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Sans bruit, au fond du ciel je glisse.

Dolorès L. Muñoz
Dolorès L. Muñoz
Admin
Or : 525
Métier : Gitane ( Voyante )
Sexualité : Libertine
Equipe : Sans bruit, au fond du ciel je glisse. Bourri10Sans bruit, au fond du ciel je glisse. Leopar10
Mar 12 Nov - 21:43
Dolorès L. Muñoz
Sans bruit, au fond du ciel je glisse. Original

Des jours entiers à marcher. La gitane ne sentait même plus les courbatures. A côté d'elle, Gringo dégoulinait de sueur, tractant la carriole depuis ce matin. De temps en temps, elle passait sa main contre son encolure trempée, et cela lui redonnait du courage pour se dépasser. Mais la nuit commençait à tomber, et il était temps de faire une pause.

Où allaient-ils ? Elle n'en savait rien. Partir loin, voilà la destination. La joyeuse troupe avait commencée à franchir cette montagne, sans se douter qu'elle serait aussi rude à traverser. Il y avait au moins une chose positive dans cette histoire: ici, Hannibal était aux anges. Il partait chasser toute la journée, et partageait parfois ses repas avec Dolorès. Des rattatas, fouinars et même des doduos, lorsqu'il était chanceux. Ah ça, ils ne mourraient pas de faim. Mais ce n'était pas pour autant que la gitane était heureuse.

Si la panthère semblait peu réceptive aux émotions de la brune, Gringo quant à lui, savait que quelque chose n'allait pas. Il savait qu'il devait être présent pour elle, qu'il devait la protéger. Mais de la voir dans cet état l'enrageait. Et il ne pouvait rien y faire.
Au loin, une lumière lui fit lever les yeux: des lanternes ? Ici ? La gitane fronça les sourcils, et posa la main sur son poignard, caché dans son corset. Accompagnée d'Hannibal, elle quitta le chemin principal pour s'enfoncer dans la forêt. Elle eut un soupir de soulagement en se rendant compte que les lanternes n'étaient pas celles de brigands, mais éclairaient un lieu... Particulier.

Des bassins d'eau chaude, à en croire la brume qui flotte au dessus d'eux. Hannibal fit quelques pas en arrière, horrifié par l'idée de se mouiller. Cela amusa la gitane. Ils firent marche arrière, et arrivés au niveau du percheron, Dolorès le dessangla.

- Quédate aquí y monitores, dit-elle à la panthère. Tienes derecho a matar a los malos.

Hannibal ne comprenait pas vraiment le langage humain, mais savait qu'il devait être prudent. Alors il grimpa sur le toit de la carriole, et s'y allongea de tout son long, en laissant pendre sa longue queue violette dans le vide. Gringo et Dolorès quant à eux, retournèrent aux sources.

Le percheron voulu boire, mais il comprit rapidement que c'était une mauvaise idée. Soudain, un voile noir. Lorsqu'il remua la tête, surprit par cette attaque venant du ciel, il se rendit compte que c'était en réalité un vêtement que sa gitane lui avait jeté dessus. Elle était nue. Et tellement belle.

- Ven a bañarte si tienes coraje, cria-t-elle en se laissant tomber mollement dans l'eau.

Son visage était lumineux. Elle souriait à nouveau, et une joie immense vint remplir le coeur du cheval. Même si Gringo n'affectionnait pas vraiment l'eau, il fit un effort. Pour elle. Au contact de la chaleur, il sentit ses muscles se détendre presque immédiatement. Qu'est-ce que ça pouvait faire du bien.
Au dessus de sa tête, le cheval repéra un cerisier en fleur. La lumière tamisée rendait cet endroit presque magique. Il posa son regard équin vers la gitane, qui rigolait bêtement en le voyant patauger dans l'eau. Si le paradis existait, Gringo savait qu'il ressemblerait à ça.
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Anonymous
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Mer 13 Nov - 13:11
Invité

Mes pas se font de plus en plus lourds, la sueur pèse sur mon visage et tombe dans mon dos qui souffre à chaque avancée que je fais. La journée, accablante, se déroule différemment à mes pensées et la pente que je grimpe coupe mon souffle, un peu plus à chaque seconde qui trébuchent maladroitement de ma réalité. Cela fait-il seulement une heure que je marche?

A bout de souffle, la lune s'élève finalement et me console de chacun de ses rayons. Le son nocturne m'apaise pendant que la route devient moins raide. Enfin, je me désaltère alors que mes genoux fléchissent jusqu'au sol. Mes muscles me remercient de leur apporter délivrance et je me roule sur le dos après m'être séparer de mon sac. J'y contemple un ciel si calme, si apaisant. Probablement une autre heure a passée depuis.

Je reste un bon moment couchée là, sur le milieu du pavé. Légèrement bercée par la lumière des lanternes que je n'ai même pas remarquées jusqu'à présent, je me perds dans mes songes. Comme à mon habitude, je pense à mes recherches qui ne mènent pas bien loin, au son de sa voix et à l'ambiance de mon foyer d'antan. Pourtant, jamais je n'oublie le présent, si beau, si pur.

C'est une voix qui me sort de mes pensées. Un son qui diffère à ces lieux. Un bruit qui ne convient pas dans le noir, qui dérange et qui intrigue. Mon corps se redresse et se dirige le long de ce chemin qui m'est familier. Les sources avoisinantes, je me demande si je peux m'y laver et me séparer de ces terribles douleurs pour la soirée.

Un cri résonne cette fois-ci, il est suivi d'un léger splash et de rires. Je me dirige calmement vers ceux-ci et me retrouve face à un chariot à toit, courroné d'un félin aplati au-dessus. Mon sourire grandit pendant que je contemple un destrier qui frotte l'eau chaude. Sa maîtresse qui l'accompagne, aussi magnifique que dénudée semble apprécier ce moment.

Il est temps de m'annoncer et pour ce faire : je lâche soudainement ma lanterne à quelques centimètres du sol. Un son sourd s'en dégage, un bruit de bois qui dans la nuit, se présente presque musical.

Je plonge mon regard dans celui du félin qui sursaute légèrement, puis je souris en coin ne dégageant de moi-même que paix et sérénité pendant que mon sac et mon chapeau atteignent le sol. Ma vision se fixe ensuite sur le gros animal à qui je viens probablement de briser un moment de délicatesse. Mes yeux entrent enfin en contact avec l'étrangère, je la détaille sous tous les angles qui me sont permis depuis cette distance. Mon attention toujours vouée à son visage, je pose ma main gauche sur le fourreau d'une de mes lames et ma main droite sur le noeud de ma ceinture, que je défais. Laissant glisser les hostilités sur le sol, je tire sur le corsage de mon yukata qui va aussitôt les rejoindre.

Nue, je laisse apparaître les faiblesses de la route que mon corps a accumulé : un grand hématome sur la droite de mon ventre légèrement musclé, une déchirure ou deux sur mes cuisses et mes molets, nombres de cicatrices récentes éparpillés par ci et là. Ce n'est que lorsque je me sépare de mes getas ainsi que des bandes qui dissimulent mes pieds que je me sens vraiment Eve.Les pieds rouges et abimés, j'avance doucement en direction du bassin sans jamais que mes iris ne quittent l'inconnue.

Sans fin, mon mutisme persiste et je laisse échapper un soupir de soulagement quand un pied vient se glisser dans l'eau chaude. Puis un sourire me gagne alors qu'elle monte jusque mes épaules.

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Dolorès L. Muñoz
Dolorès L. Muñoz
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Jeu 14 Nov - 19:07
Dolorès L. Muñoz
Un bruit vint briser le calme. Alors qu'elle était entrain de s'assoupir, la panthère sursauta, surprise. Lorsqu'elle vit en bas une silhouette se dessiner dans l'ombre, son premier réflexe fut de feuler, le poil hérissé sur son dos. La flamme de sa lanterne se reflétait dans ses yeux, des yeux devenus hostiles et menaçants. Quant à Dolorès, son sourire avait disparu.

Son poignard se trouvait dans la carriole et nue comme un ver, elle ne pouvait pas se défendre. Gringo coucha les oreilles en arrière, lui aussi méfiant de cette nouvelle venue. Immergé dans l'eau, il ne pouvait pas user de ses épais sabots pour protéger sa gitane. Il ne restait qu'Hannibal.

Dolorès lui avait défendu un jour d'attaquer une humaine. C'était il y a quelques semaines, peut être plus, à Scémède. La panthère chassait un spectre, et était tombée nez à nez avec une jeune femme assise dans l'herbe. Si la gitane n'avait pas été là, ça aurait été certainement un massacre. Mais dans ce genre de situation, elle espérait qu'Hannibal fasse le bon choix. Attaquer.

L'étrangère fixait le bassin ou se trouvaient Gringo et Dolorès. En un bond léger, la panthère toucha le sol, la tête basse. Elle était en chasse. Comme figés dans l'eau, la gitane et son canasson avaient cessés leurs activités. Le regard de la brune se baladait entre la jeune femme, et le félin qui rodait juste derrière elle.

Puis il eut un mouvement. L'inconnue commençait à se déshabiller, lentement, en face d'eux. Quelque part, Dolorès trouvait ça excitant. Voir le corps de quelqu'un pour la première fois, sans artifices, était quelque chose de beau à ses yeux. Et puis, la jeune femme n'était pas désagréable à regarder, il fallait l'avouer. Alors qu'Hannibal fit quelques pas de chat en direction de l'inconnue, une voix s'éleva:

- Deten. Esta bueno.

Aussitôt, la panthère s'arrêta. Elle savait qu'il n'était plus nécessaire d'attaquer, et se percha à nouveau sur son poste d'observation, les yeux rivés sur l'inconnue.
Dolorès n'avait pas remarqué de monstre à ses côtés. Elle semblait seule, et maintenant qu'elle était dénudée, elle ne cachait aucune arme sur elle. La gitane inspira profondément, et passa sa main contre sa joue, étendant son maquillage noir vers son oreille. Ce n'était qu'une femme qui avait envie de se baigner, elle aussi. Mais pourquoi ici ? Pourquoi l'inconnue venait-t-elle dans ce bassin, alors qu'il y en avait plein d'autres ?

Dolorès plissa les yeux. Elle voulait taper la première. Montrer qu'elle était puissante, et à craindre.

- Ce n'est pas prudent de m'approcher, sans s'annoncer, dit-elle avec un fort accent hispanique.

Elle fit un mouvement de tête vers le félin, faisant ainsi basculer ses lourdes créoles d'avant en arrière.

- Ma panthère a bien failli vous tuer. Qui êtes vous ?

Elle voulait des réponses. Dolorès pensait avoir un peu de repos ici. Elle ne s'attendait certainement pas à voir une inconnue dans son bain.

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Anonymous
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Ven 15 Nov - 15:47
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Mes yeux se ferment quelques instants, je profite de la chaleur qui gagne mon corps et de la vapeur qui rose peu à peu mon visage.

-Lai Ha, née d'un sanctuaire dans ces montagnes. Voyageuse et disciple d'un maître perdu. Lui dis-je tout en mouillant légèrement mes cheveux.

Contrairement à moi, celle avec qui je partage un bain semble encore plus habillée. Bien que je porte encore mon brassard à la main droite et mes boucles d'oreilles dont la lumière accompagne parfaitement celle des lanternes, elle, arbore bijoux, de l'art corporel ainsi que du maquillage qui s'étale sous l'effet du bain.

-Je marche depuis l'aube. Je m'en remets à vous, j'ai pensé partager votre propre sécurité le temps que je regagne quelques forces.

Je jette un coup d'oeil en direction du gros chat, je parle de lui quand je pense à la sureté de l'inconnue. Etant de Kii, ce genre de choses se fait assez commune et ce n'est que lorsque je termine ma phrase que je réalise que l'étrangère n'en a pas forcément habitude.

Mes doigts dansent alors sur mes lèvres, puis sur mes joues où j'y déverse un peu d'eau du creux de mes mains. Une ou deux gouttes coulent depuis ma nuque jusque mes épaules, est-ce la vapeur, l'eau qui frotte mon visage ou ma sueur de la journée? Peu importe, je commence enfin à me détendre et ferme doucement les yeux pendant que l'entièreté de mes muscles se décontractent, que la douleur s'estompe.

-Et vous? Que faites-vous si haut dans les montagnes?

Venir à Kii est un voyage difficile, surtout lorsque l'on a pas de but précis comme il m'est souvent le cas. De plus, chargée comme elle est, son trajet doit en être encore plus éprouvant pour elle ainsi que pour ses compagnons. Peut-être puis-je l'alléger d'une manière ou d'une autre?

J'ouvre enfin mes yeux et les portent sur la femme. Malgré la vapeur qui essaie de la cacher, je l'observe un peu plus en détail. A Kii, toute personne serait muette devant sa beauté. Dans mes aventures j'ai eu l'occasion de rencontrer toute sorte de splendeur, mais rare peuvent égaler celle-ci, si nouvelle, si exotique.

Ma main frotte alors une de mes joues, la même qui, chez mon interlocutrice est tachée de son fard.

-Votre maquillage, dis-je d'une voix presque éteinte.

Amusée, je souris intérieurement à ne pas avoir à passer une autre soirée esseulée. Après tout, cela fait quelques jours si ce n'est une semaine que je n'ai pas aperçu autre chose que la nature et les animaux de ce monde gigantesque qui nous entoure.

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Dolorès L. Muñoz
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Jeu 21 Nov - 17:44
Dolorès L. Muñoz
Les yeux du percheron restaient posés sur la nouvelle venue, les oreilles tendues vers Lai. La gitane quant à elle, arqua un sourcil en l'entendant parler.
Aux premiers mots de sa phrase, la brune plissa les yeux. Lai Ha était bien une Kiioise, ça ne faisait aucun doute. En revanche, quelque chose clochait: voyageuse ?
Dolorès avait bien rencontré une Kiioise qui voyageait autrefois. C'était une femme musclée et robuste, qui visiblement devait être mercenaire, ou quelque chose comme ça. Elle lui avait détaillé la meilleure façon de tuer quelqu'un, un moment très... Charmant. Kii était la contrée d'Hastérion où ses habitants savaient le mieux se battre. Alors ce n'était pas étonnant que Lai ait un "maître", même si la gitane ne pouvait accepter ce genre de relation.
Comment peut on être esclave de quelqu'un ?

Les yeux dorés de la belle se posèrent sur l'éclat d'un bijou. Lai possédaient des boucles d'oreilles en cristal de feu, et Dolorès ne pouvait s'empêcher de les regarder. Ah si seulement elle avait en sa possession pareilles merveilles: toutes les babioles qu'elle portait, ce n'était jamais assez.
Lai lui dit qu'elle avait marché toute la journée. Ça leur faisait au moins un point commun. Gringo avait tiré la carriole plusieurs heures d'affilées, et avait terriblement mal aux épaules et aux pectoraux. C'était certainement lui, le plus à plaindre.

- Je vois, répondit la gitane en passant sa main sur le torse de son animal.

Une petite caresse qui se transforma rapidement en massage improvisé. Du bout de ses doigts, la brune espérait détendre les muscles meurtris de son ami. Il l'avait bien mérité. De plus en plus détendu, bercé par la chaleur de l'eau et la main se sa gitane, Gringo fermait petit à petit les yeux, comme entré dans une sorte de transe.

Dolorès posa une nouvelle fois son regard sur la brune, et ses boucles d'oreilles si particulières. Quand même. Elle était bien culottée de s'imposer ici, dans son bain. Les mouvements gracieux de la Kii adoucirent un instant la frustration de la gitane. Ou était-ce grâce à la chaleur de l'eau ?

- Je suis Lorna. Et voici Gringo et Hannibal.

La belle pointa du bout de son nez ses deux monstres. Pourquoi étaient-ils ici ? Elle ne le savait pas. En faite, personne ne savait vraiment. La panthère et le percheron suivaient sans rien dire, sans se poser de question.
Inconsciemment, Dolorès recherchait un peu de paix. Et peut-être était-ce dans ces montagnes, qu'elle allait la trouver.

- Un paysage silencieux, murmura la brune les yeux dans le vide, en guise de réponse.

Étrangement, quelque chose d'apaisant se dégageait de Lai. Peut-être était-ce grâce à sa nudité, la chaleur du lieu, la lumière tamisée, la fatigue... La gitane était entrain de se détendre.
De trop se détendre.

- Y usted ? Vous voyagez à travers la montagne ?

La femme à la peau de porcelaine souffla quelques mots. Le maquillage ? Dolorès sourit. Un sourire qui avait quitté son visage depuis quelques semaines déjà. Lai semblait être une personne raffinée, presque snob si on omettait son manque de pudeur. Ce léger détail, ce trait de maquillage, ne valait rien pour Dolorès. Elle plongea la tête sous l'eau un court instant et frotta ses yeux. Lorsqu'elle remonta à la surface, c'était pire encore.

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Anonymous
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Ven 22 Nov - 15:04
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Réservée, mystérieuse et méfiante, je ressens chacun de ces traits en ma compagne de bain alors qu'elle caresse, masse et partage ses mains avec l'imposant animal qui se délecte tout comme nous de l'eau chaude. Probablement protectrice aussi, la femme m'apparaît comme quelqu'un d'altruiste qui ne fait pas différence entre vie humaine et animale. Après tout, nous baignons avec un équidé. J'apprécie déjà le peu de choses que cette personne décide de me montrer.

Elle m'annonce ensuite son nom ainsi que ceux de sa compagnie. Un nom peu commun, pour une personne peu commune, surtout en Kii. Lorna, une appellation qui accompagne pourtant très bien sa beauté énigmatique. Gringo, qui dispose d'un titre rustique et la panthère se nomme Hannibal, qui comme son apparence s'emplit d'agressivité.

Lorsque la femme se perd dans ses pensées, je la regarde un peu plus intensément encore. La chaleur de l'eau qui me monte à la tête, la fatigue de la journée terminée qui me gagne peu à peu. Mes deux mains se rejoignent sur mon buste, ma tête se penche légèrement sur la gauche et je peine à garder les yeux ouverts. Dans l'eau, j'aperçois mon visage cramoisie qui fait contraste avec ma peau blanche et dans mon regard, j'y vois une solitude certaine et recherchée, un peu comme dans le regard de Lorna, qui cherche le vide.

Suite à ma remarque sur son maquillage, la femme s'enseveli entièrement dans l'eau après m'avoir demandé ma destination. Elle en ressort ensuite, le maquillage encore plus abimé qu'avant. J'émets un petit son amusé, puis après avoir caché mes lèvres du dos d'une main, je me perds dans un rire sincère.

-Oui, lui ai-je répondu d'une voix douce et aigue, entre deux-rires.

Cela fait maintenant quelques années que je n'ai pas apprécié un moment comme celui-ci. Un instant différent de ce que je peux normalement vivre lors de mes rencontres sur ma route. Des minutes qui m'indiquent que peut-être, venir ici n'a pas été une mauvaise idée.

-Je me dirige au Val, ai-je continué lorsque mon amusement s'est calmé. Ce n'est pas sur mon chemin, mais c'est le lieu où je me rends lors de mes doutes.

Je lui annonce une autre de mes faiblesses. Il y a quelque chose en elle qui me donne l'autorisation de m'extérioriser, peut-être a-t-elle déjà gagné en partie ma confiance? Mes yeux se ferment, je me perds quelques instants dans mes pensées, une main sur la peau bleutée de mon ventre dans l'eau.

-Si vous vous rendez au village, je peux vous y gui...

Ma voix s'éteint pendant que mes iris questionnent mon passé.

-Je peux vous y guider, ai-je repris, confiante. Pour vous remercier de me laisser me reposer auprès de vous.

Mon visage rougit derrière l'amarante de la chaleur environnante pendant que mes doigts viennent jouer avec mes lèvres. Je plonge ensuite une partie de mon visage sous l'eau, une pudeur intérieure qui naît alors que je réalise enfin le nombre de mots qui se sont échappés de ma bouche.

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Dolorès L. Muñoz
Dolorès L. Muñoz
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Lun 25 Nov - 18:36
Dolorès L. Muñoz
Hannibal avait relâché toute son attention, et ce malgré lui. L'une de ses jambes arrière pendait mollement dans le vide, et son souffle lent et régulier faisait une fine brume dans l’atmosphère. Comment ne pas se détendre ici ? Tout semblait être fait pour apaiser les tensions. La force tranquille de la montagne, la nature à perte de vue, ces sources chaudes qui semblent apparaître comme un mirage et qui pourtant, sont bien réelles. Gringo était détendu lui aussi. Il ne voyait en Lai aucune menace, et sentir contre lui sa belle enfin reposée lui fit un bien fou. Un peu comme si au fond de lui, un poids s'était envolé, avait disparu. Combien de temps cela allait-il durer ? Le temps du bain, ou peut être plus.

Dolorès quant à elle, avait une voix bien différente que d'habitude. Elle n'essayait pas d'aguicher la voyageuse, ni même de l'intimider. La gitane était elle même, et ce, depuis bien longtemps. A force de porter des masques, elle avait oublié qu'il était possible de les retirer de temps en temps.
Lorsque la Kiioise se mit à rire, Dolorès ne put s'empêcher de sourire elle aussi. Elle devait certainement avoir une mine affreuse, ce qui amusait Lai. Qu'importe. Elle n'était plus à ça près.

Le Val. La gitane en avait déjà entendu parler. Il s'agissait d'un vaste endroit, où l'homme y est rare. La verdure y est inexistante, et le soleil inonde ces lieux chaque matin ou presque. La gitane posa son regard un instant sur Gringo. Était-il capable de monter jusqu'à là haut en tractant la carriole ? Y avait-il des chemins qui pouvaient les mener jusqu'à là ?

Lorsque Lai lui dit qu'elle peut les mener jusqu'au village, la gitane fronce les sourcils en remuant légèrement la tête.

- Es agradable, mumura-t-elle, mais le village ne tolère que très peu les étrangers.

Et surtout elle. Dolorès avait le profil type du gitan. A chaque regard posé sur elle, la belle sentait le jugement de ces yeux. Même si cela ne changeait pas trop de d'habitude à vrai dire, mais à Kii c'était différent. Ils la méprisaient tous. Et Dolorès n'avait vraiment pas besoin de ça en ce moment.

- Parlez moi du Val, dit elle en penchant légèrement la tête en arrière comme pour mouiller un peu plus ses cheveux. A quoi cela ressemble-t-il ?

Les yeux dorés de la belle se fermèrent un instant. Comme si elle profitait d'une seconde de silence, une seconde de chaleur et de paix. Une seconde qu'étrangement, elle acceptait de partager avec la Kiioise.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux elle glissa dans l'eau pour trouver une meilleure place assise. Une place qui, involontairement, la rapprochait de Lai.

Quelle curieuse personne. On aurait dit qu'une aura apaisante s'émanait d'elle. Ce n'était pas bon du tout pour Dolorès. Sa survie dépendait entièrement de son caractère de gitan après tout.

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Anonymous
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Mer 27 Nov - 23:26
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Mon visage sort de l'eau et se redresse. Le ciel, caché par les quelques arbres et nuages laisse apparaître ses étoiles qui accompagnent parfaitement le calme qui s'est posé sur l'eau trouble du bain. Curieuse, je regarde à nouveau Lorna. Sa façon de parler intrigue, son accent adoucit ses dires et accompagne sa beauté à la perfection. Cependant, c'est la pause qu'elle a prise qui résonne encore dans mes pensées. "Un paysage silencieux", l'une de ses premières paroles qui n'est pas une formalité. Trois simples mots qui ont suffi à marquer ces instants.

Mes sourcils se lèvent sans que je puisse réellement les en empêcher. Surprise par le refus de son aide, je me questionne sur sa destination. En a-t-elle seulement une ? Nous y sommes peut-être? Après tout, peu d'étranger viennent dans les montagnes, et la plupart se rendent dans le village pour y marchander. Mais rare sont ceux qui évite celui-ci, à vrai dire, elle est la première que je rencontre. A-t-elle un lourd passé ? Ou dispose-t-elle d'une âme errante tout comme la mienne? Après une respiration complète, convaincue, je sais quelle question poser si le futur le permet.

Sa voix se dégage et elle se rapproche en me demandant de lui décrire le Val. Quelques instants s'écoulent, je me perds dans mes pensées. Dois-je lui parler du pèlerinage ou de l'entrainement? Aujourd'hui je marche pour la troisième fois vers ce paradis de roche et penser au passé accentue un peu plus mon désir de m'y rendre.

-Puis-je? Ai-je demandé en me rapprochant délicatement de la femme qui accompagne cette soirée.

Sans vraiment attendre de réponse, mon bras gauche vient doucement chercher son bras droit. Ma main droite quant à elle, s'enduit tranquillement d'eau avant de se diriger vers le visage de la belle. Je souris de mes yeux, la bouche entre-ouverte, concentrée, j'effleure paisiblement du bout de mes doigts le maquillage étalé sur son visage. Presque mélodieusement, mon geste limpide se répète. Mon souffle presque silencieux s'interrompt lorsqu'enfin, je conte d'une voix effacée, d'un son pareil à un murmure serein.

-La lumière brille, se reflète sur les rochers. La végétation n'existe plus, mais la vie y persiste. Les ombres des nuages clairsemés viennent alléger son apparence rugueuse et lorsque la pluie intervient, le lieu en devient prestigieux. Il essaie presque de se changer en un autel qui célèbre un triste passé.

Mes mains s'alternent alors que je m'avance un peu plus encore. Sa joue droite maintenant naturelle, le pouce de ma main gauche reprend plus lentement encore le poème de l'autre côté.

-Le paysage envoûte, raconte une histoire à peine visible à celui qui la cherche. Une confession de conflits entre la terre et le ciel. Une fois à l'intérieur, ce que l'endroit explique n'a pas de réelle importance, tout s'oublie lorsque l'on commence à s'imaginer ce qu'il a été.

Satisfaite, je me retire enfin et recule à peine pour admirer mon auditoire. Une courbe vient aguicher mes lèvres pendant que mon regard s'imbibe du moment.

-Mais la vraie raison pour laquelle tout le monde doit s'y rendre en est devenu son nom : le Val de l'Aube.

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Dolorès L. Muñoz
Dolorès L. Muñoz
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Jeu 28 Nov - 21:21
Dolorès L. Muñoz
Dolorès leva les yeux un instant vers le ciel. Parfois, entre deux nuages, elle apercevait un bout de néant adoucit par une ou deux paillettes blanches et scintillantes. A Aros, les étoiles n'apparaissaient que très rarement. Les lueurs de la ville teintaient les nuages d'une couleur douce, presque rosé, donnant l'illusion d'une journée sans fin, même la nuit. La traversée de Scémède jusqu'à Kii, lui avait fait le plus grand des biens. Dolorès pouvait enfin voir les étoiles. Et cela la rendait mélancolique.

Alors qu'elle s'apprêtait à dire quelque chose à propos de ces paillettes célestes, un contact la fit frémir. Puis-je ? Même Gringo, qui était à moitié endormi, avait écarquillé les yeux à ce moment là. La belle fit semblant de rien lorsque la main de Lai Ha vint caresser sa joue, certainement pour enlever le résidu de maquillage qui lui donnait des airs de souillonne. Mais au fond d'elle, coulant dans les veines qui remontaient jusqu'à son cœur, son sang de gitane ne fit qu'un tour. Dolorès sentait qu'elle perdait le contrôle de la situation.

Trop fatiguée, épuisée, trop naïve peut être. D'habitude, elle n'aurait jamais toléré ce genre de contact avec une inconnue. Pire: Dolorès aurait prévu son acte en voyant sa main bouger sous l'eau et aurait riposté avant tout contact. Mais elle n'avait rien vu. Aveugle comme un chaton qui prenait ses premières inspirations.
Elle détestait cette situation. La gitane ne pouvait se permettre d'être si faible, surtout face à quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Qui sait, peut être que Lai Ha était une mercenaire, une tueuse à gage ? Peut être avait-elle été envoyée pour tuer Hannibal, et ramener sa tête à Aros ?

Etre gitan, c'était apprendre à mentir. A ce jeu, Dolorès excellait. Son regard doré vint se planter dans les prunelles de la Kiioise, pendant qu'elle laissait sa joue être caressée docilement. Et patiente, comme si rien n'avait traversé son esprit, la brune écouta le récit de Lai Ha.
Ses mots sonnaient comme de la poésie. La végétation n'existe plus, mais la vie y persiste. Un autel qui célèbre un triste passé. Un lieu qui sonnait comme désertique et à la fois empli d'une certaine sérénité.

- Et apparemment, il a le pouvoir de faire s'envoler les doutes.

Sa main changea de joue. Dolorès la lui tendit, en exposant légèrement son cou. Lai Ha continua son récit. Tout s'oublie lorsque l'on commence à s'imaginer ce qu'il a été. La gitane ne comprenait pas vraiment ce que cela voulait dire. Mais peut être le saura-t-elle lorsqu'elle s'y rendra. Tout s'oublie...

- Voir le soleil s'y lever... Comme un genre de renouveau, j'imagine.

En voyant la jeune femme s'éloigner Dolorès plissa les yeux un moment. L'eau chaude semblait l’enivrer. La vision de Lai Ha aussi.

- Espléndido, murmura-t-elle alors que son regard glissa rapidement sur ses lèvres.

Une question vint troubler l'esprit de la gitane un moment. D'abord méfiante, puis surprise par l'inconnue qui partageait son bain, la belle était maintenant curieuse de savoir ce qui pouvait tourmenter l'esprit de la Kiioise pour qu'elle se rende au Val de l'Aube. La gitane prit de l'eau dans ses mains et la fit couler sur sa gorge qui prenait froid. Son regard n'avait pas quitté celui de l'étrangère.

- J'en déduis que les doutes vous tracassent actualmente, si vous vous y rendez.

Connaitre les faiblesses des autres. Un moyen efficace pour reprendre l'avantage.

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Anonymous
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Ven 29 Nov - 16:28
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Le visage nu de la gitane m'envoûte. Ses yeux clairs, disposant d'un air irréel, m'hypnotisent. La splendeur qu'elle émane sans cette couche de peinture en est presque féerique et la lumière des lanternes accentue très certainement cet éclat si fantaisiste qu'elle dégage. Après quelques instants à la contempler d'un œil éhonté qui s'en va chercher les mystères de son corps, je réalise enfin ce qu'il se passe. Je me trouve dans le bain d'une chimère, une personne qui me tourne la tête grâce à sa beauté, quelqu'un qui, de ses dires et de ses simples actes parvient à me faire oublier qu'on se rencontre pour la première fois.

Inconsciemment, une main vient chercher un des petits cailloux rougeoyant qui pend à mon oreille lorsqu'elle me demande si je suis emplie de doutes.

-Oui, lui ai-je répondu simplement.

Mes yeux peinent à rester ouvert, la fatigue et la douleur s'évacuant de mon corps gagne à présent mon cerveau. La peau de mes joues de couleur normalement clair, se teinte d'un rouge qui ne cesse de grandir de minutes en minutes.

Le Val dispose d'un effet apaisant pour moi, non pas par sa beauté, mais par ce qu'il représente de mon passé. Des histoires que j'ai partagées avec ceux qui m'y ont accompagné. Des souvenirs d'un temps où la solitude ne m'a pas rongé, où partager un bain comme celui-ci m'aurait paru futile.

-Mon voyage se fait long, cela fait trois années que j'èrre sans atteindre mon but.

Je m'ouvre un peu plus, après tout, les bains et la fatigue m'empêchent de lever mes défenses et l'accent dans sa voix m'en dissuaderait de toute façon.

-Le Val, j'espère que m'y rendre me permettra de regagner la force de continuer.

A présent, mes deux mains jouent avec les perles de lumières que je porte. Il pourrait être si simple de chercher le confort, le bonheur et la chaleur de mon passé.

Soupirant, je m'éloigne un peu plus de Lorna avant que ma faiblesse ne survienne. Je ne souhaite pas lui manquer de respect par une action que je regretterais probablement. Mon corps se redresse alors gentiment et je me lève pour sortir du bain, cachant à peine la peau de ma poitrine d'un de mes bras. Un sourire timide s'affiche sur mon visage et je me retourne bien assez vite pour tenter de le dissimuler.

Le froid ambiant fait déjà frissonner l'entièreté de mon corps. Après avoir quitté l'eau, je me dirige vers mon yukata en baillant et le laisse tomber sur mes épaules sans prendre vraiment la peine de l'enfiler correctement. Mes autres affaires encore au sol, je me retourne et observe les deux animaux l'un après l'autre. Une expression troublée et emplie de désir, mon regard se fixe ensuite sur la gitane et parcourt ses formes dénudées.

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Dolorès L. Muñoz
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Jeu 5 Déc - 21:45
Dolorès L. Muñoz
La gitane sentait qu'elle avait touché une corde sensible. La Kiioise semblait légèrement déstabilisée. Elle s'était faite cette remarque, en la voyant toucher sa boucle d'oreille avant de lui répondre.

Voilà maintenant trois ans que la jeune femme errait. Cherchait-elle quelque chose ? Ou quelqu'un ? Était-elle en quête de spiritisme, de réponses qui restaient muettes ? Dolorès ne savait pas grand chose de Kii, et de ses habitants. Elle était au courant que le combat était un art pour eux, et qu'il était enseigné jeune. La gitane savait que les habitants de la montagne n'aimaient pas particulièrement les étrangers et pour cause: ils ne quittaient presque jamais leurs terres. Qu'est ce qui a pu pousser Lai Ha, à voyager d'une colline à l'autre ?
Trois ans. A l'entendre parler du Val, elle semblait épuisée. Les voyages, l’errance peut affecter les âmes et les rendre vides. Pour la gitane, il s'agissait d'un quotidien.

- Je l'espère pour vous aussi, lui répondit-elle doucement.

Dolorès était sincère ou du moins, elle en avait l'air. Elle ne connaissait pas grand chose sur son interlocutrice, mais sa douceur forçait l'empathie. Contre toute attente, Lai Ha se leva, brisant cet instant presque magique qui s'était établi entre elles. Maintenant pudique, elle avait posé son bras contre sa poitrine avant de rejoindre ses affaires posées au sol. Hannibal dressa une oreille vers elle, et ouvrit un œil pour l'observer. Visiblement, elle l'avait tiré de sa somnolence.

Dolorès abaissa son regard sur les courbes de la brune, qui n'étaient plus floutées par l'eau des sources. Son corps était harmonieux, comme sculpté dans le marbre. Une peau lisse et blanche, sublimée par la lumière douce des bougies dans les lanternes.

Elle ne pouvait pas la laisser partir. Pas maintenant. Pas comme ça.

A sa suite, la gitane se leva, laissant couler l'eau de ses cheveux le long de son corps métissé. Contrairement à Lai Ha, Dolorès ne prit pas la peine de cacher sa poitrine, ou tout autre partie de son corps. Elle se contenta d'avancer dans l'eau, en supportant la morsure soudaine du froid de la montagne. Gringo l'observa du coin de l’œil. Lui ne semblait pas vouloir quitter ce petit cocon douillet.
Presque sortie de l'eau, la gitane observa de nouveau Lai Ha, et son vêtement tout juste posé contre sa peau de manière négligée. Elle semblait fatiguée. Ils l'étaient tous. Mais elle ne pouvait se résoudre à la voir disparaître dans la montagne. Por qué ?

- Je peux éclairer vos doutes, dit-elle simplement. Les cartes sauront vous guider vers le bon chemin.

Le menton haut, fière comme à son habitude, la belle regardait Lai Ha comme si c'était la dernière fois. Si elle refusait, alors la jeune Kiioise à la peau de marbre ne serait plus qu'un doux fantôme rencontré dans la montagne. Dolorès garderait en mémoire l'image floue d'un fantôme à la beauté discrète, et au passé mystérieux.

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Ven 6 Déc - 1:11
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Fixée sur la gitane qui sort de l'eau, je ne peux m'empêcher de me questionner. Si, venir dans ces montagnes a pour but d'atténuer mes troubles et de me réintégrer à ma tâche, alors la vision de cette beauté qui s'avance vers moi en a l'effet inverse. Ma poitrine, frigorifiée, bat la chamade pendant que mon souffle chante à travers tout mon corps. Mes doigts l'accompagnent en tapotant sur mes lèvres, et les pincent dans un effet similaire à une percussion. "Woaah" me suis-je dis intérieurement, le désir sautillant sur mes sentiments. Mes envies, ces écarts que j'ai esquivés en sortant de l'eau resurgissent dans un encore qui étouffe mes pensées.

Je mordille alors ma lippe en laissant échapper un petit son mélodieux lorsque enfin, Lorna arrive presque à portée. Elle est si proche, si... Nue. Cette mystérieuse étrangère avec qui je viens de passer tout au plus une heure, accable déjà mes sens et mes pensées. Ne laissant finalement place qu'au présent, j'en oublie mon passé, j'en oublie mes devoirs, j'en oublie mes trésors. Peut-être, peut-être seulement dois-je pardonner mes fautes?

M'annonçant qu'elle souhaite m'aider, me guider à travers les paroles de cartes, elle m'invite à rester un peu plus longtemps. Je ne sais pas vraiment qui elle est, mais une fois de plus, ses paroles résonnent à travers mon esprit. La croyance et la confiance ont autrefois fait parties de ma vie. Ce sont des choses avec lesquelles j'ai grandi, des événements qui ont écrit et dicté mon comportement. Le spirituel, ma religion, je les vois probablement en elle et je les verrais sûrement dans ces cartes qui me feront un sermon toutefois différent de ma foi.

-Nnnnh, ai-je vibré dans un petit son aigu et étouffé tout en hochant la tête dans un tempo timide.

Enfin je réalise en silence la situation. Je détourne alors le regard de son corps si proche, probablement pour ne pas m'y perdre sur ses lèvres.

Tout est si différent. Cette soirée sonne d'une tinte aimable, différente des carillons du Sanctuaire ou des bourdonnements de mon Voyage. Pourquoi, pourquoi après tout, a-t-elle un tel impact sur moi? Est-ce mon souhait de la connaître qui grandit ou suis-je uniquement perdue dans la tentation?

Pendant que je me pose intérieurement toutes ces questions, je referme un peu plus proprement mon Yukata, comme pour lui signaler mon embarras resurgissant. Peu à peu, mes yeux se perdent sur les flammes des lanternes qui dansent en rythmes avec cette légère bise. Quant à moi, j'hoche une nouvelle fois la tête un peu plus amplement, lui indiquant que je souhaite passer un instant de plus en sa compagnie. "Quelques secondes de plus, quelques minutes ou quelques heures, peu importe, laissez-moi un peu plus de temps avec elle.", ai-je pensé.

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Dolorès L. Muñoz
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Sam 7 Déc - 21:04
Dolorès L. Muñoz
Le temps parut interminable. Ce flottement, ce silence durant lequel Lai Ha réfléchissait à sa proposition lui était terrible. Dolorès hésita même à l'envoyer balader, avant qu'elle ne refuse. Pour son ego, c'était plus facile de dire qu'elle avait congédiée l'étrangère plutôt qu’admettre que Lai Ha ne souhaitait pas rester. Mais contre tout attente, elle hocha la tête. La belle Kiioise refermait son Yukata avec pudeur, et la gitane ne put s'empêcher d'arquer un sourcil.

La femme assurée qui avait plongé dans son bain avec assurance, était ressortie comme affaiblie. C'était comme si l'eau de la source avait fait fondre une sorte d'armure en cire, et qu'il lui fallait du temps pour que celle ci ne se reforme.

Dolorès hocha la tête à son tour, et sorti de la source en balayant le sol des yeux à la recherche de son vêtement. Ses lourds seins aux tétons violacés à cause du froid, remuaient à chacun de ses pas. Elle retrouva finalement la longue robe rougeâtre qui traînait par terre, et non loin, le corset en cuir qui lui servait de ceinture. Le regard félin de la gitane vint finalement se poser sur Lai Ha, tandis qu'elle enfilait sa tenue.

- Nous serons mieux à l'intérieur.

Contrastant avec la légèreté de sa voix, Dolorès siffla. Presque immédiatement, le percheron leva la tête vers elle, et quitta péniblement le bassin d'eau chaude. Gringo était robuste, et résistait à des températures extrêmes. La gitane ne vit pas l’intérêt de le couvrir pour cette nuit.

- Supervisa los alrededores, lui dit-elle d'une voix très neutre.

Tout en serrant le corset contre son abdomen, la gitane posa un énième regard vers Lai Ha. Croyait-elle aux paroles des cartes ? Ou était-elle simplement désespérée ?
Qu'importe. Elle était toujours là, c'était l’essentiel.
La gitane grimpa les quelques marches de la carriole, et ouvrit la maigre porte en bois, un grand sourire aux lèvres.

- Bienvenido chez moi.

L'espace était étroit. Les murs en bois étaient couverts d'étagères contenant des livres, des fioles et des petits barils de vin. Au fond de la carriole, plusieurs couvertures et coussins colorés au sol suggéraient une couche. Trônant à l'extrémité de la pièce, un petit bureau en bois usé par le temps.
La gitane prit l'une des bougies éclairée, et alluma les autres pour plus de luminosité. Elle tapota un siège, celui destiné aux visiteurs.

- Installez vous.

Hannibal profita de la porte ouverte pour se réfugier à l'intérieur de l’habitacle. Il alla se coucher dans l’amas de draps et de couvertures, au fond de la carriole. La gitane ouvrit un coffre, et en sorti deux draps épais. Elle en tendit un à Lai Ha, et usa du second pour sécher ses cheveux dégoulinants encore d'eau. Dolorès se devait de la recevoir comme une reine. Ou du moins, comme une invitée d'exception. Elle était l’entité gracieuse des sources chaudes, et la gitane veillerait à ce qu'elle reparte le plus tard possible. Dolorès ouvrit un petit coffre et en retira un jeu de carte ancien, qu'elle commença à mélanger.

- Les cartes répondent aux questions, annonça-t-elle en s'asseyant sur le siège en face. Il faut que vous posiez la votre.



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Sam 14 Déc - 0:31
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A son tour, elle acquiesce de la tête. Nos regards se croisent quand elle s'en va enfiler sa robe. Les événements s'enchaînent lorsque son compagnon sort à son tour de l'eau. Lorna laisse ensuite échapper une demande dans sa langue que j'essaie de comprendre en vain, avant de se rendre à son habitat mobile. Elle grimpe les marches une à une pendant qu'un sourire se forme sur son visage, je le trouve quelque peu différent de ceux dont elle m'a fait honneur auparavant. Plus sincère, plus profond j'espionne ses lèvres de loin, pendant que les miennes grelottent dans le froid.

A mon tour, je gravis ses marches et la suis à l'intérieur. Je suis chez elle, j'observe ses quartiers pendant un long moment. Tout à l'heure, je me sous ouverte à elle à travers mon récit du Val Doré ou encore lorsque l'on a rapidement discuté de mes doutes. Maintenant, elle en fait de même, à travers son foyer, à travers sa divination. Enfin mise à nue, je l'épie dans chacun de ses livres, de ses meubles et de ses objets.

J'avance doucement lorsqu'elle m'indique une place où m'installer pendant que je laisse glisser mon regard sur le gros chat qui me dépasse pour aller s'installer confortablement au chaud. Le fait de le voir concocté son nid dans ce lit drapé me fait détourner la tête dans un petit sourire réservé. Une fois arrivée proche de ma camarade de soirée, celle-ci me donne un tissu pareil à celui dont elle se sert pour se sécher. Sans attendre, je copie ses gestes bien que je souhaite tout de même garder mes cheveux détachés légèrement humide.

Enfin assise, elle prépare ses cartes pendant que mes tremblements se font légèrement plus dense. Je ne saurais dire si ces frissons m'ont parcouru à cause du gel, ou à cause de mes fantaisies de la soirée. Je serre alors un peu plus mon yukata contre moi, pour tenter de calmer ces mouvements, pour m'apaiser.

Elle me demande de lui poser une question, probablement pour que son tirage de cartes débute. Inconsciemment, mes doigts viennent danser sur mon visage, parcourant mes joues, mes lèvres et mon menton dans des courbes lentes et probablement plus sensuelles que je n'ai cherché à faire paraître. Pour la première fois depuis le début de la soirée, je ne sais plus quoi penser, ni même quoi faire ou dire. Je reste là, plantée dans mes songes à la recherche d'une question que je pourrais lui poser. Dois-je poser une question sur mes doutes, ces questions sans réponses cachées au fond du Val de l'Aube? Ou bien dois-je demander aux cartes la signification de cette subtile tentation qui me démange depuis que j'ai démaquillé la gitane? Un long silence s'installe et je ne sais pas combien de secondes ou de minutes s'estompe avant qu'enfin, je parle dans un murmure presque intime.

-Dois-je tourner la page? Vivre ce nouveau chapitre de ma vie indépendamment de mon passé?

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Dolorès L. Muñoz
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Lun 16 Déc - 17:35
Dolorès L. Muñoz
La gitane mélangeait les cartes délicatement. Chacun de ces bouts de papier étaient très précieux. Le jeu de carte était transmit de génération en génération, et celui là venait de sa grand mère adorée. Le rebord des cartes était corné voire coupé ou divisé en partie plus fine. Il ne fallait pas être voyante pour lire le temps qu'avait traversé ce simple jeu de carte.

En remuant les cartes, Dolorès continuait de fixer Lai Ha. Elle semblait jeune, peut être plus jeune qu'elle. Et pourtant, la gitane sentait que sous ses airs de jeune femme innocente, se cachait potentiellement une redoutable guerrière. Après tout, n'était-elle pas armée ? Les Kiiois pouvaient être des menteurs, c'était Emi que le lui avait appris à ses dépens. Même si Lai Ha était plus raffinée et d'une beauté différente, Dolorès n'allait pas se faire avoir deux fois.

Aussi, lorsque la jeune Kiioise posa sa question, la gitane ne fut pas étonnée. Tourner la page. Quel chapitre Lai Ha voulait-elle finir ? Ou quelle histoire souhaitait-elle commencer ? Qu'est-ce qui était écrit dans les lignes de sa vie, pour qu'elle désire passer à autre chose ? Etait-ce lié à son maître perdu ? Ou à un passé plus obscur, et sanglant ?

L'espace d'un instant, la belle gitane vit ses mains couvertes de sang, et un homme à terre. Elle ferma les yeux en distribuant les cartes face cachée. Elle aussi, devra tourner la page un moment où l'autre.

- La carte que vous choisirez est celle du passée, expliqua-t-elle lentement. Elle représente votre histoire, votre vie d'avant.

Une fois les cartes disposée, Dolorès leva les yeux vers Lai Ha. Elle semblait toute petite, dans sa carriole de gitan. La Kiioise avait plus fière allure lorsqu'elle avait décidé de se mettre à nu face à une inconnue.
Et cette vision de quittera pas son esprit de sitôt.

Une fois les cartes disposées, Dolorès prit une grande inspiration. Il lui fallait de la concentration pour comprendre la langue des cartes.

- Prenez votre temps. Laissez la carte venir à vous. C'est elle qui vous choisira. Vous le sentirez au fond de vous...

Son regard de félin vint se planter dans celui de la brune en face d'elle. Son petit fantôme des montagnes. Voilà comment elle allait l'appeler désormais.


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Mer 18 Déc - 17:25
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Alors que je ne peux m'empêcher de parcourir le contour du visage de la gitane de mes yeux, Sana survient dans mes pensées. Son ombre traverse mes émotions et sa silhouette m'empêche de me concentrer sur l'instant présent. Je ferme les yeux quelques instants pendant que Lorna place méticuleusement les cartes sur la table, une à une. Tourner la page, oui, c'est probablement de Sana dont je fais allusion. L'appel du Val, je m'y rends à chaque fois pour elle. Le drap encore dans mes mains, je cache mes quelques frissons et tremblements grâce à celui-ci et lorsque je rouvre les yeux, je sens que pour la première fois, mes doutes vont se détourner.

La première carte que je vais tirer reflète celle de mon passé. J'hoche la tête, une main fermement placé sur le haut de mon buste. J'avance ensuite l'autre en direction des cartes finalement toutes placées et la sibylle m'arrête, m'indiquant de prendre tout mon temps. Je prends alors une grande inspiration, me laissant glisser dans la tranquillité, je regarde l'intérieur de la carriole avec insistance, comme pour y chercher un indice.

Mes deux mains à présent sur mes genoux, je me tiens immobile pendant que mes songes se baladent sur le profil de ma lectrice. Un nouveau chapitre, peut-être est-ce ce qu'il me faut pour me libérer de ce contrat que j'ai envers mon Mentor. Un devoir qui m'empêche de vivre pour moi-même depuis trois ans, une tâche dont je ne peux me séparer. Un long instant passe alors. Je me souviens n'avoir presque pas bouger.

Soudainement, je bouge. Mes deux mains s'avancent alors vers une carte. Caressant l'ambiance et ce repos qui m'arpente, elles s'arrêtent juste au-dessus de celle-ci, sans jamais la toucher. Par respect pour l'Oracle, je ne souhaite pas même frôler ses bijoux antiques qu'elle a étalés pour moi. De toutes évidences, ses possessions ont visitées de nombreuses années.

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Mes mains se retirent enfin. Une nouvelle fois, je l'observe, cette étrangère qui me fait rougir, qui avive mes désirs, qui réussit à éroder mes barrières, qui me fait douter peut-être encore plus que mon propre passé. Mon regard remonte ensuite le long de ses mains et lit à travers sa robe rouge. D'une certaine manière, sa peau nue s'encre dans ma mémoire et l'instant passé avec elle dans ces bains attise encore mon hésitation. Ces caresses que je lui ai faites en la démaquillant me font craindre la place que va prendre la prophétesse dans mon esprit.

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Dolorès L. Muñoz
Dolorès L. Muñoz
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Ven 3 Jan - 19:52
Dolorès L. Muñoz
Les mains de la belle Kiioise s'arrêtèrent en lévitation au dessus d'une carte. Lentement, son regard vint croiser celui de la gitane, et ses bras reprirent leur place initiale. Trop concentrée pour émettre une remarque, Dolorès remarqua tout de même le respect que Lai Ha portait sur ses cartes. Elle n'avait pas touché celle qu'elle avait choisi.

La brune retourna la carte en question. La grande prêtresse. Symbole d'influence féminine, Lai Ha avait certainement eu dans son passé une mère, une grand mère, une sœur ou une amie qui lui a été très cher, et à laquelle elle s'était imprégnée profondément. La grande prêtresse, signe de perspicacité et de mystère, pouvait refléter son enfance à Kii, dans cet endroit où la piété était très importante pour les habitants. Et malgré tout, Lai Ha était une personne compréhensible et pleine de sagesse. Du moins, c'était ce que révélait la carte.

- Une femme a beaucoup compté dans votre vie, dit la gitane.

Elle s’arrêta un instant, et fronça les sourcils. Cette carte était complexe à analyser. Elle signifiait qu'à un moment dans la vie, la raison et l'instinct étaient en conflits. Une envie de voir ailleurs, malgré les interdits. Un cri venant du cœur, et ne pouvant être ignorant.

- Vous avez eu besoin d'autre chose, dans votre vie passée. Vous avez du faire des choix importants, en suivant votre cœur. Mais ce n'est pas pour autant que vous en avez oublié la raison.

La gitane se redressa sur sa chaise, et admira un instant Lai Ha. Que pouvait-elle avoir vécu d'aussi important, pour que la grande prêtresse soit représentative de la carte de son passée ? Quels sont les choix qu'elle avait du faire ? Chaque décision a son lot de sacrifice, et Dolorès ne le savait que trop bien. La gitane était curieuse de savoir ce que la guerrière de Kii avait pu sacrifier, et pourquoi.

- Votre sagesse vous pousse à écouter votre raison, reprit-elle, mais votre raison sait qu'il faut écouter le cœur. Quels que soient vos choix, la grande prêtresse vous assure que c'étaient les bons.

La belle eut un fin sourire. Quand elle tirait les cartes pour elle-même, les soirs d'ivresses, jamais la grande prêtresse ne faisait son apparition. Il fallait croire que la gitane enchaînait les mauvaises décisions. Ou qu'elle n'arrivait pas à doser la raison et le cœur à parts égales.

- Choisissez-en un autre, dit-elle en pointant du bout de son menton les cartes sur la table, celle-ci sera votre présent.


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