ce n'était pourtant pas sa première préoccupation. Il se lècha alors nerveusement les babines, claquant des mâchoires pour jouer une nouvelle fois d'intimidation.
Ce fut à ce moment là que, alors que ses yeux noirs se posèrent avec intensité sur le monstre qu'il le vit hésiter. Le Nidoran qui lui faisait face s'était, pendant un court moment, recroquevillé sur lui même, apeuré et incertain de comment continuer le combat. Devait-il fuir ? Devait-il persister ? L'hésitation lui fut, en un sens, fatale. Orion n'était pas une bête cruelle. Il n'avait jamais tué pour le plaisir mais uniquement par nécessité... Cependant, il n'était pas non plus un chien naïf. Epargner un ennemi quand il était le seul à encourir des risques ne lui posait pas réellement de problème... Laisser fuir un monstre alors que ses désormais compagnes d'infortunes étaient aussi mal... Non.
Ce fut alors plus un instinct désespéré qui le poussa à bondir qu'une réelle envie de chasser. Il devait le faire, au moins pour leur assurer une toute relative sécurité en terrain hostile. Il fut sur la bête en quelques secondes seulement et cette fois-ci, aucune douleur n'était là pour embrumer sa vision, il mordit juste là où il fallait.
Cette attaque fut suffisante au Nidoran pour alors reprendre ses esprits. L'hésitation ne pardonnait pas et ce fut en panique qu'il commença à se débattre alors qu'Orion peinait à le maintenir au sol. Il s'aida de ses pattes avant pour peser sur le monstre mais ne parvint qu'à bloquer sa tête et entraver ses mouvements. Il ne s'attendait alors pas à un tel retour de flammes.
Usant de ses dernières forces, le Nidoran avait plié et déplié violemment ses petites mais puissantes pattes postérieures pour asséner deux violents coup dans l'estomac du chien de feu. L'effet fut instantané et il le relâcha en recrachant sa douleur. Aucun couinement n'accompagna cette attaque là. L'air lui avait manqué autant que la voix et il tituba en arrière, paniquant pour reprendre son souffle. Blessé, la bête adverse eut alors deux choix s'offrant à elle : fuir, ou persister dans son combat. ... Elle choisit la deuxième option.
Furieuse d'en être arrivée là, hargneuse, la créature avait dressé une nouvelle fois ses pics empoisonnés, bien décidée à s'en servir de manière plus efficace que la première fois. Le Caninos n'échapperait pas à son venin cette fois-ci !
Le monstre chargea alors, impitoyable et sans-merci. Il courut en ligne droite, bien décidé - s'il le fallait - à empaler le chien de feu qui lui faisait face. Face ? Non. Manquant d'air mais pas fou, Orion avait vu venir l'attaque et était parvenu à rouler dans la poussière au dernier moment. Le Nidoran alors avait freiné sa course pour la dévier mais le Caninos n'avait pas pris le temps de s'ébrouer pour bondir à nouveau. Profitant que son adversaire ait ralenti, il lui sauta dessus et asséna un ultime coup de dents.
Le monstre se débattit un instant jusqu'à ce que l'air lui manque et, en un instant, il cessa de bouger. Orion le relâcha alors peu après et recula de quelques pas. Hésitant, il se lécha nerveusement les babines. Le monstre respirait encore mais dans son état, il était incapable de continuer le combat. Le Caninos le renifla puis laissa échapper un faible grognement. Il se détourna et retourna veiller ses compagnes. Le combat été finit.

Résumé:

Bravo !

Lorsqu'il trottina vers Hécate et Charlotte, il se rendit tout de suite compte que ça n'allait pas. La Chaglam était déjà aux prises avec des assaillants volants et l'humaine s'était réveillée – en témoignait la fureur de ses yeux désormais ouverts – mais ne pouvait apparemment pas bouger. C'était évident, elle n'était pas en état.

Charlotte avait déjà claqué le bec de l'un des Piafabecs avec un Bluff vif mais elle souffrait également du précédent combat dont elle n'avait pas totalement récupéré. Et les monstres volants étaient nombreux. Trop nombreux. Le pelage hérissé, le feulement au bout des crocs, le félin tentait tant bien que mal de se rendre menaçant pour les faire partir mais les volatiles n'étaient pas dupes et ces proies là – bien qu'encore vivantes – étaient affaiblies et faciles à attraper. Une dizaine d'entre eux serait suffisante à les réduire au silence éternellement... Et elles feraient un repas de choix pour le reste de leur colonie. L'une d'elle ne bougeait déjà presque plus malgré un regard des plus fauves.
Alors, d'un commun accord, aussi vicieux que violents, les Piafabecs se ruèrent sur la Chaglam, serres et becs tendus vers elle pour la déchiqueter à mort dans une Furie collective. Vive, Charlotte put bondir hors de la portée de certains d'entre eux – ceux qui lui auraient probablement couté un œil – mais ne put tout éviter.
Elle ne dut son salut qu'à un aboiement rauque et à une roue enflammée qui vient perturber l'assaut qu'elle subissait. Orion ! Elle avait pensé qu'il était parti et qu'il les avait abandonné comme Sybille mais il était revenu. Chiens et chats ne faisaient pas bon ménage mais elle pouvait affirmer qu'elle était heureuse de le voir débouler de la sorte pour lui porter secours. Son attaque de flammes n'avait malheureusement pas privilégié la précision et si elle avait été suffisante pour disperser les assaillants, seules quelques unes de leurs plumes avaient été brûlées.
Le Caninos dérapa sur le sol pour alors faire face aux rapaces qui avaient cru à un repas facile. Ils semblèrent un instant hésiter sûrement songeaient-ils à la meilleure manière d'aborder ce nouvel arrivant. Il faisait certes un morceau de viande en plus, mais il fallait d'abord l'abattre lui aussi. Orion était plus gros que Charlotte, plus lourd et semblait plus en forme. A l'instar de la Chaglam, il avait dévoilé ses crocs et hérissé son pelage. Au moins avait-il le mérite d'être plus convaincant que sa consœur dans sa tentative d'intimidation. Babines retroussées et grondement sourd, il avait fait hésiter une parti des assaillants... Cependant, l'un d'eux décida de prendre l'initiative.
Plus téméraire que les autres, il piqua vers le chien de feu pour lui picorer le crâne. Surpris, Orion recula de quelques pas en grognant sur l'impact du bec mais ne se débina pas pour autant. L'attaque avait fait mal mais elle aurait pu être pire. Le Nidoran qu'il avait affronté plus tôt lui avait été bien plus terrible ! Et surtout : il n'était pas seul dans ce combat, contrairement au précédent.
Profitant que l'oiseau se soit rapproché du sol tout en l'ignorant elle, Charlotte eut le loisir de viser l'impudent alors que ses poils se hérissaient d'une décharge électrique. Dans un miaulement rageur, elle relâcha son attaque et foudroya le rapace qui chuta lourdement au sol. Il y eut un bruit sourd, un petit nuage de poussière soulevé du lieu de l'impact puis... Le silence. Les Piafabecs n'avaient pas quitté le lieu de l'affrontement mais ils se rendaient probablement compte de ce que cela impliquait... Et quand Orion s'approcha du rapace au sol pour se saisir de sa nuque et la lui briser d'un coup de dents sec, ce fut la débâcle.
Les piafs voletèrent alors ci et là, piaillant et braillant à s'en déchirer les cordes vocales. Etait-ce de la panique ? Allaient-ils se décider à partir ? Les deux comparses se lancèrent un regard confus mais empli d'espoir.

Mais il était trop tôt.

Alors qu'Orion s'éloignait du cadavre qu'il avait lui même achevé, se léchant nerveusement les babines en attente de la suite, il sentit que quelque chose n'allait pas. Les Piafabecs ne partaient pas. Ils hurlaient comme si la Mort elle même était à leurs trousses mais ils restaient là. Pensaient-ils que leur avantage aérien les maintenait hors de danger ? Si c'était le cas, pourquoi ne pas simplement en profiter pour partir ?
Charlotte et lui ne comprirent que trop tard qu'il ne s'agissait en fait là que d'un appel à l'aide. Lorsqu'une ombre les recouvrit un instant avant qu'ils ne comprennent la nouvelle situation. L'arrivée du Rapasdepic eut du mal à passer inaperçu. Ils n'étaient pas dans une forêt, le ciel était dégagé... Cela n'empêcha pas son assaut d'être si rapide que Charlotte eut à peine le temps de tenter un saut de côté pour tenter de diminuer l'impact du Bec Vrille. Elle fut projetée violemment au loin, roulant dans la poussière.
Orion ne fut pas épargné non plus et, parce qu'ils avaient été rejoint par leur leader, les Piafabecs reprirent courage. Ils se jetèrent donc tous vaillamment sur le Caninos, profitant lâchement de leur surnombre pour le picorer et le pincer. Il était difficile pour eux de viser lorsqu'ils se gênaient mutuellement mais Orion n'en ressortit pas indemne. Couinant, jappant, il tentait de mordre dans la nuée de plumes et de bec qui l'attaquaient de toutes parts. Il avait mal, il sentait qu'on lui arrachait des poils et que sa chair était mise à mal... Il était à bout, mais il ne renonça pas. S'il aurait pu se laisser tomber au sol et admettre sa défaite, au fond de lui bouillonnait quelque chose qui le lui interdisait. Il était furieux. Une rage sourde brûlait dans ses entrailles et chaque coups de bec la galvanisait peu à peu. Alors, ses jappements se muèrent en aboiements et ses aboiements... En un puissant Hurlement.
Toute sa colère, toute cette frustration de ne pouvoir se défendre comme il le fallait, de ne pouvoir défendre ses nouvelles compagnes comme il n'avait pu défendre la précédente. Cette impuissance qui lui tordait les entrailles, cette fureur qui lui brûlait les veines. Tout éclata en un seul et puissant Hurlement qui écarta en un instant les Piafabecs. Un moment, un bref moment, tous purent entrevoir ce qu'Orion deviendrait dans le futur. Une bête immense, un Arcanin puissant fait de crocs et de muscles et cette vision fut suffisante pour faire reculer les volatiles. Ils hésitèrent un instant à partir en réalité. Ils étaient toujours aussi nombreux, il n'y avait pas de quoi avoir peur... Jusqu'à ce qu'ils entendent une nouvelle fois le tonnerre. Rapasdepic piailla sa douleur et ce fut une nouvelle fois la débacle.
A la différence près que cette fois... Ils partirent. Tous, sans demander leur reste. Seul resta le chef de la bande. Trop orgueilleux pour fuir, trop concentré sur Charlotte pour avoir entendu le Hurlement du cœur d'Orion ? Peu importait. La décharge qu'il avait reçu avait un instant raidit ses ailes et menacé de l'envoyer chuter à son tour. Mais il n'était pas comme les autres, non. Lui était puissant, lui avait évolué. Il était expérimenté, le seul apte à savoir répondre efficacement à ce genre de menace. Alors il avait imité Charlotte.
Il n'avait – jusqu'à présent – jamais été en contact avec de la foudre, pas pour la produire de lui même en tout cas. Alors la réplique avait été maladroite, probablement plus faible que l'original mais il y parvint. Lui aussi avait la rage de vaincre, il n'avait pas survécu aussi longtemps dans les plaines de Scémède simplement par chance ! Ainsi, lorsqu'il vit sa réplique d'attaque faire mouche, il eut un caquètement de fierté, savoir qu'il pouvait reproduire ce genre d'attaques et les renvoyer à l'envoyeur ? Quelque part, c'était jouissif. Il lui sembla même que cette simple observation lui rendait ses forces : certes les plus petits – et plus faibles – Piafabecs s'étaient enfuis et l'avaient laissé seul mais... Il n'avait pas besoin d'eux ! C'était eux qui avaient besoin de lui. Lui était le plus fort, leur protecteur et leur leader ! Oh, il allait pouvoir bomber le torse devant eux en leur rapportant des mets de choix, et les faire saliver en ne les laissant pas approcher des proies qu'il avait ramené.
… Que dit le proverbe déjà ?

Le Rapasdepic n'avait pas oublié la présence d'Orion. Au mieux, il avait espéré que les assauts de ses minions avaient été suffisant pour l'affaiblir et qu'il n'ait à se charger que d'un adversaire à la fois mais il avait au moins eu le mérite de se tenir sur ses garde. Ainsi, alors qu'il reprenait son souffle – et qu'il n'était pas peu fier – après avoir réalisé une Mimique presque parfaite, il sentit l'attaque venir. Il la sentit et voulait s'éloigner et profiter de ses ailes pour l'éviter mais... Elles étaient toujours un peu raides après le Tonnerre qui l'avait foudroyé. Il avait été déséquilibré dans son vol. Et Orion lui, avait bondit, entouré de flammes qui ne pardonneraient pas.
C'était une rage sourde qui le portait, la même qui portait Hécate quand elle était à bout de souffle. Mais lui était un monstre, définitivement plus endurant et plus fort qu'une simple humaine. Cette colère s'était alors manifestée dans les flammes qui l'entouraient lorsqu'il chargeait et il percuta de plein fouet le Rapasdepic qui, le souffle coupé, chuta sous l'impact. Au sol mais pas encore vaincu, il s'ébroua pour faire s'éloigner le Caninos – il ne voulait pas de ça sur lui, c'était trop dangereux et trop lourd pour s'envoler avec – et alors qu'il s'apprêtait à battre des ailes pour s'envoler à nouveau, son regard se posa sur la Chaglam. Et il ne s'échappa jamais.
Il y avait dans le regard de Charlotte quelque chose qui happa toute sa conscience et sa concentration. Quelque chose dans ces orbes azurés qui l'apaisa soudainement. Les mouvements répétitifs de sa queue en ressort n'aidaient en rien à ce qu'il reprenne ses esprits. En quelques instants, il commença à dodeliner de la tête et relâcha la tension de ses ailes. Il eut l'impression un instant, un bref instant, que quelque chose n'allait pas, qu'il ne devait pas se sentir soudainement aussi relâchés en plein... Mais... Que faisait-il exactement à cet endroit ?
La vision embrumé par un sommeil non naturel, il lutta un court moment afin de se souvenir de la raison de sa présence en ces lieux. En vain. Epuisé, il ferma les yeux pour de bon, pour toujours, sans qu'il ne s'en rende compte. C'était probablement pour le mieux.
Lorsque son Hypnose fit effet et qu'elle vit le Rapasdepic lentement mais sûrement se laisser aller au sol, Charlotte se relâcha à son tour. Fatiguée, elle courba l'échine. L'effort de se redresser lui fut colossal mais elle ne se dirigea pas vers le volatile pour s'occuper de son cas. Orion l'avait devancée. Au lieu de cela elle retourna près d'Hécate qui avait relâché la prise sur son poignard. Elle n'avait pu se lever mais s'était résigné à défendre cher sa peau... Elle souffrait mais qu'il était réconfortant – même pour elle – de voir qu'on l'avait défendue. Sa main se posa alors doucement sur le pelage gris de sa compagne de toujours dans un remerciement silencieux alors que ses yeux suivaient les mouvements du Caninos. Il avait refermé ses crocs sur la gorge du Rapasdepic. Elle était si fine... Ce fut facile de la briser d'une morsure sèche, l'oiseau ne l'avait probablement même pas senti. Il tenta alors de le tirer mais n'y parvint pas. Son attention se tourna alors vers le Piafabec qu'il avait achevé plus tôt et ce fut lui qu'il ramena à sa maîtresse.

Le combat avait été rude mais il leur avait procuré un copieux repas.

Résumé:

Bravo !

Hécate dormit aussi longtemps qu'on le lui permit. A son réveil, elle refit du mieux qu'elle le pouvait les bandages de sa jambes. Profitant des volatiles abattus et grâce à l'aide de Charlotte et Orion, elle les dépeça et put allumer un feu pour en faire cuire une partie.
Cette nuit là, ils mangèrent à leur faim et même plus. Il y avait beaucoup de viande et beaucoup d'énergie à récupérer et, même si Hécate avait longtemps joué l'économie, elle savait qu'elle ne survivrait pas si elle décidait de jouer les avares aujourd'hui. Ses monstres eurent droit à une double ration car – bien que plus en forme qu'elle – ils avaient également besoin d'énergie. Sa survie reposait principalement sur leurs capacités à la défendre. Elle n'aimait pas se sentir dépendante à ce point mais Charlotte avait toujours été à ses côtés et Orion... Orion avait prouvé sa loyauté en une seule journée.
Voyant les ennuis qu'elles pouvaient attirer, il aurait pu fuir et reprendre une vie de monstre sauvage. Il n'en avait rien fait.
C'était bizarre à dire mais Hécate lui en était reconnaissante quelque part. Elle n'avait jamais pensé pouvoir tisser un autre lien de confiance avec un monstre autre que Charlotte et pourtant... Si le Caninos était encore un peu un étranger, il y avait en elle une envie de lui faire confiance et qu'il lui fasse confiance en retour.

Peut être parce qu'elle était désormais plus bête qu'humaine désormais ?