À la lueur du jour

La brise marine s’amusait à se perdre dans tes cheveux, faisant flotter quelques mèches rebelles au vent alors que tu avances tranquillement sur la plage, Lady à tes côtés. La nuit était passée depuis un moment, la lune ayant été chassée par une lueur timide qui prit de l’ampleur au fil des heures. À cette heure, Aros était calme et, a l’exception de quelques audacieux, la majorité des boutiques fermées et les gens endormis. Tu préfères voir la ville de nuit, briller de ses mille lueurs : du haut de certains toits, Aros t’es parfois semblable à un joyau à multiples facettes, certaines plus sombres que d’autres. Mais toutes ayant quelque chose à apporter à ceux qui savent tirer leur épingle du jeu. Il t’arrive cependant parfois de sortir en fin de soirée pour observer les différents jeux de reflets sur les vagues avec ton amie.


Elle s’était d’ailleurs déjà posé sur des rochers près de l’eau, absolument pas dérangée par le climat, et regardait l’horizon en veillant à ne pas descendre de son perchoir. En effet, si la petite farfuret aime particulièrement la plage, il n’est pas question qu’elle salisse son précieux pelage avec du sable si elle peut l’éviter. Tu ne sais pas d’où vient ses manières, mais tu as appris à les trouver attachantes avec le temps. Tu la rejoins en souriant, t’installant à ses côtés avant de plonger ta main dans l’eau fraîche.


- Fais attention, il paraît que si tu fais un mouvement brusque le sable va te mordre.


Joignant le geste à la parole, tu l’éclabousses légèrement, tirant à cette dernière une plainte outrée accompagné d’un coup de patte théâtrale. Un léger rire t’échappe alors que Lady se blottit contre toi en râlant. Tu lui offris une caresse sur la tête accompagnée de la promesse de futures friandises sucrées en gage d’excuse. Ça sembla lui suffire, car même si elle ne bougea pas, elle arrêta de bouder. Vous auriez pu rester ainsi encore longtemps, à profiter de ce moment de tranquillité en regardant les vagues en silence si, sorti de nulle part, un rugissement impatient et rageur ne se fit pas entendre.

 

Attention !

Sur tous les montres présents dans la zone, il faut évidemment que tu mettes en colère celui qui utilise les odeurs comme menace. Enlever cette senteur de tes vêtements allait être une tâche ardue, mais ce n’était définitivement pas le problème le plus urgent. Le Moufouette devant nous a visiblement passé le stade des avertissements, il pousse un grognement, furieux. Et si la fuite n’est pas une opinion, tu veux tout de même tenter d’éviter le combat. Lady sait très bien se défendre, mais elle est clairement à son désavantage en pleine journée et dans une zone aussi dégagée.


- Lady, essaie de l’intimider avec gros yeux.


Cela sembla marché un moment, le monstre odorant se figea, avant de se remettre en mouvement encore plus énervé. C’était un échec total. Une sorte de nuage violacé commençait à entourer ce dernier et Lady et moi avons à peine eu le temps de nous jeter plus loin dans le sable qu’un nuage pourpre vraisemblablement empoisonné a pris place là où nous nous trouvions plus tôt. Quelques secondes de plus et on se retrouvait en plein dedans. Tu t’éloignas rapidement pour ne pas tenter l’Ectoplasma pendant que Lady chargeait son opposant à coup de griffe. Si elle n’avait d’abord pas spécialement mal pris l’hostilité de ce dernier, c’était devenu personnel dès qu’il l’avait forcé à se rouler dans le sable. Tu allais devoir faire attention aux futures attaques du monstre pour que ton amie ne finisse pas empoissonnée.


Les griffes de la Farfuret frôlent le monstre, manquant de peu sa patte alors que ce dernier bouge sur le côté pour l’éviter. Il montre les crocs alors qu’il attaque Lady, mais il est trop lent et elle esquive sans trop de difficulté. Malgré l’avantage du terrain, Lady était beaucoup plus rapide que lui, cette information me donna une idée. Tu profites du fait qu’elle soit de nouveau près de toi pour lui murmurer rapidement ta stratégie.


- Attaque et repli toi, immédiatement. Soit toujours en mouvement, fatigue le.


C’était le meilleur moyen de finir ce combat rapidement, sans que la Farfuret ne prenne trop de risque. Qu’elle s’en sorte avec le moins de blessures possibles est ta priorité, il est absolument hors de question que tu laisses quoi que ce soit lui arriver. Jouer la vitesse est efficace. Lady réussie à asséner plusieurs attaques et a fatiguer le Moufouette. Il ne va plus tenir plus longtemps à se rythme, avec un peu de chance, il va battre en retraite pour se remettre de leur duel au calme. Mais apparemment nous sommes tombé sur un monstre tenace. Il profite d’une ouverture pour s’éloigner de la Farfuret avant de lancer une attaque brouillard et de se cacher dedans. Lady n’a pas eu le temps de réagir avant que ce dernier n’émerge du nuage opaque, chargeant à pleine puissance pour la percuter de plein fouet. Tu sentis ton sang de glacer à la vue de cette scène, l’attaque a été violente.


- Lady !


Tu ne sais pas ce que tu espère en criant ainsi son nom, une réaction, n’importe laquelle. Le temps te semble passer au ralenti jusqu’au moment où tu aperçois ton amie bouger : elle s’accroche de toutes ses forces à son adversaire avant de le mordre. Ce dernier s’agite dans tout sens pour la faire lâcher, ce qu’il réussit après avoir lutté pendant de longues secondes. Il profite de la fatigue de ton amie pour retourner se cacher dans le brouillard. Lady est trop fatiguée pour que tu te risques à l’envoyer attaquer à l’aveugle, il allait falloir attendre que le monstre se décide à passer à l’attaque une nouvelle fois. Au moins, la morsure qui lui a infligé Lady oblige également ce dernier à reprendre des forces. N’ayant pas le choix, il finit par sortir de son trou pour tenter une nouvelle attaque, c’est le moment ou jamais.


- Aveugle le avec du sable.


D’un coup de griffe, Lady envoya une gerbe de sable dans les yeux du Moufouette, le prenant par surprise et l’obligeant à s’immobiliser. Il est désormais fatigué et désorienté, le moment parfait pour lui rendre un piège.


- Provoque le maintenant !


La provocation marcha parfaitement. Trop épuisé pour réfléchir correctement, et, encore gêné par le sable, le monstre se jeta vers Lady dans un cri strident sans remarquer les rochers derrière elle. Elle a d’ailleurs très bien compris le plan, car elle attendit pour esquiver l’attaque le plus tard possible, le forçant à s’écraser sur les cailloux. Tu fis signe à Lady de te rejoindre avant de laisser passer quelques secondes, attendant de voir si le monstre allait se relever. Mais il semble être assommé pour au moins un moment.

Résumé:

 

Bravo !

Il y eut un moment de vide durant lequel le temps semble être comme figer jusqu’à ce que tu sois sûr que le combat est bel et bien terminé. Tu ne penses pas pouvoir décrire le sentiment de soulagement que tu ressens en ce moment même. Certes, la Farfuret et toi avez déjà affronté un certain nombre d’adversaires, mais tu ne peux pas t’empêcher d’être inquiète malgré tout.

- Bien joué ma belle, comment tu te sens?

Tu t’approches d’elle pour examiner délicatement ses blessures. Aucune ne semble trop grave, tu vas devoir désinfecter et mettre un baume sur certaines plaies, mais rien que du repos et du calme ne puisse arranger. Le pire a été évité, comme un empoisonnement ou encore une coupure trop profonde qui risque de tourner en infection. Le léger coup de tête suivi du regard plus qu’ennuyer que Lady lance à son apparence débraillée et sa fourrure pleine de sable t’aide à te rassurer. Tu ne peux pas retenir ton rire alors que tu lui donnes une caresse derrière l’oreille. Toi aussi, tu as bien besoin de te débarbouiller, ne serais ce que pour te débarrasser toi ainsi que tes vêtements de l’immonde odeur qui c’est imprégner.

- Oui, on va rentrer pour que tu puisses te nettoyer et dormir, mais on va devoir faire un léger détour avant.

D’un signe de tête, tu désignes le Moufouette toujours inconscient près des rochers. Ce serait dangereux de le laisser ici, et puis, le combat a été rude pour lui aussi. Lady râle, plus pour la forme qu’autre chose avant de te suivre. Tu prends donc la créature endormi dans tes bras avant de prendre la direction d’un guérisseur, tout en espérant que ce dernier ne se réveil pas trop rapidement. En marchant, tu te dis qu’à l’avenir, tu devrais prévoir des soins ainsi que des bandages à transporter sur toi quand tu sors. L’expérience que Lady et toi venez de vivre prouvant bien que tu dois être plus prévoyante et préparer, même pour une simple balade.

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