L'ambiance à Kii s'était énormément réchauffée ces derniers jours. Autant littéralement, maintenant le solstice d'hiver derrière nous, et figurativement, maintenant que les disparitions avaient cessé. J'aurais bien aimé pouvoir dire que j'avais participé aux recherches mais j'avais tant été un fil à la patte que j'avais failli devenir l'une des victimes, si ce n'était par chance que j'étais tombée sur un étranger qui lui, au moins, savait ce qu'il faisait. Arsène se remettait petit à petit de sa blessure. Je ne savais pas encore combien de temps j'allais rester dans le coin - la route m'appelait, mais ce qui était sûr, c'est que je n'aurais pas pu lever le camp avec un compagnon handicapé. Ses os finiraient par se ressouder en peu de temps, avec un peu de repos. Et le repos, il n'avait aucun mal à l'accepter. Il avait bien conscience des privilèges qu'il avait ainsi gagnés. Il passait ses journées à se prélasser sur une couverture, près du feu, à réclamer qu'on lui offre nourriture, attention et affection, feignant la douleur dès qu'on l'ignorait. Pour être honnête, je le soupçonnais d'être apte à marcher depuis une bonne semaine, si ce n'était pour son acte digne des plus grands comédiens.
Je crois que les habitants du village commençaient à être habitués à ma tête. Pas qu'ils m'aiment, ils restaient des Kiiois, méfiants et un poil mauvais avec les étrangers. En tout cas, je subissais moins de regard en coin lorsque je sortais. Être accueillie par l'une des figures les plus appréciées de la région ne devait qu'aider ma cause. Je voulais me sentir utile tant que j'occuperais le toit d'un autre. Si un petit concert privé satisfaisait généralement le citoyen lambda pour m'accorder le couvert un soir, s'il s'agissait de rester plus longtemps, autant participer aux corvées. Faire les courses était plutôt amusant : c'était un fait rare que d'aller au marché avec une autre intention que le vol, pour la simple et bonne raison qu'on me prêtait assez de sous pour pouvoir nourrir toute la maison. C'était comme cueillir des fruits, avec quelques étapes de plus. C'était simple, sans risque, un peu répétitif et c'était justement ce qui changeait de ma routine. Pas question que je m'embourgeoise, en revanche. C'était pour ce genre de raison que je comptais bien filer dans un avenir proche. Plus d'un me verraient comme une folle pour fuir la stabilité, j'en suis sûre.
En à peine une heure, la liste était complète. Je n'étais pas du genre à m'attarder aux étals pour saliver sur leur marchandise, sûrement par habitude. Même sans ne rien avoir à me reprocher, je n'aimais pas trainer trop longtemps près de ces gens trop près de leurs sous. C'est vrai, quoi, étaient-ils vraiment à un pain près ? De plus, je ne faisais pas confiance aux mains chapardeuses de Joey, même s'il m'écoutait plus que le sale goupil qui nous attendait à la cabane. J'avais pris la route du retour, regardant le bout de papier que m'avait donné Ryugetsu pour faire ses emplettes. Lire les quelques mots simples qu'ils m'avait appris à l'occasion de cette tâche me faisait sourire comme un bébé. C'était grisant de simplement savoir déchiffrer le mot "riz" ou "sel". Les érudits se moqueraient de moi. Tout Hastérion se moquerait de moi, par la même occasion, puisque trop prise dans ma lecture, je n'avais pas vu foncer devant moi une bande de Caninos survoltés. Le premier m'avait fait perdre l'équilibre, le second m'avait fait tomber et le dernier m'avait piétinée comme une vulgaire descente de lit. Joey ? Il s'était écrasé comme moi. Les victuailles ? Renversées. Les œufs ? Cassés, jusqu'au dernier. La panique fit vite place à la colère. J'aurais déjà été furieuse de voir mon repas finir mélangé à la terre, mais savoir que l'argent d'un autre avait payé ce carnage ajoutait à mon agacement de la culpabilité, attisant encore plus les braises. J'avais des fesses de clébard à botter. Après quoi avaient-il bien pu courir pour me manquer de respect ainsi ?
Le Passeur
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Lun 4 Jan - 16:59
Le Passeur
Attention !
Un Pokémon sauvage apparaît...
Une Togépi Normale ♀
Les oeufs de Charlie ne sont pas les seuls mis en danger par ce groupe de Caninos ! Si elle a d'abord essayé de courir aussi vite que possible, cette Togépi n'est pas avantagée par ses petites pattes. Trébuchant dans sa précipitation, elle s'est retrouvée à rouler sur le sol telle une balle. A moitié nauséeuse, chahutée par chaque coup de patte des chiots, elle aurait bien besoin d'aide !
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